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Liberté et bonheur absolus – notre véritable essence

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Haine, insatisfaction, hostilité

Puis, s’il y a quelque chose qui nous procure du plaisir, même temporaire, nécessairement en même temps apparaît quelque chose qui est contraire à nos plaisirs – ce qui nous apporte de la souffrance. Et plus le plaisir est fort, plus la souffrance est forte. C’est une formule très précise et stricte qui fonctionne de manière impartiale et indépendamment de notre volonté partout où il y a un processus de notre perception et de notre discrimination. S’il y a un plus, alors il y aura certainement un moins; autant le plus est fort, autant le moins est fort; ils sont équivalents.

 
«Lorsque les gens voient certaines choses comme belles,
d’autres deviennent laides.
Lorsque les gens voient certaines choses comme bonnes,
d’autres deviennent mauvaises.
Être et non-être se créent l’un l’autre.
Difficile et facile s’entretiennent l’un l’autre.
Long et court se définissent l’un l’autre.
Haut et bas dépendent l’un de l’autre.
Ainsi le Maître
agit sans rien faire
et enseigne sans rien dire.
Les choses apparaissent et il les laisse venir;
les choses disparaissent et il les laisse partir.
Il a, mais ne possède pas,
agit, mais n’attend rien.
Son œuvre accomplie, il l’oublie. Il ne s’y attache pas.
C’est pourquoi elle dure toujours.»
 

(Lao-Tseu, Le Tao Te King)

Si nous n’aimons pas l’objet perçu et que nous éprouvons des sentiments désagréables en contact avec lui, alors la haine surgit en nous. La haine a plein de dérivés: il peut s’agir d’hostilité, de colère, de méchancété, de rage, et ainsi de suite. Ayant une attitude négative envers cet objet, nous essayons d’une manière ou d’une autre de nous en débarrasser. Par exemple, si on n’aime pas une personne, on essaye d’éviter tout contact avec elle. Bien sûr, en ayant de la haine ou de l’hostilité envers un objet, nous souffrons de la douleur physique ou mentale. La douleur mentale est plus forte que la douleur physique: la douleur physique au moins peut être temporairement soulagée avec des analgésiques, mais la douleur mentale peut nous tourmenter même dans un rêve. Ainsi, la discrimination négative – haine, hostilité, mécontentement – c’est une douleur physique ou mentale.

Cupidité, attachement, dépendances

Si nous avons vécu quelque chose d’agréable, nous voulons le revivre. Voici comment apparaît la cupidité (attachement, dépendance). Si nous obtenons ce que nous voulons, alors soit cela se termine, soit devient ennuyeux, et nous commençons une nouvelle recherche. C’est le fonctionnement de notre Formation Mentale. Autrement dit, l’expérience du passé (karma) nous conduit à l’expérience et, par conséquent, à l’accumulation de nouvelles expériences (karma). Souvent, nous ne pouvons pas obtenir ce dont nous avons besoin ou nous obtenons le contraire. Dans chacun de ces cas, nous souffrons de l’insatisfaction.

De plus, nous avons certainement une peur inconsciente de perdre ce qui nous est cher et apporte du plaisir, la peur de ne pas obtenir ce que l’on veut, et aussi la peur de ce qui va arriver: quelque chose de mauvais; quelque chose qui est opposé à nos désirs et à nos attentes; quelque chose que nous ne voulons pas.

Aucun plaisir ne peut durer éternellement: tout objet qui nous apporte du plaisir change et/ou disparaît, ou notre conscience change, il y a un rassasiement de l’objet, et il cesse de nous satisfaire. En conséquence, nous en voulons certainement plus, c’est-à-dire que nous sommes obligés «d’augmenter la dose». C’est précisément à cause de l’impermanence de tous les objets externes et internes que nous percevons et distinguons, ainsi qu’en raison de l’impermanence de notre conscience, la satisfaction des désirs mondains se transforme toujours en toxicomanie – au sens allégorique, et parfois, malheureusement, au sens littéral. Nous ne sommes plus satisfaits de la somme d’argent, de la taille de notre maison, du confort et de la rapidité de notre voiture, nous devenons rassasiés de notre partenaire sexuel, femme, mari, nous exigeons sans cesse quelque chose de plus de la part des gens qui nous entourent, nous voulons manger de la nourriture plus délicieuse, etc. Les désirs mondains basés sur l’avidité et l’attachement, et la souffrance d’insatisfaction, c’est exactement la même chose. Les désirs mondains sont impossibles à satisfaire: essayer de satisfaire ses désirs ressemble à l’alcoolisme ou à la toxicomanie. Les désirs mondains sont infinis et si on essaye de les satisfaire, en conséquence, on n’éprouve rien d’autre que de la souffrance. Cependant, la quantité de l’expérience qui donne naissance aux désirs mondains est fixe et, si l’on mène une pratique spirituelle, on peut l’arrêter. En ce sens, les désirs mondains ont une limite.

Le monde entier qui nous entoure est une manifestation de notre insatisfaction. Quand nous ne parvenons pas à obtenir ce que nous voulons, ou nous perdons ce qui nous a apporté du plaisir, la haine surgit simultanément avec la déception de l’incapacité de satisfaire un désir. Et si nous «trouvions également quelqu’un à blâmer» pour ne pas avoir pu obtenir ce que nous voulions, alors notre colère et notre haine seront tout simplement sans limites. Et plus notre désir est fort, plus la haine sera forte. C’est-à-dire souffrant d’insatisfaction ou d’impermanence, en même temps, nous souffrons également de la douleur causée par notre attitude négative (haine ou colère) envers la situation actuelle.

Donc le mouvement – identification – discrimination – haine, ignorance et cupidité – douleur, impermanence et insatisfaction, respectivement. Tous les phénomènes de notre monde entrent nécessairement dans l’une de ces catégories de douleur, d’instabilité ou d’insatisfaction. Comme je l’ai dit auparavant, il n’y a pas un seul phénomène qui ne corresponde pas initialement ou ne soit finalement pas transformé en l’une de ces trois souffrances.

Là encore, il est nécessaire de noter que tous les processus ci-dessus se produisent dans notre conscience si rapidement, et nous y sommes si habitués, nous ne les remarquons tout simplement pas, nous ne les voyons pas, nous croyons que «c’est comme ça que ça devrait être», on met tout le temps les étiquettes «bonnes» et «mauvaises» sur des objets et des phénomènes initialement vides, nous accusons sans cesse les autres pour notre propre souffrance, causée uniquement par notre pensée dualiste.

Désignations des causes de la souffrance et de l’état originel

Dans ce chapitre, nous avons brièvement examiné les raisons qui nous amènent à considérer une illusion comme une réalité. Cet état ordinaire et non éveillé de notre conscience peut être expliqué de différentes manières, indiquant, à première vue, différentes causes de nos souffrances. Par exemple, la haine, l’ignorance et l’avidité sont les souffrances de la douleur, de l’impermanence et de l’insatisfaction. Ou bien la cause de la souffrance est nos désirs mondains. Ou la raison de nos souffrances – la pensée dualiste, la discrimination, à cause desquelles nos désirs et répugnances surgissent. Ou bien la cause de nos souffrances est l’expérience passée, elle est due à des objets perçus qui nous semblent agréables ou désagréables. Ou la raison de notre souffrance est le mouvement de la conscience et l’identification aux objets. Ou la raison de notre souffrance est le manque de conscience de soi et la tentative de se retrouver dans des objets et phénomènes extérieurs. Cependant, toutes ces raisons font partie d’un même processus. En d’autres termes, ces raisons semblent différentes, mais en réalité, c’est le même processus de la Perception et Discrimination, dans lequel différents éléments participent et existent différentes étapes.

Notre état originel se manifeste lorsque l’action de ces raisons mentionnées s’arrête. Et il y a aussi des définitions qui semblent différentes au premier coup d’œil. Par exemple, Illumination et Libération, c’est l’arrêt de la haine, de l’ignorance et de l’avidité, autrement les désirs du monde. Ou c’est la cessation de la pensée dualiste. Ou la suspension des expériences passées. Ou le retour de la conscience à un état de Calme et Contemplation. Ou la conscience de soi. Comme dans le premier cas, les définitions semblent différentes, mais en réalité, ils pointent tous vers la même chose, à l’état originel, qui, comme mentionné précédemment, peut être conditionnellement appelé l’Âtman ou le Nirvâna: «Lorsque tous les obscurcissements sont éliminés, la vraie nature se manifeste sans entrave, non limitée par quoi que ce soit» (Kalou Rinpoché).

Chapitre III
Illumination et Libération

«Lorsque nous essayons d’expliquer logiquement l’Illumination, nous nous trouvons toujours entraînés dans des contradictions. Nulle explication par des mots, si prolixe soit-elle, ne nous fera jamais pénétrer dans la nature de notre propre Moi. Plus on l’explique et plus loin il s’échappe.

C’est comme si nous parlions de nourriture toute la journée; si abondamment que nous puissions en parler, nous restons à jamais affamés. On peut expliquer la philosophie de la Shûnyatâ [19] pendant dix mille ans; tant qu’on n’a pas encore vu dans sa propre Nature, cela ne sert absolument à rien». (Daisetz Teitaro Suzuki)

Dans les chapitres précédents, nous avons discuté en termes généraux de ce que nous appelons habituellement notre «Soi» parlait de la structure de l’Univers bouddique et de notre conscience à plusieurs niveaux. La question peut se poser: «D’accord, en général, je comprends cette vision du monde, mais qu’est-ce que je dois faire pour surmonter la souffrance en retournant à mon état originel de la conscience?» Et aussi: «Qu’arrive-t-il à une personne si elle commence à pratiquer? Quel chemin doit-il emprunter? Que va-t-il vivre en cours de route?»

 

Les mots clés pour répondre à ces questions seront «Illumination» et «Libération». Malheureusement, de nos jours, l’Illumination et la Libération sont souvent confondues, ou considérées comme des synonymes, ou on leur donne des définitions très vagues, et, en conséquence, le but de la pratique devient également flou.

Différence entre l’Illumination et la Libération

Premièrement, Illumination et Libération ne sont pas la même chose, il ne faut pas les confondre.

Deuxièmement, l’Illumination et la Libération sont des processus. L’Illumination est le processus de retour de notre conscience à l’état originel de Calme et de Contemplation. La Libération est le processus de transformation de l’énergie thermique des désirs mondains et de délivrance du faux ego par ascension de cette énergie.

Le but ultime de toute pratique spirituelle authentique est la réalisation de son propre état original. C’est le seul état inconditionné dans lequel toutes les expériences et informations antérieures stockées dans nos Cinq Agrégats sont suspendues. Nous devons nous libérer des Cinq Agrégats – corps, sens, formations mentales, expérience formée et information, ainsi que de leurs fonctions: activité physique, sensations, idées, désirs/répugnances et discrimination. On devrait le faire en deux façons: utiliser le mental et utiliser l’énergie. La méthode dans laquelle le mental est utilisé mène à l’Illumination. La manière dont l’énergie est utilisée conduit à la Libération. Laissez-moi vous donner un exemple. Nous avons un corps physique. Il est clair qu’il n’apporte pas seulement des plaisirs illusoires, mais aussi des souffrances: la maladie, la vieillesse et la mort. Disons qu’une personne est gravement malade. S’il a atteint l’Éveil, alors même la plus forte douleur dans le corps n’aura aucun effet sur lui: il n’y aura aucune souffrance dans son esprit. Cela se produit parce que son activité mentale et, par conséquent, son expérience passée sont suspendues, donc les sensations ne sont pas divisées en bonnes et mauvaises: elles peuvent seulement être fortes, faibles ou absentes. Ainsi, la souffrance ne surgit pas parce que le mental est immobile grâce à l’Illumination et que les expériences passées ne provoquent pas d’illusions de souffrance ou de joie. Si cette personne a atteint la Libération, alors elle quitte simplement son corps physique due à l’énergie ascendante, en se libérant ainsi de toutes les souffrances. De la même manière, on doit se libérer du contrôle des Cinq Agrégats en suspendant l’activité mentale et en augmentant l’énergie.

Laissez-moi vous donner un autre exemple. La cupidité mène à la souffrance d’insatisfaction et nous oblige à renaître encore et encore dans les six mondes du monde du Désir. Suite au processus d’Illumination, le pratiquant cesse complètement l’activité mentale. Puis, dans cet état de paix parfaite, il observe les objets de sa préoccupation, ainsi que ses expériences passées qui l’obligent à rechercher la joie dans ces objets. À un moment donné, le praticien voit que tous les objets et toutes les expériences passées sont vides et qu’ils sont dénués de sa véritable nature. Ainsi, la cupidité se décompose en pièces et cesse d’exister. Seule l’expérience passée demeure, mais elle ne façonne plus des désirs mondains, car elle est complètement arrêtée. Ce processus s’applique à tout désir mondain ou mouvement de l’âme.

Comment un pratiquant spirituel peut-il se débarrasser de l’avidité dans le processus de Libération? Premièrement, la cupidité est due au blocage de l’énergie à Manipura chakra, un centre énergétique situé dans la zone du nombril. Ce qui bloque l’énergie: c’est l’expérience passée de la satisfaction des désirs issus de l’avidité. Deuxièmement, l’avidité elle-même, comme tout désir mondain, est l’énergie de la chaleur. Par la Libération, nous transformons cette énergie thermique en énergie spirituelle ascendante. L’énergie ascendante détruit le blocage du chakra Manipura et la conscience, qui se meut avec l’énergie, monte plus haut. En même temps, l’énergie de la cupidité elle-même est complètement sublimée. Ainsi, on atteint un état dans lequel l’avidité ne peut plus surgir même si l’objet du désir apparaît.

En conclusion, les processus de l’Illumination et de la Libération sont orientés dans une seule direction et poursuivent le même objectif, mais les moyens d’atteindre cet objectif sont différents.

Points clés concernant l’Illumination et la Libération:

1. Illumination et Libération ne sont pas la même chose, il ne faut pas confondre ces concepts. Le plus haut niveau de pratique spirituelle, réalisé par exemple par Bouddha Shâkyamuni, comprend à la fois l’Illumination Ultime et la Libération Ultime. Cependant, s’il s’agit de niveaux initiaux de l’Illumination, cela ne signifie pas du tout la réalisation de Libération.

2. L’Éveil est un processus mental. Nous devons entrer plus en détail. Il est généralement admis que la pratique spirituelle et son objectif ultime – l’Illumination – sont un processus d’amélioration, de développement ou d’évolution de notre conscience (âme). Au stade initial, c’est exactement le cas: nous modifions réellement les données de nos Cinq Agrégats, à la suite de quoi ils passent à une qualité supérieure. Cependant, l’Illumination n’est pas un développement, mais une transformation parfaite. Par exemple, si nous plantons un semis, après quelques années, il grandira ou se développera pour devenir un arbre. C’est ça le développement. Mais si nous chauffons la glace, alors elle se transforme en eau. C’est-à-dire que la base de la substance (H 2 O) restera la même, tandis que l’état d’agrégation deviendra complètement différent. C’est une transformation. Ainsi, l’Illumination est le processus de transformation de notre conscience d’un état ordinaire sombre (qui peut être comparé à la glace) à notre état original de Calme et de Contemplation (semblable à l’eau de transparence pure et complètement calme, qui reflète tout tel qu’il est, sans changement).

3. Si une seule chose est réalisée – l’Éveil ou la Libération – alors cette atteinte ne peut pas être considérée comme parfaite.

4. L’Éveil est atteint en premier, puis la Libération. Si l’inverse se produit, c’est dangereux (plus de détails dans le chapitre suivant).

5. Le processus de Libération inclut le processus d’Illumination, donc la Libération authentique inclut toujours l’Illumination.

6. L’Illumination et la Libération comportent de nombreux niveaux, dont la réalisation se produit séquentiellement au cours de la pratique spirituelle. Le stade le plus élevé d’Illumination et La libération est le niveau atteint par Siddhartha Gautama, qui fut devenu Bouddha.

19shûnyatâ: vacuité, voir plus loin dans ce chapitre.