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Liberté et bonheur absolus – notre véritable essence

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Supraconscience du monde Causal et le travail de l’information

La supraconscience est la couche la plus profonde de notre conscience multicouche. Dans la vie de tous les jours, nous ne pouvons pas voir le travail de notre supraconscience, comme nous le voyons et nous comprenons le travail de notre conscience de surface. Contrairement au subconscient, nous ne pouvons pas acquérir l’expérience de la supraconscience dans un rêve ou dans une méditation ordinaire. La supraconscience, nous pouvons atteindre seulement dans le Samâdhi le plus profond – le Samâdhi du monde Sans Forme.

Cette conscience, existant dans sa forme la plus simple, est responsable du choix d’information. Lorsque nous acquérons l’expérience du monde Sans Forme, nous découvrons que dans l’état supraconscient, il n’y a pas d’idées fixes ni de désirs; elle lit simplement l’original de données causales existant sous forme de lumière transparente.

Les données causales sont avant tout des données de Discrimination (Agrégat n° 5). Cette composante la plus profonde de notre faux «Soi» est la pure lumière qui existe pour toujours. Dans le taoïsme, cette lumière est appelée Tao. Dans le bouddhisme ésotérique, la lumière du Dharma-kâya ou Alaya-vijnâna qui est la conscience fondamentale et l’expérience passée dans sa forme pure. Dans les enseignements du yoga: Brahmane. Cette lumière transparente est les données vides brutes de l’Univers entier et de nos Cinq Agrégats.

Si vous vous concentrez sur cette lumière, vous pouvez voir qu’elle est constituée de grains individuels multicolores en mouvement. Chaque grain de lumière est une unité de notre expérience passée, c’est-à-dire ce sont les données de l’Agrégat n° 4. Ces particules de lumière sont également appelées Samskaras.

Si nous sommes capables d’arrêter le travail de la supraconscience grâce à la concentration, alors, au même moment, ces données originales cessent également de fonctionner: nous atteignons la Libération et nous acquérons l’expérience du Nirvâna.

Si notre supraconscience est active, alors elle commence à lire ces données initiales, c’est-à-dire qu’elle perçoit et sélectionne les grains de notre expérience passée (grains de lumière, données de l’Agrégat n° 4) et des informations (lumière transparente, données de l’Agrégat n° 5).

Ensuite, la supraconscience envoie cette information au subconscient, où, en fonction de cette information «descendue d’en haut» nous permet de distinguer tous les objets du monde extérieur et intérieur que nous percevons. La Discrimination est la fonction de l’Agrégat n° 5, active notre subconscient en fonction des données reçues de la supraconscience. La Discrimination est une pensée dualiste, divisant tout ce qui est perçu en deux pôles: «bon/mauvais», «j’aime/n’aime pas», «agréable/désagréable».

Si un objet est agréable, il y a donc le désir de recevoir cet objet. Si l’objet est désagréable, il y a une répugnance vers cet objet ou un dégoût à l’égard de cet objet, insatisfaction. Désirs et répugnances, ou, en d’autres termes, volonté, intentions, les tendances sont fonctions de l’Agrégat n° 4 (formations volitionnelles).

Ensuite, de ces désirs et aversions, des images surgissent, c’est-à-dire que nous pensons: «C’est comme ça que ça va se passer, mais ce n’est pas comme ça que je voudrais que ça se passe.» Ce sont nos idées, l’Agrégat °3

Par conséquent, pour ainsi dire, nos données (expériences passées et informations accumulées) «vivent» dans le monde Causal et «vont travailler» dans le monde Astral. Leur travail dans le monde Astral est la discrimination, la volonté (intentions, ou désirs/répugnances) et les images mentales, c’est-à-dire les fonctions des Agrégats n° 5, 4 et 3, respectivement. Celui qui déplace les données – «le transporte au travail» – c’est notre conscience multicouche en mouvement.

Âme

Il faudrait également noter que la Discrimination, la Volonté et les Formations Mentales sont notre âme. Dans les enseignements du Yoga, l’âme est désignée par le terme «Jiva» (sanscrit: jīva – «âme individuelle»). Par conséquent, dans le Yogatattva Upanishad (La vraie nature du Yoga), il est dit: «Jiva ressent plaisir et peine dans la sphère de l’existence créée par sa propre Maya ou ignorance, donc sa véritable nature est l’Âtman.»

En d’autres termes, il y a le Vrai Soi (âtman) et il y a l’âme. Âtman est dans la source de l’âme, c’est-à-dire que l’âme est formée, créée par le Vrai Soi. Ce n’est que l’Âtman qui a la prérogative du contrôle, de la compréhension et de la création. Ainsi, l’âme est une illusion créée artificiellement par l’Âtman en raison de l’ignorance. Pour se libérer de cette illusion, nous (Âtman) devons retourner à notre état originel de Nirvâna. Pendant la méditation, l’activité de l’âme s’arrête complètement, nous entrons dans le Samâdhi et réalisons donc la Libération. J ’en parlerai dans le troisième chapitre.

Déplacement des données vers le monde du Désir

Les données astrales, ou données du subconscient, ou données de notre âme, sont appelées formes-pensées ou images mentales. L’activité de la conscience à tous les niveaux est la pensée. Cette pensée est différenciée en fonction des données passées et le désir ou le refus se produit pour réaliser cette pensée qui a surgi. Bien entendu, une image apparaît immédiatement correspondant au désir et à la pensée, donc ce sont des «formes-pensées» ou des «images mentales».

Finalement, le subconscient donne un ordre à la conscience de surface, et nous commençons à agir pour satisfaire un désir. Nous commençons à penser en utilisant la conscience de surface (l’activité de la conscience de surface est également appelée «courant d’esprit»), à parler, nos sens commencent à fonctionner: nous regardons, écoutons, sentons, et ainsi de suite.

Les actions du corps physique et le travail des organes des sens sont réalisés grâce à l’énergie, ou Prâna. Le prânâ apparaît dû au travail de l’âme, c’est-à-dire de la Discrimination, de la Volonté et de la Perception. En d’autres termes, les images mentales astrales sont constituées d’une substance subtile et se matérialisent dans le monde brut à cause de l’énergie. L’énergie, se condensant, c’est-à-dire se détournant de subtil en grossier, forme finalement des objets matériels du monde des Phénomènes, par exemple, notre corps physique.

Mouvement des données du monde des Phénomènes

Le processus de transfert de données ci-dessus fonctionne également dans le sens opposé. Dans le monde du Désir, notre corps physique et nos organes sensoriels fonctionnent, ils entrent en contact avec des objets extérieurs: nous voyons, entendons, sentons, goûtons, touchons. Le cerveau «rassemble une image» de ce qui est perçu, et avec la conscience de surface, nous comprenons exactement ce que nous avons perçu avec nos cinq sens. Ensuite, ces informations se transforment en Formations Mentales – des associations figuratives surgissent. Puis notre expérience passée s’active: «Oh, j’ai déjà eu ça» ou «Je vois ça pour la première fois». Enfin, le Discernement forme une attitude positive ou négative envers l’objet perçu et donne une commande correspondante. Après, le processus que j’ai décrit ci-dessus se produit.

Il faudrait noter ici que ces processus se produisent presque instantanément, nous les ignorons complètement; il nous semble donc que «c’est exactement comme ça que ça devrait être», que la perception quotidienne des objets et des phénomènes qui apparaissent devant nous est la «réalité» – que les objets et les phénomènes sont réels et ont des propriétés positives ou négatives qui nous apportent respectivement de la joie et de la souffrance. Et il nous semble que nous vivons selon notre propre volonté, que nous sommes libres de nos choix, que nous éprouvons vraiment le bonheur et la souffrance.

Pendant ce temps, ce processus de perception et de discrimination existe uniquement à cause de l’activité de notre faux ego, ou les Cinq Agrégats. Donc, en réalité, ce que nous considérons comme notre «je» et ce que nous expérimentons à travers ce faux «je» est une illusion.

Ce n’est que l’interaction de la conscience en mouvement et de l’expérience passée. De ce point de vue, le faux «Soi» n’existe pas réellement.

Ici, je me souviens du dialogue entre Maître Kalou Rinpoché[16] et le psychologue Jack Kornfield, qui demanda au Maître:

«Pourriez-vous m’expliquer en quelques phrases l’essence même des enseignements bouddhistes?

– Je pourrais le faire, mais vous ne me croirez pas, et pour comprendre de quoi je parle, il vous faudra de nombreuses années, répondit Kalu Rinpoché.

– Quoi qu’il en soit, expliquez-moi!»

La réponse de Rinpoché fut très brève:

«Vous n’existez vraiment pas.»

Kalu Rinpoché a également une autre déclaration sur ce sujet: «Le monde des Phénomènes est entièrement créé par l’esprit. Dans ce qui nous arrive et nous entoure, il est impossible de trouver quoi que ce soit de réalité, ni de permanent: tout est éphémère et changeant.»

En ce qui concerne la description du processus de perception et de discrimination que je donnerai dans le prochain chapitre, il s’agit d’une réponse détaillée à la question «Pourquoi souffrons-nous et que faut-il faire avec ceci?» Par conséquent, ce processus devrait devenir le thème principal de notre méditation: lorsque le processus de perception et de discrimination sera suspendu, nous prendrons conscience de notre vrai Soi pour la première fois. Cependant, nous devons d’abord comprendre ce processus et ses composants.

 

Chapitre II
Processus de perception et de discrimination menant à la souffrance

Jamais ne fut le temps où nous n’existions,

Moi, toi et tous ces rois, et jamais

aucun de nous ne cessera d’être.

Le Bhagavad-gita[17] 2.12

Liberté, bonheur et absence de conscience de soi

Dans notre vie quotidienne, nous utilisons souvent les définitions de «liberté» et «bonheur». Cela se produit parce que c’est notre véritable état d’origine – un état de liberté et de bonheur au vrai sens du terme. Cependant, la liberté et le bonheur de notre quotidien sont des états conditionnés: ils sont toujours déterminés par quelque chose, par exemple la somme d’argent qu’une personne possède ou son statut social, et ainsi de suite.

Lorsque nous atteignons l’Illumination, notre état peut être caractérisé en deux points.

Premièrement, notre conscience ordinaire suspend complètement son activité; en résultat, toutes nos expériences et informations accumulées dans le passé (c’est-à-dire notre karma) cessent de nous influencer ou de nous contrôler. Si nous voulons les utiliser, nous pouvons le faire, mais ils n’ont aucune influence sur nous. Autrement dit, la chaîne est brisée: action – acquérir de l’expérience – former des désirs – nouvelle action – nouvelle expérience. Ceci est une liberté vraie ou parfaite – la liberté de toute expérience passée et information. C’est un état de Calme parfait: la conscience et, par conséquent, les expériences passées sont arrêtées.

Deuxièmement, acquérir de nouvelles expériences et percevoir de nouvelles informations n’a pas non plus aucun effet sur nous. Comme dans le premier cas, la conscience ne se meut pas non plus, et en conséquence de quoi, l’expérience ne s’enracine pas, ne se fixe pas, ne forme pas de nouveaux désirs ou répugnences, c’est-à-dire qu’elle ne constitue pas la cause des actions ultérieures. C’est un état de Contemplation parfaite et de bonheur absolu, puisqu’il ne surgit plus de souffrance et de joies illusoires, menant finalement à la souffrance.

Ainsi, où que nous soyons, quel que soit le monde dans lequel nous nous trouvons, nous aspirons toujours inconsciemment à ces deux états: la liberté et le bonheur, car ils sont notre véritable essence originelle, ils sont nous. En d’autres termes, aussi paradoxal que cela puisse paraître, mais tous les êtres vivants s’efforcent à l’Illumination et Libération, c’est-à-dire vers la liberté et le bonheur. Cependant, par ignorance[18], ils essaient de trouver, dans des objets et des phénomènes extérieurs, sans voir que ces états absolus, leur sont inhérents initialement, sont leur véritable nature, ou le vrai «Soi». Ceci est très similaire à la situation où vous avez soif tandis que vous êtes dans l’eau potable jusqu’aux genoux. Faites attention à votre propre expérience et vous verrez que c’est exactement le cas.

Par exemple, lorsque nous avons obtenu ce que nous voulions – l’objet de notre désir, qui nous satisfait pleinement, avons-nous envie d’autre chose à ce moment précis? Non, car nous sommes complètement satisfaits et notre conscience est suspendue à ce moment-là. Ceci est la liberté et le bonheur, l’état du Nirvâna. Cependant, dans une situation habituelle, cela est réalisé aux dépens de la possession d’un objet. Puis, cet objet cesse d’exister ou cela devient simplement ennuyeux pour nous et nous commençons à chercher un nouvel objet. Par conséquent, la conscience guidée par les désirs passera sans cesse du désir A au désir B, du désir B au désir C, du désir C au désir D. Et cela n’aura pas de fin. Le «mouvement de la conscience» peut être remplacé par l’expression «désirs mondains». Donc l’état du Nirvâna est la destruction complète des désirs du monde. Cela se réalise grâce à la suspension de l’activité mentale de la conscience. Ainsi, la liberté et le bonheur sont l’absence de tout désir ou de mouvements de conscience. Mais dans la vie de tous les jours, on arrive à cet état uniquement au travers de la possession des objets (externes ou internes), alors notre état quotidien de liberté et de bonheur est conditionné: nous dépendons entièrement de ces objets.

Le processus de perception et de discrimination, dont nous parlerons plus tard, est ce qui façonne la vie de tous les êtres vivants non éveillés. Ce processus de la perception et de la discrimination existe uniquement à cause du travail de notre faux ego, ou des Cinq Agrégats. Nous considérons à tort ce processus comme notre propre vie et la seule réalité possible.

Processus de perception et de discrimination

1. Mouvement vers les objets

Tout d’abord, nous agissons tous. Si vous êtes assis sur une chaise confortable, si vous fermez les yeux et détendez-vous, alors vous pourrez arrêter uniquement les actions du corps et vous ne direz rien, mais vous ne pourrez pas arrêter le flux des pensées de cette façon. Nous sommes en constante mouvement, grâce auquel nous essayons de trouver et d’obtenir ce que nous considérons correct, nécessaire, bon, ce qui nous semble dû à l’action de l’expérience passée et l’information nous rendra libres et heureux.

En revanche, par des actions incessantes, nous essayons de nous éloigner, de détruire ou de retirer d’une manière ou d’une autre de nos vies ce qui, à notre avis, est mauvais, faux, inutile, négatif. Nos actions témoignent de notre insatisfaction: nous avons besoin de quelque chose, il nous manque constamment quelque chose et nous essayons de le trouver en effectuant des actions sans fin avec le corps, la parole et la pensée. Mais qu’est-ce qui nous manque tant, que cherchons-nous? Nous sommes à la recherche de nous-mêmes. Toutes nos actions sont une tentative de trouver notre Vrai «Soi», c’est-à-dire la liberté et le bonheur qui sont vraiment nous.

Cependant, à cause d’Avidyâ, ou, pour le dire simplement, de l’ignorance, nous nous cherchons dans des objets extérieurs par rapport à nous. Qu’est-ce qui est l’objet «extérieur par rapport à nous»? On pense généralement qu’il existe un monde externe et interne d’une personne.

16Sa Sainteté Kalou Rinpoché (1903–1989): Lama de l’école Kagyu, maître de méditation de haut niveau. Le nom Kalou Rinpoché signifie «Lama apportant la lumière».
17Traduction en russe par B. Grebenshchikov.
18Avidyâ (sanskrit): littéralement «non-voyant», c’est-à-dire manque de conscience de soi, un état dans lequel nous essayons de nous retrouver à l’extérieur, sans voir que tout ce que nous percevons n’est pas notre essence.