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Liberté et bonheur absolus – notre véritable essence

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Concepts faux sur l’Éveil et la Libération (fin) [47]

Maintenant, après avoir examiné l’état de réalisation, il est nécessaire de parler des idées fausses courantes concernant l’Illumination et la Libération.

1. «Tout est vide, tout est permis»

La première idée fausse, la plus dangereuse, peut être exprimée ainsi: «si on est conscient, alors on peut faire ce qu’on veut, parce que tout est vide». Bref, c’est un oxymore[48]. Pourquoi cela est-il ainsi? Parce que l’état de pleine conscience parfaite, ou concentration, en d’autres termes, l’état d’Éveil est la cessation du fonctionnement du mental et, par conséquent, de l’expérience passée. C’est pourquoi un yogi illuminé ne peut avoir aucun désir issu de l’expérience passée, puisqu’elle est suspendue. C’est-à-dire qu’un Illuminé en état de pleine conscience parfaite ne va pas, par exemple, boire de l’alcool, prendre des drogues, avoir des relations sexuelles, causer des souffrances aux autres, il ne va pas avoir une préoccupation pour le goût ou la quantité de nourriture, un attachement aux choses matérielles et ainsi de suite. De plus, même si des objets qui sont perçus par la personne ordinaire comme des objets de désirs mondains apparaissent dans le monde extérieur, par exemple, un charmant représentant du sexe opposé, une nourriture délicieuse, etc., une personne ayant expérimenté même la première Illumination n’aura aucun désir.

Alors d’où vient un égarement si absurde et bizarre, comme «fais ce que tu veux, l’essentiel, c’est d’être conscient»? Le fait est que tant que l’illuminé reste dans ce monde matériel pour l’une des deux raisons décrites ci-dessus, il va effectuer des actions. Premièrement, il s’agit de sa propre pratique spirituelle. Deuxièmement, ce qui est important, c’est la transmission du Dharma authentique aux personnes égarées.

Pour remplir ces deux points, l’Illuminé maintiendra sa vie dans le monde des humains, c’est-à-dire accomplira des actions: par exemple, préparer de la nourriture, nettoyer un endroit pour la méditation ou voyager dans différentes villes pour donner des sermons. Cependant, toutes ses actions ne viennent pas des désirs mondains, mais de la véritable intention de l’Âtman, qui consiste en la réalisation de l’état parfait du Nirvâna et de transmettre cet Enseignement aux autres. Ce dernier s’exprime par l’Amour (maitri) et la Compassion (karunâ).

Cependant, même en accomplissant certaines actions, l’Illuminé ne forme pas de nouvelle expérience ou karma, puisque son esprit reste dans l’état originel de Calme et de Contemplation (on peut ici parler de pleine conscience parfaite) et ne bouge pas, c’est-à-dire reste immobile, même s’il y a une action. L’expérience demeure uniquement comme un fait de mémoire, et non comme une force motrice qui façonne de nouveaux désirs qui conduisent à de nouvelles actions et à de nouvelles expériences. Autrement dit, l’expérience ne prend pas racine, ne commence pas à contrôler l’Illuminé. Comme l’a dit D.T. Suzuki: «La tranquillité d’esprit ne signifie pas qu’il faut arrêter toutes les activités. La vraie paix réside dans l’activité elle-même».

Cependant, si une personne ordinaire qui s’est construit un monde d’idées fixes, comme «tout est vide, rien n’existe» agira sur le principe «fais ce que tu veux, si tu en es conscient», alors il ne créera rien d’autre que du karma négatif et les causes de nouvelles souffrances. Parce que même lorsque notre mental est actif, le monde perçu est une réalité. Pendant que notre mental est actif, nous, en effectuant des actions, formerons de nouvelles expériences qui mèneront à de nouveaux désirs et actions.

On dit qu’une personne pensant que «tout est vide» et donc rien de mal ne peut se passer voudra faire quelque chose d’imprudent, comme sauter d’un toit d’un gratte-ciel ou commencer à consommer de la drogue. Quand il s’envolera ou mourra de sa surdose, pensera-t-il encore que «tout est vide»? Est-ce que ça l’aidera dans ce moment d’une idée fixe «tout est vide» qu’il avait créée? Comment se sent une personne une seconde avant sa mort par chute de grande hauteur ou par overdose? Joie intérieure et la paix parfaite? À peine. Plutôt une douleur et une horreur terribles. Et qu’est-ce qui indique une future réincarnation? État avant le décès. La douleur et l’horreur sont le monde des Enfers. Ainsi, même en dissimulant des actions malsaines ou imprudentes avec la Doctrine sur la Vacuité, il est impossible d’éviter l’accumulation de mauvais karma, il est impossible de ne pas ressentir de douleur, il est impossible d’éviter la souffrance.

«Quand il était jeune étudiant Zen, Yamaoka Tesshu était toujours allé trouver tous les maîtres. Il est allé rendre visite à Dokuon de Shokoku.

Voulant montrer sa préparation, il dit: «L’esprit, Bouddha et les êtres, après tout, n’existent pas. La vraie nature des phénomènes est la vacuité. Il n’y a aucune réalisation, aucune illusion, aucun essai, aucune médiocrité. Il n’y a personne à donner et rien à recevoir».

Dokuon, qui fumait en silence, ne fit aucun commentaire. Tout d’un coup, il a frappé Yamaoka avec sa pipe en bambou. Cela a rendu le jeune très fâché. «Si rien n’existe, demanda Dokuon, d’où ça vient cette rage?» (extrait du livre «101 histoires zen»).

Ainsi, «fais ce que tu veux si tu en es conscient, car tout est vide» équivaut à «une personne sobre avec deux g d’alcool dans le sang».

2. «L’Illumination sans effort»

La deuxième fausse idée, devenue particulièrement courante de nos jours, est de croire que pour réaliser l’Illumination, nous n’avons besoin de faire aucun effort, mais simplement «d’être dans le flux naturel ou moment présent». Cela s’apparente au Zen de «l’illumination silencieuse» avec lequel le Maître Hakouin[49] s’est battu toute sa vie.

D’une part, en effet, dans le processus de pratique, nous arrivons à un état de présence naturelle, ou un état proche du Calme et de la Contemplation, dont j’ai parlé dans le chapitre précédent. En observant des objets et des phénomènes dans cet état, on finit par voir le vide de tout ce que nous percevons et nous réalisons le premier Éveil (kensho). Le problème, cependant, est que cette condition de présence naturelle est simplement arrachée du contexte du processus de pratique par des gens ignorants et paresseux et n’est pas présentée comme une petite section intermédiaire du chemin, mais comme le seul moyen et le seul objectif de toute pratique du Dharma authentique.

Mais une telle approche est impossible, peu importe à quel point une personne est immergée dans ses propres idées vagues et paresse banale, à quel point il rêve de réaliser l’Illumination «sans effort». Le fait que dans cet Univers il existe un principe d’inertie. Il indique que si on n’applique aucune énergie sur un corps au repos, il conservera son état de repos et ne commencera pas à se déplacer. En revanche, si on n’applique pas de force à un objet qui se déplace avec une certaine vitesse, un corps va conserver sa vitesse.

Le principe d’inertie s’opère également dans notre esprit. L’état de notre conscience ordinaire, non éclairé est la conscience des six mondes du monde du Désir, obsédée par des désirs mondains issus de l’égoïsme. Si on laisse cet esprit intacte et si on ne fait aucun effort, alors il restera dans l’état originel des six mondes du Désir, dans un état où il n’y a que souffrance, peu importe combien on pratique l’auto-illusion, étant dans un «flux naturel, sans effort». Cela s’applique non seulement sur la vie actuelle, mais aussi sur la vie suivante. Comme l’a chanté Vladimir Vissotsky dans sa chanson «La réincarnation»:

 
«Ton âme s’élevait vers des sommets,
Tu revivras tes illusions.
Mais c’est en porc que tu vivais,
Tu resteras le même cochon.»
 

De plus, si nous continuons à satisfaire nos passions mondaines, si nous continuons à contribuer aux informations correspondantes et à recevoir des expériences de même nature, alors nous accélérerons vers les trois mauvaises destinées. Mais si nous appliquons une force opposée à notre conscience, conférant une accélération dirigée du côté opposé aux trois mauvais mondes, alors nous nous dirigerons vers les mondes supérieurs des mondes du Désir, et nous réalisons donc le véritable état originel de notre esprit, dans lequel nous verrons notre véritable essence.

Nous avons donc besoin d’une intention sérieuse et sincère pour réaliser l’Illumination et la Libération, une intention basée sur une étude approfondie du Dharma authentique et Vue Juste, et non sur les désirs mondains. Cette intention, ou détermination, nous mènera aux pratiques de vertus, de mérite, de la Loi et de la Sérénité. Si le praticien manque ces fondements, alors sa vie se transforme en oisiveté détendue: il commence à ignorer tout dans ce monde et croit que l’on peut juste rester assis et «contempler», sans se déranger par l’étude de l’Enseignement, ni par l’observation des commandements, ni par l’accumulation des mérites, ni par les Efforts persistants, ni par la Patience, ni par la pratique technique ou méditative.

 

En fin de compte, cela conduit au fait que dans la méditation, ce qui pour un tel «pratiquant» ressemble plus à somnoler en position assise, il commence à entendre des voix de L’Astral Inférieur, qui lui dit: «Tu as atteint la Libération. Tu es Illuminé». Des pratiquants expérimentés lui disent qu’il est tombé dans un état diabolique, et il les traite de menteurs. Malheureusement, je connais de nombreux exemples similaires.

3. «Illumination instantanée»

La troisième idée fausse est la croyance erronée que la doctrine de la Vacuité, le Dzogchen, le Mahâmudrâ ou la pratique du Zen conduit une personne à l’illumination instantanée. En effet, lorsque l’expérience du premier Éveil (Kensho) est vécue, la cessation du mental arrive soudainement. Mais avant de vivre cette expérience, le praticien doit diriger une pratique spirituelle sérieuse à long terme; il est impossible d’expérimenter le Kensho juste après avoir écouté un enseignement, même si celui-ci est très élevé: la conscience d’une personne ordinaire n’est pas prête pour cela. Lorsque nous entendons des histoires selon lesquelles des personnes ordinaires expérimentaient le Kensho, simplement en entendant une certaine parole d’un maître, nous ne devons pas nous laisser tromper. Ces personnes avaient certainement pratiqué pendant longtemps avant ce moment. Cette pratique pourrait avoir une forme concrète ou être sans forme et être le résultat d’une recherche intérieure douloureuse à la question vitale «Qui suis-je?», ce qui était la concentration en un point très puissant. Lorsque cette concentration d’esprit intérieur atteignit son apogée, le Maître, voyant cet état de l’homme, prononça des paroles qui étaient une réponse à une question qui tourmentait cette personne. En ce moment, une sorte d’explosion surgit: les murs des idées fixes et des aspirations égoïstes se brisent. L’homme «éprouve une grande mort, le corps et la conscience le quittent complètement, et du plus profond de la souillure, il ressuscite complètement purifié»[50]. Les paroles du Maître à ce moment deviennent seulement un déclencheur qui serait absolument inutile sans une pratique préalable de la personne elle-même.

4. «Si vous êtes Illuminé, alors vous êtes Illuminé, et si vous ne l’êtes pas, alors vous ne l’êtes pas»[51]

La quatrième idée fausse est que l’expérience de la première Illumination pour une raison assimilée à l’Illumination Suprême que Gautama Siddhârtha a vécu, ayant réalisé la Bouddhéité. En d’autres termes, il nie le fait qu’il existe de nombreux niveaux d’illumination et de libération.

Cependant, si nous essayons d’exprimer mathématiquement le premier Éveil, ou Kensho, alors ce sera moins d’un milliardième (1/1 000 000 000) d’Illumination Absolue, ce que Bouddha Sakyamuni a réalisé. Le fait est que l’âme, appelée Tathâgata ou Bhagavân possède, comme le dit la philosophie de l’Abhidharma, la seule valeur étant parmi mille à la puissance trois, soit un milliard d’Univers.

Imaginez un immeuble à plusieurs étages avec une centaine d’appartements. Vous y vivez, après avoir signé un bail, par exemple, à long terme. On peut dire donc que vous possédez 1/100 de cet immeuble. Cependant, il y a un propriétaire qui possède ce bien immobilier. De la même façon, il existe un milliard d’univers, et notre monde des humains est l’un des mondes de ce milliard d’univers. La conscience avec laquelle nous percevons le monde des humains est notre conscience superficielle. Lorsque nous avons vécu l’expérience du Kensho, notre conscience superficielle est arrêtée. En ce moment, l’expérience que nous avons reçue auparavant dans le monde des humains et la nouvelle expérience ne nous affectent plus. C’est-à-dire que nous avons eu l’expérience de l’un des mondes de ce milliard d’univers et nous l’avons suspendue. Quand nous aurons eu l’expérience de tous les mondes dans un milliard d’univers et de même elle sera arrêtée, nous réalisons la Bouddhéité, un état du Tathâgata ou Bhagavân.

C’est pourquoi le plus grand maître Zen, Hakouin Ekaku, parlait de «pratique après Illumination».

Au lieu d’une conclusion

L’expérience méditative nous donne confiance. C’est la confiance que le monde spirituel existe réellement, et se consacrer à ce monde est la seule chose qui a un sens dans cette vie. Les textes bouddhistes, yogiques et taoïstes représentent suffisamment de preuves de ce fait. Ces textes qualifient la vie humaine comme très courte et, afin de tirer le meilleur parti de cette vie, nous devons mener une pratique spirituelle. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé après avoir vécu une expérience méditative décrite dans les Soûtras, même si la mienne est encore incomplète. Bien sûr, chacun peut avoir sa propre façon de penser et sa façon de vivre cette vie. Nous sommes libres de les avoir. Je serai heureux si cet essai pourra répondre à au moins certaines de vos questions sur la vie et la mort, sur les causes des joies et des souffrances, sur l’Illumination et la Libération. J ’espère que mon histoire concernant le Vrai Dharma a amené le lecteur au moins à la frontière de la clarté concernant l’Enseignement transmis par les Grands Maîtres du passé. Et après avoir eu les réponses, vous commencerez à pratiquer la spiritualité et vous finirez par connaître votre Vrai «Soi».

Les Annexes

Tableau № 1: «CINQ AGRÉGATS»


Tableau № 2: «STRUCTURE DES TROIS MONDES DU GRAND UNIVERS»


Tableau № 3: «PRATIQUES SPIRITUELLES»


Tableau № 4: «DIX PRECEPTES»


Informations sur l’auteur de l’essai «Liberté et bonheur absolus – notre véritable essence»

L’auteur, Vadim Sychevskiy, est né en URSS (Russie, Moscou) en 1979.

À l’âge de 12 ans, après avoir vu des films avec Bruce Lee, il commence à étudier et pratiquer les arts martiaux (Karaté-do, Goju-Ryu et Jeet Kune Do), puis le Taoïsme chinois et Bouddhisme Zen japonais.

Plus tard, il a étudié le yoga au centre culturel de Jawaharlal Nehru auprès de l’Ambassade d’Inde. Il a reçu un certificat de professeur de yoga.



En 1996, il commence à enseigner le Qigong taoïste, les techniques de yoga et les techniques de méditation bouddhistes.

Aujourd’hui, outre le yoga et le taoïsme, il étudie et pratique le bouddhisme du Sud (Theravâda) et du Nord (Vajrayâna).

Il a effectué son stage dans des monastères bouddhistes au Sri Lanka.

Au cours de sa pratique spirituelle, il a expérimenté le processus énergétique du Kundalini Yoga – de l’éveil de l’énergie Kundalini à l’entrée en Samâdhi.

Son expérience spirituelle et ses réalisations ont été confirmées par de Grands Maîtres de diverses traditions.

En 2010, il a reçu un nom spirituel: Dhamma Gaveshi (en pâli: ධම්ම ගවේෂී, Dhamma Gavēṣī – Chercheur du Dharma).

En 2021, il a achevé le travail sur un livre en trois volumes, qui a duré plus de 6 ans. «Le Dharma; telles que sont les choses. Expériences réelles et réalisations d’un praticien spirituel».

L’auteur mène actuellement des consultations sur des questions de pratique spirituelle, donne des cours individuels et en groupe, dans lesquels, en utilisant ses connaissances et son expérience spirituelle, il fait des formations:

– Qigong taoïste

– Yoga indien original

– Méditation bouddhiste


L’auteur est heureux de partager ses connaissances sur le Dharma et donne des conférences qui combinent les enseignements du bouddhisme, du yoga et du taoïsme.

Contact avec l’auteur pour les consultations, rencontres, cours et conférences (pour russophones):

gaveshi@yandex.ru

Contact avec l’auteur via son traducteur (pour francophones):

darya.dharma.fr@gmail.com

Les communautés francophones de praticiens spirituels et les traductions seront accessibles prochainement. Pour l’instant, les communautés russophones sont disponibles:

Communauté de praticiens spirituels en VK «Дхарма – То, каким всё является» («Dharma; telles que sont les choses»)

Chaîne sur YouTube «Дхарма – То, каким всё является» («Dharma; telles que sont les choses»)

Version électronique du livre «Dharma; telles que sont les choses. Expérience réelle et réalisation d’un pratiquant spirituel», maison d’édition Aegitas, 2022 en russe.

47Le début est dans le chapitre précédent.
48Oxymore, oxymoron – est une figure de style qui réunit deux mots contradictoires, ou en apparence contradictoires (c’est-à-dire une combinaison de choses incompatibles).
49Voir «Wild Ivy»: L’autobiographie spirituelle du maître Zen Hakouin.
50Description de l’expérience du Kensho par Maître Hakouin.
51La phrase «défenseurs du chemin aveugle et sec du Zen «illumination silencieuse»«citation du livre «Wild Ivy».