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Liberté et bonheur absolus – notre véritable essence

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Libération sans Illumination

Que se passe-t-il si on pratique uniquement des techniques énergétiques? Est-il possible de parvenir à la Libération sans connaître au moins le premier Éveil?

Théoriquement, on peut atteindre la Libération sans l’expérience de l’Illumination. Mais c’est seulement en théorie. Il est très peu probable qu’une personne qui n’a pas vécu une véritable expérience du mental immobile soit capable de traverser toutes les étapes du processus énergétique et de ne pas s’effondrer physiquement et/ou mentalement. Cette personne sera soit contrainte de mettre fin à sa pratique, soit elle souffrira des troubles mentaux ou, par voie de conséquence, et à la poursuite des troubles mentaux, s’engagera sur le chemin du mal. Permettez-moi d’expliquer brièvement ces trois scénarios possibles.

L’énergie Kundalini est très puissante. Son ascension et l’expérience mystique qui l’accompagne provoquent une grande peur si la conscience du pratiquant n’est pas prête pour une telle expérience. À ce stade, nombreux, ceux qui sont effrayés, abandonnent tout simplement cette pratique. On devrait toujours se rappeler des pratiques préliminaires, ce que je n’arrête pas de répéter.

La montée de l’énergie s’accompagne d’une entrée dans le subconscient et toutes les données accumulées jusqu’à ce moment sortent aussitôt et tombent sur le pratiquant. Ayant dépression et peur constantes, visions effrayantes dans son propre subconscient, une personne peut vraiment devenir folle. C’est pourquoi, d’abord, c’est la pratique d’accumulation de mérite, observation des préceptes et étude approfondie du Dharma, et après ceci, le yogi commence à exécuter des éléments techniques qui augmentent l’énergie.

La Kundalini active les chakras, des capacités surnaturelles du niveau initial apparaissent. Si la conscience du yogi est instable, s’il n’a pas fait l’expérience de Calme et de Contemplation, alors ce yogi n’est pas capable de voir correctement ce qui lui arrive. En fait, il s’agit d’une personne ordinaire, avec toutes les passions grossières et les problèmes mondains provenant de la haine, de l’ignorance et de l’avidité inhérentes aux gens. S’il n’avait pas d’expérience de l’Illumination, alors tous ces désirs mondains sont actifs; une personne les considère comme elle-même: il lui semble que tout cela fait partie de sa véritable personnalité. De plus, dans cet état, des pouvoirs surnaturels (siddhis) apparaissent. Ils sont cependant accompagnés par des visions effrayantes, mais ce processus est très excitant pour la conscience immature de celui qui effectuait uniquement une pratique technique. En règle générale, dans un tel cas, une personne devient quelque chose comme un «sorcier», un «magicien héréditaire», etc. Il pensera qu’il a atteint la Libération, qu’il peut contrôler le cours des événements, influencer la vie des autres et ainsi de suite. En d’autres termes, utiliser ses pouvoirs pour satisfaire son égoïsme. Dans la prochaine vie, une telle personne renaîtra dans l’un des trois mondes inférieurs (le monde de l’Enfer, le monde des Animaux, le monde des Fantômes Affamés) ou «restera coincée» dans l’Astral Inférieur, devenant un esprit inférieur.

Bien entendu, si un pratiquant ayant activé plusieurs chakras et acquis un certain nombre de pouvoirs surnaturels de niveau initial les utilise au profit des autres, alors c’est très bien et cela ne contredit en aucun cas le Dharma authentique. Le karma négatif s’accumule lorsque, le pratiquant se délectant de ses pouvoirs surnaturels initiaux, il commence à satisfaire ses propres désirs mondains et ceux des autres. Il est important de se rappeler que les six véritables pouvoirs surnaturels[42] et les désirs mondains sont les choses opposées.

Illumination et Libération

Voici devant nous une âme véritablement grande qui a atteint à la fois l’Illumination et la Libération. Dans la terminologie du Bouddhisme Primitif (Theravâda), de telles âmes sont appelées Arhats. Dans le bouddhisme ultérieur, c’est le niveau de Mahâmudra. En yoga, c’est le niveau d’atteinte de trois yogas: Illumination et Libération en Râja Yoga; Libération énergétique de Kundalinî Yoga et l’Illumination Suprême réalisée à travers le Jnana Yoga. Dans le taoïsme, c’est le niveau de «Immortel Céleste» (tianxian).

Lorsque ce niveau est réalisé, le Vénérable peut avoir deux options: «Nirvâna sans restes» et «Nirvâna avec restes».

«Nirvâna sans restes»

«Nirvâna sans restes» signifie entrer dans le Nirvâna. Pour Celui qui est entré dans le Nirvâna, trois mondes n’existent plus: le monde du Désir (le monde des Phénomènes, ou le monde matériel), le monde de la Forme (le monde Astral ou monde subtil) et le monde Sans Forme (le monde Causal, ou le monde de l’essence de l’âme).

En d’autres termes, Celui qui a atteint le «Nirvâna sans laisser de trace» a quitté le monde matériel, dans lequel il avait un corps physique et des organes sensoriels; il est passé dans le monde subtil, dans lequel il était retenu par des images mentales et des désirs issus d’expériences passées ainsi que de discrimination; et il entre dans le monde de l’essence de l’âme, ou le monde Causal, contenant toutes expériences et informations passées sous forme de lumière transparente. À la dernière étape, ce Digne a cessé l’action de ces données dans le monde Causal et a atteint un état dans lequel il n’y a aucune influence du monde Causal. Ainsi, le faux ego en tant que Cinq Agrégats a été complètement détruit. Ceci est exprimé par la définition «sans restes».

Cependant, nous devons comprendre que Nirvâna ne signifie pas Néant – un état d’obscurité totale dans lequel rien n’existe. L’état du Nirvâna est l’état originel indépendant du Vrai «Soi». Comme cela a été mentionné dans le chapitre précédent, le véritable «Soi» est comme un miroir, reflétant toute chose telle qu’elle est. Âtman, ou le Vrai «Soi», à l’origine possède la conscience, la volonté et les images. La libération, c’est quand tout cela est arrêté et ne se met plus en mouvement.

«Ici, Ānanda, un bhikkhu pense ainsi: ’C’est paisible, c’est sublime – l’arrêt de toutes les fabrications, l’abandon de toutes les acquisitions, la destruction de l’avidité, l’impartialité, la cessation, le Nibbāna[43]» (Ananda Sutta, AN 3.32).

Les Cinq Agrégats dans cet état sont détruits («arrêt de toutes formations»), et toute expérience passée est complètement suspendue, n’a aucune influence, ne se manifeste pas. Du fait que l’expérience est complètement arrêtée, aucune action n’est effectuée («destruction de l’avidité, impartialité, cessation»), ce qui signifie qu’aucun nouveau karma ne se forme. Ceci est exprimé dans le sûtra comme «abandon de toutes les acquisitions», c’est-à-dire les causes sous forme de karma pour une nouvelle naissance ne se forment pas. Ainsi, l’état quand l’expérience passée est arrêtée et qu’une nouvelle ne se forme pas, est le Nirvâna.

«Nirvâna avec restes»

La deuxième option est «Nirvâna avec restes». Dans ce cas, l’Éveillé reste quelque temps dans le monde des Humains. Il peut y avoir deux raisons à cela.

La première est l’intention de compléter entièrement sa pratique spirituelle personnelle. Lorsque l’Éveil personnel et la Libération sont réalisés, le karma accumulé jusqu’à la vie présente cesse son effet et il ne lui reste que le karma qu’il avait formé dans cette vie jusqu’au moment de l’accomplissement. Après la réalisation, le karma accumulé dans cette vie commence à se manifester et à s’effondrer. Lorsque ce processus est terminé, il atteint le «Nirvâna sans restes». Selon le niveau, ce processus peut être accompli au cours de la vie de l’Éveillé, ou au moment de sa mort, ou dans l’existence intermédiaire après la mort du corps physique. Cette approche est typique pour les praticiens du Hînayâna[44], menant uniquement leur propre pratique spirituelle, dont le but est l’Illumination et la Libération individuelle, et après ils réalisent le Nirvâna.

La deuxième raison pour laquelle un Éveillé peut décider de rester dans ce monde est le désir de montrer aux personnes avec lesquelles il existe un lien karmique le chemin vers l’Illumination et la Libération à travers l’explication du Dharma authentique. Cette décision est prise par les pratiquants du Mahâyâna et du Vajrayâna suivant la voie du Bodhisattva, dont j’ai parlé à la fin du chapitre précédent. L’intention derrière cette décision est Amour et Compassion (bodhichitta). En d’autres termes, la conscience de Celui qui a atteint ce niveau est complètement immobile par rapport à sa propre souffrance, mais par rapport à la souffrance d’autrui, elle est active.

 

Dans cet état, l’Illuminé garde délibérément certains désirs de l’existence afin de vivre en tant qu’être humain, mais la majorité de ses désirs est détruite. En d’autres termes, l’expérience formée dans cet état n’est pas complètement arrêtée. Dans cet état, les Cinq Agrégats existent également. Cependant, ils n’ont aucun effet sur l’Éveillé, puisque son agitation mentale est arrêtée. Cet état est appelé «Nirvâna avec restes». Les «restes» sont constitués des Cinq Agrégats et de l’expérience formée, dont une partie n’a pas été arrêtée de façon délibérée. Il peut utiliser son expérience passée, par exemple, pour prêcher le Dharma (et cela est le point essentiel); les expériences passées ne façonnent plus les passions mondaines. Ceci est vrai pour les deux types: à la fois pour ceux qui terminent simplement leur pratique et pour ceux qui empruntent le sentier du Bodhisattva.

Après, puisque l’expérience passée n’est pas complètement arrêtée, des événements se produisent dans la vie de ce Vénérable; en d’autres termes, son karma passé relatif à cette vie se manifestera. Cependant, son mental reste immobile, c’est-à-dire il ne se meut pas en aucune circonstance:

«De la même façon, même si de puissantes formes connaissables par l’œil entraient dans le champ de vision d’un bhikkhu[45] dont l’esprit est ainsi correctement délivré, son esprit ne serait pas dominé ni même engagé. Restant immobile, ayant atteint l’imperturbabilité, il se concentrerait sur leur disparition. Et même si de puissants sons… arômes… saveurs… sensations tactiles… Même si de puissantes idées connaissables par l’intellect entraient dans le champ mental d’un bhikkhu dont l’esprit serait ainsi correctement délivré, son esprit n’en serait pas dominé ni même engagé. Restant immobile, ayant atteint l’imperturbabilité, il se concentrerait sur leur disparition» (Sona Sutta, AN 6.55).

Ainsi, lorsque l’Illumination et la Libération seront réalisées, le karma du passé se manifeste toujours, mais l’Éveillé n’en accumule plus de nouveau. D’ailleurs, cela est également vrai dans le cas si seulement la première Illumination (kensho) était réalisée. Par exemple, Maître Hakouin a écrit:

«Puis une nuit, tout s’est écroulé d’un coup, et je franchi le seuil de l’Illumination. Tous les doutes et incertitudes qui m’avaient accablé toutes ces années ont soudainement disparu – leurs racines et tout – comme de la glace fondue. Un karma profondément enraciné qui m’avait lié pendant d’innombrables kalpas au cycle des naissances et des morts disparus comme de l’écume sur l’eau» (Hakouin Ekaku «Wild Ivy»).

Pourquoi le karma ne s’accumule-t-il pas? Il y a cinq conditions pour un accomplissement d’un acte et, par conséquent, l’accumulation de karma.

Premièrement, l’intention ou le désir d’accomplir telle ou telle action. L’intention d’une personne ordinaire découle de son expérience passée et s’exprime par «je veux» ou «je ne veux pas». En un mot, l’effort personnel est l’œuvre de l’égoïsme, mais en réalisant de la Libération l’égoïsme disparaît. La libération est un état d’absence totale de désirs qui se produit à partir de l’égoïsme. L’activité du mental et l’expérience passée sont arrêtées, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’égoïsme.

Deuxièmement, rechercher et identifier l’objet de l’action. Par exemple, une personne ordinaire interagit avec diverses personnes. Si elle s’établit une relation amicale avec quelqu’un, il existe donc des connexions karmiques positives avec celui-ci; et au contraire, si la relation est hostile, basée sur l’aversion, alors les connexions karmiques négatives apparaissent.

Cependant, l’Éveillé ne crée plus de connexions karmiques. Cela signifie qu’il ne construira plus délibérément des relations. Par exemple, il y a des disciples ou d’autres personnes qui sont en contact avec Lui, mais Il voit que cela se produit à cause de connexions karmiques des vies antérieures. Le Sage lui-même ne cherchera pas de rencontre, n’essaiera pas de trouver une approche vers une autre personne pour satisfaire ses désirs, comme le font les gens ordinaires.

Troisièmement, l’accomplissement de l’action elle-même; et, quatrièmement, le fonctionnement de son mental pendant une action. Il est nécessaire ici de se rappeler l’état de Non-agir[46]. Le fait est que même si une action est accomplie (qui, bien sûr, ne provient pas de l’égoïsme ni des passions mondaines), son esprit reste inchangé – ne bouge pas, il est immobile:

«Ainsi, le Maître agit sans rien faire et enseigne sans rien dire. Les choses apparaissent et il les laisse venir; les choses disparaissent et il les laisse partir. Il a, mais ne possède pas; agit, mais n’attend rien. Son œuvre accomplie, il l’oublie. Il ne s’y attache pas.

Pratique le non-agir, et chaque chose prendra sa place» («Tao Te King»).

Enfin, cinquièmement, la satisfaction ou l’insatisfaction de ce qui a été accompli. Puisque le mental de ce Vénérable ne bouge pas, l’expérience découlant de l’exécution d’actions ne reste qu’un fait de mémoire, pourtant elle ne prend pas racine ni devient la cause d’actions ultérieures, comme cela arrive chez les gens ordinaires.

Compte tenu de cela, nous pouvons comprendre pourquoi, par exemple, selon les Sûtras bouddhistes, un Arhat ne peut pas:

1. Prendre intentionnellement la vie d’une créature vivante.

2. Prendre ce qui ne lui a pas été donné, c’est-à-dire voler quelque chose.

3. Avoir un désir sexuel et être sexuellement actif.

4. Raconter un mensonge délibéré.

5. Accumuler des biens.

6. Effectuer des actions basées sur la haine (aversion, dégoût), l’ignorance et la cupidité (convoitise, attachement).

7. Ressentir la peur.

Ainsi, la réalisation de l’Illumination et de la Libération est un état de liberté parfaite et de bonheur absolu. Celui qui a atteint le «Nirvâna avec restes» reste en même temps dans les trois mondes de l’Univers: dans le monde du Désir, il a un corps physique; dans le monde de la Forme, de nombreux corps subtils; dans le monde Sans Forme, des corps de conscience. Lui-même est plongé dans un état de Nirvâna. Et cet état de Nirvâna est projeté sur les trois mondes.

À tout moment, il peut quitter ce monde en détruisant son corps physique et aller, par exemple, dans le monde de la Forme. Il peut aussi entrer en Nirvâna quand il le juge nécessaire, c’est-à-dire réaliser «le Nirvâna sans restes». Dans cet état, le Sage transcende complètement la mort.

42Les six véritables pouvoirs surnaturels (en pâli: abhiññā; en sanskrit: abhijña – «vrai, complète connaissances, pouvoirs extraordinaires») sont réalisés après une multiple entrée dans le Samâdhi – voir le livre «Dharma; telles que sont les choses. Expérience réelle et réalisation d’un pratiquant spiritue», volume II, chapitre 2.
43Nirvâna en langue pâli.
44Les trois principaux systèmes de pratique, ou Véhicules, du Bouddhisme: Hînayâna, Mahâyâna et Tantra-Vajrayâna, pour une description détaillée, voir le livre «Dharma; telles que sont les choses. Expérience réelle et réalisation d’un pratiquant spiritue», volume II, chapitre 3.
45Personne ayant décidé de vouer sa vie à la pratique du Dharma et adopte la vie de mendiant (N.D.T.)
46Non-agir (chinois: wúwéi, Wu-wei) – à l’origine un terme taoïste, équivalent à Contemplation.