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Liberté et bonheur absolus – notre véritable essence

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Second dhyâna

Lorsque la concentration sur n’importe quel niveau de la conscience atteint son apogée, ce type de conscience cesse son activité, s’arrête, disparaît. Si on se concentre dans le monde du Désir, la conscience périphérique s’arrête, nous expérimentons la première l’Illumination, le Kensho. Si on se concentre (pratiquons la réflexion et l’introspection) dans le monde Astral, le subconscient s’arrête et on se tourne vers le second dhyâna.

Le deuxième dhyâna est une cessation de la réflexion et l’introspection. À ce stade, il n’y a aucune pensée. Tout ce que l’on ressent, ce sont la Joie (piti) et la Félicité (sukha) dans le corps et dans l’âme. Et notre état est l’état de contemplation, ou l’état de concentration parfaite basée sur la cessation de l’agitation du mental.

Cependant, étant entrés dans le deuxième dhyâna, pendant une courte période, disons cinq ou dix minutes, nous sommes dans un état d’arrêt complet du mental au niveau du subconscient. Ensuite, le mental arrêté peut réapparaître. Si c’est le cas, nous revenons au premier dhyâna, l’introspection réapparaît. Quand il apparaît un état de conscience plus grossier, nous retournons à la réflexion. Autrement dit, la capacité à cesser l’activité du subconscient doit être parfaitement acquise, c’est-à-dire il faut apprendre à accéder librement à cet état et acquérir cette expérience à plusieurs reprises.

Ayant acquis la maîtrise du deuxième dhyâna, nous expérimentons pour la première fois l’état de vacuité (shûnyatâ) à part entière: les données existent, mais l’esprit est immobile. Il y a une immersion dans la lumière très pure blanche argentée brillante. Au début, elle peut clignoter, puis elle se stabilise. Au fond de cette lumière, il y a un espace transparent; en s’y immergeant, nous entrons dans le Samâdhi. Cependant, pour cela, cet état de Calme et de Contemplation du subconscient devrait être étendu, l’état que nous avons atteint en entrant dans le deuxième dhyâna.

Troisième dhyâna

L’expansion de l’état de cessation du mental au niveau subconscient, ou état du Calme et de la Contemplation se produit au stade du troisième dhyâna.

Le calme est la paix totale du subconscient, ou un état dans lequel l’activité du mental s’arrête complètement, comme c’était mentionné précédemment.

La contemplation est une conscience claire et précise de toutes les formes-pensées, de la lumière multicolore, des sons et des visions qui apparaissent devant nous dans le monde Astral, tandis que notre conscience (subconscient) reste immobile.

L’esprit à ce moment est très clair, il devient de plus en plus clair graduellement avec l’approfondissement du dhyâna. La lumière qui nous entoure devient également plus intense.

À ce stade, l’expérience du corps d’émanation (du corps astral Nirmana-kâya) ainsi que l’expérience de forces surnaturelles sont acquises; par exemple, nous pouvons nous souvenir de nos vies antérieures et voir nos vies de futur. Nous pouvons également observer différents mondes.

Cependant, le dhyâna et le Samâdhi ultérieurs ne signifient pas «couper» la conscience et le lien avec le corps physique et «s’envoler» ou «chuter» quelque part. Le dhyâna et le Samâdhi signifient le contrôle, le renoncement naturel et la libération des Cinq Agrégats. Par conséquent, étant dans le monde Astral, on peut voir ce qui se passe dans le monde des Phénomènes. En d’autres termes, tout en étant dans le troisième dhyâna, on peut simultanément acquérir l’expérience de deux mondes: le monde Astral et le monde des Phénomènes. C’est pourquoi je revis souvent l’expérience suivante. En pleine méditation, je réalise que je suis dans ma chambre, dans laquelle j’avais commencé à méditer, et celle-ci fut littéralement inondée d’une éblouissante lumière blanc argenté. La lumière inonde même les coins les plus éloignés de cette pièce. En ce moment, une vision non physique, mais subtile me permet de voir le monde des Phénomènes. Je comprends clairement où et ce qu’il y a dans la chambre. Le subconscient et la conscience de surface/péripérique sont complètement arrêtés: je contemple simplement ma chambre, inondée d’une lumière vive. Cependant, une pensée me vient soudain à l’esprit: «Comme c’est étrange! Cette pièce était complètement sombre lorsque j’ai commencé à méditer». À l’instant même, le subconscient commence à bouger: d’abord la réflexion revient, puis l’introspection, ensuite je retourne au corps. En même temps, l’environnement devient sombre, comme si quelqu’un avait éteint la lumière dans la pièce.

Cette expérience montre clairement que c’est l’agitation du mental qui façonne toutes nos illusions et nous empêche de voir la réalité. Qu’est-ce que la réalité? C’est la lumière qui devient plus forte et plus transparente à mesure que la méditation continue et que les dhyânas progressent. En fin de compte, on réalise que tout est créé à partir de cette lumière (cela se produit lorsqu’on entre dans le monde Sans Forme). Et ce qui se trouve entre nous et la réalité, ou la Vacuité (shûnyatâ), ou la lumière, c’est le fonctionnement de l’esprit. Lorsqu’il surgit, nous sommes plongés dans l’obscurité. Ainsi, l’activité du mental nous ferme la Vacuité, nous ferme la lumière.

Ici, la deuxième ligne des Yoga Sutras de Patanjali me vient immédiatement à l’esprit: «Le yoga est la cessation de l’activité du mental». Ou les paroles de Lao Tseu du Tao Te King: «Devenez complètement vide. Laissez votre cœur[36] être en paix. Au milieu des vas et viens incessants du monde, observez comme les fins deviennent des débuts. Les choses fleurissent une à une, mais finissent toutes par retourner à la source, à ce qui est et ce qui sera. Retourner à l’origine, c’est trouver la paix, trouver la paix, c’est accomplir sa destinée».

Au stade du troisième dhyâna, on s’éloigne de Joie (pīti) dans l’âme et le corps. Il reste seulement la Felicité (sukha) et la Contemplation.

Quatrième dhyâna

Du troisième dhyâna, nous passons finalement au quatrième stade, à l’état d’une cessation complète des sentiments, de la souffrance et du plaisir. Notre âme s’apaise et nous entrons dans le quatrième dhyâna, ou Samâdhi. La Félicité (sukha) disparaît, seule la paix contemplative reste.

Ce qui forme le monde Astral, ce sont les données du monde Causal: notre expérience passée et les informations accumulées jusqu’à présent. Les données causales apparaissent dans le monde Astral sous la forme de manifestation de l’âme: Discrimination, Volonté et Images (ou formation d’images). Si l’activité de l’âme s’arrête, le monde Astral disparaît également. Nous nous plongeons dans un espace transparent et lumineux dans lequel le monde Astral, ou le monde où l’esprit se manifeste sous forme de couleurs et d’images et s’arrête complètement.

En d’autres termes, nous atteignons un état où notre esprit ne se meut complètement pas par rapport aux données de l’expérience passée, qui descendent encore du monde Causal, à la suite de quoi la formation d’images cesse. Un état d’unité et de liberté apparaît.

À ce moment, la notion du temps est complètement perdue. Il semble que le temps s’arrête, qu’il est quelque part en dehors de nous, que l’écoulement du temps s’écoule indépendamment de nous. Cela se produit parce que notre faux ego, c’est-à-dire le fonctionnement de Discrimination, de Volonté et d’Images a complètement disparu. La dualité «sujet-objet» disparaît. En d’autres mots, ce faux «Soi», qui souffre ou se réjouit en fonction d’objets perçus ainsi que de l’expérience passée, disparaît. Cette disparition du faux «Soi» est Samâdhi, qui en sanskrit (samādhi) signifie littéralement «fusionner avec l’objet de contemplation/concentration» (samā – «se réunir, fusionner» + dhi – «tenir»).

«Quand le souffle a disparu et que le mental est absorbé immobile à l’intérieur, une unité de vibration – s’apparentant à une saveur unique et immobile – se produit: elle est appelée Samâdhi. Cette immobilité, cette union entre le Soi Universel et le Soi Individuel qui éclôt quand l’Âtman et le Manas fusionnent, quand se produit la cessation de toutes les activités mentales est nommée Samâdhi». («Hatha Yoga Pradipika»).

Ainsi, l’état dans lequel le fonctionnement du corps physique, des sensations, des formations mentales, de l’expérience formée est arrêté, et qu’il n’y a pas de passé, ni futur, lorsque la discrimination cesse – cet état est appelé le Samâdhi.

Physiquement, Samâdhi se manifeste sous la forme d’un arrêt respiratoire. Au cours des dhyânas précédentes, la respiration devient progressivement plus rare et superficielle. Bien sûr, cela ne signifie pas la respiration de Cheyne-Stokes[37]; notre respiration ralentit naturellement, devenant à peine perceptible. Finalement, vous expirez et constatez que le nouveau souffle pour une raison quelconque n’est plus nécessaire. Pourquoi ne devrait-on pas reprendre le souffle? Parce que les désirs mondains ne se forment plus, ils sont absents. Pourquoi ont-ils disparu? Parce que la fonction de l’expérience formée est arrêtée, la Volonté, ou les forces motrices, formant nos désirs. À son tour, la fonction de l’expérience formée est arrêtée, car le faux «Soi» a disparu.

 

Ainsi, dans le Samâdhi, notre faux ego s’arrête complètement. Cela conduit également à l’arrêt du flux d’énergie thermique, qui assure le flux des processus physiologiques dans notre corps. Par conséquent, tous les processus physiologiques de notre corps, y compris la respiration.

Le rythme cardiaque et l’activité cérébrale s’arrêtent également. Pourquoi le corps physique d’un yogi qui est entré en Samâdhi ne meurt-il pas? Pourquoi peut-il librement retourner dans son corps physique à la fin du Samâdhi? Parce que le corps est maintenu par le Kundalini du Vent, qui peut également être appelé Prânâ (énergie) dans sa forme pure. Ce flux de Vent maintient notre corps en Samâdhi. En d’autres termes, c’est le Prânâ qui contient la clé pour percer le mystère de Samâdhi[38].

Après la mort, on ne peut pas retourner dans le corps physique. Mais puisqu’en Samâdhi il est possible de contrôler à la fois le corps et l’âme, la capacité d’entrer dans le Samâdhi peut être appelée acquérir une vraie liberté, la liberté de surmonter la vie et la mort.

VI. Perfection de la Sagesse
(en sanskrit: Prajñā Paramitā; en pâli: Pañña Paramitā)

En bref, la Sagesse consiste à voir les choses telles qu’elles sont. La Sagesse est le résultat ou manifestation de l’Illumination, par conséquent, tout comme l’Illumination, la Sagesse a aussi les niveaux. Chacun de nous possède initialement de Prajnâ, ou Sagesse, mais en raison du mouvement du mental, on ne peut pas en être conscient ou la réaliser en nous-mêmes.

Considérons le tout premier niveau de sagesse acquis après la réalisation du premier Éveil. Il y a toutes sortes d’objets autour de nous que nous percevons avec nos six sens. Par exemple, nous voyons les autres avec les yeux, nous entendons des sons avec les oreilles, nous sentons avec le nez, nous goûtons des aliments ou des boissons avec la langue, nous touchons ou nous ressentons la température de l’environnement ou la force du toucher avec la peau, nous percevons diverses informations, idées, etc. avec la conscience superficielle. Dès que nous «saisissons» l’objet, notre expérience passée et nos informations sont immédiatement activées. Cela se produit parce que notre mental est actif. On distingue tout de suite: «c’est bien», «c’est mal», «c’est une mauvaise personne», «c’est de la nourriture délicieuse», «c’est un sentiment désagréable», «c’est une opinion erronée» et ainsi de suite à l’infini. 72 000 désirs mondains nés du discernement et souffrance de douleur, d’impermanence et d’insatisfaction. Tant que l’esprit bouge, tous les phénomènes correspondent certainement à quelque chose de ces trois-là.

Que se passe-t-il si nous ramenons notre esprit à son état d’origine? Il s’arrête. Arrêter le mental signifie arrêter la pensée dualiste, alors ces «bon-mauvais», «savoureux-insipide», «bien-mauvais», «douloureux-agréable» disparaissent. Cependant, comme je l’ai souligné à maintes reprises auparavant, l’Illumination, ce n’est pas «être assommé» où vous ne voyez, n’entendez ou ne comprenez rien. Au contraire, vous commencez à voir beaucoup plus clairement. Autrement dit, l’Éveil ne signifie pas s’éteindre ou un manque de perception. D’ailleurs, précisément lorsque le mental s’immobilise, la vraie perception émerge. Mais peu importe ce que l’on voit, ce que l’on entend, quelle odeur, quel goût, quelle sensation tactile, quelles que soient les informations rencontrées: rien n’exerce un effet, l’esprit ne bouge pas et donc la souffrance ne surgit pas.

Qu’utilise alors l’illuminé pour percevoir des objets ou des phénomènes? La Sagesse (Prajnâ), qui commence à apparaître en réponse à la perception de quoi que ce soit. La conscience éclairée ne peut pas être exprimée, mais il y a deux choses la caractérisant. C’est le Calme et la Contemplation. Cette dernière – Contemplation – c’est quand on perçoit, mais le mental est apaisé, c’est donc la Sagesse. Autrement dit, dans cet état, nous voyons n’importe quel objet sans «intermédiaire» sous forme du mental, qui colore tout ce qui apparaît devant lui, aux couleurs de l’expérience passée et de l’information. Vous voyez exactement l’objet. Cela signifie que vous pouvez comprendre pleinement et facilement l’essence de cet objet. Et cet état est notre véritable état originel, que nous possédons tous depuis les temps immémoriaux. En d’autres termes, il y a la connaissance (information et expérience passée) et la sagesse. Les expériences et les informations, en particulier celles qui nous rendent malheureux, peuvent être enlevées (arrêter leur action) comme des vêtements si on s’engage dans une pratique spirituelle. Néanmoins, ce qui est essentiel ne peut être enlevé.

Ensuite, en poursuivant notre pratique, on réalise l’Illumination au niveau du subconscient et du supraconscient. Lorsque les trois niveaux de conscience sont complètement suspendus, nous commençons à voir la source principale de TOUTES les informations qui façonnent à la fois l’Univers et ce que nous appelons «Moi», les données du monde Causal (le monde Sans Forme). Ayant atteint ce niveau, nous pouvons voir toutes les vies passées et futures de tous les êtres vivants, voir leur karma, voir les causes, les conditions et les résultats de toute action. Ceci est la Perfection de la Sagesse. Cependant, la Sagesse, ou Prajnâ, n’est pas le but final, car c’est seulement le monde Causal, pas le Nirvâna. On peut dire que la Sagesse est le seuil du Nirvâna, ou l’État Absolu.

C’est pourquoi le mot «Pâramitâ» est également traduit par «atteindre l’autre rive». Cette «rive» est le monde des Phénomènes dans lequel nous commençons notre pratique. L’»océan» (l’océan du Samsâra), qu’il faut «traverser à la nage» – c’est le monde Astral, le monde de notre subconscient, que nous transcendons dans Samâdhi. «L’autre» ou «la rive-là» est le monde Causal (le monde Sans Forme), après l’avoir dépassé, nous réalisons la Libération.

36En chinois: «xin» – littéralement «cœur», également «âme», c’est-à-dire Discrimination, Volonté, Images, voir le chapitre 1.
37Respiration de Cheyne-Stokes (J. Cheyne, médecin écossais, 1777–1836; W. Stokes, médecin irlandais, 1804–1878) – l’un des types de respiration périodique, caractérisé par l’alternance progressive des périodes de l’amplitude de respiration: une augmentation en crescendo de l’amplitude suivie d’un decrescendo respiratoire et une pause respiratoires (apnée) entre ces cycles.
38À propos du Kundalini de vent, du Prâna, de tous les types d’énergie et des étapes du processus énergétique de Libération, voir le livre «Dharma; telles que sont les choses. Expérience réelle et réalisation d’un pratiquant spirituel», volume II, chapitre 2. Description détaillée des huit dhyânas et de l’état de Samâdhi: voir volume III, chapitre 3.