Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes

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« Où va-t-il donc ? » demanda Bullfat, regardant Starling sortir

« Oh, il a eu beaucoup de pression ces derniers temps. Il est sur le point de prendre des vacances. »

« Il a plus l’air d’avoir besoin d’être mis en observation — et vous aussi, d’ailleurs, Hawkins. Il se peut que vous contrôliez la politique de l’Agence Spatiale, mais je contrôle les décollages, et cet équipage n’ira pas comme ‘personnel additionnel’ dans aucune petite station. Si vous vous les envoyer là-haut, vous les inclurez à la rotation semestrielle comme tous les autres. Point final. »

« Prêt à abandonner, Jess ? » demanda Filmore.

« Pas du tout. De façon assez surprenante, Bullfat a raison sur ce point. Si nous envoyons les filles sur un quatre-vingt-sept, Il y aura surpopulation. Nous devrons constamment aller dans le sens des hommes, et cela pourrait se révéler être plus une nuisance qu’une solution. Mais tout n’est pas perdu. Quand un quatre-vingt-treize doit décoller ? »

« La semaine prochaine — mais tu ne penses pas sérieusement envoyer les filles là-dedans ? »

« Et pourquoi pas ? »

« L’US SF 193 n’est pas une station habitable, c’est un entrepôt pour la nourriture et diverses fournitures. Ce n’est pas conçu pour être habité. »

“Nous, allons donc improviser, Bill. Un quatre-vingt-treize va être placée en orbite parallèle à un quatre-vingt — sept, parce qu’ils ont besoin d’un espace de stockage. Il leur sera envoyé en quatre parties préalablement emballées et assemblées dans l’espace. Il est assez facile en une semaine d’assembler les parties, avec les couchettes anti-G et les quartiers de vie — on se débarrasse des choses superflues et nous sommes en place. Les filles peuvent vivre là. »

« C’est absurde, Jess » grommela Filmore.

« Pas tout à fait. Cette idée me plait de plus en plus. » dit Hawkins dans un léger sourire. « Imagine : US SF193, dans votre quartier un épicier amical et … »

Filmore grogna. Les filles, très émue et enthousiastes, applaudir.

***

« Je n’y crois pas », dit Jerry Blaine. « Je veux dire quelqu’un en bas doit nous faire une blague. »

« Personne ne fait de blague en utilisant le code secret, » contra le Colonel Briston. « Jess Hawkins a signé ces ordres lui-même. Et vous avez vu ces filles de vos propres yeux. J’admets que c’est fou… »

« Fou ? C’est démentiel, » dit Phil Lewis. « Relis ces ordres, s’il-te-plaît, Mark. Je dois entendre ce joli petit message encore une fois. »

Bristol gloussa. « Chers hommes, » lût-il, « dans chaque partie de l’US SF 193 vous allez recevoir trois pièces d’équipement nécéssaires pour le Projet Câlins (ce qui fait un total de douze). Votre amical Oncle Sam n’a épargné aucune dépense pour vous les amener directement depuis l’Europe, donc manipuler avec soin ! Elles feront une rotation tous les six ou à peu près, mais pendant ce temps elles peuvent être entreposées dans l’US SF 193 Partagez les équitablement et amusez — vous — c’est un ordre. Toutes communications relatives à l’équipement devront m’être adressée personnellement avec le même code. Ceci est également un ordre. Cordialement, Jess Hawkins, Directeur de l’Agence Spatiale. »

« Waouh ! » s’exclama Lewis. « Rappeler de ne plus jamais me plaindre de payer des impôts. »

Juste à ce moment, Sydney émergea de l’autre pièce. Elle avait retiré sa combinaison spatiale, et était très légèrement habillée. « Pardieu, » dit-elle, « vous les mecs vous savez garder votre environnement froid. Nanette, Constance et moi, nous sommes gelées. Nous nous demandions si l’un d’entre vous voudraient avoir la gentillesse de nous réchauffer un peu. »

En poussant les rangs, le Colonel Briston se débrouilla pour être le premier.

***

Il était vraiment tard dans ce qui était considéré comme la nuit sur la station, cela faisait à peu près un mois que les filles étaient arrivées. Lucette, Babette, Francette, Toinette, Violette, Rosette, Suzette et Myrtle étaient au travail, pendant que les autres en profitaient pour dormir autant qu’elles le pouvaient... Sydney était paisiblement recroquevillée dans son lit, faisant des rêves pas si innocents que cela, quand tout à coup un rocher de la taille du poing d’un homme déchira le mur près de son lit et frappa contre le mur opposé. Un bruit de sifflement emplissait la pièce, et Sydney se mit à haleter pour respirer tandis que l’air était aspiré par le trou fait par le météoride.

En un éclair, elle fut à l’extérieur de sa chambre, refermant la porte étanche du compartiment derrière elle. Les trois autres filles se précipitèrent dans le couloir pour découvrir ce qui se passait.

« Pardieu ! » Dit Sydney après avoir repris sa respiration. « La maudite chose a créé une fuite ! »

***

« Tout va bien maintenant, Sydney, » Dit Jerry Blaine alors qu’il revenait de l’extérieur. « J’ai tout remis en place. J’ai bien peur, que malheureusement quoique tu aies eu de non arrimé dans ta chambre ait été aspiré dans l’espace. Rien de valeur, j’espère. »

« Rien qui ne me vienne à l’esprit, maintenant, » lui dit Sydney. « Mais es-tu sûr que cela n’arrivera plus jamais ? »

« Comme je te l’ai déjà dit, il y avait une chance sur un milliard. Cela ne peut pas se reproduire même en un millier d’années. »

« Il ne vaut mieux pas, mon bonhomme, ou je retourne sur Terre en un clin d’œil. » Elle repartit vers sa chambre.

« Oh, à propos, » Blaine la rappela, « as-tu déjà un rendez-vous pour ce soir ? Bien Je finis vers seize heures — tu pourras alors venir. »

Le travail d’une femme n’est jamais fini, « soupira judicieusement Sydney alors qu’elle retournait dans sa chambre. La plupart de ses affaires étaient encore sur le bureau, mais elle cherchait la petite boite à pilule qu’elle gardait près de son lit sans la trouver. « Eh bien, » dit-elle, « Je me suis toujours débrouillée sans avant. Je peux encore le faire pendant un moment. »

Cela faisait presque quatre mois, pour être exact, lorsqu’elle décida que la situation l’obligeait à en parler à quelqu’un, elle le dît au Colonel Briston, qui revenait juste d’un séjour de trois mois sur Terre. « Mon Dieu ! », fut tout ce qu’il put dire.

« Cela n’est pas sérieux du tout. »

« Pas aussi sérieux que tout cela ? Vous le prenez calmement. Pourquoi n’en n’avez-vous parlé à personne ? »

« Bien, cela ne m’est jamais arrivé avant. »

Briston déglutit.

« Je pense que nous ferions mieux d’appeler Mr. Hawkins. Il semble toujours savoir que faire. »

***

Sen. McDermott : Vous êtes celui qui avez découvert tous ces agissements, n’est-ce pas, Général ?

Gen. Bullfat : Vous avez absolument raison, c’était moi. J’ai suspecté depuis le début que Hawkins avait envoyées des filles là-haut, mais les Forces Spatiales n’agissent jamais sans preuve absolue. Aussi, ai-je garder pour moi mes suspicions, rassemblant les preuves méticuleusement, attendant le moment adéquat pour rendre mes conclusions au Président.

Sen. McDermott : en d’autres mots, votre découverte reposait sur une longue et prudente enquête ?

Gen. Bullfat : Exact, Sénateur. C’est la façon dont les militaires font les choses.

***

Par chance, Hawkins et Starling étaient tous deux sortis déjeuner, lorsque l’appel arriva. Puisqu’il était classé “urgent”, un homme des télécommunications l’apporta de suite au bureau d’Hawkins. La porte était fermée.

Le Général Bullfat, sortant de son bureau au fond du couloir, trouva le messager attendant dans le couloir le retours d’’Hawkins. Avec la persuasion typique de Bullfat — et cent vingt kilos portant cinq étoiles peuvent être très persuasifs — il convainquit l’homme qu’une communication urgente ne pouvait pas attendre “les caprices d’un maudit fainéant comme Hawkins.”

Bullfat emmena le message dans son bureau et l’ouvrit. Il décoda facilement la note de cinq mots, et la fixa pendant une minute, les yeux exorbités. “Parks,” il interpella son secrétaire par l’interphone, « appelez-moi le Président. Non, après réflexion, n’en faites rien — je vais aller le voir moi-même. »

Il quitta son bureau juste quand Hawkins et son aide rentraient de déjeuner. Le Général n’arrivait pas à se décider s’il devait rire triomphalement au visage d’Hawkins ou la haranguer, aussi tout ce qu’il lui dit fut, « Je vous tiens maintenant, Hawkins. Enfin ! Je vous tiens. »

Hawkins et Starling échangèrent des regards interrogateurs et inquiets. Entrant dans le bureau du Général, Hawkins trouvât le message sur le bureau, le lut en silence, s’assit brutalement. Ses yeux fixaient le mur qui se trouvait en face de lui, et le message retomba librement de sa main inerte. Starling le ramassa et le lut incrédule.

« Sydney enceinte. Que faire ? Briston. »

***

Sen. McDermott : Mesdames et Messieurs. Depuis hier, j’ai eu l’occasion de communiquer avec le Président, et nous sommes arrivés à la conclusion que d’autres recherches dans ce sens semblent infructueuses. Par conséquent, je désire ajourner cette audience jusqu’à nouvel ordre et retenir la publication des transcriptions officielles jusqu’à ce que le procès-verbal soit jugé approprié pour être rendu public. La séance est levée.

***

Filmore se débrouilla pour rencontrer Hawkins à l’extérieur du bâtiment. « Je crois détecter ta délicate intervention dans tout cela, Jess. Comment as-tu réussi à tirer les marrons du feu ?

« Eh bien, » Expliqua Hawkins, « puisque le public n’en a pas encore entendu parler, J’ai simplement fait réaliser au Président que tant qu’il ne pouvait pas se débarrasser de moi, il ferait mieux de s’habituer à nous. »

 

« Pourquoi ne peut-il pas se débarrasser de vous ? »

« Parce que le Directeur de l’Agence Spatiale est recruté pour un mandat de six ans, et j’ai encore quatre ans à faire. Et de plus, seul le Congrès a le pouvoir de me licencier. »

« Et au sujet des filles ? Il peut les virer ? »

« Grand Dieu, non ! En tant qu’employées civiles de l’Agence, elles sont sous le statut de “service exceptionnel” — elles ne peuvent être virer que pour incompétence dans l’exécution de leurs tâches particulières. Et personne, » souri Hawkins « ne pourra jamais les accuser de ça. »

En lieu charmant à visiter

La première publication fut dans Vertex,, octobre 1973.

En regardant en arrière, il semblerait que j’aie une fascination pour les vieilles citées où vos rêves peuvent se réaliser — mais à un prix très élevé. Il y a une ville comme cela dans mon roman SCAVENGER HUNT, et une apogée dans A WORLD CALLED SOLITUDE. Mais celle-ci fut la première à apparaître. Je me demande comment les savants interprèteront ce que j’essaye de dire.

Les limites de la ville se trouvaient très précisément à un-demi mètre du bout des bottes de Ryan. Ryan se tenait là, pas particulièrement pressé de franchir cette ligne. Cinquante centimètres c’était tout ce qui restait entre lui et une éventuelle folie. Il scruta la ville, essayant de lire quelque chose de sa silhouette insondable — essayant, et échouant.

Finalement, il sortit le communicateur de sa poche. Le boitier rectangulaire en métal froid lui donnait une sensation assez bizarre dans sa main. C’était un symbole de la Terre, ici au milieu de l’étrangeté de cette planète. Cependant, le vaisseau — et même la Terre elle-même — n’était pas aussi distants aussi longtemps qu’il le tenait. Ryan n’était pas exceptionnellement courageux ; en dépit de toute la propagande, les éclaireurs planétaires avaient également leurs défauts et leurs peurs. La peur de Ryan était la solitude.

Il parlait, cependant, calmement, même le ton. Sa voix se dirigeait, vers aucun humain du vaisseau, mais à l’Ordinateur modèle JVA qui le contrôlait. La société humaine était devenue trop grande, trop diversifiée, trop complexe pour que l’esprit humain puisse l’appréhender, aussi une aide mécanique était nécessaire. Les ordinateurs sont devenus les père-mère-précepteur de la race humaine. Java-10 était la contrepartie portable de l’énorme cerveau qui contrôlait la terre.

« Je suis sur le point d’entrer dans la ville, » dit Ryan.

« Je n’ai pas besoin de te rappeler l’importance des mises en garde, » redonda Java-10. « Les cinq expéditions précédentes se sont perdues. Essaye de maintenir de fréquente, si ce n’est de constantes communications Et souviens-toi, si tu échoues, il n’y aura plus aucun essai. La cité devra être détruite en dépit de sa valeur potentielle. »

« Je comprends, » dit Ryan laconiquement. « Et plus encore. » Il éteignit son communicateur et le remis dans sa poche.

Il se tint devant la limite et hésitât. Sur la droite, son vaisseau de reconnaissance rangé auprès des cinq autres, équipé et prêt pour un décollage immédiat en cas de besoin. Derrière lui, il sentait le désert sec et mortel, ses dunes de poussière se déplaçant doucement chaque fois qu’une brise hasardeuse soufflait à travers elles Devant lui attendait la ville, avec ses contours précis, sa beauté et sa totale étrangeté. Des murs chatoyants se dressaient avec des angles fous, apparemment produits du délire d’un architecte ivre. Des structures fragiles, presque féeriques, poussaient latéralement l’une vers l’autre, parfois à des centaines de mètres du sol. D’autres bâtiments, encore plus étonnants, semblaient simplement suspendus dans l’air, sans aucun support visible. De temps en temps, un vent touchait la ville et faisait vibrer le tout comme un cristal chantant, de sorte que la ville semblait soupirer un chant de sirène.

Des hommes étaient entrés dans cette ville, la seule sur une planète autrement désolée, cinq fois auparavant. Aucun de ces hommes étaient revenus. Les détecteurs n’ont montré aucune forme de vie avant l’arrivée des hommes. Seize formes de vie étaient enregistrées désormais — les seize hommes qui avaient disparu dedans. Et maintenant c’était à Ryan de faire le dix-septième.

Personne n’avait idée de qui avait construit cette ville, ou quand, et pourquoi. Tout ce que l’on savait était qu’elle avait avalé seize hommes, apparemment encore en vie mais dans l’incapacité de s’échapper en dépit du meilleur armement que la Terre puisse fournir. La citée générait un champ d’énergie inconnue qui irradiait de façon sphérique depuis le centre de la cité jusqu’à une certaine distance et pas plus loin. Certains des hommes, qui étaient rentrés dans ce champ, avaient continué le contact radio avec leur vaisseau pendant encore quelque temps ; mais les informations reçues s’étaient révélées presque inutiles, alors que l’homme glissait de plus en plus profondément dans un état que l’on peut seulement qualifié de délire, pour finalement perdre complètement contact avec la réalité et cesser de communiquer.

La curiosité de la Terre et le besoin technologique que représentait cette cité étaient puissants. À cause de cela, seize étaient entrés dans la cité et devenus fous.

Peut-être, il y en aurait-il un dix-septième.

Expirant bruyamment, Ryan franchit la limite.

***

Rien ne se passa. Ryan se tenait debout, les muscles tendus et la mâchoire serrée, mais il n’y avait plus aucune différence entre ses sensations maintenant et ses sensations d’un moment auparavant. Il prit son communicateur hors de sa poche une fois de plus, savourant le réconfort que cela lui donnait. « Je viens juste de franchir la limite de la cité. Jusqu’ici, je ne ressens aucun effet. »

« Bien », répondit le vaisseau. « Avancez vers le centre de la cité. Avancez lentement et ne prenez aucun risque. »

« Bien reçu », dit Ryan, et éteignant de nouveau.

Les constructions les plus proches étaient encore à quelques centaines de mètres. Ryan s’en approchait avec une grande prudence. Tous ses sens étaient en éveil, cherchant le moindre signal, même faible, de danger. Rien ne bougeait, et les seuls sons étaient les murmures du vent. La cité n’avait aucune odeur, ce qui était encore plus remarquable qu’une puanteur. Ryan avait la faible impression de marcher dans un château de cristal, mais cette pensée s’évanouit rapidement.

Il arriva au premier bâtiment et tendit sa main pour le toucher. C’était lisse et dur comme du verre, opaque cependant ; cela ne semblait ni chaud ni froid à ses doigts inquisiteurs, mais cela faisait picoter ses doigts. Il retira sa main. Les endroits touchés par ses doigts étaient de petites marques sombres sur la surface autrement laiteuse. Les tâches s’effaçaient sous ses yeux, jusqu’à ce que le mur soit de nouveau uniforme.

Il n’y avait aucune ouverture ou faille où que ce soit le long du mur. Ryan marcha le long, parallèlement sans le toucher de nouveau. Il cherchait une porte ou une ouverture quelconque par laquelle il pourrait entrer dans le bâtiment. Le mur semblait lisse, dur, et continu sans entrée apparente. Pourtant, soudain, une partie de la paroi disparue, laissant un portail spacieux pour Ryan. Il sauta en arrière, surpris, puis sorti son communicateur et décrivit les derniers changements au vaisseau en orbite au-dessus de lui.

« Est-ce qu’un quelconque danger est apparu ? » fut la réponse.

« Pas encore. Il n’y a toujours aucun signe de vie, hormis l’apparition de cette porte. »

« Alors tu dois prendre le risque d’y entrer et de l’explorer, » dit froidement Java-10.

Bien, pensa Ryan, qu’en as-tu à faire ? Ce n’est pas ta peau. « Bien reçu. »

Il avait une lampe-torche sur lui, mais un seul coup d’œil lui montra qu’il n’aurait pas à s’en servir. L’intérieur du bâtiment était brillamment éclairé, la lueur semblait jaillir des murs. Entrant, Ryan regarda avec stupéfaction autour de lui.

Le bâtiment était presque complètement dénudé de meubles. Le seul détail était un large escalier en colimaçon qui montait le long des murs cylindriques, haut, plus haut, et encore plus haut. L’éclaireur renversa son cou pour suivre la volée de marche, mais elle semblait continuer jusqu’à l’infini. Toutes les vingt-cinq marches, il y avait un grand palier avec une petite fenêtre pour regarder la cité. Une rampe de plastique transparent courait le long du bord intérieur de l’escalier.

Ryan avança lentement, toujours en alerte au cas où quelque chose se produirait. L’écho de ses bottes grattant le dur sol de pierre était presque assourdissant par rapport au silence total qui couvrait le reste de la ville. Il atteignit l’escalier et mit sa main sur la rampe. Le plastique semblait frais et réconfortant, comme s’il avait croisé un vieil ami au milieu de toute cette étrangeté. Il commença à monter l’escalier avec précaution, un pied après l’autre, sa main tenant fermement la rampe. Ses yeux scannèrent d’un coté à l’autre, cherchant pour quelque concevable danger. Mais aucun n’apparut. Alors l’impatience le gagna, et il commença à courir dans l’escalier.

Il s’arrêta pour respirer, enfin, au quatrième palier. Maintenant, il était à peu près seize mètres au-dessus du niveau du sol. La porte était toujours là, attendant patiemment son retour, mais elle semblait plus petite depuis sa hauteur. Il alla vers la fenêtre, regarda dehors, et vit

New York City à midi, ses trottoirs grouillant d’hommes d’affaires sur leur chemin pour déjeuner, des clients en transit entre deux magasins avec des paquets sous leurs bras.

Il clignât des yeux et regarda de nouveau. Il y avait seulement la ville extra-terrestre, recroquevillée et silencieuse, attendant, toujours attendant. Silence. Pas de mouvements, pas de son, pas d’ombres,

Tremblant des mains, Ryan arrache le communicateur de sa poche. Il laissa des doigts tremblant caresser sa forme rectangulaire pendant un moment, puis appela à nouveau le vaisseau. « Ryan appelle Java-10. Je viens juste d’avoir une hallucination. » Il décrivit brièvement ce qui lui était apparu juste une seconde à travers la vitre.

« Intéressant, » médita l’ordinateur. « Ceci est en corrélation avec les rapports d’autres hallucinations observées par vos prédécesseurs. Quoiqu’il soit arrivé aux autres, cela commence aussi à vous arriver. Vous devez être doublement prudent à partir de maintenant.

Ryan s’assit sur une marche pour se recomposer. Il souhaita que son partenaire, Bill Tremain, ait été autorisé à l’accompagner dans cette mission. Bill et Lui ont formé une équipe depuis le centre de formation. Ensemble, ils ont exploré plus de trente mondes, faisant face à l’inconnu. Il ne se sentirait pas aussi seul à l’heure actuelle, si Bill était avec lui. Mais l’ordinateur ne voulait pas risquer plus de personnes que ce qui était absolument nécessaire. En outre, toutes les opérations précédentes ont été réalisées par des équipes de deux ou plus, et elles ont toutes échouées ; peut-être un homme seul aura plus de chance.

Un mouvement saisit le coin de l’œil de Ryan. Il tourna la tête vivement pour voir ce qui ressemblait à un être humain courir sous les escaliers en dessous de lui et s’évanouir. Un roux. Bill Tremain. Et c’était manifestement ridicule, puisque Bill Tremain était de retour à bord du vaisseau.

Néanmoins, Ryan redescendit doucement les escaliers pour enquêter. Il n’y avait, bien entendu, personne là ; les parois de escaliers étaient lisses et dures, sans aucunes places pour qu’une personne en fuite puisse se cacher. Non, le bâtiment était désert à l’exception de lui. Le silence en attesta.

« Tu cherches quelque-chose, Jeff ? » lui parvint d’une voix au-dessus de lui.

***

L’homme qui se tenait sur le troisième pallier n’était pas le partenaire de Ryan. Au lieu de cela, c’était Richard Bael, une vieille connaissance du temps de l’Académie. « Oh ! ne t’inquiètes pas, » lui dit Bael en souriant. « Je suis presque réel. »

Cela tenait debout. Bael fut l’un des seize premiers à pénétrer dans la cité. « Comment es-tu venu ? » balbutia Ryan.

« Oh, » Bael haussa les épaules, « il y a des chemins. » Il commença à descendre aisément les marches. « Tu apprendras après une semaine ou deux. »

 

« Je n’ai pas l’intention de rester aussi longtemps, » répondit Ryan sur la défensive. Il essaya doucement de prendre le communicateur dans sa poche, mais Bael vit le mouvement.

« Oh ! tu as l’intention d’appeler le vaisseau ? Puis-je leurs dire quelques mots ? »

« Ils vont être content d’avoir de vos nouvelles, » dit Ryan. « Qu’est-il arrivé à ton com' ? »

« J’ai dû le poser quelque-part puis j’ai oublié, » dit Bael avec une vague de la main. « Je n’ai pas pensé que c’était si important. » Il arriva à coté de Ryan et tendit sa main. Ryan lui donna le communicateur.

« Bonjour là-haut, c’est Richard Bael à l’appareil. Pouvez-vous m’entendre ? »

« Oui » répondit la voix sans émotion de Java-10.

« J’ai un rapport différé à faire relatif à mon exploration de cette ville. Je suppose que vous avez vos bandes en route, prêtes à enregistrer chaque mot de cela. »

« Correct. »

« D’accord, alors, voilà : Allez-vous-faire-foutre... » Il éteignit l’appareil et le rendit à Ryan. « J’ai toujours voulu faire ça, j’ai je n’ai jamais eu le cran de le faire avant, » fit — il avec bonhommie.

Ryan arracha le communicateur de sa main, légèrement horrifié par l’action de Bael « Ryan appelle Java-10. Vous m’entendez ? »

« Affirmatif. Est-ce que Bael est vraiment avec vous ? » La question était plus qu’incrédule.

« Il semblait l’être. »

« Je suis vraiment Peter Pan, » Lança Bael de manière fantasque.

« Tais-toi ! » cria Ryan.

« Pas besoin d’être aussi susceptible, Jeff. J’essayai juste d’aider. »

« Demandez-lui pourquoi il ne quitte pas la cité, » insista Java-10.

« Oh, ne réponds pas, Jeff. Je suis fatigué de jouer ce petit god-game de l’ordinateur. » Il partit vers la porte. « Pose ce fichu combiné. Le jour est trop beau pour le passer à parler à une boite. »

Ryan hésita.

« Regarde, tu es venu ici pour explorer la cité, n’est-ce pas ? » continua Bael. « Eh bien, je te propose un tour guidé. Qu’attends-tu … un carton d’invitation gravé ? Ok, tu en auras. »

Il tira une petite carte de sa poche et d’une chiquenaude l’envoya aux pieds de Ryan. Ryan se baissa et la ramassa. Gravé, en lettres d’or, il y avait les mots :

MR. RICHARD BAEL DEMANDE GRACIEUSEMENT LA PRESENCE DE MR. JEFFREY RYAN POUR UNE VISITE GUIDEE DE LA CITE.

« C’est assez bien pour toi ? » demanda Bael conventionnellement.

Ryan rangea avec prudence la carte dans sa pochette à échantillon pour de plus amples analyses ultérieurement. « D’accord, Bael, fais comme tu veux. » Le communicateur retourna dans sa poche. « En avant. »

Avec panache, Bael franchit la porte, avec Ryan deux pas derrière lui. Une fois que Ryan fut passé, l’ouverture s’évanouit et le mur était solide une fois de plus. Il refusa de s’inquiéter pour un détail aussi mineur. Il se doutait un peu que cette cité lui révélerait de bien plus grandes surprises d’ici peu.

Et il avait tout à fait raison.

***

Les deux hommes marchèrent à travers la ville, Bael à un rythme tranquille et Ryan bouillant d’impatience d’avoir à composer avec cette lente promenade exaspérante... Il n’y avait de rues réelles à suivre, car la ville ne semblait pas être disposée suivant un plan discernable et il n’y avait pas de longues étendues de terrain ouvert assez large pour quelque type de véhicule. Des bâtiments de toutes formes, de toutes tailles et de toutes couleurs surgissaient partout ; Ici un cylindre, là un cône, un peu plus loin sur un hémisphère... il y en avait même deux qui avaient changé leurs formes pendant que Ryan les observait.

« Qui a bâti cette cité ? » demanda Bael. « Pourquoi l’ont-ils faite ? « Où sont-ils aller ? »

« C’est un charmant endroit, n’est-ce pas ? » Bael ignora la question et montra d’un geste la cité autour d’eux.

« Ce n’est pas une réponse. »

« Bien sûr que non. Je n’en ai pas. Les questions sont sans importance ici, aussi les réponses sont inutiles. »

« Elles ne le sont pas. Je dois savoir … »

« Correction : Java-10 doit savoir. Tu n’as rien d’autre à faire que de t’amuser. » asséna Bael avec sympathie. « Vous êtes un pauvre bougre muet, vous avez eu un tel lavage de cerveau que vous ne reconnaissez même plus la Liberté quand elle vient vous prendre la main. Asseyons-nous et parlons un moment. »

Deux chaises d’allure confortable apparurent derrière eux. Bael en pris une et fit signe à Ryan de prendre l’autre. L’éclaireur la testa inquiet avant de mettre tout son poids dessus. « De quoi veux-tu me parler » demanda-t-il après s’être installé.

« Commençons avec pourquoi êtes-vous ici ? »

« La même raison que toi : explorer la cité. »

« Pourquoi ? »

« La technologie, principalement. Quiconque peut bâtir un tel endroit doit être si avancé sur nous, que nous sommes prêts à apprendre quelque chose juste en examinant leurs artefacts. Nous devons trouver … »

« Nous ?» interrompit Bael. « Est-ce que tu t’inclus réellement là-dedans ? »

L’interruption fit perdre à Ryan le fil de ses pensées, et il ne put que cligner des yeux avec incompréhension.

« Sois honnête. Étais-tu personnellement si curieux de savoir ce qui se trouvait dans cette ville pour risquer de perdre ta santé mentale en venant ici ? » Les yeux de Bael étaient remplis de vie alors qu’il faisait mouche. « T’es-tu porter volontaire pour cette mission, ou Java-10 te l’a ordonné ? Ah, remarques qu’il se fâche. Ce n’était pas ton idée, n’est-ce pas ? »

« Cela n’a rien à voir avec ça … »

« Cela a tout à voir avec. Jeff, tu es une marionnette, un esclave pour ce vaisseau là-haut. Fais un bon travail, effectue ta mission bien, et tu obtiendras une tape sur le dos, une recommandation, peut-être même une médaille. Est-ce que toute ta vie en vaut la peine ? »

« J’ai une responsabilité envers le Corps, sur Terre. »

« Envoie-les balader ! Qu’en est-il de votre responsabilité envers le bon vieux numéro un ? Que diriez-vous d’apprendre à vous amuser ? »

« La terre a besoin de moi … »

« Bien sûr, tout comme le président Ferguson a besoin d’un nouveau trou au cul. » Bael regarda autour de lui. « Hé, venez par ici, les potes, rejoignez la fête. »

Quinze autres hommes se promenaient dans l’espace ouvert où Ryan et Bael étaient assis. Ils venaient de toutes les directions, et leurs allures étaient aussi paisible que celle de Bael. Il s’agissait du reste des explorateurs qui étaient venus dans cette cité lors des expéditions précédentes. Ryan connaissait la plupart d’entre eux, si ce n’était pas personnellement, du moins par leur réputation. Ils avaient été durs, des hommes expérimentés avant de venir dans cette cité. Maintenant ils avaient l’air, mous, relaxés, et très satisfaits. Ils saluèrent Bael et sourirent chaleureusement à Ryan

« Sans aucun doute, » dit Bael, « tu veux sortir ton communicateur et dire à Java-10 la bonne nouvelle, comme quoi tout le monde est en vie et rassemblé ici au même endroit. »

En fait, c’était exactement ce que Ryan voulait faire. En dépit de l’expression amicale sur leurs visages, Il se sentait vraiment mal à l’aise entourés par seize déserteurs. Il voulait plus que tout maintenant tenir cette boîte de métal froid dans ses mains, lui donnant le réconfort chaleureux qu’il y avait quelqu’un là-haut qui s’intéressait à son bien-être. Mais cette conversation semble virer au duel personnel entre Bael et lui-même, et il refusait de donner à son adversaire la satisfaction d’avoir raison. Aussi, il dit à la place, « Je peux faire mon rapport plus tard. »

« Bravo garçon ! » murmura Bael. « Tu commences à apprendre. D’ici deux trois jours, tu seras aussi libre que nous. »

Ryan avait la sensation désagréable d’être tombé dans le piège de l’autre. « Mais je n’ai pas deux jours, » répondit-il avec méchanceté. « Si je ne pars pas d’ici demain midi, je serais considéré comme perdu, tout comme vous. Et si je le suis, Java-10 va bombarder cette cité et la réduire en particules subatomiques. »