Kommunikationsdynamiken zwischen Mündlichkeit und Schriftlichkeit

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Z serii: ScriptOralia #145
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2.2 Limitation du champ

Notre étude est basée sur une concordance que nous avons créée au moyen de TXM. Comme le codage orthographique dans le corpus avec ou sans trait d’union montre des inconsistances, liées ou non à l’ambivalence sémantique de , nous avons extrait ses occurrences à partir de son lemme (tel qu’annoté par TreeTagger). Les occurrences ont été annotées sans tenir compte de la variabilité de la transcription. En vue de l’analyse détaillée selon les différents critères syntaxiques, sémantiques et énonciatifs, que nous allons exposer dans la section 3, nous avons procédé à un échantillonnage aléatoire en retenant un tiers des 5134 occurrences obtenues au départ, ce qui nous donne une concordance de travail comprenant au bout du compte 1711 occurrences.

L'inventaire des catégories structurelles sous 3. fera apparaitre de nombreux types d'ambiguïtés structurelles. Certaines de ces ambiguïtés sont réelles et incitent à opérer avec des catégories « floues » ; dans d'autres cas, il s'agit d'un artéfact induit par la représentation écrite des données dynamiques. Une désambiguïsation par la prosodie était théoriquement possible pour ce corpus, dont le signal est disponible. Les outils d'annotation utilisés n'en permettaient cependant pas un traitement outillé, et l'annotation manuelle n'était pas envisageable au vu de la quantité de données. Pour cette étude exploratoire, ces (nombreux) cas ont fait l'objet d'une double annotation.

3 Approche qualitative : catégories d'annotation
3.1 Enclise

Un aspect de la grammaticalisation est la perte d'autonomie formelle, marquée, dans le cas de , par la clise, i.e. son rattachement phonologique (prosodique) au constituant qui le précède (amont). Une étude prosodique devra établir la clitisation effective, car, bien souvent, la position finale permet une double lecture si l'on se base sur la seule transcription. Pour l'heure, nous excluons de l'étude les occurrences où est syntaxiquement associé au contexte aval :

1 par exemple comme chez vous il y en a trois je pense les travaillistes les libéraux et puis euh les conservateurs mais j'estime que là ça va mais chez nous alors vous avez les communistes vous avez les démocrates vous avez les centristes (1502: ESLO1_ENT_149_C, YR399, 1:02:42)

Dans la même perspective, les marqueurs de structuration, très fréquents et apparaissant souvent dans des collocations (alors là, donc là) ou configurations syntaxiques récurrentes (c'est là), ont été écartés des considérations.

Les contextes syntaxiques, sémantiques et lexicaux sont très hétérogènes et témoignent de la productivité de différents parcours de grammaticalisation engagés. Parmi ces occurrences, il s'agira de focaliser sur les emplois clitiques, dans l'objectif d'établir les contours de l'érosion formelle. À ce titre, les locatifs PP/AP doublés de posent problème, en ce qui concerne non seulement leur interprétation sémantico-référentielle, comme précédemment évoqué, mais également leur interprétation structurelle (cf. ci-dessous 3.2).

3.2 Emplois locatifs vs. non-locatifs

Le processus de grammaticalisation suppose, typiquement, le développement de contextes d'emplois abstraits, ou de moins en moins concrets. Afin de cerner plus précisément les contours de la grammaticalisation, l'étude des emplois non locatifs sera privilégiée. Nous entendons par emplois locatifs ceux qui réfèrent à un lieu dans l'espace concret.

Pour établir le caractère locatif d'une occurrence, les tests de questionnement (où ? la banane qui est où ?) et de substitution (ici / là-bas: la banane qui est juste ici) ont été utilisés :

1 non bah tu veux prendre ma banane qui est juste là ? (5062: ESLO2_REP_22_C, LOCH2, 0:19:52)

La dynamique de grammaticalisation est établie, dans le paradigme adverbial, notamment par l'emploi de avec une référence temporelle. Dans de nombreux cas, réfère à un objet ou état de choses du discours même, où la notion de lieu (topos) prend une dimension plus abstraite :

1 une certaine idée de la littérature conforme des provocations des transgressions on peut aussi estimer au contraire qu'il s'agit là d'un signe de temps potentiellement fécond susceptible de produire une nouvelle synthèse entre la théorie et la pratique entre la sensibilité et l'abstraction (2017: ESLO2_CONF_4CPMEb_C, Marcos Eymar, 0:19:32)

2 essaye au moins bah non mais il faut toujours essayer eh ben non pas quand c'est chaud c'est dangereux ce que tu dis là c'est dangereux je vais aller à l'hôpital ma main c'est très bon c'est très salé vraiment je pense pas que je (4939: ESLO2_REP_11_C, repas_03_01_loc03, 0:04:58)

Si les deux exemples qui précèdent (4. et 5.) illustrent des emplois distinctement non locatifs, d'autres occurrences, d’apparence locative, se situent sur un continuum représentationnel ontologique/discursif :

1 c'est rapproché au début y avait pas de terrains de construction hm hm hm c'est vrai mais nos terrains étaient en bordure justement là et quand on s'est marié et on a été exproprié trois fois (3450: ESLO2_ENT_1024_C, GC24, 0:04:38)

2 (l')aînée qui a fait des études commerciales elle elle pou- elle pourrait les faire maintenant à Orléans oui maintenant y a une chambre de commerce là euh (3022: ESLO2_ENT_1015_C, ch_AC7, 0:06:51)

Lorsque succède à un syntagme prépositionnel locatif, le caractère locatif de n'est souvent pas avéré :

1 vu il y a encore des des maisons là qu'ils sont en train de j'ai pas vu construire et de sur l'avenue là y a encore deux maisons (3085: ESLO2_ENT_1015_C, EW15, 0:40:42)

Dans cet exemple, peut être interprété, a priori, comme redondance syntaxique (GPrep suivi de GAdv), ou comme marqueur du GN/GPrep. Car même si le lieu réfère à l'espace concret, la référence de est endophorique. En particulier, ce sont les combinaisons du clitique avec un locatif adverbial (ici, ) qui font douter du caractère locatif du clitique :

1 euh tiens moi quand j'ai eu mon appendicite et puis j'ai été ouvert ici là euh on mettait de la Bétadine mais c'est pour euh recouvrir ça désinfecte hein (V-la_345: ESLO2_REP_14_C, repas_04_01_loc01, 0:16:10)

Si l'on imagine que la mention ici s'accompagne peut-être d'une désignation gestuelle (interprétation locative), le clitique lui-même semble davantage se rapporter au contexte de parole qu'au lieu désigné.

Dans d'autres cas, la référence d’apparence locative, circonstancielle, est celle du discours même. Pour ces complois, endophoriques, l'interprétation comme locatif ou non locatif est souvent discutable. Nous noterons qu'une catégorisation binaire, certaine, comme étant ±[locatif] s'avère discutable dans de nombreux cas.

3.3 Types de GN

Dans 449 des 1711 occurrences cibles succède à un GN. Ces exemples se répartissent sur différentes constructions de déterminants, respectivement, DEM (et PRO), IND, et DEF :

1 par exemple en revenant de Bidarray je ne sais pas si vous connaissez cette chanson-là (2027: ESLO2_CONF_5FLb_C, François Legouy, 0:07:23)

2 enfin si il en a eu une mais on la compte pas celle-là (5025: ESLO2_REP_21_C, repas_14_01_loc01, 0:13:38)

3 Claire m'a envoyé euh l'offre de poste euh pour ton amie là le elle peut postuler hein (4822: ESLO2_REP_01_02_C, INC1, 0:10:37)

4 ah oui pour euh pour euh avoir aussi de la langue euh voilà c'est un peu un échange c'est un peu un échange là (3636: ESLO2_ENT_1025_C, LF25FEM, 0:40:13)

5 c'est quand il a supprimé la retraite là il a supprimé la retraite du combattant (1639: ESLO1_ENT_160_B, 4003, 0:49:18)

Les constructions sans adjectif ou pronom démonstratif, en particulier celle avec le déterminant défini (14) représentent, dans la perspective de la grammaticalisation (cf. Schøsler 2001), l'étape la plus avancée du processus, étant donné que semble prendre en charge la valeur de définitude/spécificité plus que de pointer un lieu à proprement parler et constituer ainsi un véritable déterminant nominal.

Bien que peu nombreuses, les occurrences impliquant un déterminant anténominal indéfini montrent une convergence intéressante, à savoir, qu'elles présentent toutes des traces marquées du travail de formulation, comme les disfluences, reformulations et répétitions dans l'élaboration du GN :

1 la cérémonie du Panthéon euh culte auto-orchestré enfin par Jack Lang euh euh qui euh résonne effectivement comme un une euh je dirais une résurgence là (2005: ESLO2_CONF_2JGb_C, Jean Guarrigues, 0:43:20)

Le cas résonne avec celui où se rapporte à un GN distant, notamment dans un contexte d'expansion, de type proposition relative en particulier :

1 je vais demander euh à Pauline parce que hm j'ai vu la voiture que vite fait mais oui c'est une cinq portes c'est le euh hm deuxième modèle de Clio là celle qui est un petit peu arrondie là euh celle qu'on voit partout partout en ville (V-là_7: ESLO2_REP_14_C, repas_04_01_enqMM, 0:11:49)

La difficulté de prise en compte des GN expansés est liée à la formulation de la requête : concrètement, il faut évaluer le nombre d'unités (qui composent la relative) entre le GN et le final, puis éliminer le « bruit » dû à des constructions n'étant pas des expansions nominales. Tout en se servant des fonctionnalités de TXM, et plus généralement du moteur de requête CQP (Corpus Query Processor, Evert/Hardie 2011), le décompte reste essentiellement manuel.

 

Une nouvelle hypothèse émerge alors : dans le contexte où succède à un constituant nominal, sa portée ne se limite pas toujours, ou pas nécessairement, à celui-ci, comme pourrait l'illustrer le contexte de l'exemple précédemment cité sous 16., où la tête nominale, déjà marquée par , est suivi d'une expansion, elle aussi marquée par , qui crée un effet de redondance. Le rôle de serait ainsi de renvoyer l'interlocuteur à des connaissances partagées :

1 chose qu'il a fait qui était qui a fait beaucoup de mal chez nous anciens combattants c'est quand il a supprimé la retraite là il a supprimé la retraite du combattant (1639: ESLO1_ENT_160_B, 4003, 0:49:18)

Cette hypothèse pose, en retour, un problème substantiel à l'interprétation structurelle, précisément, concernant la portée de dans les nombreux contextes où la référence reste floue, le plus souvent ancrée dans l'énonciation même : ces occurrences se caractérisent par la prévalence de pronoms interlocutifs (avec des sujets de 1e ou 2e personne), et/ou une modalité exclamative ou interrogative :

1 oui c'était l'intention bien sûr et c'est une question de justice et d'égalité (…) et puisque enfin c'était une sorte de privilège euh oui je suppose c'est un privilège qu'on accorde là l'école libre vous savez quand on parle à des gens qui sans approfondir la question ils vous répondront tout de suite et ben celui qui veut que ces enfants aillent à l'école libre il a qu'à payer voilà c'est ça (V-la_2: ESLO1_ENT_160_B, 4003, 0:41:56)

2 à se débrouiller sur tout ce qu'il faut c'est avoir une marchandise valable et un bon emplacement oui oui vous êtes bien placé là ? (676: ESLO1_ENT_045_C, OU, 0:03:07)

Dans ces exemples, le recours à permet de lier l'énoncé qui le précède plus fortement à l'énonciation.

4 Analyse quantitative

Cette section est consacrée aux résultats du traitement statistique appliqué aux données qui relèvent de la distribution fréquentielle de dans les constellations1 qui impliquent, à différents niveaux de granularité, la dimension diachronique construite (certes de manière minimaliste) par la mise en contraste des sous-corpus ESLO1 et ESLO2, ainsi que la dimension différentielle des genres interactionnels (cf. l’aperçu donné en section 2.1). La méthode utilisée pour caractériser statistiquement les divergences distributionnelles observables est celle du calcul des spécificités proposée par Lafon (1980)2. L'intérêt de l'approche est de révéler, pour chaque partie du corpus concernée, les emplois qui se démarquent par une fréquence d'apparition atypiquement élevée ou faible par rapport à leur fréquence théorique relevant d'un modèle de distribution probabiliste, en l'occurrence hypergéométrique. Dans les deux cas de figure, on parlera respectivement d'emplois sur- ou sous-représentés. Quant aux emplois dont la fréquence observée est proche de la fréquence théorique, ils seront qualifiés de banals.

Si l’on se place dans un premier temps au niveau de différenciation le moins développé, qui concerne la seule dimension diachronique, on constate qu’avec un score de spécificité de 12,43, (tous emplois confondus, tableau 2 ci-après) est sur-représenté3 dans ESLO2, ce qui indique une augmentation significative de sa fréquence depuis le tournant des années 1960/1970, représenté par ESLO1.

Ce constat se nuance lorsqu’on différencie la distribution de entre ESLO1 et ESLO2 par genre interactionnel. Comme le montre le tableau 2, c’est notamment dans les entretiens que , qui s’avère nettement sur-représenté par rapport à ce genre dans ESLO2, a connu une forte progression.


CONF ENT REPAS
Mot ESLO1 ESLO2 ESLO1 ESLO2 ESLO1 ESLO2
1,1903 -1,1903 16,9691 -0,4263 0,4263

Tableau 3 :

Scores de spécificité calculés pour dans ESLO1 et ESLO2 avec différenciation préalable par genre

Si nous distinguons les occurrences de par type d’emploi (locatif [loc], ambigu [loc / non-loc], non-locatif [non-loc], cf. section 3.1), les observations que nous venons de faire se confirment en ce sens que chaque emploi pris pour lui-même a augmenté en passant de ESLO1 à ESLO2 (cf. tableau 4) et que cette augmentation concerne notamment le genre des entretiens (cf. tableau 5).


Emploi ESLO1 ESLO2
loc -7,3378 7,3378
loc / non-loc -12,4251 12,4251
non-loc -2,4953 2,4953
#RESTE 12,4272 -12,4272

Tableau 4 :

Scores de spécificité des emplois de dans ESLO1 et ESLO2


CONF ENT REPAS
Emploi ESLO1 ESLO2 ESLO1 ESLO2 ESLO1 ESLO2
loc 0,2477 -0,2477 -8,9974 8,9974 -0,2947 0,2947
loc / non-loc -0,1367 0,1367 -12,3838 12,3838 -0,613 0,613
non-loc 1,2805 -1,2805 -4,2181 4,2181 -0,2907 0,2907
#RESTE -1,1903 1,1903 16,9691 -16,9691 0,4263 -0,4263

Tableau 5 :

Scores de spécificité des emplois de dans ESLO1 et ESLO2 avec différenciation préalable par genre

La restriction des calculs à la seule constellation des emplois de fait pourtant apparaitre un détail important : rapportés à eux-mêmes et non pas à l’ensemble des occurrences des différents sous-corpus, les emplois connaissent des tendances opposées, les locatifs et les ambigus étant en progression au détriment des emplois non-locatifs, comme l’indique le tableau suivant :


Emploi ESLO1 ESLO2
loc -2,0738 2,0738
loc / non-loc -6,5466 6,5466
non-loc 7,8935 -7,8935

Tableau 6 :

Scores de spécificité des emplois de dans ESLO1 et ESLO2 avec exclusion du reste des occurrences des sous-corpus

À en juger par les chiffres du tableau 6, donnés ci-dessous, c’est encore le genre des entretiens qui est l’épicentre du changement en termes fréquentiels.


CONF ENT REPAS
Emploi ESLO1 ESLO2 ESLO1 ESLO2 ESLO1 ESLO2
loc -0,416 0,416 -2,1844 2,1844 0,2729 -0,2729
loc / non-loc -0,185 0,185 -5,1983 5,1983 -0,564 0,564
non-loc 0,4502 -0,4502 7,2451 -7,2451 0,4158 -0,4158

Tableau 7 :

 

Scores de spécificité des emplois de dans ESLO1 et ESLO2 avec différenciation préalable par genre et exclusion du reste des occurrences des sous-corpus

Pour obtenir une vision plus claire des tendances relevées jusqu’ici, il semble utile de procéder par coupe synchronique en séparant les sous-corpus ESLO1 et ESLO2 et en projetant la constellation respective des emplois à leur distribution par genre.


ESLO1 ESLO2
Emploi CONF ENT REPAS CONF ENT REPAS
loc -0,8781 -0,6347 1,6297 -0,8155 0,3335 0,5166
loc / non-loc -1,8117 1,1831 -0,2501 -2,9002 2,8167 -1,0165
non-loc 2,0793 -0,3581 -1,3563 3,0279 -1,9637 0,4728

Tableau 8 :

Scores de spécificité des emplois de dans ESLO1 et ESLO2 selon les genres, avec séparation par coupe synchronique

Ce qui ressort de ces chiffres, c’est d’une part la position spécifique qu’occupent les emplois non-locatifs par rapport au genre des conférences dans le cadre de ESLO1. Il s’agit là du seul cas de sur-représentation dans une constellation qui pour le reste des associations entre genre et type d’emploi se caractérise par une distribution banale. D’autre part, dans le cas du sous-corpus ESLO2, on a affaire à une sous-constellation quasi symétrique qui oppose les emplois ambigus aux emplois non locatifs dans leurs rapports avec les genres interactionnels. Ainsi, là où la sur-représentation des emplois ambigus dans les entretiens contraste avec leur sous-représentation dans les conférences, les emplois non-locatifs gardent leur association préférentielle à ce genre interactionnel alors qu’ils sont à la marge de la sous-représentation par rapport au genre des entretiens (ce dont témoigne le score de spécificité de -1,96, proche du seuil de -2,0). Au vu des tendances diachroniques que nous avons relevées ci-dessus, la progression que nous avons pu constater dans le cas des emplois ambigus dans ESLO2 (cf. tableaux 4 et 6) se reflète avant tout dans la position prédominante qu’ils ont acquise par rapport au genre des entretiens. Quant aux emplois non-locatifs, qui sont en nette régression en comparaison directe avec les autres types d’emploi (cf. tableau 6), et ceci malgré une augmentation générale de leur fréquence (cf. tableau 4), ils maintiennent leur ancrage dans les conférences, mais ne résistent guère à la poussée des emplois ambigus dans les entretiens, où ils sont en passe de former le pôle négatif en termes d’association préférentielle. Pour ce qui est des emplois locatifs, l’accroissement significatif de leur fréquence qui se manifeste de ESLO1 à ESLO2 semble avoir contribué à la stabilité de leur comportement statistiquement neutre à travers les deux sous-corpus.

Pour terminer la présentation des résultats lexicométriques, nous allons nous intéresser au cas particulier de l’emploi non-locatif de combiné à un GN, ce qui nous renvoie à la question, soulevée par Schøsler 2001 (cf. section 1.2), de la grammaticalisation de en tant que marqueur de définitude. Les tableaux 9 et 10 présentent la distribution entre ESLO1 et ESLO2 des occurrences de en fonction du déterminant avec lequel est construit le GN. Les scores de spécificité respectifs étant calculés, en 9, par rapport à l’ensemble des GN apparaissant dans les deux sous-corpus, en 10, par rapport au seul paradigme des GN auxquels est associé .


Construction ESLO1 ESLO2
DET:def + N + -1,8732 1,8732
DET:dem + N + -0,3063 0,3063
DET:indef + N + -0,8155 0,8155
DET:poss + N + 0,5021 -0,5021
PRO:dem + 0,7918 -0,7918
#RESTE:DET+N -1,3102 1,3102

Tableau 9 :

Scores de spécificité des différentes constructions de GN combinées avec dans ESLO1 et ESLO2


Construction ESLO1 ESLO2
DET:def + N + -1,7943 1,7943
DET:dem + N + 0,6455 -0,6455
DET:indef + N + -0,7636 0,7636
DET:poss + N + 0,5546 -0,5546
PRO:dem + 0,948 -0,948

Tableau 10 :

Scores de spécificité des différentes constructions de GN combinées avec dans ESLO1 et ESLO2 avec exclusion du reste des occurrences des sous-corpus

Ces chiffres montrent que, d’une manière générale, la fréquence de chaque construction n’a pas évolué de façon significative d’une période à l’autre. L’on peut retenir, d'un côté, la distribution statistiquement non marquée des GN intégrant un démonstratif, qui forme avec ce qu’il est convenu de catégoriser comme un déterminant composé discontinu, et, de l’autre, l’accroissement, tendant à la sur-représentation, de la fréquence des GN avec article défini auxquels se combine , cas prototypique, relevé par Schøsler 2001, de l’emploi de en tant que marqueur de définitude. Les scores de spécificité, statistiquement non significatifs, ne permettent pas d'établir la progression de la grammaticalisation de dans le domaine de l’actualisation nominale dans l'intervalle ESLO1 / ESLO2.

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