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Histoire littéraire d'Italie (3

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On désirait depuis quelque temps à Florence d'y attirer Jean Aurispa. On lui promettait un traitement plus avantageux, et des esprits mieux préparés à la culture des lettres. Il s'y rendit enfin; mais soit par l'effet de quelques brouilleries qui furent très-fréquentes parmi les littérateurs de ce temps, soit par tout autre motif, il y resta peu d'années, et passa de Florence à Ferrare, où le marquis Nicolas III le retint par ses bienfaits. Il y était encore en 1438, quand le concile de Bâle y fut transféré. Ce fut alors qu'il fut connu du pape Eugène IV, qui se l'attacha en qualité de secrétaire apostolique. Nicolas V le confirma dans cette place 372. Il n'est pas étonnant qu'un pontife aussi ami des lettres s'occupât de la fortune d'un savant si distingué. Il lui accorda quelques bénéfices qui le mirent, pour le reste de sa vie, au-dessus du besoin. Devenu vieux, il désira quitter la cour romaine, et revenir à Ferrare, où il avait encore des amis. Il y retourna en effet en 1450, y vécut tranquille et honoré pendant dix ans, et mourut plus que nonagénaire, en 1460. Plusieurs traductions du grec en latin, quelques lettres et quelques poésies latines, sont aussi tout ce qui reste d'Aurispa. C'est à son long professorat, aux manuscrits précieux qu'il recueillit, qu'il expliqua, dont il répandit et multiplia les copies, en un mot, aux efforts constants qu'il fit pour seconder le mouvement général qui se portait alors vers l'étude des langues anciennes, qu'il dut, comme Guarino, sa juste célébrité.

Gasparino Barzizza, autre célèbre professeur et orateur de ce temps, prit son nom du village de Barzizza, près de Bergame, où il était né en 1370. On croit qu'il fit ses études à Bergame, et qu'il y tint même ensuite une école particulière. Il professa ensuite publiquement les belles-lettres à Pavie, à Venise, à Padoue et à Milan. Il était dans cette dernière ville en 1418, lorsque le Pape Martin V y passa, en revenant du concile de Constance. Barzizza fut choisi pour le complimenter, et les deux Universités de Pavie et de Padoue ayant envoyé des orateurs auprès de ce pontife, ce fut encore lui qui fut chargé de rédiger les deux harangues. Il jouit le reste de sa vie de la faveur du duc Philippe-Marie Visconti et de la considération due à ses talents et à son savoir: il mourut à Milan vers la fin de 1430.

Les Œuvres latines qu'il a laissées ne sont pas ses seuls titres pour être compté parmi les restaurateurs des bonnes études et de l'élégante latinité: il l'est surtout, comme Aurispa et Guarino, pour son zèle à expliquer les anciens auteurs, et à déchiffrer les manuscrits dont la recherche occupait alors tous les savants. Ses épîtres forment pour nous autres Français une curiosité typographique. Quand deux docteurs de Sorbonne 373 eurent fait venir d'Allemagne à Paris, en 1469, trois ouvriers imprimeurs 374 qui dressèrent leurs presses dans une salle de cette maison, les lettres de Gasparino furent le premier produit de cet art, nouveau pour Paris et pour la France 375. Tous ses ouvrages ont été recueillis et publiés dans le siècle dernier, avec ceux de son fils Guiniforte, par le cardinal Furietti 376. Ce fils était né à Pavie, en 1406. Il n'eut pas la même réputation d'éloquence et d'élégance que son père, mais il fournit une carrière plus brillante. Il expliquait à Novarre les Offices de Cicéron et les comédies de Térence, lorsque des circonstances heureuses le firent connaître du roi Alphonse d'Aragon; admis à le haranguer à Barcelone, en 1432, il déploya tant d'éloquence, qu'Alphonse, enchanté de l'entendre, le nomma sur-le-champ son conseiller. Il accompagna ce monarque dans son expédition sur les côtes d'Afrique. Tombé malade en Sicile, il obtint la permission de retourner à Milan, sans rien perdre de la faveur du roi. Le duc Philippe-Marie lui accorda le titre de son vicaire-général; et, ce qui est digne de remarque, c'est que ce titre n'empêcha point Guiniforte d'accepter la chaire de philosophie morale qui lui fut offerte; il fut souvent interrompu, dans ses fonctions de professeur, par les ambassades dont le duc le chargea auprès du roi Alphonse et des papes Eugène IV et Nicolas V. Après la mort de Philippe-Marie, François Sforce lui ayant donné le titre de secrétaire ducal, il passa tranquillement dans cet emploi le reste de sa vie. On croit qu'il mourut vers la fin de 1459. Ses lettres et ses harangues, publiées avec les œuvres de son père, se sentent de même du commerce et de l'étude assidue des anciens.

Ambrogio Traversari, religieux Camaldule, fut l'un des plus illustres élèves d'Emmanuel Chrysoloras. Né en 1386 377 à Portico, château de la Romagne, qui passa peu de temps après sous la domination de Florence, il entra, dès l'âge de quatorze ans, l'année même où commençait un autre siècle, dans l'Ordre 378 dont le nom se trouve toujours réuni avec le sien; car on ne l'appelle point autrement qu'Ambrogio le Camuldule. Il s'y livra entièrement à l'étude, et y resta trente-un ans sans aucune fonction qui le détournât de la culture des lettres. Converser avec les savants qui étaient alors à Florence, entretenir un commerce de lettres suivi avec ceux qui en étaient absents, recueillir de toutes parts d'anciens manuscrits, traduire du grec en latin plusieurs auteurs, et composer lui-même plusieurs ouvrages d'érudition, furent, pendant ce temps, toutes ses occupations. Il se fit aimer par son caractère autant que par son savoir, et compta, parmi ses amis, Cosme de Médicis, Niccolo Niccoli, et tous ceux des citoyens distingués de Florence qui aimaient et cultivaient les lettres. Créé, en 1431, Général de son Ordre, et occupé depuis ce moment d'affaires et de voyages, il eut moins de temps à donner à l'étude, mais il y consacra toujours ses loisirs. Il se servit même de ses voyages ou tournées qu'il faisait en visitant les maisons de l'Ordre, pour composer un ouvrage qu'il intitula Hodæporicon, et qui contient, comme ce titre grec l'annonce, le détail de ses voyages, et des choses relatives aux lettres qu'ils lui donnaient lieu d'observer. Ce livre, qui est imprimé 379, fournit beaucoup de lumières sur l'histoire littéraire du quinzième siècle; et ses lettres latines, qui le sont aussi, en fournissent encore davantage 380.

 

Envoyé par le pape Eugène IV au concile de Constance, Ambrogio le fut ensuite auprès de l'empereur Sigismond, revint à Venise pour y recevoir, au nom du pape, l'empereur et le patriarche des Grecs, les conduisit à Ferrare, assista au grand concile, dont la réunion des deux Églises était le principal objet, et mourut, en 1439, âgé de cinquante-trois ans seulement, peu de temps après l'heureuse issue de ce concile, à laquelle il contribua par son esprit conciliant, sa science théologique, et sa connaissance égale des deux langues. Ambrogio le Camaldule ne professa point, mais il fut sans cesse occupé d'entretenir par ses relations, ses correspondances et ses travaux, ce goût pour les bonnes études, que de célèbres professeurs, qui étaient tous ses amis, répandaient par leurs leçons. Il ne se fit, pour ainsi dire, à Florence, aucun bien aux lettres pendant la vie, auquel il n'ait activement et puissamment contribué.

Enfin, ce fut encore un élève de Jean de Ravenne et d'Emmanuel Chrysoloras, que ce Leonardo Bruni, l'un de ceux qui illustrèrent le nom d'Arétin, ou de citoyen d'Arezzo, nom qu'un homme qui ne les valait pas, malgré tout le bruit qu'il a fait, porta dans la suite, sous lequel il est seul connu en France, et qu'il a presque déshonore. Leonardo naquit en 1369 381; il n'avait que quinze ans lorsque les troupes françaises, conduites par Enguerrand de Coucy, et réunies aux bannis d'Arezzo, entrèrent dans cette ville, et la remplirent de trouble et de carnage. Son père fut emmené prisonnier dans un château 382, et lui dans un autre 383. Dans la chambre où il fut enfermé se trouvait un portrait de Pétrarque. Il y tenait les yeux sans cesse attachés, et cette espèce de contemplation l'enflamma du désir d'imiter ce grand homme. Lorsqu'il fut mis en liberté, il se rendit à Florence, où il continua, sous Jean de Ravenne, les études qu'il avait commencées à Arezzo. Des vues solides d'établissement l'engagèrent à étudier aussi les lois. Il y était fort appliqué, lorsque Emmanuel Chrysoloras, appelé à Florence, y ouvrit son école de langue grecque. Leonardo quitta les lois pour la suivre; et ce fut avec tant d'ardeur, qu'il répétait dans son sommeil, comme il l'assure lui-même 384, ce qu'il avait appris pendant le jour. Peu de temps après le départ de Chrysoloras, il fut appelé à Rome par le pape Innocent VII, et revêtu de l'emploi de secrétaire apostolique 385. Il partagea les dangers et les vicissitudes de ce pontife, s'enfuit de Rome et y revint avec lui. Après sa mort, il conserva la même place auprès de Grégoire XII. Il la conserva encore sous Alexandre V, qui connaissait le prix d'un homme tel que lui, et même sous le pape Corsaire Jean XXIII, qui pouvait le connaître un peu moins. Après la déposition de ce pontife au concile de Constance, Leonardo revint à Florence. Il y était quand Martin V éprouva, dans cette ville, quelques désagréments qui le mirent fort en colère. On chanta publiquement une chanson satirique, dont le refrain était, Papa Martino, non vale un quattrino 386. Le pape prit la chose au sérieux; il voulut sévir contre les Florentins, et les excommunier, eux et leur ville, pour une chanson: ce fut Leonardo qui le fléchit par un discours éloquent qu'il nous a conservé dans ses mémoires 387. Il avait déjà été nommé chancelier de la république; il le fut alors une seconde fois, posséda cet emploi jusqu'à sa mort, en 1444. On lui fit des obsèques magnifiques. Giannozzo Manetti prononça son oraison funèbre. Il le couronna de laurier, par décret de l'autorité publique. On plaça sur sa poitrine l'Histoire de Florence, qu'il avait écrite en latin; enfin, on lui éleva un mausolée en marbre, que l'on voit encore à Florence, dans l'église de Sainte-Croix.

Leonardo Bruni ne fut pas seulement un des hommes les plus savants de son siècle; il fut aussi l'un de ceux dont le commerce était le plus aimable, et qui avait, dans ses mœurs et dans ses manières, le plus de dignité. Sa renommée ne se bornait point à l'Italie. On vit des Espagnols et des Français faire le voyage de Florence, par le seul désir de le connaître. On raconte qu'un Espagnol, chargé par son roi de le visiter, s'agenouilla devant lui, et ne consentit qu'avec peine à se relever 388. Les honneurs qu'il recevait ne lui inspiraient aucun orgueil. On ne lui reproche qu'un peu d'avarice; mais quelquefois on donne ce nom à l'amour de l'ordre et de l'économie. Il était d'une fidélité à toute épreuve en amitié, savait pardonner à ses amis de légers torts, et même de plus graves; il fallait enfin, pour le forcer de rompre avec eux, qu'il fût poussé à bout, comme il le fut par Niccolo Niccoli, que nous avons compté parmi les bienfaiteurs des lettres 389, mais homme d'un caractère difficile, et dont les mœurs n'étaient pas, à ce qu'il paraît, aussi pures que le goût.

Leonardo et lui étaient liés de l'amitié la plus intime: une aventure scandaleuse les brouilla. Niccolo Niccoli avait cinq frères; il enleva publiquement à un d'entre eux sa maîtresse 390; celle-ci eut l'insolence d'insulter la femme d'un second; tous cinq furent d'accord pour lui infliger en pleine rue un châtiment peu décent et honteux 391. Niccolo fut au désespoir. Ses amis essayèrent en vain de le consoler. Leonardo s'abstint de l'aller voir: Niccolo remarqua son absence, et lui en fit faire des reproches. Leonardo ne répondit peut-être pas avec les égards qu'on doit à un esprit malade. Sa réponse, trop fidèlement rendue, mit Niccolo dans une véritable fureur. Il abjura son amitié, et s'emporta hautement contre lui, dans les propos les plus injurieux et les plus amers. Leonardo, quoique d'un caractère doux, perdit patience, et écrivit contre son ancien ami, une Invective, où il lui rendait avec usure les injures qu'il en avait reçues, mais qui, heureusement pour son auteur, n'a jamais été publiée 392. Cette malheureuse querelle désolait tous leurs amis communs; plusieurs essayèrent en vain de les réconcilier. Ce fut Poggio Bracciolini qui en eut enfin la gloire. La réconciliation fut sincère de part et d'autre, et leur amitié reprit son premier cours 393.

 

Si Leonardo n'était pas toujours maître de sa vivacité dans les premiers moments, il savait en réparer les fautes avec noblesse, et avec cette grâce particulière qui n'appartient qu'aux ames élevées. Lorsqu'il était chancelier de la république, il prit part à une discussion philosophique dans laquelle Giannozzo Manetti, qui était très-jeune, remporta de tels applaudissements, que Leonardo en fut piqué, et se permit contre lui quelques paroles injurieuses. Manetti lui répondit avec une douceur qui lui fit sentir sa faute. Il passa toute la nuit à se la reprocher. Il était à peine jour que, sans égard pour sa dignité, il se rendit seul chez Manetti. Celui-ci témoigna beaucoup de surprise de voir un vieillard revêtu d'une si grande autorité, et de tant de renommée, le venir trouver dans sa maison. Leonardo, sans autre explication, lui ordonna de le suivre, ayant, disait-il, à lui parler en secret. Arrivé sur les bords de l'Arno, au milieu de la ville, il se retourne, et dit à Giannozzo, à haute voix: «Hier au soir, il me semble que je vous ai grièvement insulté; j'en ai aussitôt porté la peine: je n'ai pu trouver ni sommeil, ni repos, que je ne fusse venu vous avouer sincèrement ma faute, et vous en demander excuse 394.» On juge de ce que dut alors éprouver un jeune homme bon et sensible, qui aimait et respectait Leonardo comme son maître, et qui le voyait descendre de la seconde dignité de l'état, pour réparer un tort qu'il lui avait déjà pardonné. Cet acte de Leonardo est une bonne leçon pour les vieillards hargneux, pour les savants hautains, et pour les magistrats arrogants.

Cet écrivain laborieux composa beaucoup d'ouvrages, et sur une grande variété de matières. Son Histoire de Florence, en douze livres, s'étend depuis l'origine de cette ville jusqu'à la fin de l'an 1404 395. Il a aussi écrit des Mémoires ou Commentaires sur les événements publics de son temps 396; quelques opuscules historiques et des traductions, ou plutôt des imitations de Polybe et de Procope 397. Il traduisit littéralement les Œconomiques, les Politiques et les Morales d'Aristote; quelques opuscules de Plutarque, des harangues de Démosthènes et d'Eschyne; des morceaux de Platon, de Xénophon, de saint Basile, et de plusieurs autres encore. Il est donc compté, à juste titre, parmi ceux qui contribuèrent le plus à répandre par leurs traductions latines le goût des anciens auteurs grecs. Nous lui devons la Vie du Dante et celle de Pétrarque, toutes deux en langue italienne 398. On a de lui, tant imprimés que manuscrits, un grand nombre d'autres ouvrages sur différents sujets, des discours oratoires, des poésies italiennes et latines, et surtout des Lettres en cette dernière langue, qui ont été imprimées plusieurs fois 399, et qui sont, comme celles d'Ambrogio le Camaldule, très-utiles pour l'histoire littéraire de ce siècle. Son style n'est pas très-élégant; il a cette rudesse qui est commune à tous les auteurs latins de cette première moitié du quinzième siècle; mais il ne manque pas de force et d'une certaine énergie qui fait que ses ouvrages, et principalement ses histoires, peuvent se lire encore avec plaisir et avec fruit 400.

Poggio Bracciolini, connu en France sous le nom de Pogge, et qui ne l'est guère que comme auteur d'un recueil de bons mots et de facéties licencieuses, est un personnage très-grave, d'une grande autorité dans les lettres, et l'un de ceux qui leur rendirent à cette époque les services les plus signalés. Il naquit en 1380 401, d'une famille pauvre 402, au château de Terranuova, dans le territoire d'Arezzo. Instruit, comme la plupart des savants ses contemporains, dans les lettres latines par Jean de Ravenne, et dans les lettres grecques par Emmanuel Chrysoloras, il alla dans sa jeunesse à Rome pour y chercher fortune. Il fut en effet nommé, en 1402, rédacteur des lettres pontificales, emploi qu'il conserva pendant plus de cinquante années, mais qui ne l'obligea point à résider à Rome. Il est vrai que les appointements en étaient si modiques qu'il était souvent obligé d'y suppléer par des travaux particuliers pour fournir aux dépenses les plus nécessaires. Hors d'état, par son peu d'aisance, de chercher la dissipation et le plaisir, il n'avait de ressource contre l'ennui, comme contre le besoin, que le travail, l'étude et la société d'hommes distingués par leur savoir, dont la conversation ne pouvait que développer encore les qualités de son esprit. Innocent VII ayant succédé à Boniface IX, son premier protecteur, Poggio trouva la même faveur auprès de lui, et s'en servit pour donner des preuves solides d'amitié à Leonardo Bruni, qui avait été à Florence le compagnon des études et des plaisirs de sa jeunesse. Ce furent les témoignages qu'il rendit de lui et le soin qu'il prit de le faire valoir en communiquant ses lettres, qui déterminèrent le pape à appeler ce savant à sa cour, et à l'y fixer. Les deux amis furent exposés aux mêmes vicissitudes pendant le pontificat orageux d'Innocent VII. Sous celui de Grégoire XII, ils se séparèrent sans se désunir. Leonardo resta auprès du pape; Poggio alla chercher le repos à Florence. Il reprit sous Nicolas V ses fonctions de secrétaire apostolique, et se rendit, avec Jean XXIII, au concile de Constance. Après la fuite et la déposition de ce pape, il eut une occasion solennelle de faire briller son éloquence et sa gratitude pour l'un de ses premiers maîtres. Chrysoloras, qui assistait au concile, y mourut. Poggio composa son épitaphe 403, et prononça son oraison funèbre dans la cérémonie de ses obsèques.

Il fit alors aux environs de Constance quelques voyages bien intéressants pour les lettres. Sachant que d'anciens manuscrits y étaient répandus dans différents monastères et dans d'autres dépôts où on les laissait périr, il résolut de retirer ces restes précieux des mains de leurs ignorants possesseurs. Ni la rigueur de la saison, ni le délabrement des routes ne purent l'arrêter, et il fit, avec une persévérance qu'on ne saurait trop louer, diverses excursions qui ne furent pas sans fruit. Un grand nombre de manuscrits, dont plusieurs contenaient des ouvrages d'auteurs classiques que les admirateurs des anciens avaient cherchés en vain jusqu'alors, furent le prix de son zèle. Sa principale expédition fut à l'abbaye de Saint-Gal, qui est à vingt milles de Constance. Il y trouva un Quintilien, le premier qu'on ait découvert tout entier, mais souillé d'ordures et de poussière. Il trouva aussi les trois premiers livres et la moitié du quatrième de l'Argonautique de Valérius Flaccus; Asconius Pédianus, sur huit discours de Cicéron; un ouvrage de Luctance 404; l'Architecture de Vitruve et Priscien le grammairien, tous réduits au même état et menacés d'une destruction prochaine. Ces manuscrits précieux n'étaient point placés avec honneur dans une bibliothèque, mais comme ensevelis dans une espèce de cachot obscur et humide; au fond d'une tour où l'on n'aurait même pas, selon l'expression de Poggio lui-même 405, voulu jeter des criminels condamnés à mort. «Je crois fermement, ajoute-t-il, que si l'on cherchait dans tous les cachots de cette espèce où ces barbares tiennent cachés de si grands écrivains, on ne serait pas moins heureux, à l'égard d'un grand nombre d'autres livres qu'on n'espère plus retrouver.» Ceci nous offre encore un exemple du soin que les moines ont pris de conserver les trésors de l'antiquité savante, et peut servir à mesurer le degré de reconnaissance qu'on leur doit.

Encouragé par ses illustres amis, Leonardo Bruni, Ambrogio Traversari, Niccolo Niccoli, Francesco Barbaro, noble vénitien, l'un des plus zélés promoteurs de tout ce qui pouvait être avantageux aux lettres, Poggio continua de voyager en Allemagne et en France, recherchant les anciens manuscrits dans les réduits secrets des couvents de ces deux contrées. Dans l'un de ces voyages, il découvrit à Langres, chez les moines de Clugny, l'Oraison de Cicéron pour Cæcina, qu'il se hâta de transcrire et d'envoyer à ses amis. L'Orateur romain lui eut d'autres obligations: c'est lui qui, dans différentes courses et à diverses époques de sa vie, retrouva les deux Discours sur la Loi Agraire contre Rullus, le Discours au peuple contre cette loi, le Discours contre Lucius Pison, et plusieurs autres. C'est encore à son activité infatigable qu'on doit le poëme de Silius Italicus, celui de Manilius, la plus grande partie de Lucrèce, les Bucoliques de Calpurnius, un livre de Pétrone, Ammien Marcellin, Végèce, Julius Frontin sur les Aqueducs, huit livres des Mathématiques de Firmicus, qui étaient ensevelis et ignorés dans les archives des moines du Mont-Cassin, Nonius Marcellus, Columelle, et quelques auteurs moins importants, mais dont il est cependant heureux qu'il ait pu prévenir la perte. On ne possédait alors que huit comédies de Plaute: un certain Nicolas de Trêves, que Poggio employait à ces recherches dans les lieux où il ne pouvait aller en personne, fit l'heureuse découverte des douze autres.

La déposition d'un pape ne fut pas le seul spectacle qui lui fut offert dans le concile de Constance: il y vit aussi brûler vifs Jean Hus et Jérôme de Prague. Il assista même au procès de ce dernier; et la manière dont il en rend compte dans une lettre à Leonardo Bruni 406, l'admiration qu'il témoigne pour l'éloquence de cet infortuné réformateur, le soin qu'il prend de rapporter ses arguments et ses réponses, de peindre sa constance intrépide et calme, au milieu des injures et des anathêmes dont il était souvent assailli, et la fermeté stoïque qu'il montra sur le bûcher, dont la fumée et les flammes purent seules interrompre l'hymne qu'il entonnait d'une voix sonore; tout cela prouve un esprit philosophique et tolérant, ennemi de ces exécrables barbaries, et aussi supérieur à ceux qui les exerçaient par ses sentiments d'humanité que par ses talents et ses lumières. Il compare le courage de Jérôme de Prague à celui de Mutius Scévola, et sa patience à celle de Socrate. Il n'oublie pas de citer l'apologie que Jérôme fit de Jean Hus, qui l'avait précédé sur le bûcher, ni de rapporter la partie de cette apologie qui jetait sur le luxe, la corruption et tous les abus scandaleux introduits à la cour de Rome, le jour le plus odieux. Le politique Leonardo, effrayé pour son ami de voir qu'il eût écrit une pareille lettre, et peut-être encore plus pour lui-même de l'avoir reçue, le blâma dans sa réponse d'avoir tant exalté le mérite d'un hérétique, et d'avoir montré une sorte d'attachement pour sa cause. Il l'avertit, lorsqu'il écrirait sur de pareils sujets, de le faire avec plus de réserve 407.

Ce concile fini, Poggio se rendit à Mantoue, à la suite du nouveau pape Martin V; et c'est de là qu'il partit subitement pour l'Angleterre. On ignore les motifs de ce voyage. Peut-être n'était-ce que le dégoût de voir toutes ses espérances trompées; peut-être aussi la liberté de ses sentiments sur les affaires ecclésiastiques l'avait-elle exposé à quelques-uns des dangers que le prudent Leonardo avait craints pour lui. Cette dernière supposition serait appuyée par la précipitation avec laquelle il quitta Mantoue. Il n'eut même pas le temps de prendre congé de ses plus intimes amis 408. Il avait sans doute rencontré au concile de Constance l'ambitieux évêque de Winchester, si connu depuis sous le nom de cardinal Beaufort 409, et qui visita ce concile en allant en pélerinage à Jérusalem; c'était Beaufort qui l'avait invité à choisir l'Angleterre pour retraite, et à y fixer son séjour. Il lui avait fait les plus magnifiques promesses; mais Poggio fut à peine arrivé à Londres, qu'il reconnut la vanité de ses espérances; dégoûté des embarras de toute espèce qu'il éprouvait dans un pays si nouveau pour lui, autant qu'affligé du peu de culture qu'il y trouvait dans les esprits, en le comparant surtout avec cet amour, cet enthousiasme pour la belle littérature, qui était alors généralement répandu en Italie: il ne tarda pas à désirer de revoir son pays natal.

Quelques circonstances augmentèrent encore ce désir. On venait de retrouver en Italie divers ouvrages de Cicéron, dont plusieurs, tels que les trois livres de Oratore, le Brutus, ou le Livre des Orateurs célèbres, et celui qui est intitulé Orator, reparaissaient pour la première fois. C'était Gérard Landriani, évêque de Lodi, qui en avait découvert le manuscrit enseveli sous un tas de décombres. Le caractère était si ancien, que peu d'antiquaires étaient en état de le déchiffrer; mais le zèle vainquit toutes les difficultés. Bientôt ces traités furent lus, copiés et répandus dans toute l'Italie. C'était un vrai triomphe, un sujet d'allégresse publique. Poggio, dans une terre d'exil, instruit de cette découverte, attendait avec impatience que ses amis lui en fissent parvenir une copie. Dans le même temps, il eut la douleur d'apprendre la querelle qui s'était élevée entre Leonardo Bruni et Niccolo Niccoli, deux de ceux qu'il aimait le plus. Enfin, comme si ce n'était pas assez des chagrins qui lui venaient d'Italie, il vit toutes les promesses et les apparences de la fortune qui l'avaient attiré en Angleterre, aboutir à un mince bénéfice 410, qui eût encore exigé qu'il entrât dans les ordres, ce qu'il n'avait jamais voulu. Voilà tout ce qu'avait pu faire, après de longues et pressantes sollicitations, le riche et puissant évêque de Winchester, pour l'indemniser d'un long voyage entrepris à son invitation, d'un séjour ennuyeux et pénible, loin de sa patrie, et enfin de la fausse attente où il l'avait tenu pendant ses magnifiques promesses. Poggio reçut d'Italie, peu de temps après, deux propositions à la fois, l'une d'aller occuper l'emploi de secrétaire auprès du souverain pontife; l'autre, d'accepter une place de professeur dans une des principales universités d'Italie. Après avoir hésité quelque temps dans le choix, il se décida enfin pour le secrétariat du pape; et ayant quitté l'Angleterre avec autant de précipitation qu'il en avait mis à s'y rendre, il alla directement à Rome pour y prendre possession de son emploi 411.

Martin V y était revenu 412 après ses aventures de Florence 413. Presque tout le reste de son pontificat fut livré à des agitations, auxquelles il paraît que Poggio ne prit d'autre part que de l'accompagner avec la chancellerie dans ses fréquents déplacements. Pendant le peu de séjour qu'il put faire à Rome, et de loisir dont il put disposer, il reprit ses travaux littéraires et composa quelques ouvrages, entre autres son Dialogue sur l'Avarice 414, dans lequel il se permit des traits fort vifs contre les mauvais prédicateurs en général, et particulièrement contre une nouvelle branche de l'Ordre des Franciscains, qui faisaient alors beaucoup de bruit 415. Cette critique, et quelques autres motifs, lui attirèrent sur les bras une querelle avec ces bons frères 416. Il ne s'en effraya point, et tout ce qu'ils gagnèrent avec lui, fut de l'engager à écrire dans la suite un Dialogue de l'Hypocrisie, où ils étaient beaucoup plus maltraités que dans le premier, mais que la liberté avec laquelle il s'expliquait sur les vice du cloître et sur ceux des ecclésiastiques en général, a fait retrancher des éditions de ses œuvres 417.

Le pontificat d'Eugène IV ne fut pas plus tranquille que celui de Martin V. Lorsqu'une sédition excitée à Rome le força de s'enfuir à Florence, déguisé en moine 418, Poggio partit pour l'y aller joindre: mais il tomba entre les mains des soldats de Piccinnino, partisan soldé par le duc de Milan pour faire la guerre au pape. Ils le retinrent prisonnier, et, malgré tous les mouvements que se donnèrent ses amis, il ne put obtenir sa liberté qu'en payant une forte rançon. En arrivant à Florence, il trouva les Médicis abattus, leurs partisans dispersés, et Cosme, dont il avait reçu dans sa jeunesse des encouragements et des bienfaits, banni de la république. Aussi incapable d'ingratitude que de crainte, il écrivit à son bienfaiteur une longue et éloquente lettre de consolation 419, que peu d'hommes puissants, déchus de leur grandeur, seraient dignes de recevoir, et que peut-être moins encore d'hommes, autrefois attachés à leur fortune, seraient capables d'écrire. Il ne craignit point de se faire des ennemis puissants, en professant hautement son attachement pour cet illustre exilé, ni de s'exposer à la haine et à la verve satirique de Filelfo, qui se déchaînait alors avec fureur contre les Médicis. Filelfo l'attaqua, ainsi qu'eux, sans retenue et sans pudeur; Poggio lui répondit de même; et ce ne fut pas le seul homme de lettres avec qui il eut des querelles aussi violentes 420. On voit avec regret dans ses œuvres plusieurs opuscules sous le titre d'Invectives, qui ne leur convient que trop. En général, les littérateurs de ce temps, presque toujours en guerre les uns avec les autres, ne respectent ni la décence, ni les lecteurs, ni eux-mêmes. Les querelles de Poggio avec Filelfo se renouvelèrent à plusieurs reprises, et ils ne se réconcilièrent que vers la fin de leur vie; mais si, dans le cours de cette guerre contre un esprit violent et irascible, Poggio employa trop souvent les mêmes armes que lui, s'il montra une aigreur et une animosité condamnables, il peut du moins être excusé par son premier motif, puisqu'il n'en eut point d'autre dans l'origine, que le désir de défendre et de venger un ami. Quand cet illustre ami fut revenu de son exil, ses partisans eurent le droit de témoigner toute leur joie, parce qu'ils avaient osé montrer toute leur douleur. Poggio avait ce droit plus que personne; et il en usa librement 421.

Le calme rétabli à Florence lui inspira le désir de passer en Toscane le reste de sa vie; il acheta une petite campagne dans l'agréable canton de Valdarno; et malgré les bornes très étroites de sa fortune, il sut rendre cette humble retraite précieuse pour les amis des lettres et des arts, par une riche bibliothèque, et par une petite collection de statues, dont il fit le principal ornement de son jardin, et de l'appartement destiné aux entretiens littéraires. Il avait toujours joint le goût des beaux-arts à celui des lettres, et il possédait non seulement des bustes et des statues, mais beaucoup de médailles et de pierres gravées d'un très-grand prix. Les monuments de Rome et des campagnes circonvoisines avaient été l'objet de son admiration et de ses recherches, et il avait acquis, dans le cours de plusieurs années, cette collection précieuse de productions de l'art antique. Il reçut alors du gouvernement de son pays un témoignage honorable d'estime pour lui, d'égards et de respect pour la noble profession des lettres. La seigneurie déclara, par un acte public, qu'ayant annoncé le dessein de se fixer dans sa patrie pour jouir du repos et se consacrer à l'étude (ce qui lui serait impossible s'il était assujéti aux mêmes taxes que les autres citoyens, qui retiraient du commerce ou des magistratures et des emplois publics, des émoluments et des profits), lui et ses enfants seraient désormais exempts de toutes charges publiques 422.

372En 1447.
373Guillaume Fichet et Jean de la Pierre.
374Ils se nommaient Ulric Gering, Martin Crantz, et Michel Friburger.
375Gasp. (c'est-à-dire, Gasparini) Pergamensis (ce devrait être Bergomensis) epistolæ, in-4., sans date, mais du commencement de l'année 1470, comme plusieurs autres éditions, aussi sans date, données au même lieu par les trois mêmes imprimeurs.
376Rome, 1723, in-4.
377Son père se nommait Beneivenni de' Traversari. Les avis ont été partagés sur la noblesse ou la rôture, la richesse ou la pauvreté de sa famille; mais cela ne doit nous importer nullement.
378À Florence, dans le couvent des Camaldules, degli Angioli.
379Ambrosii, Camaldulensis abbatis Hodæporicon, anno 1431 ad capitulum generale ejusdem ordinis susceptum, et ex bibliothecâ medicâ editum à Nicolao Bartholini, Florentiæ, in-4. Debure, Bibl. instr., n°. 4531, met à cette édition la date de 1680; mais elle est sans date, et l'abbé Mehus nous apprend qu'elle est de 1681. Et quamvis, dit-il (Prœf. ad Vitam Ambr. Camald., p. 91). Bartholini editio anno quo in lucem venit nusquam prœ se ferat, didici tamen ex codice chartaceo Biblioth. publicœ Magliabechianœ, an. 1681, productam fuisse.
380Les PP. Martene et Durand sont les premiers qui aient publié un recueil des Lettres d'Ambrogio Traversari (Amplissima collectio veter Monum. t. III). Elles ont été réimprimées avec de nombreuses additions, par P. Canneti et par le savant abbé Mehus, sous ce titre: Ambrosii Traversarii generalis Camaldulensium aliorumque ad ipsum et ad alios de eodem Ambrosio latinæ epistolæ, etc., 2 vol. gr. in-fol. Florence, 1759. L'abbé Mehus y a joint une Vie de l'auteur, ou plutôt une histoire de la renaissance des lettres à Florence, qui est un riche dépôt de connaissances et de renseignements certains, mais écrite avec un désordre fatigant, et où les objets sont entassés avec surabondance et confusion.
381Tiraboschi, Stor. della Letter. ital., t. VI, part. II, p. 33; Mazzuchelli, Scritt. ital., t. II, part. IV; Mehus, Vita Leonardi Aretini, en tête de l'édition qu'il a donnée de ses Lettres.
382Pietramala.
383Quarana.
384De temporibus suis.
385En 1405.
386Tiraboschi, ub. supr., p. 35.
387De temp. suis com., p. 38.
388Vespasiano Fiorentino, cité par Mazzuchelli, ub. supr.
389Voy. ci-dessus, p. 257.
390Elle se nommait Benvenuta. M. William Shepherd, dans la Vie de Poggio Bracciolini, qu'il a publiée en anglais (Liverpool, 1802, in-4.), remarque avec raison, comme une circonstance extraordinaire de cette affaire scandaleuse, qu'Ambrogio le Camaldule, religieux aussi distingué par la pureté de ses mœurs que par son savoir, en écrivant à Niccolo Niccoli, le prie souvent de présenter ses compliments à sa Benvenuta, qu'il distingue par le titre de fœmina fidelissima; voyez ses Lettres, liv. VIII, ép. 2, 3, 5, etc.
391Voyez le récit de toute cette querelle, et notamment de ce châtiment public infligé à Benvenuta, plaudentibus vivinis et totâ multitudine comprobante, dans une longue lettre de Leonardo Bruni au Poggio, lorsque celui-ci était en Angleterre; Leonardi Aretini Epistolæ, l. V, ép. 4.
392L'abbé Mehus, dans le catalogue des ouvrages de Léonardo, qu'il a mis à la suite de sa Vie, dont il sera parlé plus bas, a placé cette invective au n°. XXVI, sous ce titre: Leonardi Florentini oratio in nebulonem maledicum. Il en cite un manuscrit conservé à Oxford, bibliothèque du New-Collége, n°. 286, manuscrit 10. M. W. Shepherd, Life of Paggio, p. 135, affirme qu'une vérification exacte, faite au mois de novembre 1801, lui a prouvé que ce manuscrit n'y existe pas, quoiqu'il soit porté dans le Catalogue de cette bibliothèque. J'observerai ici que le même biographe anglais s'est trompé, en disant, loc. cit., que Leonardo, dans cet écrit, traite son ancien ami de nebulo malefiens. On voit par le titre ci-dessus que c'est maledicus et non malefiens qu'il faut lire; c'est beaucoup trop pour un ami, mais beaucoup moins que ne le dit M. Shepher, par le changement d'une seule lettre. Au reste, on voit, par cet article du Catalogue de l'abbé Mehus, que cette Invective est conservée dans la bibliothèque Laurentienne; il en décrit même le manuscrit, et donne un aperçu de ce qu'il contient.
393The Life of Poggio Bracciolini, ch. 3 et 4.
394Ce trait est raconté par Naldo Naldi, auteur contemporain, dans la Vie de Giannozzo Manetti, que Muratori a insérée, Script. Rer. ital., vol. XX.
395Historiarum populi Florentini lib. XII. Léonardo écrivit cette histoire en 1415; elle fut traduite en italien par Donato Acciojuoli, et cette traduction fut imprimée à Venise dès 1473; l'original latin ne l'a été qu'en 1610, à Strasbourg.
396De temporibus suis, l. II, Venise, 1475 et 1485; Lyon, 1539, etc.
397De bello italico adversus Gothos gesto, l. IV; Fulginii (Foligno), 1470, in-fol., Venise, 1471; Commentarium rerum Græcarum, Lyon, 1539; Leipsick, 1546, etc.
398La Vie de Pétrarque fut publiée pour la première fois par Tomasini, Petrarcha redivivus, 2e. édition, Padoue, 1650, in-4., p. 207; elle fut réimprimée avec celle du Dante, d'après un manuscrit de la bibliothèque de Cinelli, Pérouse, 1671, in-12. On les trouve l'une et l'autre en tête de quelques éditions du Dante et de Pétrarque.
399La première fois en 1472, in-fol., sans nom de lieu, mais à Brescia, par Antoine Moret, de cette ville, et Hiéronyme d'Alexandrie, et non en 1493, comme le dit Niceron, ou en 1495, comme l'a écrit Maittaire, Annal. Typ., t. I. Cette dernière édition est une réimpression de celle de 1472. La meilleure est celle que l'abbé Mehus a donnée à Florence, 1741, 2 vol. in-8.; il y a joint une Vie de Leonardo, une préface et des notes. On y trouve de plus deux nouveaux livres de Lettres, jusqu'alors inédites, ajoutés aux huit livres que contiennent les anciennes éditions, et cinq lettres aussi inédites, adressées au concile de Bâle, au nom du peuple Florentin.
400Tiraboschi, t. VI, part. II, p. 38.
401Giamb. Recanati, dans sa Vie de Poggio, en tête de l'édition qu'il donna en 1715, à Venise, de l'Histoire de Florence de cet auteur, publiée alors en latin pour la première fois. Tiraboschi, ub. supr.; M. William Shepher; Life of Poggio Bracciolini, etc. Ce dernier ouvrage publié à Londres, en 1802, in-4., et qui n'a pas été traduit en français, m'a fourni des additions considérables à la vie de Poggio telle que je l'avais faite d'abord. Je ne crains pas qu'on m'en fasse un reproche, non plus que de l'étendue que j'ai donnée à la Vie de Filelfo qui va suivre. Ces deux savants, et tous ceux mêmes qui sont l'objet de ce chapitre, ne sont rien pour la littérature italienne proprement dite, mais ils sont d'une grande importance pour la littérature de l'Italie et pour celle de l'Europe entière.
402Son père se nommait Guccio Bracciolini; ce prénom est un diminutif, à la manière florentine, de Arrigo, Henri; Arrigo, Arrighetto, ou Arriguccio, Guccio.
403Voici cette épitaphe, telle qu'elle est rapportée par Hody, De Græc. ill., p. 23. Hic est Emanuel situs,Sermonis decus Attici:Qui dum quarere opem patriæAfflictæ studeret, huc iit.Res belle cecidit fuisVotis, Italia; hic tibiLinguæ restituit decusAtticæ, ante recondite.Res belle cecidit tuisVotis, Emanuel; soloConsecutus in ItaloÆternum decus es, tibiQuale Græcia non dedit,Bella perdita Græcia.
404De utroque homine, ou de opificio hominis.
405Lettre publiée par Muratori, Script. Rer. ital., vol. XX, p. 160.
406Voyez cette lettre, Poggii Opera, p. 301-305.
407Leonardi Aret. Epist., l. IV, ep. 10.
408Poggii Oper., p. 311; The Life of Poggio Bracciolini, by William Shepherd, ch. 3. On ne trouve que dans ce dernier ouvrage les circonstances de ce voyage de Poggio en Angleterre.
409Il était fils du fameux Jean de Gant, duc de Lancastre, et oncle du roi d'Angleterre, alors régnant, Henri V, ibid., p. 123.
410Il était nominalement de 120 florins de revenu; mais d'après diverses réductions, il s'en fallait beaucoup qu'il montât à cette modique somme. (M. Shepherd, ub. supr., p. 136.)
411Id. ibid.
412Le 22 septembre 1420.
413Voy. ci-dessus, p. 296.
414De Avaritiâ et Luxuriâ et de fratre Bernardino, aliisque concionatoribus. C'est par ce Dialogue que commence le Recueil des Œuvres de Poggio, édition de Bâle, 1538.
415Ils prenaient le titre de Frères de l'Observance, Fratres Observantiœ.
416Voy. The Life of Poggio, etc., p. 177 et suiv.
417On le trouve dans l'Appendix de l'ouvrage intitulé: Fasciculus rerum expeiendarum et fugiendarum, imprimé d'abord à Cologne en 1535, et réimprimé à Londres, avec des additions considérables, par Edward Brown, en 1689. Il y a eu aussi une édition du Dialogue de Poggio sur l'Hypocrisie, et de celui de Léonardo Bruni sur le même sujet, donnée par Hieronymus Sincerus Lotharingius, ex typographiâ Anissoniâ, Lugduni, 1679, in-16.
418Juin 1433.
419Voy. Poggii Opera, etc., p. 312-317.
420Il en eut avec George de Trébizonde, Guarino, de Vérone, Laurent Valla, et plusieurs autres.
421Voy. Poggii Opera, etc., p. 339-542.
422Voy. Apostolo Zeno, Dissert. Voss., t. I, p. 37, 38.