Za darmo

Les terres d'or

Tekst
0
Recenzje
iOSAndroidWindows Phone
Gdzie wysłać link do aplikacji?
Nie zamykaj tego okna, dopóki nie wprowadzisz kodu na urządzeniu mobilnym
Ponów próbęLink został wysłany

Na prośbę właściciela praw autorskich ta książka nie jest dostępna do pobrania jako plik.

Można ją jednak przeczytać w naszych aplikacjach mobilnych (nawet bez połączenia z internetem) oraz online w witrynie LitRes.

Oznacz jako przeczytane
Czcionka:Mniejsze АаWiększe Aa

CHAPITRE XIV. RÉAPPARITIONS

Mallet avait fait un voyage à Saint-Louis pour s’occuper d’affaires de commerce et aussi pour choisir la future pension d’Alice.



Il se considérait comme d’autant plus certain du succès de ses projets sur la jeune fille, que maintenant Newcome mort, lui, Mallet, restait seul maître et tuteur de l’intéressante pupille. En conséquence on avait recommencé de plus belle tous les préparatifs du trousseau; mistress Wyman était désormais dans les plus grandes occupations, elle ne rêvait que robes, lingerie, couture et broderies.



Plusieurs mois, écoulés paisiblement depuis les scènes violentes dont le récit précède, avaient successivement calmé les douleurs d’Alice et raffermi sa santé, en apportant à son âme un peu d’oubli, ce baume infaillible du temps.



Si sa gaité juvénile et étourdie n’était pas revenue tout entière, si une mélancolie légère avait laissé une teinte touchante sur son visage, l’orpheline avait néanmoins repris ses bons et joyeux sourires, ses fraîches couleurs; sa beauté était devenue accomplie, en même temps que son caractère avait acquis la maturité que donnent les épreuves.



Par une belle soirée d’octobre, elle prenait le frais au clair de lune, devant la porte de la maison. Depuis quelques instants, seule et silencieuse, elle suivait la pente de ses rêveries qui voltigeaient doucement du passé à l’avenir, effleurant dans leur course bien des êtres chers et disparus.



Un léger bruit, une ombre auprès d’elle, la firent tressaillir: elle leva les yeux et aperçut Allen.



– Bonjour, chère Alice, dit le jeune homme.



– C’est vous, M. Allen! je suis bien heureuse de vous voir. Il y a bien longtemps que vous n’aviez paru.



– Je n’étais point coupable d’oubli, chère! Il a fallu d’impérieuses nécessités pour me retenir ainsi éloigné de vous.



Allen poussa un soupir et se pencha vers elle:



– Votre résolution est toujours la même, Alice?



– Mon devoir est d’obéir aux désirs de mon père.



– Mais, maintenant qu’il a quitté cette terre, n’êtes-vous pas dégagée des liens de l’obéissance, surtout lorsqu’elle tend à causer votre malheur? êtes-vous sûre, d’ailleurs, qu’aujourd’hui il persisterait dans ses volontés? qu’il s’opposerait à notre union?



– Un sentiment secret me dit que j’agis suivant ses intentions, répondit la jeune fille en soupirant à son tour d’une façon qui démentait un peu ses paroles.



Allen se prit la tête dans les mains avec un mouvement de désespoir:



– Très-chère Alice, dit-il d’un ton exalté, je crois inutile de faire assaut de paroles avec vous, car votre persistance inexplicable dans une résolution qui nous afflige tous deux, me paraît être une sorte de monomanie inquiétante. J’en attribue la cause aux épreuves que vous avez subies, aux défaillances de votre organisation trop impressionnable. Mais je ne puis supporter en silence de vous voir ainsi sacrifiée à une fausse et maladive interprétation de vos devoirs: il n’est pas un homme de cœur, Alice, qui ne pensât et n’agît comme moi: permettez-moi de vous le dire, si la noblesse et la pureté angélique de vos pensées excite mon admiration, votre résignation aveugle, fatale, excite ma pitié et me désole! Pardonnez-moi, Alice, je n’ai pu me taire! Ce que je viens de dire vous a-t-il paru excessif?



– Non, M. Allen, répondit tristement Alice, vous ne m’avez ni surprise ni offensée. Je suis très-sensible à l’opinion d’autrui, et c’est là une de mes plus dures épreuves. Il ne me paraît pas étrange qu’on ne me comprenne pas. – Non, on ne me comprend pas.



– Vous croyez donc que je ne vous comprends pas, moi? demanda Allen avec une certaine émotion.



– Cher M. Allen il vous est impossible de savoir toutes les pensées d’une pauvre enfant comme moi: j’ai mes idées, mes opinions qui restent incomprises, ignorées par tout le monde, même par vous.



– Dites-moi donc, jeune lady, les motifs du refus que vous opposez à ce gentleman, interrompit une voix grave mais bienveillante.



Les deux amoureux eurent un tressaillement de surprise et de confusion, en apercevant Mallet et un autre gentleman qu’Allen reconnut sur-le-champ quoiqu’il ne l’eût vu qu’une fois.



– Pardonnez ma brusque arrivée, miss Newcome, continua le nouveau venu. Excusez-moi M. Allen – c’est votre nom, je crois; – mais je remplis, à cette heure, une mission qui ne souffre aucun retard. M. Mallet pourra vous expliquer plus au long ce dont il s’agit; quant à moi, je me bornerai à vous dire que je viens prendre en main la tutelle de cette jeune personne et le débarrasser de cette charge.



Ici M. Mallet ne put réprimer une grimace de dépit.



– Ma nièce veut-elle accepter la protection de son oncle? poursuivit l’étranger en prenant affectueusement la main de la jeune fille.



– Oh! oui, je le déclare! dit vivement mistress Wyman qui, au bruit de ces voix nouvelles, intervenait avec une lampe.



– Comment allez-vous, madame? lui demanda l’étranger. Vous ne m’avez pas oubliée ce que je vois, bien que je vous aie apparu, puis, que j’aie disparu d’une façon mystérieuse pour laquelle je vous offre toutes mes excuses. Mais, comme dit mademoiselle ma nièce, on a quelquefois des raisons que tout le monde ne connaît point, ha! ha!



– Veuillez vous asseoir, gentlemen, reprit mistress Wyman: j’ignore votre nom, sir; mais je suis ravie de vous voir, puisque vous êtes un ami d’Alice.



– Mon nom est Carleton, madame, – sir Deming Carleton dans mon pays, – Carleton tout court, aux États-Unis. Je vous remercie, je m’asseoirai volontiers.



– Bonsoir, dit Allen, du seuil de la porte.



– Non, je vous demande pardon, je ne suis point encore prêt à vous dire bonsoir, M. Allen, répliqua vivement sir Deming en se levant et retenant le jeune homme: Veuillez rester, sir, vous ne devez nullement craindre d’être de trop, en un lieu où votre présence est si désirable, ajouta-t-il en lançant un regard à Alice près de laquelle il plaça une chaise. – Maintenant M. Mallet, veuillez expliquer à cette jeune lady, la mission que nous venions remplir.



Mallet fit une grimace lamentable et regarda son interlocuteur d’un air éploré: mais ce dernier lui répondit par un coup d’œil impérieux et hautain auquel le trafiquant ne pût résister. Après donc s’être mouché humblement et avoir composé son visage en préparation à ce qu’il allait dire, il bégaya le petit discours suivant, ou plutôt le récita comme un écolier fait d’une leçon sous l’œil du maître:



– Ce gentleman, fit-il en s’adressant à Alice, malgré mes protestations et ma résistance, a réussi à me convaincre que ses droits à votre tutelle étaient mieux fondés que les miens. En tout cas, je le reconnais, ils ont une base légale, tandis que rien de semblable n’existe de mon côté. Indubitablement il est votre oncle maternel, et très-capable de vous procurer tout le bien-être que j’aurais été si heureux de vous fournir.



Ici le sieur Mallet crut devoir s’arrêter pour simuler une larme; il regarda timidement sir Deming et rencontra le même coup d’œil toujours sévère et disant d’une façon éloquente quoique muette: «Allez!… mais allez donc!»



Il continua avec un soupir grotesque:



– Toutefois, miss, je résigne mes pouvoirs et vous remets en ses mains: il pourra vous dire que j’avais préparé son esprit à trouver en vous ce qu’il y a de plus charmant et de plus aimable: je vous souhaite, chère miss Alice, tout le bonheur que vous méritez si bien!



Le speech terminé, Mallet donna jour à un nouveau soupir dont la signification complexe indiquait à la fois le soulagement d’avoir accompli une corvée, et le dépit d’essuyer une défaite qu’il proclamait lui-même.



– Malgré toutes les bontés de mon oncle pour moi, répondit simplement Alice, je n’oublierai point les vôtres, M. Mallet, et j’en garderai toute la reconnaissance qu’elles méritent… Croyez-le bien, vous n’avez pas eu affaire à une ingrate.



– Je sais que vous êtes aussi bonne que belle, miss! repartit galamment le Français.



Puis, se tournant vers sir Deming d’un air gêné et craintif:



– Excusez-moi, sir: ma mission est remplie, votre nièce est entre vos mains; il ne me reste plus qu’à prendre congé de vous. J’ai hâte de contremander les préparatifs d’un voyage que je devais faire demain sur la rivière.



– Nous serions très-aises de vous revoir ensuite, dit sir Deming avec une intonation indiquant qu’il ne pensait pas un mot de cette phrase.



– Mille grâces, Monsieur, riposta Mallet piqué au vif; je suis fort occupé et ne peux me déranger ainsi tous les jours. Bonne nuit.



Et il partit furieux.



Tout le monde se mit à rire; surtout les deux jeunes gens:



– Mon Dieu! merci! fit Allen avec une ferveur comique.



– De quoi remerciez-vous Dieu, monsieur Allen? demanda sir Deming avec un redoublement d’hilarité.



– De ce qu’il exauce le vœu le plus cher de mon cœur, en replaçant miss Alice sous une tutelle honorable et sûre.



Sir Deming se renversa sur sa chaise en riant toujours:



– J’entends, vous teniez énormément à la voir changer de propriétaire. Et,… continua le bon oncle en regardant curieusement la jeune fille,… miss Alice ne vous a pas encore fait connaître «ses motifs» peur refuser tout échange. Peut-être cette chère nièce est ambitieuse, et préférerait le vieux richard Français?



Alice devint rouge comme une cerise et baissa les yeux en silence. Mistress Wyman vint à son secours.



– Oh! que nenni, sir, elle n’avait pour lui aucune préférence, j’en réponds; ce n’était guère le chemin qu’elle aurait voulu prendre. Mais elle regardait l’obéissance aux ordres de son père comme une chose sacrée; elle a voulu s’y soumettre même après sa mort: Oui, sir, voilà la vérité.



– Chère et douce enfant! s’écria sir Deming en embrassant tendrement sa nièce, c’est bien! très-bien! ce que vous avez fait là. Votre sagesse et votre soumission vous ont gagné toute mon amitié, – car j’étais au courant de toutes vos petites affaires; – vous avez ainsi mérité de rentrer dans les bonnes grâces de votre famille et de partager le haut rang qu’elle occupe dans le monde.

 



Après quelques instants de silence le baronnet continua:



– Je vais vous dire, M. Allen, quels ont été les motifs, entièrement raisonnables et dignes d’éloges, pour lesquels cette jeune fille refusait de suivre vos conseils et de se rendre à vos instances, quoique ses propres désirs en fussent contrariés. Elle connaissait l’existence malheureuse de sa mère, et savait que toutes ses infortunes provenaient d’une première désobéissance aux vœux de ses parents. Sa mère (ma sœur) était la plus aimable et la plus charmante des femmes; mais un amour insensé la fit déchoir de sa haute position, en la poussant à une mésalliance secrète avec un jardinier! Une vie de misère et d’angoisses fut le fruit de cette faute qui désespéra sa famille et ses amis. Avant sa mort, elle donna à sa fille ses conseils suprêmes pour la mettre en garde contre les cruelles erreurs qui l’avaient perdue. De son lit de mort, ma sœur m’écrivit une longue lettre contenant sa douloureuse histoire, et me léguant le soin de l’orpheline. Depuis lors j’ai surveillé Alice inostensiblement; sa conduite sage et prudente m’a convaincu que si elle avait la beauté de sa mère elle, n’en avait pas les défauts. Oui, je suis content d’elle. – Dans mes bras! chère enfant; vous êtes ma fille d’adoption, et, comme je l’ai promis à votre pauvre mère, Dieu aidant, je vous rendrai heureuse comme vous le méritez!



Alice embrassa son oncle qui l’attirait à lui par un geste paternel: moins forte pour supporter le poids du bonheur qu’elle ne l’avait été pour soutenir celui de l’infortune, elle cacha sa tête dans les mains de cet excellent ami envoyé par la Providence, et pleura longuement en silence.



Lorsqu’elle fut remise de son émotion, le baronnet s’adressa à Allen:



– Sir, dit-il, je vais vous faire une question bien intéressante pour vous, si je m’en rapporte à votre visage. Je lis, sur votre figure bouleversée, une inquiétude bien vive; j’y lis même la cause de cette anxiété: vous voyez en moi un farouche ravisseur qui va enlever cette intéressante fleur de la prairie pour la transplanter au sein du monde civilisé? Répondez-moi!



– Sir Deming, balbutia Allen, mon cœur est tranquille, car je le sens, miss Alice est maintenant en mains sûres. Quant à son départ avec vous, – ici la voix du jeune homme s’altéra, – que pourrais-je vous dire?… Je lui souhaite, du meilleur de mon âme, dans le monde civilisé où elle ira vivre, oui, je lui souhaite des amitiés profondes, aussi loyales, aussi sincères que celles de quelques habitants de ce désert.



Le baronnet se détourna pour dissimuler son émotion; il regarda Alice, puis Allen; tous deux étaient plus pâles que des statues de marbre; les mains d’Alice étaient devenues glacées.



– Allen! mon fils! s’écria-t-il tout-à-coup; Alice! ma fille! Quand célébrerons-nous votre mariage?



Tous deux restèrent muets; Allen rougit comme une jeune fille.



– Seigneur! murmura mistress Wyman stupéfaite.



– Bien! bien! très-bien! reprit le baronnet; si je vous avais annoncé une séparation éternelle, vous auriez bien su m’adresser des discours déchirants. J’émets un avis qui est parfaitement le vôtre, vous vous taisez! c’est tout naturel: Qui ne dit rien consent.



– Pardon, sir, dit Allen d’un ton grave; je ne voudrais pas placer miss dans une alternative embarrassante: le sentiment de mon infériorité m’impose le silence.



– Allons, bon! vous êtes donc bien subitement devenu un plébéien bien infime, vous qui, il y a une heure à peine, teniez de si beaux discours à ma nièce?



– Sir Deming, tout est changé depuis votre arrivée; les apparences d’égalité qui existaient entre nous ont disparu. Or, vous blâmez les mésalliances… puis-je penser autrement que vous?



– De mieux en mieux! vraiment! Entendez-vous, Alice, ce jeune républicain qui rejette toute alliance avec l’aristocratie anglaise! Je vous vois obligée de renoncer à tous vos avantages de position et de fortune pour redevenir digne de lui!



– Le ciel m’est témoin, reprit Allen, que tous mes vœux les plus chers, mon amour le plus pur et le plus sincère s’adressaient à miss Newcome: mais j’en saurai faire le sacrifice, en songeant que c’est pour son bonheur. Si j’étais riche et grand seigneur, le cas serait bien différent; mais, humble et pauvre comme je suis, je ne dois pas lui demander la charité d’une union semblable.



– Par Jupiter! jeune Yankee, j’aime votre esprit rude et droit! On y trouve un parfum de cette terre sauvage, mais pleine de trésors. Cependant, il faut en finir: Alice voulez-vous que j’essaie auprès de cet héroïque obstiné une nouvelle demande; ou bien vous considérez-vous comme bien et dûment refusée?



– Vous avez le droit de me donner à celui que vous aurez choisi, cher oncle, répondit Alice toute rougissante, mais qui, néanmoins, avait fort adroitement souligné le mot donner.



– O artifice du cœur féminin! s’écria le baronnet; qui, aussi bien qu’une femme, aurait réussi à trancher ainsi la difficulté? Vous donner!… faut-il vous donner? Pour punir ce républicain orgueilleux, j’aurais bien envie de n’en rien faire. Mais, d’autre part, si je vous emmène avec moi, je crains fort que vous ne soyiez pas une société fort gaie, pendant la traversée. Bah! je me décide! Tenez M. Allen, je vous en fait cadeau; refusez si vous osez! Je vous adresse en même temps mes félicitations. Mistress Wyman se joint à moi, j’en suis sûr.



– Oh! Dieu puissant et béni! s’écria la bonne femme, pendant qu’Allen recevait dans ses mains tremblantes celles de la jeune fille; ah Seigneur! si jamais j’ai désiré passionnément une chose, c’est bien celle-ci!



– Mistress Wyman, reprit le baronnet, il faut que ce mariage soit célébré cette semaine. Plus tard, je ne pourrais assister à la cérémonie.



En ce moment entra Wyman.



– Ah! voici mon complice! s’écria sir Deming en prenant amicalement la main du nouveau venu; il y a longtemps que nous préparions ensemble cette grande affaire; nous nous en sommes tirés, je l’espère, à notre honneur et à la satisfaction générale?



– De par tous les diables! Je veux dire, n’ayez pas peur! ce n’a pas été sans peine, répliqua l’honnête constable avec son gros rire; mais, voyez-vous, le proverbe dit vrai: «Tout est bien qui finit bien.»



ÉPILOGUE

Quatre ou cinq ans s’étaient écoulés depuis la joyeuse noce célébrés chez mistress Wyman.



Fairview était devenu une ville: le désert avait fui devant la civilisation; plus de claires sauvages; plus de désert; plus de prairies; les Terres d’Or avaient produit leur opulente moisson.



Flag était devenu un congressman, un des hauts personnages de Washington; il avait épousé une des plus belles et des plus riches héritières du comté.



Par une belle soirée d’automne il se promenait avec sa femme dans «Pensylvania Avenue»:



– Voilà un couple charmant, observa lady Flag à son mari, en lui indiquant deux jeunes promeneurs.



Flag jeta un regard dans la direction indiquée, et poussa une exclamation:



– Allen! mon vieux camarade! quelle joie de vous revoir.



– Flag! est-ce vous mon excellent ami?



Et les deux jeunes gens s’embrassèrent avec chaleur:



– Je vous présente ma femme, reprit Flag.



– Lady Alicia Allen, ma bien-aimée compagne, dit Allen en saluant et présentant sa femme.



– De quel continent arrivez-vous donc, mes charmants oiseaux de passage? demanda Flag après ces premiers échanges de politesses.



– Nous avons passé le printemps à Paris, l’été à Londres, et nous voilà!



– Sir, demanda Alice, vous qui êtes resté Américain fidèle, dites-moi, je vous prie, ce qu’est devenu le Claim Newcome?



– Je l’ai acheté, milady: c’est maintenant une belle et riche ferme, une des plus délicieuses résidences du haut Missouri.



– Et Wyman?… et sa digne femme?…



– Ils sont, je crois, dans une médiocrité voisine de la misère: ces braves gens s’étaient portés cautions pour un jeune homme qu’on leur avait recommandé, et qui les a ruinés en se ruinant aussi.



Alice dit vivement quelques mots à l’oreille de son mari:



– Le Claim Newcome est-il à vendre? demanda celui-ci.



– Voudriez-vous l’acheter…? En ce cas il est à votre disposition.



– Une vraie réponse d’Yankee! répliqua Allen en riant. Eh bien oui! j’en ai envie.



– Pour l’habiter?



– Peut-être… l’été prochain… Lady Allen voudrait y avoir une maison montée en forme de pied-à-terre, sous la direction des Wyman.



– Toujours bonne! dit Flag en regardant Alice.</p