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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

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LETTRE CCCIX

A M. HOPPNER

Venise, 28 février 1818.

«MON CHER MONSIEUR,

«Notre ami le comte M***, m'a donné des sueurs froides, hier au soir, en me parlant d'une traduction de Manfred, dont je suis menacé (et en vénitien encore pour compléter la chose) par quelque Italien qui vous l'a envoyée à corriger; – c'est pourquoi je prends la liberté de vous importuner à ce sujet. Si vous avez quelque voie de communication avec cet homme, voulez-vous bien me permettre de lui faire l'offre du prix qu'il pourra obtenir, ou croit obtenir de sa traduction, à la condition qu'il la jettera au feu 87, et s'engagera à n'en plus entreprendre d'autre, tant de ce drame que de tous mes autres ouvrages.

Note 87: (retour) S'étant assuré que le plus que ce traducteur peut obtenir de son manuscrit était 200 fr., lord Byron lui offrit cette somme, s'il voulait renoncer à le publier. L'Italien, toutefois, s'obstina à en vouloir d'avantage, et on ne put l'amener à capituler, qu'en lui déclarant assez clairement, de la part de lord Byron, que s'il persistait dans son projet de publication, il lui donnerait des étrivières la première fois qu'il le rencontrerait. Peu disposé à souffrir le martyr dans cette cause, le traducteur accepta les 200 fr., remit son manuscrit, et s'engagea en même tems, par écrit, à ne jamais traduire aucun des ouvrages du noble poète.(Note de Moore.)

»Comme je n'écris pas aux Italiens, ni pour les Italiens, ni au sujet des Italiens, à l'exception d'un poème qui n'est pas encore publié, et où j'ai dit tout le bien que je savais d'eux, et même celui que je ne savais pas, et où je me suis tu sur le mal que j'en connaissais, j'avoue que je désire qu'ils me laissent tranquille et ne me traînent pas dans l'arène comme un de leurs gladiateurs, me forçant d'entrer dans une lutte ridicule à laquelle je n'entends rien, ne m'en étant jamais mêlé, ayant eu soin, au contraire, de me tenir éloigné de leurs cercles littéraires, ici, à Milan, et partout ailleurs. Je suis venu en Italie pour y jouir du climat et de la tranquillité s'il est possible, j'aurais mis obstacle à la traduction de Mossi, si j'en avais été prévenu, et que j'eusse pu le faire; – mais je me flatte que j'arriverai encore à tems pour arrêter l'essor de ce nouvel individu dont j'ai entendu parler hier pour la première fois. Il ne réussira qu'à se faire tort à lui-même, sans aucun avantage pour sa coterie; car tout cela est une affaire de coterie. Notre genre de penser et d'écrire est si extrêmement différent, que je ne vois rien de plus absurde que de tenter un rapprochement entre la poésie anglaise et italienne d'aujourd'hui. J'aime beaucoup le peuple italien et sa littérature; mais je n'ai pas la moindre ambition d'être l'objet de leurs discussions littéraires et personnelles (ce qui paraît être à peu près la même chose ici comme presque partout); si donc vous pouvez m'aider à empêcher cette publication, vous ajouterez beaucoup à tous les services qu'a déjà reçus de vous votre

»Sincèrement dévoué, etc.

»P. S. Comment va le fils et la maman? bien, j'espère.»

LETTRE CCCX

À M. ROGERS

Venise, 3 mars 1818.

«Je n'ai pas, comme vous le dites, «pris pour femme l'Adriatique.» J'ai appris la perte de Moore, par une lettre de lui, qui a été retardée trois mois en route. J'en ai été véritablement affligé; mais, en pareil cas, que peuvent les paroles?

»La villa dont vous parlez est celle d'Este, qui m'a été louée par M. Hoppner, consul général ici. Je l'ai arrêtée pour deux ans, comme villeggiatura, ou maison de campagne. – Elle est située au milieu des collines Euganéennes, dans une position superbe, et l'habitation est fort agréable. Le vin y est abondant, ainsi que tous les fruits de la terre. Elle est voisine du vieux château des Estes, ou Guelphes, et à quelques milles d'Arques, que j'ai parcourue deux fois et que j'espère voir encore souvent.

»J'ai passé tout l'été dernier, à l'exception d'une excursion que j'ai faite à Rome, sur les bords de la Brenta. C'est à Venise, que j'établis mes quartiers d'hiver. Je fais transporter mes chevaux sur le Lido, le long de l'Adriatique, du côté du fort, de sorte que je puis, tous les jours, quand je suis en bonne santé, galopper pendant quelques milles, le long de cette langue de rivage qui va jusqu'à Malamocco; mais, depuis quelques semaines, j'avais été malade: je commence à aller mieux. Le carnaval a été court, mais bon; je ne sors pas beaucoup, excepté dans le tems des masques: cependant il y a une ou deux conversazioni je vais régulièrement, seulement pour me conformer à l'usage, car j'ai eu des lettres pour ceux qui les donnent, et ce sont des gens très-susceptibles sur ce point. Quelquefois aussi, mais très-rarement, je vais chez le gouverneur.

»C'est un endroit charmant à cause des femmes. J'aime beaucoup leur dialecte et leur langage. Il y a en elles une naïveté tout-à-fait séduisante, et puis le romantique du lieu est un puissant accessoire. Il bel sangue, cependant, ne domine pas aujourd'hui parmi les dames, ou si vous voulez dans les classes élevées. On le trouve plus tôt sous «i fazzioli,» ou mouchoirs (espèce de voile blanc que les femmes du peuple portent sur leurs têtes.) – La vesta zondale, ancien costume national des femmes, n'existe plus. La ville, cependant, décline tous les jours, et ne gagne pas en population. Cependant je la préfère à toute autre d'Italie, et c'est ici que j'ai planté mon pavillon, et que je me propose de résider pendant le reste de ma vie, à moins que des événemens liés à des affaires qui ne peuvent avoir lieu qu'en Angleterre, ne me forcent d'y retourner, autrement ce pays ne m'inspire que peu de regrets, et aucun désir de le revoir pour lui-même. Je serai pourtant probablement obligé d'y retourner pour signer des papiers relatifs à mes affaires, et une procuration pour les whigs, et aussi pour voir M. Waites; car je ne puis trouver un bon dentiste ici, et tous les deux ou trois ans on a besoin d'en voir un. – Quant à mes enfans, il faut que je m'abandonne à la destinée. J'en ferai venir un ici, et je serai bien heureux de voir ma fille légitime, quand il plaira à Dieu, ce qui lui plaira peut-être un jour ou l'autre. À l'égard de ma *** mathématicienne, je puis fort bien m'en passer.

»Le récit de votre Visite à Fonthill, est très-remarquable. Pourriez-vous lui demander, de ma part, une copie manuscrite des derniers contes 88. Je crois la mériter comme ayant manifesté publiquement ma vive admiration pour les premiers. Je les rendrai quand je les aurai lus, et ne ferai pas mauvais usage de la copie, si elle m'est accordée. Murray, qui m'envoie tout d'une manière sûre, se chargera de cela. Si je retourne jamais en Angleterre, j'aurai beaucoup de plaisir à voir l'auteur avec sa permission; en attendant, vous ne pourrez m'obliger davantage que de me procurer le moyen de lire cet ouvrage en anglais ou en français, cela m'est égal, quoique je préférasse l'italien. J'ai un exemplaire français de Wathek, que j'ai acheté à Lausanne. Je lis le français avec facilité et avec beaucoup de plaisir, quoique je ne sache ni le parler ni l'écrire. Quant à l'italien, je le parle maintenant fort couramment, et l'écris assez facilement pour le besoin que j'en ai; mais je n'aime pas leur prose moderne; elle est pesante et bien différente de celle de Machiavel.

Note 88: (retour) Ces contes sont la continuation de Vathek par l'auteur de cette production, si remarquable et si forte. Les contes qui composent cette suite non publiée, à ce que j'ai entendu dire, sont censés racontés par les princes dans le palais d'Eblis.(Note de Moore.)

»On dit que Francis est Junius. Il me semble que ce n'est pas improbable: je me rappelle l'avoir rencontré à dîner chez lord Grey. N'a-t-il pas épousé dernièrement une jeune femme, et n'a-t-il pas été, il y a bien des années, dans l'Inde, le cavaliere servante de Mme Talleyrand.

»J'ai lu dans les journaux ma mort, qui n'est pas vraie. Je crois qu'on s'occupe de marier tout ce qui reste de célibataire dans la famille royale. On a représenté Fazio avec un succès brillant et bien mérité à Covent-Garden: c'est un bon signe. J'ai tâché, pendant que j'étais membre de la direction de Drury-Lane, d'y faire recevoir cette pièce; mais j'ai dû céder au nombre. Si vous pensez à venir dans ce pays, vous me le ferez sans doute savoir quelque tems auparavant. Je présume que Moore ne bougera pas. Rose est ici, – je l'ai vu l'autre soir chez Mme Albrizzi. Il parle de s'en retourner en mai. Mes amitiés aux Hollands.

»Toujours, etc.

»P. S. On a massacré notre Othello, pour en faire un opéra (l'Otello de Rossini). La musique est belle, mais lugubre; quant aux paroles, toutes les scènes originales avec Iago sont supprimées, et on les a remplacées par les plus plattes sottises. Le mouchoir a été changé en billet doux, et le premier chanteur n'a pas voulu se noircir la figure pour quelque excellente raison donnée dans la préface. Le chant, les costumes et la musique sont fort beaux.»

LETTRE CCCXI

A M. MOORE

Venise, 16 mars 1818.

«MON CHER TOM,

»Depuis ma dernière, qui, j'espère, vous est parvenue, j'ai reçu une lettre de notre ami Samuel. Il parle d'un voyage en Italie pour cet été. – Ne l'accompagnerez-vous pas? Je ne sais pas si notre genre de vie italien vous plaira ou non.................. ..............................

»C'est un singulier peuple! L'autre jour je disais à une fille: Il ne faut pas venir demain, parce que Margarita viendra à telle heure, à moins, pourtant, que vous ne me promettiez d'être amies. (Ce sont toutes deux des filles de cinq pieds dix pouces, avec de grands yeux noirs et de belles tailles, dignes de donner naissance à des gladiateurs), et j'avais eu quelque peine à les empêcher de se battre dans une rencontre précédente. Elle me répondit par une déclaration de guerre contre l'autre, qui, dit-elle, serait une guerra di Candia. N'est-il pas bizarre que le peuple de Venise fasse encore allusion par un proverbe à cette lutte si glorieuse et si fatale pour la république?

 

»Ils ont de singulières expressions; par exemple 89: viscere, qui est une expression de tendresse, comme mon amour ou mon cœur. Ils disent aussi: «J'irais pour vous au milieu de cent couteaux.» Mazza ben, «pour un attachement excessif, littéralement, je vous veux du bien jusqu'à vous tuer.» Puis ils expriment cette phrase: «Croyez-vous que je voulusse vous faire tant de mal?» par: «croyez-vous que je voulusse vous assassiner de la sorte? Un tems perfide, pour un mauvais tems; des routes perfides,» pour de mauvaises routes; enfin, mille allusions et métaphores prises dans l'état de la société et les coutumes du moyen-âge.

Note 89: (retour) Viscères, entrailles.

»Je ne suis pas très-sûr que mazza ne veuille pas dire massa, beaucoup, une masse; au lieu de l'interprétation que je lui ai donnée; mais, quant aux autres phrases, je réponds de leur sens.

»Il est trois heures, il faut que j'aille au lit, au lit, au lit, comme disait la mère S*** (cette tragique ame de la mathématicienne 90)… ...............................

Note 90: (retour) Il est probable que cette épithète de mathématicienne, répétée ici pour la seconde fois, s'applique à lady Byron.(Note du Trad.)

»On m'apprend que lady Melbourne est très-malade. – J'en serais très-fâché! elle est ma meilleure amie; quand je dis amie, je ne veux pas dire maîtresse; car c'est tout l'antipode.

»Parlez-moi de vous et de tout le monde. – Comment va Sam? Êtes-vous content de vos voisins, le marquis et la marchesa, etc., etc.?»

LETTRE CCCXII

A M. MURRAY

Venise, 25 mars 1818.

«J'ai reçu votre lettre où vous me rendez compte de Beppo. – Je vous ai envoyé quatre nouvelles stances pour ce poème, il y a une quinzaine, dans le cas où vous imprimeriez ou réimprimeriez… .......................

»Croker a bien deviné, mais le genre n'est pas anglais, il est italien. C'est Berni qui a servi d'original à tous les autres. Whistlecraft a été mon modèle direct. Je ne connais les Animaux de Rose, que depuis quelques jours, c'est excellent; mais comme je l'ai déjà dit; c'est Berni qui est le père de ce genre d'écrits auquel, à mon avis, notre langue s'adapte aussi très-bien. Nous verrons comment cela prendra. En cas de succès, je vous en enverrai un volume dans un an ou deux; car je connais bien le genre de vie italien, et le connaîtrai encore mieux. Je me sens encore assez de vigueur pour la poésie et la peinture des passions.

»Si vous croyez que cela puisse vous être avantageux, ainsi qu'à l'ouvrage, vous pouvez y mettre mon nom; mais consultez d'abord ceux qui s'y entendent. Quoi qu'il en soit, je prouverai que je puis écrire gaîment, et je repousserai la charge de monotonie, et de n'avoir qu'une manière.

»Votre, etc.

»Voulez-vous m'envoyer, par une lettre sous enveloppe, ou dans un paquet, une demi-douzaine des gravures coloriées de la dernière miniature que fit Holmes, un peu avant mon départ d'Angleterre. – Les gravures datent à peu près d'une année. – Je vous serai très-obligé, quelques personnes m'en ayant fait la demande: c'est un portrait de mon honorable individu, peint pour Scrope B. Davies Esq......... ...............................

»Pourquoi ne m'avez-vous pas envoyé de réponse, et la liste des souscripteurs à la traduction de l'Eusèbe Arménien dont je vous ai fait passer des prospectus imprimés en français, il y a deux mois? Vous sont-ils parvenus? Je vous en enverrai d'autres. – Je ne veux pas que vous négligiez mes Arméniens. Quant à moi, poudre à dents, magnésie, teinture de myrrhe, brosses à dents, emplâtre de diachillon et quinquina; voilà mes demandes personnelles.

LETTRE CCCIV

A M. MURRAY

Venise, 11 avril 1818.

«Cette lettre vous sera remise par le signor Gioe Bata Missiaglia, propriétaire de la librairie d'Apollon, et le premier éditeur-libraire qui soit maintenant à Venise. Il va à Londres pour affaires, et dans le but de former des relations avec des libraires anglais; et c'est dans l'espoir qu'un avantage mutuel peut en résulter pour vous et pour lui, que je vous l'envoie avec cette lettre d'introduction. – Si vous pouvez lui être utile, soit par vos recommandations ou par quelques attentions personnelles, vous l'obligerez et me ferez plaisir. Vous pourrez peut-être aussi tous deux trouver le moyen d'établir entre vous quelque relation littéraire agréable au public et avantageuse à l'un et à l'autre.

»Dans tous les cas, faites-lui des politesses, par rapport à moi autant que pour l'honneur et la gloire des auteurs et éditeurs présens et à venir, dans tous les siècles des siècles.

»Je lui ai confié aussi un grand nombre de lettres manuscrites, en français, en anglais et en italien, de quelques Anglais établis en Italie pendant le cours du siècle dernier. Ces écrivains sont lord Hervey, lady M.W. Montague (il n'y en a que très-peu d'elle, ce sont des billets-doux en français à Algarotti; une lettre en anglais, en italien et en toutes sortes de jargons, toujours au même), Gray, le poète (une lettre); Masson (deux ou trois); Garrick, lord Chatham, David Hume et plusieurs moins célèbres, – toutes adressées à Algarotti. Je pense qu'en faisant avec discernement un choix de celles-ci, on en pourrait former un volume agréable de lettres diverses, pourvu qu'un bon éditeur voulût se charger de composer ce recueil, et d'y faire une préface avec quelques notes, etc., etc.

»Le propriétaire de ces lettres est un de mes amis, – le docteur Aglietti, nom célèbre en Italie. Si vous êtes disposé à les publier, ce sera à son profit: c'est donc pour lui et à lui que vous fixerez un prix, si vous vous chargez de l'ouvrage. Je m'en rendrais éditeur moi-même, si je n'étais trop éloigné et trop paresseux pour cette entreprise; mais je désirerais qu'elle pût se faire. Les lettres de lord Hervey, d'après l'avis de M. Rose et le mien, sont bien écrites, et les petits billets d'amour français sont certainement de lady M.W. Montague; le français n'en est pas bon, mais les pensées en sont charmantes. La lettre de Gray est bien, celle de Mason passable: – toute cette correspondance a besoin d'être bien épluchée; mais cela fait, on peut en obtenir un joli petit volume qui aura la vogue. – Il y a plusieurs lettres de ministres: – Gray, l'ambassadeur à Naples; Horace Mann, et d'autres animaux de la même espèce.

»J'avais pensé qu'on aurait pu, dans la préface, défendre lord Hervey contre l'attaque de Pope, et Pope, quo ad, Pope, le poète, contre tout le monde, et surtout contre l'entreprise injustifiable commencée par Warton, et renouvelée de nos jours par l'école moderne des critiques et des écrivailleurs qui se croient des poètes parce qu'ils n'écrivent pas comme Pope. Cette absurde présomption et ce maudit goût perverti me font perdre patience: toute votre génération actuelle ne vaut pas un seul chant de la Boucle enlevée, de l'Essai sur l'homme ou de la Dunciade, enfin de quelque chose de lui. Mais il est trois heures du matin, et il faut que j'aille me coucher.

»Toujours tout à vous.»

LETTRE CCCXV

A M. MURRAY

Venise, 17 avril 1818.

«Il y a quelques jours, je vous écrivis pour vous demander de prier Hanson de donner des ordres à son messager pour qu'il continue sa route de Genève à Venise, par la raison que moi je ne veux pas aller de Venise à Genève. Si cela ne se fait pas ainsi, le messager peut aller au diable avec celui qui l'a envoyé: je vous prie de lui réitérer ma demande.

»J'ai joint au renvoi des épreuves deux stances de plus pour le chant quatrième; sont-elles arrivées?............... ...............................

»Avez-vous reçu deux stances additionnelles pour les insérer vers la fin du chant quatrième? Répondez, afin que je puisse les envoyer dans le cas contraire.

»Dites à M. *** et à M. Hanson qu'ils peuvent autant compter que Genève viendra à moi que d'imaginer que j'irai à Genève. Le messager peut continuer ou s'en retourner à son gré, mais moi je ne bougerai pas, et je regarde comme une étonnante absurdité, de la part de ceux qui me connaissent, de se figurer que cela puisse être autrement, pour ne pas ajouter qu'il y a de la méchanceté à vouloir me tourmenter inutilement. Si, dans cette occasion, mes intérêts ont à souffrir, c'est leur négligence qui doit en porter le blâme, et qu'ils aillent au diable tous ensemble..................... ........................

»Il est dix heures, c'est le moment de s'habiller.

»Votre, etc., etc.»

LETTRE CCCXVI

A M. MURRAY

Venise, 23 avril 1818.

«Le tems est passé où je pouvais pleurer les morts, autrement j'aurais pleuré celle de lady Melbourne, la meilleure, la plus aimable, la mieux organisée de toutes les femmes que j'aie jamais connues, jeunes ou vieilles; mais j'ai été rassasié d'horreurs, et des événemens de cette espèce ne peuvent plus produire en moi qu'un engourdissement pire que la douleur; – c'est l'effet d'un coup violent au coude ou sur la tête. Voilà encore un lien de moins entre l'Angleterre et moi.

»Passons aux affaires; je vous ai présenté Beppo comme faisant partie de notre contrat pour le quatrième chant, en considération du prix que vous m'en donnez, et dans l'intention de vous offrir une ressource de plus, en cas d'un caprice de la part du public, ou que moi-même j'eusse échoué dans mon poème; mais rappelez-vous bien que je ne veux pas qu'on le publie mutilé et rhabillé à votre guise; c'est à mes amis et à moi que je réserve le droit de corriger la presse. – Si la publication continue, elle continuera dans sa forme actuelle......... ........................

»Comme M*** dit qu'il n'a pas écrit cette lettre, je suis prêt à le croire; mais quant à la fermeté de ma première conviction, je m'en rapporte à M****, qui peut vous assurer de la bonne foi avec laquelle je me trompais sur ce point. Il a aussi la note, ou du moins il l'avait, car je la lui ai donnée avec mes commentaires verbaux sur ce point. Quant à Beppo, je n'en changerai et n'en retrancherai pas une syllabe pour le bon plaisir de personne que le mien.

»Vous pouvez leur dire ceci, et ajoutez que la force ou la nécessité pourraient seules me faire faire un pas vers les lieux où ils voudraient m'entraîner.

»Si vos affaires littéraires prospèrent, faites-le-moi savoir; si Beppo plaît, vous aurez encore quelque chose de plus dans le même genre d'ici à un an ou deux. Sur ce, «bonjour, mon bon monsieur le lieutenant.»

«Votre, etc.»