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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

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LETTRE CCXCIII

A M. MURRAY

Venise, 12 août 1817.

«J'ai été très-affligé d'apprendre la mort de Mme de Staël, non-seulement parce qu'elle a eu beaucoup de bontés pour moi à Coppet, mais parce qu'il ne m'est plus permis de m'acquitter avec elle. Sous un point de vue général, elle laissera un grand vide dans la littérature et dans la société.

»Quant à elle personnellement, je ne crois pas que nous devions plaindre les morts pour leur propre compte.

»Les exemplaires de Manfred et de Tasso me sont parvenus, grâce au couvert de M. Croker. – Vous avez détruit tout l'effet et toute la morale du poème en supprimant le dernier vers prononcé par Manfred; et dans quel but cela a-t-il été fait? je ne le devine pas. Pourquoi persistez-vous à ne me pas parler de l'ouvrage lui-même? Si c'est par la répugnance que vous éprouvez à me dire une chose désagréable, vous vous trompez. – Ne dois-je pas le savoir tôt ou tard? et je ne suis ni assez neuf, ni assez novice, ni assez peu endurci par l'expérience pour ne pas être capable de supporter, non-seulement les misérables petits mécomptes du métier d'auteur, mais encore des choses plus graves, – du moins je l'espère; et ce que vous regardez, vous, comme de l'irritabilité, est un effet purement mécanique, et qui agit comme le galvanisme sur un corps mort, ou comme le mouvement musculaire qui survit à la sensation.

»Si par hasard vous êtes de mauvaise humeur parce que je vous ai écrit une lettre un peu vive, rappelez-vous que cela vient en partie de ce que j'avais mal compris la vôtre, et en partie de ce que vous avez fait une chose que vous ne deviez pas faire sans me consulter.

»J'ai cependant entendu dire du bien de Manfred de deux autres côtés, et par des gens qui ne se font pas scrupule de dire ce qu'ils pensent et ce qu'ils entendent: «ainsi je vous souhaite le bon jour, mon bon monsieur le lieutenant.»

»Je vous ai écrit deux fois au sujet du quatrième chant, vous me répondrez quand il vous plaira. M. Hobhouse et moi sommes venus un jour en ville. – M. Lewis est parti pour l'Angleterre, et je suis

»Votre etc.»

LETTRE CCXCIV

A M. MURRAY

La Mira, près Venise, 21 août 1817.

«Je vous prends au mot relativement à M. Hanson, et vous serai bien obligé si vous voulez aller chez lui, et prier M. Davies de le voir aussi de ma part pour lui répéter que j'espère que ni l'absence de M. Kinnaird, ni la mienne, ne l'empêcheront de prendre toutes les mesures nécessaires pour accélérer la vente de Newsteadt et de Rochdale, dont toute mon aisance personnelle doit dépendre à l'avenir. Il est impossible d'exprimer à quel point tout retard dans cette affaire m'occasionnerait de gêne, et je ne sache pas qu'on puisse me rendre un plus grand service que de presser Hanson à ce sujet, et de le faire agir suivant mes désirs. Je voudrais que vous parlassiez franchement, du moins avec moi, et que vous me donnassiez l'explication de la froideur avec laquelle vous vous exprimez sur son compte. Toute espèce de mystère à une telle distance, sont non-seulement tourmentans, mais encore nuisibles et peuvent porter préjudice à mes intérêts; ainsi donc expliquez vous, que je puisse me consulter avec M. Kinnaird quand il arrivera, – et rappelez-vous que je préfère les certitudes les plus désagréables aux allusions et aux insinuations indirectes. Que le diable emporte tout le monde: je ne puis jamais rencontrer une personne qui parle clairement sur les choses ou les individus, et toute ma vie s'est passée en conjectures sur ce que les gens voulaient dire; – on croirait que vous avez tous adopté le style des romans de C*** L***.

»Ce n'est pas de M. Saint-John qu'il est question, mais de M. Saint-Aubyn fils, de sir John Saint-Aubyn, Polidori le connaît, c'est lui-même qui me l'a présenté; il est d'Oxford et il a entre ses mains mon paquet. Le docteur le déterrera, et il le doit: ce paquet contient plusieurs lettres de Mme de Staël et d'autres personnes, outre des manuscrits, etc. – De par ***, si je trouve le gentilhomme, et que le gentilhomme n'ait pas retrouvé le paquet, il entendra de moi des choses qui ne lui plairont nullement.

»P. S. J'ai fini le quatrième et dernier chant qui a cent trente-trois stances. Je désire que vous m'en donniez un prix: si vous ne le faites pas, ce sera moi, je vous en préviens d'avance.

»Votre, etc.

»Il y aura bon nombre de notes.»

LETTRE CCXCV

A M. MURRAY

4 septembre 1817.

«Votre lettre du 15 m'a apporté, outre son contenu, l'empreinte d'un cachet auprès duquel la «tête du Sarrasin» est celle d'un archange, et celle de la «mâchoire du taureau» une image délicate. Je savais que la calomnie m'avait passablement noirci dans les derniers tems, mais j'ignorais qu'elle m'eût donné les traits et le teint d'un nègre. La pauvre Augusta en est non moins révoltée que moi, peut-être même l'est-elle plus, et dit qu'il faut que ceux qui ont gravé cette tête noire, aient étrangement perdu la mémoire. Je vous prie, ne cachetez pas vos lettres, du moins celles qui me sont adressées, avec cette caricature du crâne humain, et si vous ne cassez pas la tête au graveur, du moins brisez cette empreinte ou ce portrait injurieux, si tant est que ceci puisse passer pour un portrait de moi.

»M. Kinnaird n'est pas encore arrivé, mais il est attendu. Il a perdu en chemin toute la poudre à dents, comme me l'apprend une lettre de Spa.

»J'ai reçu par M. Rose, en bon état (quoiqu'un peu tardivement), la magnésie et la poudre à dents, et ***. Pourquoi m'envoyez-vous un tel fatras, le pire de tous les galimatias, le sublime de la médiocrité? Merci pour Lalla cependant, voilà qui est bon; merci encore pour le Quarterly et l'Édimbourg, deux revues amusantes et bien écrites. Paris en 1815, etc., est assez bon. -La Grèce moderne, cela ne vaut rien du tout; – c'est écrit par quelqu'un qui n'y a jamais été, et qui, ne sachant pas employer la stance de Spencer, a inventé quelque chose de son cru, composé de deux stances élégiaques d'un vers héroïque et d'un alexandrin entrelacés autour d'une corde. Et puis pourquoi moderne? vous pouvez dire les Grecs modernes, mais quant à la Grèce elle-même, elle est un peu plus ancienne qu'elle n'a jamais été. – Maintenant passons aux affaires.

»Vous m'offrez 1,500 guinées du nouveau chant, – je n'en veux pas; – j'en demande 2,500, que vous me donnerez ou non suivant votre bon plaisir. C'est la conclusion du poème, et il est composé de cent quarante-quatre stances; les notes y sont nombreuses et écrites en partie par M. Hobhouse, dont les recherches ont été infatigables, et qui, j'ose le dire, connaît mieux Rome et ses environs qu'aucun Anglais qui y ait été depuis Gibbon. A propos, pour prévenir toute méprise, je crois nécessaire de déclarer ici comme un fait, que M. Hobhouse n'a aucun intérêt quelconque direct ou indirect dans le prix qui doit être donné du manuscrit et des notes, et cela afin que vous ne supposiez pas que c'est par lui et à cause de lui que je demande plus de ce chant que des autres. – Non. – Mais si M. Eustace doit avoir 2,000 livres ster. pour un poème sur l'Éducation, M. Moore 3,000 pour Lalla, etc.; si M. Campbell reçoit 3,000 livres ster. pour sa prose sur la poésie, sans rabaisser les travaux de ces messieurs, je demande le prix susdit des miens. Vous me direz que leurs ouvrages sont beaucoup plus longs, c'est vrai; et quand ils les raccourciront, j'allongerai les miens et je demanderai moins. Vous soumettrez le manuscrit au jugement de M. Gifford et de deux autres personnes que vous nommerez vous-même (M. Frère ou M. Croker, ou qui vous voudrez, excepté cependant à des gens tels que votre **s et votre **s), et s'ils décident que ce chant dans son ensemble soit inférieur aux précédens, je n'appellerai point de leur jugement, mais je brûlerai le manuscrit et laisserai les choses comme elles sont.

»Votre très-sincèrement, etc.

»P. S. En réponse à une lettre précédente, je vous ai envoyé un résumé concis de l'état de notre compte courant, – savoir: 600 livres ster. encore dues (ou qui l'étaient au moins dernièrement) sur Childe Harold, et 600 guinées pour Manfred et Tasso, formant un total de 1,230 livres ster. Si nous nous arrangeons pour le nouveau poème, je prendrai la liberté de me réserver le choix du format dans lequel il sera publié, et ce sera très-certainement in-quarto.........»

LETTRE CCXCVIII 80

A. M. MURRAY

18 septembre 1817.

«Je joins ici une feuille à corriger; si jamais vous arrivez à une seconde édition, vous remarquerez que d'après la bévue de l'imprimeur, on croirait que le château est au-dessus de Saint-Gingo au lieu d'être sur la rive opposée du lac, au-dessus de Clarens. Ainsi séparez cela par un alinéa, ou ma topographie paraîtra aussi inexacte que votre typographie l'a été dans cette occasion.

Note 80: (retour) On a supprimé ici une lettre à M. Hoppner, consul-général d'Angleterre, comme ne renfermant absolument rien qui puisse intéresser le lecteur.

»Je vous ai écrit l'autre jour pour vous transmettre mes propositions relativement au quatrième et dernier chant. J'ai été plus loin, et je l'ai étendu jusqu'à cent-cinquante stances, ce qui le rend presqu'aussi long que les deux premiers réunis l'étaient dans le principe, et plus long qu'aucun de mes autres petits poèmes, à l'exception du Corsaire. M. Hobhouse a fait des notes très-exactes et très-précieuses, et d'une étendue considérable; et vous pouvez être sûr que je ferai pour le texte tout ce qu'il est possible que je fasse pour en finir décemment. Je regarde Childe Harold comme ce que j'ai fait de mieux; ce fut par là que je commençai, et je crois que c'est aussi par là que je terminerai ma carrière; mais je ne veux pas former de résolution sur ce point, n'ayant pas tenu la promesse que je m'étais faite relativement au Corsaire. Cependant je crains de ne pouvoir jamais faire mieux, et pourtant quand on n'a pas encore trente ans (et il s'en faut encore de quelques lunes que je les aie atteints), on devrait aller en augmentant, du moins du côté des facultés intellectuelles, pendant quelques bonnes années encore. Mais j'ai eu beaucoup à combattre et à souffrir dans ma vie, et les chagrins m'ont usé l'ame et le corps. D'ailleurs j'ai déjà trop et trop souvent publié, – que Dieu me donne le jugement de faire ce qui sera le plus à propos en cela comme dans le reste, car je doute furieusement du mien.

 

»J'ai lu Lalla Rookh, mais pas encore avec assez d'attention, car je monte à cheval, je flâne, je rêve, et fais encore plusieurs autres choses; de sorte que ma lecture est très-peu suivie et n'a plus la solidité d'autrefois. Je suis enchanté d'apprendre la vogue dont cet ouvrage jouit, car Moore est un garçon rempli des plus nobles qualités, et qui jouira de sa réputation sans aucun des mauvais sentimens que le succès, n'importe de quelle espèce, engendre souvent chez les rimeurs. Quant au poème, je vous en dirai mon opinion quand je m'en serai bien pénétré: je dis poème, car la prose ne me plaît pas du tout, du tout; – jusqu'à présent les «Adorateurs du feu» me semblent ce qu'il y a de mieux, et le «Prophète voilé» ce qu'il y a de pis dans le volume.

»Pour ce qui est de la poésie en général 81, plus j'y pense et plus je suis persuadé que lui et nous tous, tant que nous sommes, Scott, Southey, Wordsworth, Moore, Campbell et moi, sommes tous également dans une fausse route: que nous suivons tous un système erroné de révolution poétique qui ne vaut rien du tout, et dont Rogers et Crabbe sont les seuls exempts, et je ne doute pas que la génération actuelle et celle qui vient ne finissent par être de cette opinion. Ce qui l'a confirmée en moi, c'est que j'ai voulu dernièrement parcourir quelques-uns de nos classiques, Pope surtout, et voici l'épreuve que j'ai faite: j'ai pris les poèmes de Moore, les miens et quelques autres encore, et je les ai relus à côté de ceux de Pope; j'ai été réellement étonné (et plus que je n'aurais dû l'être), et surtout mortifié de la distance immense en fait de sens, de savoir, d'effet, et même d'imagination, de passion et d'invention, qu'il y a entre le petit homme de la reine Anne et nous autres du Bas-Empire. – Croyez-le bien, tout était Horace alors, et tout est Claudien aujourd'hui parmi nous, et si je devais recommencer ma carrière, je me façonnerais sur un autre moule. Crabbe est l'homme qu'il faudrait; mais le sujet qu'il a choisi est grossier et d'une exécution impraticable, et *** est retiré avec la demi-paie, d'ailleurs il en a fait assez, à moins qu'il ne recommençât à écrire comme il écrivait autrefois.»

Note 81: (retour) Je trouve sur ce passage, dans la copie manuscrite de cette lettre, la note suivante, de l'écriture de M. Gifford. «Il y a plus de bon sens, de sentiment et de jugement dans ce passage, que dans toute que j'ai jamais lu de lord Byron, et que dans tout ce qu'il a jamais écrit.»

LETTRE CCXCVIII

A M. MURRAY

17 septembre 1817.

.............................................

«M. Hobhouse se propose de retourner en Angleterre en novembre. Il emportera avec lui le quatrième chant, notes et tout. Le texte contient cent cinquante stances, ce qui est assez long pour cette mesure.

»Quant à «l'Arioste du Nord» il est certain que tous deux avaient également pour sujet la chevalerie, la guerre et l'amour, et si vous saviez ce que les Italiens pensent de l'Arioste, vous ne douteriez pas un moment de tout ce qu'il y a de flatteur dans ce compliment. Mais à l'égard de leurs mesures, vous oubliez que celle de l'Arioste est la stance octave, et que celle de Scott n'est rien moins qu'une stance. Si vous croyez que cela déplaise à Scott, dites-le, et je l'effacerai. – Je ne l'appelle pas «l'Arioste écossais» ce qui serait un petit éloge bien provincial, mais «l'Arioste du Nord» c'est-à-dire de tous les pays qui ne sont pas au Midi..............

»Comme je vous ai assez importuné de mes lettres depuis quelque tems, je terminerai en me disant votre, etc.»

LETTRE CCXCIX

A M. MURRAY

12 octobre 1817.

«M. Kinnaird et son frère lord Kinnaird sont venus ici et en sont répartis. Tout ce que vous m'avez adressé m'est arrivé, à l'exception de la poudre à dents, dont je vous demanderai une nouvelle provision à la première occasion favorable: il me faudra aussi de la magnésie et des poudres de Soda, ce qui est un grand luxe ici, car on n'en peut avoir de bonne ni de l'une ni de l'autre, et même il est difficile de s'en procurer dans le pays............

»Ma réponse à votre proposition au sujet de mon quatrième chant, vous sera sans doute parvenue, et moi j'attends la vôtre; – peut-être ne nous accorderons-nous pas. – Depuis j'ai écrit un poème en quatre-vingt-quatre stances octaves, dans le genre bouffon; et d'après l'excellente manière de M. Whistlecraft (qui, à mon avis, n'est autre que Frere). Il a pour sujet une anecdote vénitienne qui m'a amusé; mais jusqu'à ce que j'aie votre réponse, je ne vous en dirai pas d'avantage. M. Hobhouse ne retournera pas au mois de novembre en Angleterre comme il se le proposait; il passera l'hiver ici, et comme c'est lui qui doit porter le poème ou les poèmes, car il est possible même qu'il y en ait plus que les deux dont j'ai parlé (et qui, par parenthèse, ne sont peut-être pas compris dans la même publication et dans les mêmes arrangemens), ils ne pourront être publiés aussitôt que je l'avais cru; mais je suppose qu'il n'y a pas grand mal à ce délai.

»J'ai signé et je vous renvoie vos anciens actes par M. Kinnaird, mais sans le reçu, l'argent n'ayant pas encore été payé. M. Kinnaird a une procuration qui l'autorise à signer pour moi, et il le fera quand cela sera nécessaire.

»Mille remerciemens de la Revue d'Édimbourg, qui est très-généreuse envers Manfred, et défend son originalité que je ne sache pas avoir été attaquée par personne. Je n'ai jamais lu, et ne crois pas avoir jamais vu le Faust de Marlow, – et je n'avais et n'ai encore aucun ouvrage dramatique anglais à l'exception des publications nouvelles que vous m'avez envoyées; mais l'été dernier j'ai entendu traduire verbalement à M. Lewis quelques scènes du Faust de Gœthe, dont quelques-unes étaient bonnes, les autres mauvaises, et voilà tout ce que je sais de l'histoire de ce personnage magique. Quant aux premiers germes de Manfred on les trouvera dans le journal que j'ai envoyé à Mrs. Leigh, (et dont je crois que vous avez vu une partie) lorsque je traversai d'abord la Dent de Jaman, puis le Wengen ou Wengeberg et le Sheideck, et que je fis le tour de la Jungfrau et du Shreckhorn, peu de tems avant mon départ de Suisse. J'ai devant les yeux les lieux où se passe l'action de Manfred comme si je les avais vus hier, et je pourrais les décrire place par place, ainsi que les torrens et tout ce qui s'y trouve de remarquable.

»J'étais admirateur passionné du Prométhée d'Eschyle dans ma première jeunesse (c'était une des pièces du théâtre grec que nous lisions trois fois par an à Harrow), et pour dire la vérité, celle-ci et la Médée furent les seules, à l'exception pourtant des Sept Chefs devant Thèbes, qui m'aient jamais beaucoup plu. Quant au Faust de Marlow, je ne l'ai jamais lu, jamais vu, et n'en ai jamais entendu parler, du moins je n'y ai jamais pensé, excepté à propos d'une note de M. Gifford, que vous m'avez envoyée, et dans laquelle il dit quelque chose de sa catastrophe; mais non comme ayant aucun rapport avec la mienne, qui peut lui ressembler ou ne pas lui ressembler, sans que je le sache ou m'en soucie.

»Le Prométhée, quoique n'entrant pas exactement dans mon plan, m'est toujours tellement resté dans la tête que je puis concevoir facilement l'influence qu'il a sur tous mes écrits, ou du moins, sur quelqu'un d'eux; – mais je nie Marlow et sa progéniture, et je vous prie de faire de même.

»Si vous pouvez m'envoyez le papier en question 82 cité par la Revue d'Édimbourg, n'y manquez pas; – l'article du Magazine a été écrit par Wilson, dites-vous? En effet, il avait tout l'air d'être écrit par un poète, et c'est un fort bon article. Quant à celui de la Revue d'Édimbourg, je l'attribue à Jeffrey lui-même à cause de la bienveillance qui y règne. Je suis étonné qu'on ait jugé à propos de l'insérer sitôt après le premier; mais c'est évidemment par un bon motif.

Note 82: (retour) Une feuille du Edimburgh Magazine, dans laquelle on faisait entendre que la conception générale de Manfred, et une grande partie de ce qu'il y a de plus beau dans la manière dont le sujet est traité, a été emprunté à l'Histoire tragique de Faust, par Marlow.(Note de Moore.)

«J'ai vu Hoppner l'autre jour, et j'ai loué pour deux ans sa campagne à Este. Si vous venez par ici l'été prochain, faites-le moi savoir à tems. Mes amitiés à Gifford.

»Votre très-sincèrement, etc.»

LETTRE CCC

A M. MURRAY

Venise, 23 octobre 1817.

«Vos deux lettres sont là devant mes yeux, et jusque-là notre marché est conclu. Combien je suis fâché d'apprendre que Gifford soit malade: écrivez-moi, je vous prie, qu'il est mieux; – j'espère que ce ne sera rien qu'un rhume, et dès que vous me dites que sa maladie provient d'un refroidissement, j'aime à croire que cela n'ira pas plus loin.

»M. Whistlecraft n'a pas de plus grand admirateur que moi. J'ai écrit, à l'imitation de sa manière, une histoire en quatre-vingt-neuf stances intitulée Beppo (c'est l'abréviation du nom de Giuseppe, et répond à notre Joe en italien) et je jetterai ce petit poème dans la balance avec le quatrième chant pour vous aider à vous refaire de votre argent. Peut-être pourtant vaudrait-il mieux le publier en gardant l'anonyme; mais c'est ce que nous verrons plus tard.

»Dans les notes du quatrième chant, M. Hobhouse a indiqué quelques erreurs commises par Gibbon. Vous pouvez comptez sur l'exactitude des recherches de Hobhouse. Vous imprimerez dans le format qu'il vous plaira.

»Quant à la grande édition que vous projetez, vous pouvez imprimer tout, ou seulement ce que vous voudrez, à l'exception des Poètes anglais que je ne consentirai dans aucun tems à laisser publier de nouveau. Il n'y a pas de considération qui pût me décider à les faire réimprimer; je ne crois pas qu'ils vaillent grand'chose, même comme poésie, et pour ce qui regarde le reste, vous devez vous rappeler que j'ai renoncé à cette publication à cause des Holland, et que je ne pense pas qu'aucune circonstance puisse dans aucun tems me permettre de revenir sur cette résolution; – ajoutez à cela, que dans les termes où j'en suis avec presque tous les poètes et critiques du jour, ce serait une indignité dans tous les tems, mais surtout en ce moment, de faire reparaître cette folle satire..................

»La revue de Manfred est arrivée sans entrave, et j'en suis très-content. Il est assez singulier qu'on prétende (c'est-à-dire que quelqu'un prétende, dans un Magazine que la Revue d'Édimbourg combat) que le sujet a été pris dans le Faust de Marlow, que je n'ai jamais lu ni vu. Un Américain qui est arrivé l'autre jour de l'Allemagne, a dit à M. Hobhouse que Manfred était puisé dans les Faust de Gœthe. – Que le diable soit des deux Faust allemand, et anglais: je n'ai-rien pris dans l'un ni dans l'autre.

»Voulez-vous envoyer de ma part chez Hanson, pour lui dire qu'il ne m'a pas écrit depuis le 9 septembre? du moins je n'ai pas reçu de lettre de lui, à ma grande surprise.

»Faites-moi aussi le plaisir de prier MM. Morland d'envoyer immédiatement les sommes qu'ils peuvent avoir de surplus en lettres de crédit, et toujours à leurs correspondans de Venise. Il y a deux mois qu'ils m'envoyèrent un crédit additionnel de 1,000 livres sterling: j'en ai été charmé, mais je ne sais pas comment diable cela est venu, car je ne vois que les 500 livres sterling payés par Hanson, et j'avais cru que les 500 autres venaient de vous, mais il paraît que non, d'après votre lettre du 7, dans laquelle vous m'apprenez que vous n'avez payé que la balance des 1,230 livres sterling.

 

»M. Kinnaird est en route pour l'Angleterre, avec les différentes assignations que j'ai faites. Je ne puis fixer d'époque précise pour l'arrivée du chant quatrième, qui dépend du retour de M. Hobhouse, qui, je crois, n'aura pas lieu tout de suites.

»Tout à vous, très à la hâte, et très-sincèrement.

»P. S. Les Morlands n'ont pas encore écrit à mes banquiers pour les informer du paiement de votre balance; – priez-les, s'il vous plaît, de le faire.

»Demandez-leur une explication au sujet des premières 1,000 livres sterling, dont je sais que 500 viennent d'Hanson, et trouvez-moi les 500 autres, c'est-à-dire d'où elles proviennent.»