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La maison d'un artiste, Tome 2

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Saint-Aubin (Augustin). – Les états avant la lettre de la Promenade des remparts de Paris, des Portraits a la mode, de Au moins soyez discret; les états avant la réduction des planches du Concert et du Bal paré, l'état d'eau-forte de la Promenade des remparts de Paris, et d'un certain nombre de portraits de femmes, et encore l'état d'eau-forte de la petite estampe qui, si je me rappelle bien, a pour titre «le Jour de l'an» et qui, sans être signée, est signée partout Augustin de Saint-Aubin; puis les deux rares petites suites de six planches, l'une imprimée en noir, l'autre imprimée en rouge, qui ne sont pas dans l'œuvre d'Augustin du cabinet des Estampes, etc. De mes Gens ou commissionnaires ultramontains j'ai pu réunir des sept planches, y compris le veilleur du Pont-Neuf, plusieurs états d'avant la lettre, de remarque pour le graveur, d'eau-forte, dont le plus grand nombre sont repris de blanc de gouache et de crayon par le dessinateur graveur.

Touzé. – L'état avant la lettre de l'estampe intitulée: Zémire et Azor.

Troy (de). – Les deux estampes, dans des premiers états, de la Toilette pour le Bal et du Retour du Bal, gravées par Beauvarlet, ces deux planches d'une si puissante rocaille dans les bronzes, les meubles ventrus, les plis des amples dominos, au milieu d'ombres et de lueurs faites par les grosses bougies de cire jaune.

Watteau. – Les états avant la lettre de la Sainte Famille, de l'Escorte d'équipages, une épreuve entièrement reprise au crayon par Cars, des Comédiens Italiens, épreuve venant de la vente de M. Thiers, de la Finette, d'Harlequin jaloux, de la Diseuse d'aventure, du Rendez-vous de chasse, de la Perspective avec quelques détails non terminés et l'enfermement de la poitrine d'une petite fille dans un corsage indiqué par un trait de plume.

Les états d'eau-forte de l'Embarquement pour Cythère, de la Leçon d'amour, des Entretiens amoureux, de l'Assemblée galante, de la Contre-danse, des Charmes de la Vie, des Agréments de l'été, des Plaisirs pastoral (sic), de la Conversation, de l'Occupation selon l'age, de l'Indifférent, de la Récréation italienne, des Fêtes vénitiennes, de l'Ile enchantée, du Bosquet de Bacchus, du Triomphe de Cérès, des Comédiens François, de l'Amour au Théatre-François, de l'Amour au Théatre-Italien, du Départ des Comédiens Italiens, du Camp-volant, du Retour de campagne, des Fatigues de la guerre, du Marais, de l'Abreuvoir, de J. – B. Rebel, d'Antoine de la Roque: une vingtaine d'eaux-fortes de ces grands graveurs, appelés Cochin, Lépicié, Cars, Le Bas, Aveline, Scotin, qui, sous leur apparence d'esquisses, de gravures croquées, conservent les délicatesses du dessin presque toujours alourdi par le burinage définitif, reproduisent le charmant aigu des profils, des mains, le zébré des étoffes zinzolin, gardent l'ensoleillement de la composition en des travaux de lumière, et dont le bris des petites lignes ondulantes dans le lointain des ciels, fait, pour ainsi dire, clapoter le vague des fonds paradisiaques du Maître.

Dans le dénombrement rapide de mes gravures, je veux faire une pause, une station aux portraits de femmes du dix-huitième siècle gravés, et les étudier non pas seulement sous le rapport de la gravure, mais au point de vue de leur beauté vraie, de leur caractère physiologique, des détails techniques de leur costume et des fanfioles de leur toilette, m'efforçant, avec un rien d'histoire, avec une anecdote tenant dans une ligne, de faire faire au public la connaissance des inconnues, des femmes dont le bruit de la vie s'est éteint avec le siècle. Dans cette série, je joins aux portraits les estampes se rapportant à la biographie intime de la femme, les gravures satiriques, les caricatures, les memento historiques de certaines particularités de la vie, et même, quand cela existe, la planche qui nous ouvre la chambre à coucher de la femme, la planche qui nous donne l'effigie des animaux aimés avec lesquels s'est passée son existence.

Madame Adélaïde de France. – Peinte par Nattier, en 1756, sous l'allégorie de l'Air, gravée par Beauvarlet. – La troisième fille de Louis XV, la faiseuse du ministère Maurepas, la femme personnifiant la politique anti-autrichienne, la dénonciatrice des amusements frivoles de Marie-Antoinette, est représentée dans la beauté impérieuse de ses vingt-quatre ans, traînée sur les nuages par un paon qui fait la roue.

Barbe Cochoy, marquise d'Argens. – Petite eau-forte anonyme qui se trouve être à la fois un des plus rares et des plus épouvantables portraits de femme du dix-huitième siècle, avec son nez en pied de marmite et ses rares cheveux ramenés sur le front à la façon d'un toupet d'homme. C'est cette Cochoy, cette actrice attachée au théâtre de Berlin, dont Mainvilliers a raconté les amours, dans les «Mémoires d'un petit-maître philosophe», et qu'épousa le chambellan du roi de Prusse à l'âge de soixante ans.

Marie-Thérèse, princesse de Savoie, comtesse d'Artois, née le 31 janvier 1756, mariée à Versailles le 16 novembre 1773. – Peinte par Drouais, gravée par Cathelin. – Des yeux d'une ingénuité charmante avec un grand nez terminé par un méplat des plus bizarres. Nous retrouvons la comtesse d'Artois dans un autre singulier portrait, où, derrière elle, est un berceau contenant deux de ses enfants, et où, sur ses genoux, son dernier-né tout nu, et dans une forme embryonnaire, foule un carreau de velours. Cette estampe est gravée par Ingouf, «d'après la boëte donnée par cette princesse à M. Busson, son premier médecin

Anne-Charlotte Gauthier de Loiserolle, femme d'Aved, peintre du Roy. – Peinte par Aved, gravée par Balechou, son ami. – La rude compagne du peintre de portraits: une tétonnière à la tignasse noire, aux sourcils charbonnés, au visage verruqueux, au triple menton; les robustes épaules couvertes d'un manteau qui fronce.

«Magdeleine-Élisabeth Bailleu, femme de Nicolas Baillet, compagnon serger à Beauvais, affligée depuis huit ans d'une néphrite très douloureuse qui la rendoit percluse de la moitié du corps, guérie à Paris, en l'église de Saint-Germain-des-Prés, pendant les SS. Mystères, à l'invocation de saint Maur, le mardi de la Pentecôte, 12 juin 1764.» Une tête de paysanne émaciée, sous un béguin, avec une croix au cou sur son fichu blanc.

Madame la comtesse du Barry. – Peinte par Drouais, gravée par Beauvarlet. – C'est le portrait en habit de cheval montrant la maîtresse de Louis XV dans toute la séduction mutine de sa beauté de trente ans, et qu'il faut avoir, comme je l'ai, avant la lettre.

Un portrait plus rare, gravé à Londres, d'après une peinture de Cosway, par Condé, nous représente Mme du Barry à quarante ans, peut-être plus charmante encore avec ses grands yeux en coulisse, les mille boucles de sa chevelure blonde, le charme amoureusement mourant de sa personne d'alors.

«La Chasseuse aux cœurs» (Mlle de Beaujolais, d'après l'attribution des catalogues d'estampes). – Peinte par Nattier, gravée par Henriquez. – La princesse, très mal gravée par parenthèse, la princesse, une épaule sortant de sa courte chemise de déesse, essaye du bout d'un de ses doigts le dard d'une flèche tirée d'un carquois d'amour.

Madame du Bocage. – Peinte par Mlle Loir, gravée par Tardieu le fils. – L'auteur du «Paradis terrestre», dont une branche de laurier passe en bandoulière sur la robe, a de beaux grands yeux souriants et une bouche finement découpée.

Les catalogues de vente font de la Flore a son Lever, le portrait anonyme de Nattier, gravé par Maleuvre, une Mme du Bocage, mais je crois l'attribution erronée. Nattier est, par excellence, le portraitiste des femmes de race princière et ne descendait pas aux bourgeoises, aux littératrices.

Marie-Gabelle-Lise de la Fontaine Solare de la Boissière. – Peinte par La Tour, gravée par Petit. – Sous une coiffure basse, une courte et ramassée figure, au nez charnu, à la grande bouche arquée, aux yeux veloutés et souriants, à la physionomie sensuelle et ironique, et au cou gras coupé par un ruban noir. Accoudée de face sur le rebord de pierre d'une terrasse que balayent les amples dentelles de ses engageantes, Louise de la Boissière a les deux mains enfoncées dans un manchon, le blanc de sa poitrine un peu découverte, apparaissant dans le détortillement d'une fourrure jetée sur sa robe de velours.

Marie-Françoise Perdrigeon, épouse d'Étienne-Paul Boucher, secrétaire du Roy, décédée le 30 janvier 1734, âgée de 17 ans 3 mois et 16 jours. – Peinte par Raoux, en 1733; gravée par Dupuis, en 1736. – Mme Boucher, habillée de satin blanc, et soulevant un voile qui couvre sa jeune tête, en son costume de prêtresse de Vesta, – une allégorie affectionnée par le dix-huitième siècle pour le portrait de ses jeunes mortes, – dépose un sarment enflammé sur un autel au pied duquel est une magnifique aiguière, enguirlandée de fleurs.

Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, née à Saint-Cloud, le 9 juillet 1750. – Peinte par Le Noir, gravée par Le Beau, en 1774. – De petits traits peu réguliers dans une figure poupine.

Louise-Adélaïde de Bourbon, fille du prince de Condé. La tendre et pure épistolaire d'amour qui écrivit les lettres à M. de la Gervaisais, et qui devint plus tard la mystique sœur Marie-Joseph de la Miséricorde, n'a pour portrait qu'une petite image de mode, bien plus préoccupée de la représentation du bonnet au parterre galant que porte la princesse, que de la vraie figure de Mademoiselle de Condé.

Stéphanie-Louise de Bourbon. – Dessinée par Fouquet, gravée au physionotrace, par Chrétien. – La fausse fille naturelle du prince du Conti qui a écrit deux volumes sur sa prétendue légitimation. Un profil aigu, un nez pointu, un chignon lâche rattaché au haut de la tête, un maigre cou auquel pend une médaille.

 

J. A. Poncet de la Rivière, comtesse de Carcado. – Gravée par Maradan. – Une femme dont la douceur des yeux, dit la gravure, ne peut être exprimée par l'art, dans une robe de femme du monde qui a quelque chose de claustral, et qui porte sur la poitrine un ordre où il y a une croix.

Marguerite de Valois, comtesse de Caylus, «morte à Paris, le 15 avril 1729, âgée de cinquante-sept ans». – Peinte par Rigaud, gravée par Daullé, en 1743. – L'auteur des «Souvenirs», publiés par Voltaire, est représentée dans l'ouverture d'une baie de fenêtre, avec sa fine, intelligente et pensive figure de vieille femme, sous l'envolement d'un petit bonnet de dentelle, un camail de taffetas noir au gros nœud, bouffant, jeté sur les épaules.

Fra. – Marg. Pouget, femme de M. Chardin, peintre du Roy, conseiller et trésorier en son Académie. – Dessinée par Cochin, gravée par Cars, en 1755. – Une bonne et honnête tête sous un bonnet de linge, un collier de ruban au cou, en un propret costume bourgeois.

Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, duchesse de Chartres. – Peinte par Duplessis, gravée par Henriquez. – Dans un costume moderne, où ses pieds nus sont traversés de bandelettes, la duchesse de Chartres est étendue sur une grève, regardant sur la mer la flotte qui emporte son mari au combat d'Ouessant, avec ses yeux profonds et rêveurs.

Nous retrouvons le charme candide des yeux de la duchesse et de son délicat ovale dans une autre estampe gravée par Saint-Aubin et Helman, d'après une peinture de Lepeintre, où l'artiste a montré l'épouse souriant à l'entrée de Philippe-Égalité, un enfant dans des langes de dentelle sur ses genoux, un plus grand appuyé contre elle, et qui sera un jour Louis-Philippe.

Madame la duchesse de Chateauroux. – Peinte par Nattier, gravée par Pruneau. – C'est la reproduction du buste avec changements et un peu d'alourdissement dans les traits de la grande Maîtresse déclarée, dans l'allégorie de la Force.

A ces deux portraits bien incontestables, il faut joindre la figure allégorique de Nattier, gravée par Maleuvre, qui a pour titre: la Nuit passe, l'Aurore paroît, et que les catalogues d'estampes donnent généralement pour une Mme de Mailly, tandis que c'est une Châteauroux, à n'en pas douter, d'après les «Mémoires inédits des Membres de l'Académie», qui mentionnent ce portrait de la duchesse sous la désignation du «Point du Jour». En revanche, je ne crois pas que la planche de la Belle Source, gravée par Melliny, soit une Châteauroux; elle serait plutôt une Mme de Pompadour d'après le catalogue du Musée de Limoges, où la peinture originale est conservée. Et je n'ai pas même une très grande confiance en ce baptême.

Gabrielle-Émilie de Breteuil, marquise du Chatelet. – Peinte par Marie-Anne Loir, gravée par Langlois, en 1780. – Une grâce un peu grimaçante sur de grands traits, sans moelleux, sans ce fondant exigé par les amateurs du beau sexe du temps, et dont la charpente osseuse se lit encore mieux dans la gravure de Lempereur, exécutée d'après une peinture de Monnet. Reconnaissons toutefois un élégant et distingué goût de toilette chez la mathématicienne amie de Voltaire, dont voici la jolie coiffure basse terminée par un repentir floconneux derrière une épaule, et l'étroit collier, qu'on dirait fait de petites plumes noires, attaché par un nœud de diamant, et le bout de dentelle ressorti d'entre ses deux seins et pendillant sur le sillon d'une fourrure rêche bordant une ample robe.

Fortunée-Marie d'Este, princesse de Conti. – Dessinée par Cochin et gravée par Augustin de Saint-Aubin, en 1781, comme pendant d'une vue intérieure de la nouvelle église de Saint-Chaumont. – Sous un bonnet de femme, une forte figure d'homme, au nez bourbonien. C'est la princesse qui avait conservé l'habitude de traiter de Mademoiselle les femmes mariées de la bourgeoisie, et cela lors même qu'elles étaient enceintes.

«La Jeunesse peinte sous les habillements de la Décrépitude» (Mme Coypel, d'après une note d'une vieille écriture sur l'épreuve conservée au Cabinet des Estampes). – Peinte par Charles Coypel, gravée par Renée-Élisabeth Marlié Lépicié, 1751. – Assise dans un tonneau d'osier, l'aimable vieille, au visage tout jeune, encapuchonnée et colletée, a le cordon d'une béquille passée autour d'un bras et des besicles dans une main. Est-ce en réalité la femme de Charles Coypel? Il me reste dans le souvenir, – l'ai-je lu? me l'a-t-on dit? – que Lépicié avait une femme ou une fille infirme, et que ce portrait serait le portrait de cette femme ou de cette fille, de la graveuse peut-être?

«Traité de géographie dédié à Mlle Crozat», et dont le frontispice représente son portrait. – Peinte par Paoli, gravée par Langlois. – La fillette est coiffée et drapée à l'antique dans un médaillon que soutiennent des amours estropiés. N'est-ce pas la riche héritière qui deviendra la duchesse de Choiseul?

Marguerite-Claude Denis, née de Foissy. – Gravée au bistre, en manière de crayon, par François. – Une longue figure avec un reste de beaux traits dans une physionomie béate, au regard clignotant.

Madame la marquise du Deffand. – Dessinée par Carmontelle ad vivam, gravée par Forshel. – Le maigre profil de l'aveugle sort de l'embéguinage de ses coiffes chaudes et ouatées à peu près comme sortirait, par un temps de gelée, un profil d'une guérite, et elle parle en remuant des doigts crochus semblables à ceux d'une Chinoise.

Une estampe qui se rattache à la femme est la petite planche de Cochin ayant pour titre: Les Chats angola de Mme la marquise du Deffant. Dans cette image intime, Cochin nous introduit dans la chambre à coucher de la marquise, nous fait voir son ample bergère à coussins mollets, sa charpagne à laines, sa petite étagère-bibliothèque, son encoignure de porcelaines, son lit couvert d'une perse à ramages: une chambre qui a pour maîtres deux chats, deux chats aux énormes colliers de faveurs, les chats adorés que Mme du Deffand faisait graver en or sur le dos de ses reliures.

«Angélique-Marguerite Ducoudray, pensionnée et envoyée par le Roy pour enseigner l'art des accouchements dans tout le royaume.» – Gravée par Robert. – Une corpulente matrone, dont le bonnet forme comme deux évents autour de sa face réjouie, et qui a entre les seins un bouquet qui est tout un arbuste.

Mademoiselle du T*** (Mlle Duthé). – Peinte par Lemoine, gravée par Janinet, en 1779. – L'impure, aux harnais de marcassite, est représentée dans la charmante impression en couleur, accoudée à sa toilette, un bouquet de roses dans une main, une lettre ouverte dans l'autre, et tout habillée de tulle et de satin bleu de ciel. Le peintre l'a peinte de manière que son joli minois minaudier, qu'on voit de trois quarts, soit reproduit de profil par la glace de la toilette, en sorte que l'on a deux fois le portrait de la courtisane illustre.

Madame Louise-Élisabeth de France, duchesse de Parme. – Peinte par Nattier en 1750 sous l'allégorie de la Terre, gravée par Balechou. – La première fille de Louis XV, celle qui lui ressemblait davantage, celle qu'il aimait le plus, est représentée avec ses durs yeux noirs, son petit nez carré, sa mâchoire lourde, en déesse de la Terre, un coude sur une sphère, une main perdue dans des fleurs et des fruits.

F. B. G. Joly de Fleury, marquise d'Estampes. – Dessinée par Fouquet, gravée par Chrétien, inventeur du physionotrace, 1790. – Une vieille femme poudrée, aux traits énergiques, le cou et les épaules enveloppés d'un grand fichu blanc. Un des rares portraits, parmi les centaines de portraits de Chrétien, qui porte le nom du personnage en haut du médaillon.

Madame la marquise de la Ferté-Imbault. – Dessinée par Quenedey, avec le physionotrace. C. 85. – L'enjouée Souveraine de l'Ordre incomparable des Lanturelus, protectrice de tous les lampons, lampones, lamponets, cette femme qui «parlait comme un livre composé par un homme ivre» et dont Mme Geoffrin était aussi étonnée d'être la mère qu'une poule qui aurait couvé un œuf de cane, a dans son portrait une grande figure louis-quatorzienne, surmontée d'une haute coiffure ébouriffée qui rappelle la perruque du grand roi.

Stéphanie-Félicité Ducrest, marquise de Sillery, ci-devant Csse de Genlis, gouvernante des enfants de S. A. S. Monseigr le duc d'Orléans. – Peinte par Miris, gravée par Copia; réduction d'un plus grand portrait gravé en Angleterre. – On la voit, un élégant chapeau de paille garni de gaze en pouf sur ses cheveux poudrés, assise à un petit bureau tout chargé de papiers, et écrivant ses «Annales de Vertu» sur une feuille que recouvre à demi son «Théâtre d'Éducation». Mais où l'on se fait une meilleure idée de la tourmente mauvaise de ses petits traits de travers dans leur court ovale, de la fausseté, je dirai même de la coquinerie de sa physionomie, c'est dans un portrait gravé à Londres, par Meyer, en 1819, où elle semble coiffée des noirs tortils de serpents d'une tête de Méduse, sous un turban révolutionnaire à la façon d'une coiffure de Théroigne, un jour de prise des Tuileries.

Madame Geoffrin, «née le 2 juin 1699, morte à Paris le 6 octobre 1777.» – Gravée par Miger. – Un vrai portrait de femme affichant bravement la vieillesse et se donnant à voir avec ses rides, le décharnement de ses traits, le rentrant d'une bouche démeublée, et tout simplement vêtue d'un manteau de lit, mais cela dans l'emmitouflement de ce beau linge, le linge le plus uni et le plus fin, qu'admirait un jour Diderot à un piquet au Grandval, et qui était le luxe de la vieille femme, portant, depuis des années, des robes gris de fer.

Madame de Grafigny. – Gravée par Levêque. – De grands, de gros et d'assez bêtes traits disent que l'auteur des «Lettres péruviennes» n'a jamais été jolie, et que tous les aimables portraits, à l'huile, au pastel, au crayon, sans attribution, et dont les catalogues de vente font des Grafigny, ne sont point le portrait de la portraitiste de Voltaire en déshabillé.

«La Philosophie endormie.» (Portrait de madame Greuze.) – Dessinée par Greuze, gravée par Aliamet. – La facile épouse, dont les nombreuses fragilités sont racontées tout au long dans un mémoire du mari, est représentée sommeillante sur un oreiller jeté sur le dossier d'un fauteuil, un battant l'œil sur la tête, un gilet à grandes basques, déboutonné à la gorge, un carlin posé sur les genoux, une main lâche tombante sur un livre entr'ouvert. Elle dort, la molle Babuty, au milieu des étoffes affaissées; elle dort comme pourrait dormir la Volupté. Et ses yeux, cette fois éveillés, ses yeux à l'hypocrisie angélique d'une Cécile de Volange, sa bouche humide, son petit nez éveillé, Massard nous les fait voir dans une autre estampe, la délicieuse petite estampe de la tête de «la Dame de Charité».

Élisabeth-Philippine-Marie-Hélène de France, «née à Versailles le 3 may 1764 et morte à Paris le 10 may 1794». – Gravée d'après le tableau de Mme Guyard, du cabinet de M. de Francheville. – Madame Élisabeth, la sœur de Louis XVI, la pieuse princesse, sous une haute coiffure que surmonte un pouf aux grandes plumes, la poitrine battue, masquée de larges dentelles, a une douce figure bourbonienne, aux yeux tout remplis de bonté.

Madame Marie-Henriette de France. – Peinte par Nattier sous l'allégorie du Feu en 1750, gravée par Tardieu. – La seconde fille de Louis XV, née jumelle, et morte fille à Versailles, le 10 février 1752, dans la composition allégorique de Nattier, se montre accoudée à un autel allumé, sa sérieuse figure appuyée sur une main, pendant que l'autre est posée sur un grand volume fleurdelisé dont le titre porte: «Histoire des Vestales.»

Marie-Josèphe de Saxe, Dauphine de France, née à Dresde, le 4 novembre 1731. – Peinte par La Tour, gravée par Aubert. – La princesse tient à la main un livre ouvert, dans une riche et sobre toilette, sous un sévère bonnet de vieille. On la voit en sa jeunesse sérieuse, et avec sa large figure, dont nous retrouvons le gros nez et les bajoues dans le portrait peint par Klein et gravé par Wille père.

Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, «née à Turin en 1749 et massacrée à Paris, le 3 septembre 1792». – Dessinée par Danloux en 1791, gravée en couleur par Ruotte. – Je ne mets pas en doute que ce portrait ne soit une affreuse calomnie, mais vraiment la princesse de Lamballe était-elle aussi jolie que je l'ai peinte moi-même dans mon «Histoire de Marie-Antoinette»? Il y a dans ce portrait de Danloux un tout petit œil et un très gros nez savoisien, qui, je le veux bien, peuvent être exagérés, mais devaient avoir un rien de réalité. Moi qui ne crois pas du tout à la délicieuse fantaisie de Gabriel, gravée par Porreau, à ce portrait dessiné, quatre heures avant la mort de la princesse, je serais maintenant disposé à croire que la beauté de la malheureuse femme était toute, ainsi que le donne à entendre Mme Lebrun, dans la clarté de son teint éblouissant et dans l'abondance de ses cheveux blonds.

 

Marguerite-Élisabeth de Largillière, fille de Nicolas de Largillière, directeur et recteur et chancelier de l'Académie royale de peinture et de sculpture. – Peinte par de Largillière, gravée par Wille père. – La fille du peintre est dans une de ces draperies aux beaux plis cassés dont son père a l'habitude de faire des robes à ses femmes; et sa petite tête coiffée de tortillons œil de queue de paon, et au milieu desquels se joue une perle baroque, apparaît jeune et dure ainsi qu'une étroite tête d'impératrice romaine de la décadence.

Sophie V. La Roche. – Portrait dessiné sans conteste par Carmontelle. – Petit profil qui se dessine en ombre chinoise sur un médaillon blanc entouré de lauriers et de fleurs. C'est un portrait qui doit avoir été fait par le lecteur du duc d'Orléans, en ces années où il s'était enamouré de lanterne magique, dont il donnait des représentations au Palais-Royal avec des verres dessinés par lui.

Mademoiselle Lavergne, nièce de Liotard. – Peinte par Liotard, gravée par Daullé et Ravenet. – Un des plus rares portraits de femme et du plus grand format. Les cheveux noués au haut de la tête par un ruban, un cordon de cou auquel est attaché un petit crucifix, un corsage brodé de grandes fleurs, à l'échancrure en triangle lacée, ainsi qu'en un corsage de Suissesse, la belle jeune fille lit de ses grands yeux baissés une lettre qu'elle tient des deux mains.

Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun, de l'Académie royale de peinture. – Peinte par Mme Vigée-Lebrun, gravée à Stuttgart par Muller. – Mme Lebrun s'est peinte coiffée d'un chapeau de paille surmonté d'une grande plume appelée follette, habillée d'un peignoir sur lequel s'éparpille le tuyautage d'un fichu de linge, et qu'entoure à demi dénoué un mantelet noir. Elle tient de la main droite sa palette, et dans l'élégant maniérisme de sa pose, et de sa grâce un peu anémique, elle regarde le public avec ses yeux clairs et limpides d'enfant.

Marguerite Le Comte, des Académies de peinture et de belles-lettres de Rome, de Bologne, de Florence. – Dessinée par Watelet, gravée par Lempereur. – La maîtresse de Watelet, la meunière du Moulin-Joli, avec son nez pointu, ses traits sans distinction, son air un peu campagnard, n'a rien en elle qui explique la vive et longue passion de l'ancien fermier général. Elle est peut-être mieux dans un autre portrait dessiné par Cochin, et où l'amant-graveur, avec une pointe amoureuse, a rendu le frisotis de ses cheveux, le sourire de son œil et les fanfreluches d'une échelle de rubans sur sa poitrine.

La maison de Marguerite le Comte, meunière du Moulin-Joli, gravée par Watelet, a eu plusieurs fois les honneurs de la gravure, et l'abbé de Saint-Non a fait de la pittoresque habitation un cahier de six eaux-fortes qu'il a intitulé: «Varie vedute del gentile mulino disegnate d'appresso natura dal principe ed intagliate dal abbate di Sannone. Dedicate al amabile e leggiadra Mulinaia 1755.

Marie (Leckzinska), princesse de Pologne et de Navarre. – Peinte par Nattier, gravée par Tardieu. – C'est la grande et magnifique planche, où la Reine est peinte, selon sa volonté, «en négligé», sans décolletage et avec sa coiffure d'habitude appelée un papillon noir, et qui était en général la coiffure des veuves. De dessus un rideau attaché aux colonnes d'un palais, Marie Leckzinska se détache avec sa bonne et vertueuse figure, au milieu de flots de dentelles et de noirs épis, que font dans les fourrures les lourdeurs des brocarts de son royal négligé.

Mais où vous vous rendrez mieux compte du charme enjoué de sa figure, c'est dans la gravure de Petit, d'après le pastel du Louvre qui représente la Reine tenant un éventail fermé, le plus fort, selon moi, de tous les pastels de La Tour, et bien supérieur à celui de Mme de Pompadour.

Elle n'est plus, hélas! O Regrets! ô Tristesse! (Portrait de Mme Ledaulceur.) – Sans nom de dessinateur ni de graveur. – La spirituelle graveuse à l'eau-forte, en un œil-de-bœuf enfermant dans un pli de rideau une tige de rose, montre sa mine rondelette aux yeux noirs.

Madame Legros. – Dessinée par Pujos, gravée par Clément. – La protectrice de Latude, une interminable, sèche et noirâtre vieille femme qui a l'air de «Madame J'ordonne».

Geneve-Élizth Visinier, vve de Jean-Baptiste-René Le Long, maître ordinaire en la chambre des Comptes du Roi. – Dessinée par de Bondy, gravée par Miger en 1774. – Le plus laid et le plus ratatiné portrait de femme qui se puisse voir, mais dont le poète de l'image dit:

 
Des Fleurs de la gaieté sa Raison embellie
Intéresse le Cœur en amusant l'Esprit.
 

«Catherine Tapperaist Vve Lescombat, âgée d'environ 28 ans. Dessinée d'après nature dans son déshabillé, par F. Dalberati, peintre italien, pendant son séjour en la prison de la Conciergerie du Palais à Paris, au mois de may 1755. Gravé d'après le dessin original de même grandeur.» La femme qui a fait assassiner son mari par son amant, la galante à l'œil noir, à la peau d'un blanc à éblouir, le peintre italien la donne à voir essayant sur sa main, avec toutes sortes de coquetteries insouciantes, le bonnet de l'enfant dont elle est grosse, et auquel elle doit le prolongement de ses jours.

«Tendre, sensible, heureuse mère…» Portrait de Mme Letine, belle-mère de M. de la Live, attribution du catalogue d'Augustin de Saint-Aubin, qui dit ce portrait gravé, en 1765, par M. de la Live et Saint-Aubin. – Peinte par Bernard, gravée par La Live. – Une eau-forte qui est l'idéal de la gravure de femme, et qui vous fait regretter qu'il n'y ait qu'un portrait de femme du dix-huitième siècle ainsi exécuté, et encore un portrait de vieille femme. Le gras modelage des traits replets dans le doux pointillé, et le joli chiffonnage des dentelles, et le bel hérissement des fourrures, et la liberté et la légèreté et l'esprit de cette claire image, autour de laquelle court un encadrement de fleurs, largement croqué à la pointe! Je n'ai pas besoin de dire aux gens, qui ont la moindre connaissance des estampes du temps, que cette eau-forte est d'un bout à l'autre d'Augustin de Saint-Aubin qui en a fait cadeau à son riche élève, de Saint-Aubin dont, un jour ou l'autre, une loupe entêtée retrouvera la signature discrète en quelque coin, sous quelque pétale de fleur.

«Mes yeux dans ce portrait admirent le pinceau.» Portrait de Mlle de Loiserolle. – Peinte par Aved, gravée par Balechou. – La belle-sœur d'Aved, brune et hommasse comme sa sœur, file au rouet, dans une opulente robe blanche, un chapeau de paille doublé de soie, aux immenses bords retroussés, posé sur ses cheveux poudrés.

«Alexine Fatio, veuve de M. le Sindic Pierre Lullin, née le 28 janvier 1659 (vieux style), morte le 14 novembre 1762 (nouv. style), dessinée d'après nature par M. J. E. Liotard en avril 1762 et gravée par un de ses arrière-petits-neveux en Janvr 1763.» Un portrait de centenaire aux traits écroulés, dans un bonnet de la campagne, une espèce de limousine sur les épaules, une bavette sur l'estomac.

P. B. H. de Létancourt, comtesse de Mareilles. – Dessinée par Eisen en 1764, gravée par de Longueil en 1765. – Des yeux vifs de souris, en un minois tout lumineux et poudré à blanc. Ce portrait est dans un cadre, au haut duquel une des plus gracieuses figures allégoriques qu'ait dessinées Eisen, attache une rose.

Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre: la planche en couleur de Janinet, publiée en 1777, montrant la reine de France dans sa robe de velours bleu fleurdelisée, au milieu de ce somptueux encadrement de lauriers et de lis imprimés en or; une planche qui se payait 20 francs autrefois, et qui vaut de 4 à 500 francs aujourd'hui. J'ai été assez heureux de pouvoir joindre au portrait de Janinet une épreuve avant la lettre du petit portrait, imitation de pastel, de la Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche: le portrait de Bonnet d'après Krausinger, un portrait peut-être encore plus rare que celui de Janinet.