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Glossaire du patois normand

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I

I: il, ils. I court, i marchent, etc.: il court, ils marchent. Il s'emploie explétivement: ch'est-i-me? est-ce moi?

IAN: gland. Par aphérèse. Voyez ENS.

IANS; IAS: eaux. C'est comme taurias pour taureaux. On trouve cette sorte de pluriel dans nos vieux écrivains; par exemple, dans le fabliau du Tonneau que La Fontaine a imité dans son conte du Cuvier, on lit ces vers:

 
Au valet vint, et li proya
Qu'une partie li prestast
De sa maison, et li gardast
Ses dix toniax en son celier.
 

Dans ses Dictons du XIIIe siècle, Crapelet rapporte ces questions (page 76), faites en Normandie: Qui estiaus? où aliaus? dont veneaus? orthographiées ainsi dans les meilleurs manuscrits: où aliax? que quériax? dont veniax?

IARD: liard.

IAU: eau.

IAU DE MOURET: jus de fumier; parce qu'il a la couleur des morets ou baies d'airelle. (Manche.)

IAULOUX: plein d'eau, très-humide, marécageux. (Vire.)

IAUSSIR: pisser.

ICHIN: ici. B.

ICHITE: ici. S. – I.

ICI: ci. Ce temps ici pour ce temps-ci.

IDLO (D'): d'ici, de là. (Avranches.) Voyez ILO.

IDOUX, SE: maladif, qui éprouve de fréquentes douleurs.

IÈBE: gale du chat.

IETTE. Aphérèse de liette. Voyez LIETTE.

IEU! IEU! cri dont on se sert pour appeler les cochons. Voyez TIOT.

IEUCOLIER: écolier. S. – I.

IEUTUDIANT: étudiant. S. – I.

IEUN: un. S. – I.

IEUX: leur, à eux. S. – I.

IGNAU; IGNOT (adv.): sans cérémonie. A.

IGNORE (s. f.): ignorance d'une chose. Être en ignore: ignorer. A.

IGRE (s. f.): griffe, ongle. Voyez INGRE. A.

ILA: là. Martial d'Auvergne dit:

Quand les conducteurs ilà virent

ILEC (adv.): ici, là.

ILET: îlot, petite île. Métaphoriquement, pâté de maisons, groupe formant une sorte d'île.

ILEU: là. B.

ILO: là. B.

IMMENSE (s. f.): très-grande quantité. J'en ai une immense pour j'en ai beaucoup. L.

IMPORTUNATION: importunité.

IMPOTHÈQUE: hypothèque.

INBERLIAN: Irlandais. Du latin Hibernia: Irlande. B.

INDE: terne, noirâtre, de couleur bise ou sale.

Ne fleur inde, jaune ne blanche
(Rom. de la R.)

INDITER: indiquer, instruire. Voyez ENDITER.

INDOINE: privé d'aptitude. In négatif. C'est l'opposé d'idoine.

INDUQUER: éduquer.

INEL: alerte. Du Roman isnel. Brunetto-Latini a dit, dans le XIIIe siècle: «D'un home pereceus je dirai: ce est une tortue; de un isnel, je dirai: ce est un vent.» A.

INGRE: griffe. Voyez IGRE.

INNOCENT: idiot, fou. Walter-Scott, dans son Waverley (t. I, ch. 9), dit qu'en Écosse on donne aux fous le nom d'innocents.

INN'TOUT: non plus; pas davantage.

INSOUFFRABLE: insupportable, qu'on ne saurait souffrir.

INTÉ; INTEL: tel, pareil, semblable, égal.

INTERGIE (s. f.): léthargie, S. – I.

INTERGODER ou INTERGOUDER: interloquer, intimider. S.

INTERMINE. Voyez ÉTERMINE. A.

INTRODUIRE (v. a.): interrompre. L.

INTROPIQUE: hydropique. L.

INTROPISIE: hydropisie. L.

INVECTIF: vif et remuant. De invectus: emporté. L.

IORD: sale. De ord. Voyez ce mot.

IOU (prononcé i-iou): où, en quel lieu.

IOUSOUX: aqueux, en parlant des fruits et des légumes.

IOUSQUE: où.

IQUEUL, E: quel, quelle.

IRAGNIE; IRAIGNÉE; araignée.

ITIEUL (TOUT): tout d'un coup, tout entier. A.

ITOU: aussi. De l'adverbe latin item. Too, en anglais.

IU: pièce de rapport qui fait disparate avec l'étoffe sur laquelle on l'applique. (Coutances.)

IVRER; S'IVRER: s'enivrer.

IXE (s. m.): chevalet pour scier le bois à brûler.

J

J'; JE: nous. J'l'erons: nous l'aurons.

JACA: paille de sarrasin. A.

JACASSE: bavarde. Dans le patois Rennais, jacasse s'entend d'une femme dont le caractère est contrariant.

JACASSER: jaser à tort et à travers. De l'italien gazza (pie), d'où nous avons tiré notre vieux mot agace, que La Fontaine a employé dans la fable de l'Aigle et la Pie:

 
L'agace eut peur; mais l'aigle, ayant fort bien dîné,
La rassure et lui dit: Allons de compagnie.
 

JACQUEDALE; JOCQUEDALE: imbécile, jocrisse.

JACQUET: écureuil. De Jacques, petit Jacques. Ces noms de saints donnés aux animaux ne sont pas rares dans nos usages, comme Margot (Marguerite), à une pie; Samsonnet (petit Samson), à l'étourneau et au maquereau; Richard, au geai; Martin, à l'âne; Coco (Jacquot), au singe. On dit: dès le pétro ou pétron Jacquet, pour: à la pointe du jour.

JADE (s. f.): jatte. A.

JAFFE (s. f.): soufflet. Voyez GUIAFFE et GUIAFFER.

JAFFER: souffleter. L.

JALET; JALÉE: propos inconvenant, bavardage. De l'islandais jula: crier à tort et à travers.

JALOUSIE: œillet de poète (Dianthus barbatus).

JAMAIS (A): beaucoup. Il a des fruits, des écus à jamais: à n'en finir jamais.

JAMBILLER: remuer les jambes convulsivement, les agiter outre mesure.

JANOTTE: bulbe du Bunium bulbo-castaneum. En Roman, anote.

JANGLER: habler, mentir, railler, plaisanter. Du vieux français jangler, joculari. Voyez le Glossaire de Roquefort.

JANNIÈRE: plant d'ajoncs. Voyez BOIS-JAN et JION.

JANS: dedans. B.

JAP; JAPE: babil, bavardage. De japper. Dans le patois Lorrain, on dit de la jappe. S. – I.

JAR: langage, jargon. S. – I.

JARD: écailles de poisson. Voyez ÉCHARDE.

JARDIAU. Voyez GERZIAU. A.

JARDRIN: jardin. A.

JARNICOTON. Juron.

JARNIDIEU. Juron. C'est-à-dire: je renie Dieu. L'auteur de Pathelin, p. 62, dit:

Il a mon drap, ou je r'gnie Dieu. B

Dans les jurons, pour atténuer l'énormité de l'expression, on dit bleu et dié. D'où parbleu, morbleu, jarnidié.

JAROSSE; JAROUSSE (s. f.): vesce, gesse cultivée (Dathyrus sativus), qu'Olivier de Serres appelait jarrus. Dans la basse latinité, jarrossia. Les cultivateurs du département du Gers donnent le nom de jarosses aux différentes espèces de vesces. (Annuaire du Gers pour l'an XII.) A.

JARRETELER: attacher les jarretières. P. R.

JARRETER: se heurter les mollets en marchant. O.

JALOT: baquet, petit cuvier.

JARROTIN: jarret de veau. Terme de boucherie. A.

JAS: jars, oison. C'est le mâle de la pige. Voyez ce mot. Jas, par suppression de l'r, comme dans gas pour gars.

JASCARDER: jaser mal à propos, bavarder. A.

JASPINER: babiller, taquiner, jaser, plaisanter.

JASSETOISER: jaser sans mesure. L.

JATÉ: gentil. BÉ JATÉ: bien gentil. L.

JAU: coq. De gallus. Voyez GAU.

JAUNET: renoncule des prés (Ranunculus pratensis). Voyez BASSIN. L. – Un peu jaune. – Pièce d'or. H. – N.

JAVOTER: jaboter, jaser, babiller, caqueter.

JAVRELINE: javeline, dard. S. – I.

JE pour nous. Je ferons; je sommes arrivés. Patois Walon. Voyez ONS. L.

JEAN-QUIN: mélange de café, de sucre et d'eau-de-vie. Voir sur l'origine de ce mot le Dict. de M. l'abbé Decorde.

JEMENT: jument.

JENNE: Jeune. – JENNESSE: jeunesse.

JÉNOTTE. Voyez JANOTTE. A.

JENS! mot exclamatif. S. – I.

JERGIR: sarcler. Du latin sarcire.

JERGONNER: jaser, babiller. De jargon.

JERQUÉ: perché, juché, placé désagréablement.

JÉSUET: hypocrite. De jésuite. L'abbé Furetière prononça ainsi sur la question de savoir si on devait écrire jésuiste ou jésuite: «Il faut dire jésuite, comme on dit hypocrite, sodomite.» B.

JÉSUITE: dindon; parce qu'on attribuait aux Jésuites l'introduction de cet oiseau en Europe. L.

JETER (v. n.): suppurer. En patois Walon, jeté à matière. L.

JEU (FAIRE SON): jouer son rôle, paraître, figurer. Voilà une belle robe, elle fera son jeu à la prochaine fête.

JEU D'EAU: jet-d'eau. Patois Lorrain. L.

JEUN (A CŒUR): à jeun. L.

JEUNDI: jeudi. A.

JEUNESSE: jeune fille.

J'VA; J'VAL: cheval. L.

J'VEU: cheveu. L.

JIFAILLER: folâtrer mal à propos. Voyez JIFER.

JIFALIER, ÈRE: qui aime à jifer. L.

JIFER: jouer en folâtre. L.

JIFFE: soufflet.

JIFFER: donner une jiffe, jifle ou soufflet.

JIFLE (s. f.): soufflet. Patois du Jura.

JIFLER (v. a.): souffleter.

JILE, s. f.: diarrhée des animaux. L.

JILÉE (s. f.): eau ou tout autre liquide qu'on a fait jaillir.

JILER: lancer, faire jaillir un liquide. A.

JILOIRE: petite seringue de sureau. Voyez ÉCLIPE. A.

JION (s. m.): jomarin (Ulex Europæus). A.

JOB (BATTRE LE): perdre son temps, ne rien faire.

JOCER: se moquer, jaser, niaiser. Du latin jocari.

JODANE (s. m.): sot, niais, jocrisse. B.

JODU: sourd, au propre; inintelligent, au figuré. De j'ouïs dur: j'entends ferme. M.

JOE: joue.

JOFIN: poupée ou mannequin que l'on met par amusement dans un lit, pour faire croire qu'une personne y est couchée. Du latin jocus, jeu. A.

JOGANE: espèce de coiffure d'enfant composée d'un fond et d'une passe sans papillon. Comme la jogane laisse la joue (la joe) à découvert, c'est du mot patois joe qu'elle tire sa dénomination A.

 

JOJO: cheval. Comme dada. De jo et de jor des anciennes langues du Nord.

JOLET: jeu, mouvement. O.

JONFIEUX, SE: oppressé, e. Du verbe patois jonfler. Jonfieux pour jonfleux, comme bieu pour bleu, fieur pour fleur.

JONFLER: respirer avec peine; ronfler; souffler de l'haleine en expirant l'air. Probablement de sufflare, comme le conjecturent MM. Duméril.

JONQUERAIE: terrain où l'on fait croître du jonc.

JONQUETTE: fleurs qu'on jette dans les fêtes et dont on jonche la terre. C.

JONQUIÈRE: terrain où le jonc croît spontanément.

JORER: se parer avec luxe, avec affectation.

JOSTER: joûter, folâtrer, plaisanter. De jocus, jeu.

JOSTEUR: gai, amusant et farceur.

JOUBIBOT; JOUBJEOT: tasse de café. De joué: guère, et de bibere: boire. O.

JOUCET: soufflet, claque sur la joue. O.

JOUÉ (adv.): guère, peu. Cet homme n'a joué de pommiau, guère de gras de jambe. Voyez POMMIAU. A.

JOUG-A-COUE: joug double pour deux bœufs attelés côte à côte à une charrue. Ce joug tient à la charrue au moyen d'une longue pièce de bois, nommée coue (queue) et chevillée dans le joug.

JOUGLER: gambader. Se dit des chevaux reposés qui sortent de l'écurie en gambadant.

JOUGUET: petit joug pour un seul bœuf.

JOUIR DE: venir à bout de. On ne saurait jouir de cet enfant indocile: on ne peut en venir à bout. Voyez CHEVIR.

JOUJOUTE (FAIRE): se jouer.

JOUQUAY; JOUQUÉ: juché, perché. S. – I.

JOUR-FAILLI (A): au soir.

JOURNAL (de terre): ce qu'on peut labourer de terre pendant une journée de travail. A.

JOUSTE; JOUXTE: auprès de, attenant à. Du latin jaxia.

JOUTER: toucher à. Cet herbage joûte à la rivière.

JOUVEUX, SE: aquatique. L.

JUC (s. m.): perchoir du poulailler. En Roman, joc. Ce mot, qui vient de jugum, perche, se trouve dans Des Perriers (Nouvel. 16 et 31). L.

JUDAS (BRAN DE): taches furfuracées qui paraissent, surtout au printemps, sur le visage de certaines personnes. M. Decorde.

JUGAIN: jomarin. Voyez JION. A.

JUIF: espèce d'hirondelle, le martinet.

JUIS: juif, israélite. De judæus. Dans le Pédant joué de Cyrano de Bergerac (acte II, scène 3), Matthieu Gareau s'exprime ainsi: «Ous équiais un vrai jui d'Avignon.» L.

JUPÉE: courte distance. Interrogés sur la distance d'un lieu à un autre, les paysans répondent souvent au voyageur: «Il n'y a qu'une jûpée.» La jûpée peut varier d'un à cinq ou six kilomètres.

JUPER. Voyez HUPER. A.

JUPET. Voyez HUPET.

JUQUER; JUQUIER: percher, jucher.

JUQUOUX: juchoir. Sembler tomber du juquoux: paraître tout étonné.

JUS (adv.): à terre.

JUS D'OCTOBRE: liqueur préparée avec un mélange d'eau-de-vie et de poiré doux, réduit en sirop. L.

JUSÉE (de fumier): liquide qui s'écoule du fumier, en forme de jus.

JUSER: sortir par compression, en parlant des fruits.

JUSEUX: juteux, en parlant des fruits. L.

JUSSE: juste. H. – N.

JUTER: produire du jus.

J'VA: cheval. J'VAS; J'VAUX: chevaux.

K

KAFIGNONS: corne qui se trouve à l'extrémité du pied des animaux qui l'ont fourchu, tels que la vache, le porc, le mouton, etc. M. l'abbé Decorde.

KAINE: chaîne.

KALIPÈTE: sorte de bonnet de nuit, qui couvre les joues des femmes, et qu'elles conservent le matin jusqu'à ce qu'elles fassent leur toilette.

KARAS: berger.

KARUE; KAIRUE: charrue.

KÉ: quoi. Bé de ké: bien de quoi! se dit ironiquement pour peu de chose.

KERDER: carder.

KERMINNE: charogne.

KÉROIX: croix.

KERSIR: mourir. Voyez CRESSIR. A.

KEVRON: chevron.

KIA VALET! KIA VALET! Cri pour appeler les porcs à la mangeoire. C'est la corruption de tiot, qui est l'abréviation par aphérèse de petiot, diminutif de petit. Voyez TIOT.

KIEF: pièce de bois à laquelle on assujettit le soc de la charrue.

KIEN: chien. Du grec κυων.

KIGNE-EN-COIN (DE): d'un coin à l'autre.

K'MINAIE: cheminée.

K'MINSE: chemise.

K'VA: cheval.

K'VILLE: cheville.

L

L': le. L'bout: le bout. L'sé: le soir.

LA: elle.

LABIT: douleur, peine. S. – I.

LABITER; SE LABITER: pleurer; se plaindre; tourmenter. De lacrymari. S. – I.

LABOUOROUX: laboureur.

LACHERON: laiteron.

LACHET: lacet.

LACHON; LAÇON: lacet pour prendre le gibier.

LAGNE (s. f.): bois de cotret, rondin de bois pelard. Ce mot signifie aussi mauvais bois. De lignum.

LAGUE (s. f.): espèce, qualité, acabit. B.

LAICHE: glaïeul (Gladiolus communis). Du Celtique hesk, mot auquel on a réuni l'article, comme dans lierre, hedera.

LAICHE (s. f.): lé, du latin latus. V. LÈCHE.

LAID (FAIRE): faire la moue; témoigner à quelqu'un qu'il déplaît.

LAIDURE (s. f.): fille ou femme laide. L.

LAIQUER; LÉQUER; LIQUER: lécher.

LAIRON; LAIROT: loir.

LAIRRAI; LAIRRAIS; etc.: laisserai, laisserais. Ancienne manière de conjuguer le verbe laisser. Maleville disait encore, dans le milieu du XVIIe siècle:

 
Si mes forces, Daphnis, égaloient mon courage,
A tes discours flatteurs je me lairrois tenter. A.
 

Lairroient est employé par Descartes dans le Discours de la méthode. Il est vrai que les éditeurs modernes corrigent Descartes. C'est une fantaisie qu'ils se passent et qu'on a tort de leur passer.

LAIS: témoignages de mécontentement. Faire des lais: grogner; agir de mauvaise grâce; bougonner.

LAISANDER: faire le laisant. V. LAISANT.

LAISANT: oisif, paresseux. Voyez LAISI. R.

LAISE (s. f.): lé d'une étoffe. P.

LAISI: loisir. S. – I.

LAISSE-TOUT-FAIRE (s. f.): fille de mauvaise conduite. A.

LAIT BATTU: lait de beurre.

LAIT DE BEU (lait de bœuf): mystification. Donner du lait de beu: mystifier; faire des promesses mensongères; dire des absurdités.

LAIT DE BEURRE: babeurre.

LAIT (GROS): lait caillé. Voyez CAILLES; CAILLE-BOTTES. L.

LAIT DE PIE (Euphorbia sylvestris). B.

LAITICHE (s. f.): belette à poil blanc. On dit à Alençon laitice, sorte de revenant qui apparaît sous la forme d'un petit animal blanc comme du lait. De lait, et non pas de lætitia, joie. B.

LAITON; LAITERON: veau ou poulain qui tète. De lait.

LA-LOIN: ici près. A Bayeux, on dit là-lain. On lit dès le XVe siècle, dans les Cent nouvelles antiques: «Ma foi, dit-elle, velà sa place là-loing montrant le bord du lit.» A.

LAMPÉE (s. f.): boisson prise à grandes gorgées et en grande quantité. Du verbe laper. L.

LAMPER: prendre des lampées. L.

LANCEMENT: élancement dans une partie du corps.

LANÇON ou ÉQUILLE: petit poisson de mer (Ammodyta Tobianus).

LANCRET: gamin, vaurien. B.

LANDES (f. pl.): jomarin. Voyez JION et JUGAIN.

LANDON: cordon. B.

LANDON: rabâchage, bavardage. L.

LANDONNIER: bavard, rabâcheur. L.

LANDONNER: agir lentement; – rabâcher, bavarder. Les Bretons disent randonner, randonneur. L.

LANDORE: endormi, fainéant, lambin.

LANDORER: lambiner, s'endormir sur le travail. B.

LANER: écorcher, arracher le poil, comme le lanneur tire la laine du drap. S. – I.

LANEUX: ouvrier qui fait ressortir la laine du drap. S. – I.

LANFAIS; LANFOIE: filasse fine. Boivin et de Brieux dérivent ce mot de lanificium, expression qui désigne toute matière propre à être filée. Il s'emploie métaphoriquement pour langage entortillé, difficile à saisir, ou abondant et stérile. M.

LANFRONAGE: linge lavé ou savonné à la hâte. A.

LANFRONER: laver sans nécessité et sans soin. A.

LANGET: lange d'enfant au berceau. L.

LANGREUX: chétif, valétudinaire.

LANGUE DE BREBIS (Ranunculus flammula): petite douve. B.

LANGUE D'ÉPEC ou DE PEC (Pivert) (Carex glauca). B.

LANGUET: landier.

LANGUETER: bavarder. De langue. A.

LANGUETEUR, SE: bavard, e. A.

LANIER: lambin, paresseux. De lent.

LANRAIT. Voyez LENDRET.

LANTIPOUNER: marchander. S. – I.

LAPIER: rucher. Incorporation de l'article au mot apier, du latin apiarium, rucher.

LAQUE: tique, sorte de pou des animaux.

LAQUER; LAQUIER: lâcher.

LAQUEULLE: laquelle. B.

LARCI (FAIRE) ou plutôt FAIRE LA RESSIE. Voyez RESSIE.

LARD: chair de porc. Le lard n'en est que la partie grasse. L.

LARDÉ (s. m.): sorte de pâté gras, de forme semi-circulaire.

LARMER: répandre des larmes, larmoyer.

LARMETTE (s. f.): petite quantité de liqueur, goutte. De larme. L.

LAS-D'ALLER: fainéant, nonchalant. Un des personnages de Gargantua s'appelle Las-d'aller (liv. I, ch. 38). Nachor dit au valet Maucourant, dans la Passion à personnages, p. 139:

Ça, hau! saoul-d'aller

Ce saoul-d'aller est le synonyme de las-d'aller.

LASSON: lacs, filet pour prendre les oiseaux. De laqueus. En bas-breton, lacz; en italien, laccio; en espagnol, lazo.

LATINEUX: latiniste. S. – I.

LATINIER: écolier qui étudie la langue latine. Dans l'ancien français, latinier signifiait interprète. Wace (Roman de Rou) dit que l'archevêque de Rouen

A Rou et à sa gent par latinier parla. L

LATON: laiton.

LATUSÉE: être fantastique, dont on menaçait les enfants pour arrêter leurs cris ou leurs pleurs.

LAUDÉE (s. f.): volée de coups. A.

LAUDER (v. a.): frapper, battre. A.

LAUFFRÉE: repas copieux d'un animal. Du vieux mot luffre, vorace. Rabelais appelle lifrelofres les gourmands.

LAUMER: regarder de travers.

LAUNER: avoir l'esprit paresseux; fainéanter; dire toujours la même chose; radoter.

LAURETTE (s. f.): Daphné Lauréole (Daphne Laureola). B.

LAUSANGIER: donneur de louanges, flatteur.

LA-VA (adv.): là, aux environs. Il se promène là-va. On dit aussi là-ava.

LAVECHINER: laver mal, ou peu, ou des objets de peu de valeur.

LAVERIE: pièce près de la cuisine, où on lave la vaisselle.

LAVETTE: gros linge emmanché pour laver la vaisselle.

LAVIER: évier, égoût de cuisine.

LAVOUX: lavoir.

LAVURER: laver mal. Voyez LANFRONER. A.

LÉ: elle. De l'italien lei.

LÉ: les.

LÉCHARD. Voyez LÉCHEUR.

LÈCHE (s. f.): petite quantité. Une lèche de pain. En patois de Grenoble, leichi signifie «un morceau de pain long et mince.» Patois Rouchi.

LÈCHERIE: friandise. Du verbe lécher. A.

LÉCHETTE (s. f.): friande.

LÉCHEUR, SE: friand, e. Dans la Nef des fols du monde, les gourmands sont appelés lichards. Du vieux mot roman lechéor. A.

LÉCHOUX; LICHOUX. Voyez LÉCHEUR.

LEICAN: nigaud.

LÉGUME: importance. C'est de la grand'légume: c'est une personne d'importance.

LÉMAGES (s. m.): fourrage de plantes légumineuses, telles que vesces, pois. B.

LEMAN; LEMAU: vaurien, bandit.

LENDEDÉMAIN: lendemain. L.

LENDRET; LENRET: ici. C'est l'altération de la locution romane là endroit, là endret: là directement, précisément là. L.

LÉNIER: doux, patelin, intrigant. De lenis.

LENVERS: envers. Le lenvers: l'envers. Du latin inversus.

LEREBOURS (A): à rebours, au rebours.

LERME: larme. Il se prend dans le même sens que goutte. No n'y vait lerme: on n'y voit goutte.

LERMER. Voyez LARMER.

LERRU; LIERRU: lierre.

LÉS: les. Très-fermé, dans certaines contrées, devant une consonne.

LESANT (arr. de Mortagne): pesant, tardif. MM. Duméril.

LESSIVEUSE: femme qui conduit une lessive et celle qui la lave.

LESSIVIÈRE. Voyez LESSIVEUSE. L.

LET: lit. De lectum.

LETICE: âme d'un enfant mort sans baptême, qui paraît la nuit sous la forme d'un animal d'une blancheur éclatante; en islandais, læda signifie fantôme. MM. Duméril. Voyez LAITICHE.

LÉTISSE (Orne): enfant espiègle, amusant. Du latin lætus. Ib.

LEU: lu, participe passé de lire.

 

LEUC: lieu. D'où ileuc, le lieu où vous êtes.

LEUMIER: flandrin, efflanqué.

LEUX: leur, à eux. S. – I.

LI: lui.

LIAGE: couverture de chaume liée avec des harts.

LIAINIER; LIÊNIER: mendiant qui affecte un ton plaintif en demandant l'aumône.

LIAIS: fléau. Voyez FLAIS.

LIAN: gland. Par aphérèse.

LIANNE: glane.

LIARD D'UN SOU: pièce d'un sou (5 centimes). A.

LIAU; LIOT: liseron (Convolvulus albus). L.

LIBODEUX; LIBODOUX; LIBOUDEUX: gluant. B.

LIBOREUX; LIBOUREUX: gluant, visqueux. De lie. L. Voyez LIVARDEUX.

LICHER: faire festin; manger avec sensualité. Voyez LÈCHERIE.

LICHOINER: embrasser amoureusement. De lécher. O.

LICHOIRE (s. f.): bouche, langue; facilité d'élocution.

LICHON: leçon. S. – I.

LICO: licol, licou.

LIDER: glisser. De l'islandais lida. Vire.

LIÉ: elle. Ce pronom ne s'emploie que comme complément: par exemple, Chest por lié: c'est pour elle.

LIÉNARD; LIÉNOR: Léonard; Léonor.

LIÉPARDE: animal imaginaire qui hante les carrefours pendant la nuit. Peut-être est-ce une corruption de léopard.

LIERD: liard. Un rouge lierd: un misérable liard. L.

LIERRUT: lierre. B.

LIET: lit.

LIETTE: layette; petit coffret, tiroir. On trouve ce mot dans la 48e. Nouvelle de Des Perriers. En patois Walon, lietta.

LIETTE: petit lien, ou cordon qui serre la ceinture d'une culotte, une chevelure de femme, etc. L.

LIEURE: liure, câble de charrette, etc.

LIEU DE (EN): au lieu de. L.

LIEUTRIN: lutrin. L.

LIEUX: leur, à eux. L.

LIÈVRE DE MER. Voyez DIABLE. B.

LIGER; LIGIER: léger. L.

LIGOCHE (s. f.): limace. A.

LIMAGES. Voyez LÉMAGES.

LIMAS: limaçon. A.

LIME: fossé plein d'eau qui borne souvent les herbages de bas-pays et leur sert de limite. Du latin limes.

LIMER: pleurer à demi; crier sans répandre de larmes, comme font les enfants contrariés. A.

LIMONIÈRE: ornière. De limus: limon, boue. O.

LIMOUSINE: manteau de roulier, en poil et en grosse laine.

LIN: rut de la brebis.

LINCHARD: élancé, grand, mince, effilé.

LINETTE: graine de lin.

LINGARD: efflanqué. Voyez ÉLINGUER.

LINGUE: langue.

LINGUER: parler; jaser. S. – I.

LINOTIER: ouvrier qui peigne et prépare le lin ou le chanvre.

LIONE: chèvre-feuille; parce qu'il se lie aux arbres. Voyez VIONE.

LIOPE (s. f.): bande de toile pour assujettir les enfants dans le maillot. Du verbe lier. A.

LIOPER (v. a.): employer les liopes pour assujettir les petits enfants dans le maillot. B.

LIOT: enveloppe de gluis dont on abrite les ruches.

LIOTROPE: héliotrope (Heliotropium Peruvianum). Aphérèse. L.

LIPE (s. f.): grosse lèvre. Faire la lipe: faire la moue. L.

LIPU, E: qui a de grosses lèvres. L.

LIQUE-PLAT: lèche-plat, parasite.

LIQUER; LIQUIER (v. a.): lécher. L.

LIQUERET: friand. De liquer. B.

LIQUETTE: loquette; petite loque, lambeau.

LIQUEUREUX: liquoreux.

LIQUIFOIRÉ: Lucifer.

LIRE (s. f.): cane. Lire! lire! est le cri dont on se sert pour appeler les canards. L.

LIRETTE (s. f.): petit caneton. L.

LIRLAS: lilas.

LIROT (s. m.): caneton. De là ce cri pour appeler les jeunes canards: lirotes! lirotes! lirotes! L.

LIROT: mauvais couteau.

LIROTTER: couper péniblement avec un mauvais lirot. O.

LIS; LISET: lisière d'étoffe.

LISA: Élisa.

LISE: portion de grève, de marais, etc., où le sol déliquescent n'offre aucune résistance.

LISETTE (s. f.): ruban de fil. Du substantif lisière, parce que ce ruban sert souvent à border. Voyez BORD. A.

LISETTE: couteau d'enfant. A.

LISSEAU de fil: peloton de fil. L.

LISOUX: liseur.

LITÉ (PAIN): pain dont la pâte a mal levé. (Valognes.)

LITOINE: nonchalant, paresseux. C.

LITRANTAN: niaiseries, balivernes. De l'article li ou le et de trantran. (Vire.)

LIU: glu, glui. – LIU: lieu.

LIURE (s. f.): branche ou gaule, souvent fendue en deux et qui, dans les clôtures sèches, sert, au moyen de harts, à contenir les affiches et à consolider la haie. Voyez AFFICHES.

LIVARDEUX, SE: gluant, visqueux. A.

LIVERNAGE: pour l'hivernage. Voyez HIVERNAGE.

LIZAIS: liserés. S. – I.

LO: là.

LOBER: sommeiller. A.

LOBET. Voyez GOBET. De lopin.

LOCATIS (s. m.): cheval de louage; homme de peine.

LOCHER (v. n.): vaciller, menacer de tomber.

LOCHER (v. n.): secouer, en parlant d'un arbre dont on veut faire tomber les fruits. Du Roman eslocer; eslochier: agiter, remuer. D'elocare.

LOCLASSER: peiner, souffrir en travaillant. Voyez HOCLASSER.

LODÉ: mouillé. Du latin lotus.

LODER: marcher. De la basse latinité lobia ou lodia: promenoir, galerie.

LODER: marcher; se mouvoir; se traîner avec peine.

LODORIE (s. f.): supériorité. Avoir lodorie sur quelqu'un: lui être supérieur en force. A.

LOGANE (s. f.): chaumière. De loge. B.

LOISER: être permis. Ce verbe neutre a pour adjectif loisible, qui est resté dans notre langue.

LOJAIS: léger. S. – I.

LOLO: lait. – LOLO: veau, et, par extension, grand garçon qui a des manières enfantines.

LONER: rabâcher. Voyez LAUNER. B.

LONGIN; LONGIS: lambin.

LONGUE: longe.

LOQUE: là. S. – I.

LOQUETS: petites portions de laine qui tombent à terre, à la tonte des moutons. M. Decorde.

LOQUETONNER: agiter le loquet dans la serrure; clancher coup sur coup sans succès.

LORINER; LORCINER: diriger. La Muse normande dit:

Devant çu quai je lorine mes pas

LORIOT: bouton qui s'élève sur les paupières; sorte d'orgelet.

LORIQUE; LORIQUETTE: loque, petit lopin. O.

LOSENGIER: adulateur. Du vieux mot los: louange. Du latin laus. Voyez ALOSER.

LOSSER: jaser. Du grec γλωσσα: langue. Par aphérèse. A.

LOSTRE (arr. de Mortagne): sale, malpropre. MM. Duméril.

LOT A FRÈRE, en parlant de l'ancien partage des successions normandes. Elle a lot à frère: elle a égalité de lot avec son frère.

LOUCE ou LOUSSE (s. f.): mensonge, tromperie. Peut-être du vieux mot lobe, qui a la même signification dans le glossaire qui est à la fin de l'Histoire de Bretagne de Dom Morice. Wace, dans le Roman de Rou, emploie leusse. – LOUSSER se dit pour mentir.

LOUCHE (s. f.): cuiller à pot ou à potage.

LOUCHET: sorte de bêche, en forme de louche, ou cuiller à pot. C.

LOUDIER; LODIER: courte-pointe de lit.

LOUÊPE (s. f.): chiffon usé; mauvais lambeau d'étoffe. L.

LOUÊPIAUX; LOUIPIAUX: oreillons; sorte de maladie des oreilles. Pour oripeaux. Voyez ce mot.

LOUIS DE SIX FRANCS: pièce ou écu de six livres tournois; parce que, comme le louis d'or, cette pièce de monnaie portait l'effigie du roi Louis. A.

LOUISOT: Louis.

LOULOU: loup. Mot enfantin.

LOURD: grossier, brutal. De balourd. A.

LOURDER (v. n.): être balourd: dire des balourdises.

LOURE (s. f.): cornemuse, musette.

LOURER: pleurer lâchement. (Vire.) – Chanter. S. – I.

LOUSSE. Voyez. LOUCE.

LOUSSE: vesse. Du celtique-breton lou.

LOUSSER: vesser.

LOUSSET: soufflet.

LOUSTER (v. n.): s'insinuer frauduleusement.

LOUSTRE; LOSTRE: sale personnage. O.

LOUVETTE: tique, ainsi nommée parce que cet insecte attaque souvent les loups.

L'QUEUL: lequel.

L'S: les, devant une voyelle ou une H muette.

L'SIVIÈRE. Voyez LESSIVIÈRE. L.

LUBIN: lupin.

LUBINS: sorte de loups-garoux. De lupus.

LUBRE: difficile à manier, à travailler; compacte. Voyez RUFLE.

LUE: lieue.

LUEURE: lire.

LUGAN: homme bizarre, boudeur, sournois. Luganner se dit des premières gouttes de pluie qui annoncent le mauvais temps.

LUIRE: lire. S. – I.

LUMELLE: allumelle, par aphérèse.

LUNER; LEUNER: lorgner; regarder de travers.

LUNETIER: homme qui porte des lunettes dont il n'a pas besoin.

LUQUE: luth. S. – I.

LUQUE: lampe. (Manche.) De lux, lumière.

LUQUER (v. a.): reluquer, regarder. Du latin lux. Souvent lûquer emporte l'idée qu'on regarde de côté, en évitant que l'on s'en aperçoive. De là sans doute le sens de loucher, qu'il a dans M. Decorde.

LUQUERNE: lucarne.

LURASSER. Voyez LURER.

LURE (s. f.): vers ou refrain d'une chanson, répété jusqu'à satiété. De loure: musette. On l'emploie, au figuré, pour signifier des promesses que l'on réitère souvent et qu'on ne tient jamais. La lure alors est une leurre.

LURER: fredonner; répéter la même chose; rabâcher; grommeler. L.

LURETTES: fredons, répétitions de chansonnettes sans suite.

LUREUX, SE: qui grommèle, qui rabâche. L.

LURIER: homme qui dit des sornettes. B.

LUROTIER. Voyez LUREUX. A.

L'Z: les. Courir l'z uns après l'z autres.