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Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 5

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Nous venons d'apprendre par madame de Sévigné qu'elle avait conservé les lettres de sa fille depuis son enfance, et que celle-ci avait dix ans quand elle écrivit la lettre où elle racontait à sa mère l'accident arrivé à madame Amelot. Ceci nous reporte à l'année 1656. C'est donc lorsque, à la fin de septembre de l'année 1654, madame de Sévigné se rendit à sa terre des Rochers, qu'elle fit une première fois cette navigation d'Orléans à Nantes, où elle mit alors sa fille au couvent des sœurs Sainte-Marie, de cette dernière ville. Ce fut dans les années 1654 à 1657 que madame de Sévigné fut le plus préoccupée de son cousin Bussy591. Cependant, avant la fin de 1656, elle avait retiré sa fille du couvent; et, dans le mois d'octobre de cette même année, elle l'emmena avec elle à Bourbilly et à Monjeu, où elle vit Bussy et Jeannin de Castille592. Après un séjour de quelques semaines, elle retourna à Paris; et au commencement de l'année 1657, accompagnée de ses deux enfants, elle vit pour la première fois, chez leur oncle, l'abbé Arnauld, qui dans ses Mémoires a exprimé l'admiration que lui fit éprouver la beauté de la mère, de la fille et du fils593.

Les attraits de mademoiselle de Sévigné se développèrent rapidement et excitèrent la verve des poëtes. Elle avait à peine treize ans lorsqu'elle commença à inspirer heureusement la muse badine de Saint-Pavin594; elle en avait dix-sept quand Ménage lui adressa un madrigal en italien, qui fut imprimé dans la cinquième édition de ses poésies595; elle était âgée d'environ dix-neuf ans lorsque la Fontaine lui dédia en vers gracieux sa fable du Lyon amoureux596, publiée deux ans après dans le recueil du fabuliste: cet hommage dut donner à sa beauté une renommée populaire. Mais ce qui acquit très-vite à mademoiselle de Sévigné une célébrité qui faillit ternir pour toujours sa réputation, fut son apparition dans les ballets du roi. On crut alors qu'elle était devenue l'objet des préférences de Louis XIV. C'est dans sa seizième année qu'elle fut produite, en 1663, aux dangereux regards du monarque597. On l'admira dans le ballet où le roi était déguisé en berger, et toutes les beautés de la cour y figuraient, ainsi qu'elle, en bergères. Elle reparut, l'année suivante, en Amour déguisé en nymphe maritime; et elle avait dix-huit ans quand elle joua le rôle d'Omphale, dans le ballet de la Naissance de Vénus598. La lettre qu'elle écrivit à l'abbé le Tellier, que nous avons fait connaître, prouve qu'à vingt et un ans elle liait librement des correspondances avec les beaux esprits du temps599.

Enfin, lorsque Françoise-Marguerite de Sévigné épousa François-Adhémar, comte de Grignan, le 29 janvier 1668, elle avait vingt-deux ans et quatre mois, ce qui réduit à moins de quinze années la différence d'âge qui existait entre elle et le comte de Grignan. Le mariage se fit à l'église de Saint-Nicolas des Champs, paroisse où habitait madame de Sévigné; et, le jour même, les deux époux allèrent coucher à Livry600.

Après ces rectifications essentielles sur la fille, revenons à la mère, à Marie de Rabutin-Chantal. A l'âge de dix-huit ans elle quitta les ombrages de l'abbaye de Livry, où s'était terminée son éducation; et elle entra dans le monde pour se marier, et elle se maria601. Le séduisant et jovial marquis de Sévigné, gentilhomme breton, présenté par le cardinal de Retz, son parent, est préféré par la jeune héritière de Bourgogne. Le 27 mai 1644, les articles du contrat furent arrêtés par André d'Ormesson et le président Barillon602, tous deux pères de ceux qui, sous ces mêmes noms, furent par la suite les constants amis de madame de Sévigné. Deux jours après que le contrat eut été rédigé et qu'on parlait de prendre jour pour le signer, Sévigné eut une querelle avec du Chastellet, son compatriote. Sévigné l'arrêta sur le Pont-Neuf, et lui donna des coups de plat d'épée pour quelques propos que celui-ci avait tenus. Un duel s'ensuivit, qui eut lieu au Pré-aux-Clercs603. Sévigné reçut une blessure à la cuisse, qui mit sa vie en danger. Du Chastellet était de l'ancienne famille de Hay de Bretagne, qui se vantait d'être sortie, il y a six cents ans, des comtes de Castille. Le père de du Chastellet avait été avocat au parlement de Rennes, et ensuite conseiller d'État604: ainsi son fils était de robe, tandis que Sévigné était d'épée. Cela explique l'arrogance de ce dernier; il en fut sévèrement puni. Le père de du Chastellet s'illustra dans les lettres, et son fils, dans toutes les occasions importantes, montra autant de talent et d'esprit que de courage; il devint par la suite un publiciste distingué605, et nous retrouvons son nom ou celui de son fils, trente et quarante ans après ce duel, sur les listes de ceux qui siégèrent aux états de Bretagne, avec le nom du fils de madame de Sévigné606. Près de deux mois et demi se passèrent avant que Henri de Sévigné fût guéri de sa blessure, et son contrat de mariage ne put être signé que le 1er juillet. Il le fut sans témoins. Le lundi soir 1er août, les fiançailles se firent en présence du P. de Gondy, de l'Oratoire; du coadjuteur (Retz), et des évêques d'Alby et de Châlons; de la duchesse de Retz et de plusieurs autres dames. Le mariage fut célébré le jeudi 4 août, à deux heures du matin. Cette heure tardive explique pourquoi l'acte de mariage, qu'on a retrouvé dans le registre de l'ancienne paroisse de Saint-Gervais, n'est signé ni du curé ni du vicaire qui le dressèrent. Ils remirent au lendemain607 pour compléter leur ouvrage, et, comme il arrive souvent, ce qui avait dû être fait la veille fut oublié le jour d'ensuite.

 

Les deux conjoints partirent huit à dix jours après pour la Bretagne, se rendirent à leur terre des Rochers, et ne revinrent à Paris qu'en décembre de l'année suivante. Ainsi les souvenirs du séjour de madame de Sévigné aux Rochers se trouvaient liés à l'acte le plus important de sa vie et à cette année qu'elle passa seule avec celui qu'elle aimait, corrigé, pendant quelque temps du moins, de sa brutale insolence et de ses fougueux emportements par la dure leçon qui lui avait été donnée par du Chastellet.

Dès cette époque, on aperçoit dans madame de Sévigné le désir qu'elle manifeste, à l'égard de son cousin Bussy, de son fils et de sa fille, de voir ceux des deux familles auxquelles elle appartenait parvenir à de hautes fonctions et à un rang élevé dans le monde; et comme cette ambition ne put réussir que par sa fille, son amour maternel pour le premier fruit d'une union enfanté dans les délices d'une passion qu'aucune autre ne remplaça fut encore accru par le contentement de l'amour-propre satisfait608. Avant de partir pour les Rochers, elle avait prié son ami Olivier d'Ormesson de s'informer si M. de Rogmont voulait vendre sa charge de cornette des chevau-légers; car il ne paraît pas, ainsi qu'on l'a dit, qu'au moment de son mariage Sévigné eût encore été revêtu du grade de maréchal de camp. Des négociations, qui durèrent deux ans, furent entamées pour lui procurer une charge; elles échouèrent, parce que madame de Sévigné ne put obtenir de son tuteur l'abbé de Coulanges et de ses frères de servir de caution à M. de Sévigné. Ces hommes judicieux avaient aperçu les graves défauts de ce jeune éventé, et regrettaient que leur nièce lui eût donné la préférence sur ses rivaux. L'abbé de Coulanges se plaignait hautement de ce que, par tendresse pour la mariée, lui et madame de la Trousse s'étaient engagés, contre leur intention, plus qu'ils n'auraient dû le faire609.

Madame de Sévigné, privée de sa mère et n'ayant jamais eu de sœur, n'eut auprès d'elle, pour l'assister dans son premier accouchement, que la mère et la femme d'Olivier d'Ormesson, son ami intime, son conseil. L'enfant qui devait bientôt remplir d'amour et de tourments toute l'existence de madame de Sévigné l'occupa faiblement: ce n'était qu'une fille. Mais, seize mois après la naissance de cette fille, une lettre qu'elle écrit à Bussy610 nous montre l'orgueilleuse mère triomphante d'avoir donné un fils à son mari. Elle était trop entièrement dominée par sa tendresse conjugale pour qu'elle pût encore en reporter une grande part sur ses enfants. Le cœur est exclusif, et sent qu'il affaiblit ses forces en les partageant. Toujours l'amour d'une femme pour son mari faiblit quand le sentiment maternel se développe en elle avec énergie. La raison resserre, il est vrai, les nœuds qui l'unissent au père de ses enfants; mais quand la raison domine il n'y a plus de passion, il n'y a plus d'amour.

D'ailleurs, dans l'intervalle de ses deux accouchements, pendant l'hiver de 1646 à 1647 et dans le cours de cette dernière année, madame de Sévigné fut occupée d'un procès qui la concernait personnellement, ce qui la rapprocha encore plus d'Olivier d'Ormesson et de sa famille. Elle résida donc à Paris avec son mari, et le procès ne les empêcha pas de goûter les plaisirs de la capitale; ils invitaient fréquemment à dîner M. Olivier d'Ormesson, avec leur oncle Renaud de Sévigné, qui arrivait d'Italie.

Dans le journal d'Olivier d'Ormesson, du 27 février 1647, on lit611: «Je fus dîner chez M. de Sévigné. Je fus, avec M. et madame de Sévigné, chez M. du Verger pour leur affaire; ils soupèrent ce soir-là au logis, et (nous) fûmes voir après souper, chez M. Novion (le président), le Ballet des Rues de Paris, qui n'est pas grand'chose612

La journée du samedi 2 mars 1647 dut se graver aussi dans la mémoire de madame de Sévigné; car, après avoir été avec d'Ormesson chez ses hommes d'affaires, elle se rendit ensuite avec lui au Palais-Royal pour voir la représentation de la Grande Comédie613. Cette grande comédie, dont parle Olivier d'Ormesson, lui parut ennuyeuse, parce qu'il ne connaissait pas l'italien. Elle dut, par une raison contraire, intéresser la jeune élève de Ménage et de Chapelain. C'est le premier opéra italien qui ait été joué en France. Il fait époque dans l'histoire de notre théâtre. Ceux qui le connaissent savent qu'il s'agit ici du Mariage d'Orphée et d'Eurydice614, pièce pour laquelle Mazarin fit de si grandes dépenses. Transcrivons le récit que fait madame de Motteville de la première représentation de cette pièce. Il peint si bien la cour et les courtisans et l'époque heureuse de la régence d'Anne d'Autriche, il nous initie si parfaitement au temps de la jeunesse de madame de Sévigné, que l'on ne peut, sans l'avoir lu, se faire une idée des souvenirs dont la dame des Rochers aimait à entretenir sa vive imagination durant les journées passées dans sa champêtre solitude615.

«Sur la fin des jours gras (le 2 mars 1747), le cardinal Mazarin donna un grand régal à la cour, qui fut beau et fortement loué par les adulateurs qui se rencontrent en tout temps. C'était une comédie à machines et en musique à la mode d'Italie, qui fut belle et qui nous parut extraordinaire et royale. Il avait fait venir les musiciens de Rome avec de grands soins, et le machiniste aussi, qui était un homme de grande réputation pour ces sortes de spectacles. Les habits en furent magnifiques, et l'appareil tout de même sorte. Les mondains s'en divertirent, les dévots en murmurèrent; et ceux qui, par un esprit déréglé, blâment tout ce qui se fait ne manquèrent pas, à leur ordinaire, d'empoisonner ces plaisirs, parce qu'ils ne respirent pas l'air sans chagrin et sans rage. Cette comédie ne put être prête que les derniers jours de carnaval; ce qui fut cause que le cardinal Mazarin et le duc d'Orléans pressèrent la reine pour qu'elle se jouât dans le carême; mais elle, qui conservait une volonté pour tout ce qui regardait sa conscience, n'y voulut pas consentir. Elle témoigna même quelque dépit de ce que la comédie, qui se représenta le samedi pour la première fois, ne pût commencer que tard, parce qu'elle voulait faire ses dévotions le dimanche gras, et que, la veille des jours qu'elle voulait communier, elle s'était accoutumée à se retirer de meilleure heure, pour se lever le lendemain plus matin. Elle ne voulut pas perdre ce plaisir, pour obliger celui qui le donnait; mais, ne voulant pas aussi manquer à ce qu'elle croyait être son devoir, elle quitta la comédie à moitié, et se retira pour prier Dieu, pour se coucher et souper à l'heure qu'il convenait, pour ne rien troubler à l'ordre de sa vie. Le cardinal Mazarin en témoigna quelque déplaisir; et quoique ce ne fût qu'une bagatelle qui avait en soi un fondement assez sérieux et assez grand pour obliger la reine à faire plus qu'elle ne fit, c'est-à-dire à ne la point voir du tout, elle fut néanmoins estimée d'avoir agi contre les sentiments de son ministre; et comme il témoigna d'en être fâché, cette petite amertume fut une très-grande douceur pour un grand nombre d'hommes. Les langues et les oreilles inutiles en furent occupées quelques jours, et les plus graves en sentirent des moments de joie qui leur furent délectables.»

 

Nul doute que madame de Sévigné, lorsqu'elle voyait ce spectacle magique de l'Opéra tel que Louis XIV et les grands artistes d'alors l'avaient créé, ne se ressouvînt souvent de la Grande Comédie et des événements qu'elle précéda presque immédiatement.

Madame de Sévigné, après avoir passé tranquillement les premiers mois de 1648 chez son oncle l'évêque de Châlons, dans sa belle campagne de Ferrières, revint à Paris; et le 11 décembre suivant elle était dans la lanterne «avec d'Ormesson pour entendre plaider un procès, lorsque les députés des enquêtes envahirent la grand'chambre, et demandèrent l'assemblée générale616.» Puis, le lendemain du repas de famille, le 6 janvier 1649, elle apprit que le roi était parti dans la nuit, que la porte Saint-Honoré était gardée, que le peuple avait forcé le bagage du roi. La guerre civile commença: tous les Sévigné y prirent part, et suivirent le parti de Retz. Le marquis de Sévigné se sépara de sa femme, et suivit le duc de Longueville en Normandie. Renaud de Sévigné se fit battre à Longjumeau; et madame de Sévigné, malgré cet échec, se réjouissait des progrès de la Fronde, en haine du ministre, qui était l'ennemi de Gondi. Son naturel, enclin à la gaieté, la portait à se laisser distraire des inquiétudes et des tourments que lui causait l'absence de son mari par la société et les lettres de Bussy, et surtout par le jovial et spirituel chansonnier que d'Ormesson rencontrait toujours chez elle lorsqu'il y allait. C'était Marigny, fougueux frondeur, qui, non content de rimer des épigrammes et des chansons, joignait l'action aux paroles, et souffletait un membre du parlement (Boislesve) qui l'avait insulté par ses propos617. Ce fut alors aussi qu'elle s'occupa le plus de musique, de vers italiens et de littérature, et qu'elle mit à profit, pour son instruction, l'inclination qu'avait pour elle Ménage, jeune encore, quoique déjà célèbre618. L'amitié qu'Olivier d'Ormesson avait pour madame de Sévigné et l'influence qu'elle exerçait sur ce magistrat étaient si bien connues qu'à la cour et dans sa propre famille on le soupçonnait, dans le célèbre procès de Fouquet, dont il était rapporteur, de ne se conduire que par les conseils de madame de Sévigné619.

L'intimité des deux familles de Rabutin, de Coulanges et des d'Ormesson fut entretenue par Olivier après la mort de son père. «Le jour de Pâques (5 avril 1665), dit celui-ci dans ses Mémoires, nous donnâmes, le soir, à souper, suivant l'usage de mon père, à toute la famille; et s'y trouvèrent MM. de Colanges, Sanzé et d'Harouis, mesdames de Sévigné mère et fille.» Le 12 octobre suivant, nous apprenons de ces mêmes Mémoires que «d'Ormesson se rendit à Livry pour voir madame de Sévigné, qui s'était blessée à l'œil620.» D'Ormesson a bien soin de noter sur son journal que, le mercredi 3 février 1666, madame de Sévigné lui amena Pellisson et mademoiselle de Scudéry, qui lui témoignèrent toute l'estime et l'amitié possibles sur l'histoire du procès de Fouquet; qu'au mois d'août de la même année madame de Sévigné partit pour la Bretagne; et qu'enfin, le 25 août de l'année suivante (1667), «il alla à Livry voir l'abbé de Colanges et madame de Sévigné, où arrivèrent M. d'Andilly et madame Duplessis-Guénégaud621

A la fin de cette même année (1667), le nom de madame de Sévigné fut bien souvent répété dans le monde et dans les journaux scientifiques, non pas à cause d'elle ou de sa famille, mais parce qu'un de ses domestiques, nommé Saint-Amand, était devenu fou furieux; on pratiqua sur lui une opération de thérapeutique alors très-vantée: c'était celle de la transfusion du sang. Ce fut M. de Montmort622, ami de madame de Sévigné comme de d'Ormesson, qui apprit à ce dernier que, «le 2 décembre (1667), Saint-Amand était retombé dans sa folie pour la troisième fois; qu'on avait tiré tout son sang, et introduit dans ses veines le sang d'un veau; qu'il avait dormi la nuit, ce qu'il n'avait pas fait depuis six semaines, et qu'on espérait un bon succès.» Cette opération de la transfusion du sang était nouvelle en France lorsqu'on la pratiqua sur le domestique de madame de Sévigné. Suivant Mackensie, on l'avait essayée en Angleterre dès l'an 1648623. Robert Lower s'en prétendit l'inventeur, et en 1665 il en fit l'expérience publique à Oxford624. Ce moyen curatif fut fort préconisé en Allemagne, et enfin pratiqué en France, pour la première fois, par Denis et Emmerets, en 1666; mais Lamartinière et Perrault attaquèrent Denis et Emmerets pour ces essais trop hardis de l'art médical; et une sentence du Châtelet, rendue le 17 avril 1668, c'est-à-dire moins de quatre mois après l'expérience tentée sur le domestique de madame de Sévigné, défendit de pratiquer la transfusion du sang tant qu'elle n'aurait pas reçu l'approbation de la faculté de médecine de Paris; et cette approbation ne fut jamais donnée625. On vient de la tenter de nouveau, au moment où j'écris ceci, en transfusant du sang humain dans les veines d'une femme expirante, et on lui a rendu la vie et la santé626.

L'année suivante (1668) devait occuper encore plus de place que toutes celles qui l'avaient précédée dans la mémoire de madame de Sévigné. C'était le temps de la première conquête de la Franche-Comté, le temps où elle parut conduisant sa fille, éclatante de jeunesse et de beauté, aux splendides fêtes de Versailles. Madame de Sévigné se rappelait encore les jours heureux passés à Livry, pendant l'été et l'automne de cette même année, dans la société des Coulanges, de tous ses amis, de d'Ormesson et de ses fils. Ce fut à Livry que la vocation de l'un d'eux se décida pour la vie religieuse, et que mademoiselle de Sévigné et sa mère durent être étonnées de voir ce jeune homme, près d'elles, persister dans le désir de se faire génovéfain627.

Il était nécessaire de rappeler tout ce qui, dans les Mémoires de d'Ormesson, nous révélait des faits ignorés jusqu'ici sur madame de Sévigné et les objets des réminiscences dont elle était principalement préoccupée pendant son séjour aux Rochers durant l'année 1675. Le petit nombre de lettres qui nous restent de sa correspondance pendant la première moitié de sa vie, qui seraient les plus intéressantes à bien connaître, laissent dans sa biographie des lacunes qu'il n'est pas possible de combler, et des incertitudes qu'on ne peut faire disparaître entièrement; mais les Mémoires de d'Ormesson, en nous donnant les moyens de retracer les souvenirs dont elle était préoccupée à l'époque où nous sommes parvenus, nous ont permis d'en diminuer le nombre. Après l'avoir accompagnée dans cette course rétrograde, allons la retrouver en Bretagne, où elle jouit de la société de la princesse de Tarente.

CHAPITRE XIII.
1676

Liaisons de madame de Sévigné avec la princesse de Tarente.—Elles aimaient à s'entretenir ensemble de leurs filles et des souvenirs de leur jeunesse.—Nouvelles du Danemark et de la cour de France, données par cette princesse à madame de Sévigné pendant son séjour aux Rochers.—Griffenfeld devient amoureux de la princesse de la Trémouille, qui le rejette.—Il se fait des ennemis;—conspire;—est condamné à mort;—reçoit sa grâce;—se marie et meurt.—Madame de la Trémouille épouse le comte d'Oldenbourg.—Colère de la princesse de Tarente sur ce mariage.—Madame de Sévigné l'apaise.—Motifs de l'attachement que la princesse avait pour elle.—Liaison de la princesse de Tarente avec MADAME, femme de MONSIEUR, sa nièce.—Caractère de MADAME.—Rang et naissance de la princesse de Tarente et de Henri-Charles de la Trémouille, son mari.—Pourquoi celui-ci était appelé prince de Tarente.—Caractère du prince de Tarente.—Il fuit en Hollande.—Il épouse la fille du landgrave de Hesse-Cassel.—Il s'attache à Condé, et lui reste fidèle.—Rentre en France.—Influence de la maison de la Trémouille en Poitou et en Bretagne.—La baronnie de Vitré la plus ancienne de Bretagne.—Le prince de Tarente préside les états de Bretagne, notamment ceux de 1669.—Mort du prince de Tarente.—Son fils est élevé dans la religion catholique.—La princesse de Tarente devient héritière et maîtresse de tous les biens de sa maison.—Pourquoi elle avait tant d'amitié pour madame de Sévigné.—Elle lui donne un petit chien.—Confidences de la princesse.—Madame de Sévigné se décide à passer l'hiver aux Rochers.—Ses distractions.—Ses lectures.—L'opéra d'Atys est donné.—L'Art poétique de Boileau est publié.—Souvenirs du passé retrouvés dans les papiers de la princesse de Tarente.—Portrait de madame de Sévigné.—Vue rétrospective du temps de sa jeunesse.—Détails sur la duchesse de la Trémouille, belle-mère de la princesse de Tarente.

C'est avec la princesse de Tarente que madame de Sévigné aimait à s'entretenir du beau temps de sa jeunesse. Cette bonne princesse avait des recettes curatives pour tous les souffrants et des consolations pour tous les soupirants, badinant elle-même de son cœur de cire628. Elle avait pour madame de Sévigné une véritable amitié: elle lui faisait aux Rochers de fréquentes visites, et y passait des journées entières629.

Le pays, la langue, la religion, la naissance, le rang, le caractère, les habitudes, les manières, les mœurs, tout était différent entre la princesse de Tarente et madame de Sévigné; et cependant une singulière analogie dans leur destinée les rapprochait et établissait entre elles une grande intimité. Toutes deux étaient veuves et à peu près du même âge; toutes deux avaient une fille qu'elles aimaient avec une tendresse excessive et qu'elles préféraient à l'héritier de leur nom; leurs filles se trouvaient séparées d'elles par de grandes distances, de sorte qu'elles seules sympathisaient parfaitement quand elles se confiaient leurs inquiétudes, quand elles s'entretenaient de leurs communes douleurs630. Celles qui tourmentaient alors la princesse de Tarente étaient grandes, et les lettres de madame de Sévigné, en nous instruisant de leur cause, nous donnent sur l'histoire de Danemark des documents précieux et certains. Voici ce qu'elle écrit à sa fille sur ce sujet631:

«J'ai été voir la bonne princesse; elle me reçut avec transport. Le goût qu'elle a pour vous n'est pas d'une Allemande; elle est touchée de votre personne et de ce qu'elle croit de votre esprit. Elle n'en manque pas, à sa manière; elle aime sa fille et en est occupée; elle me conta ce qu'elle souffre de son absence, et m'en parla comme à la seule personne qui puisse comprendre sa peine.

«Voici donc, ma chère enfant, des nouvelles de la cour de Danemark: je n'en sais plus de la cour de France; mais pour celles de Copenhague, elles ne vous manqueront pas. Vous saurez donc que cette princesse de la Trémouille est favorite du roi et de la reine, qui est sa cousine germaine. Il y a un prince, frère du roi, fort joli, fort galant, que nous avons vu en France, qui est passionné de la princesse, et la princesse pourrait peut-être sentir quelques dispositions à ne le haïr pas; mais il se trouve un rival qui s'appelle M. le comte de Kingstoghmfelt (madame de Sévigné s'amusait, ainsi qu'elle le dit elle-même, à défigurer ridiculement tous les noms allemands, pour faire rire sa fille632). Vous entendez bien: ce comte est amoureux de la princesse, mais la princesse le hait. Ce n'est pas qu'il ne soit brave, bien fait et qu'il n'ait de l'esprit, de la politesse; mais il n'est pas gentilhomme, et cette seule pensée fait évanouir. Le roi est son confident, et voudrait bien faire ce mariage; la reine soutient sa cousine, et voudrait bien le prince; mais le roi s'y oppose, et le favori fait sentir à son rival tout le poids de sa jalousie et de sa faveur. La princesse pleure, et écrit à sa mère deux lettres de quarante pages: elle a demandé son congé; le roi ni la reine n'y veulent point consentir, chacun pour différents intérêts. On éloigne le prince sous divers prétextes; mais il revient toujours. Présentement ils sont tous à la guerre contre les Suédois, se piquant de faire des actions romanesques pour plaire à la princesse. Le favori lui dit en partant: «Madame, je vois de quelle manière vous me traitez; mais je suis assuré que vous ne sauriez me refuser votre estime.» Voilà le premier tome; je vous en manderai la suite, et je ne veux pas qu'il y ait dorénavant en France une personne mieux instruite que vous des intrigues de Danemark.»

Et quatre mois après elle ne donne pas encore le second volume du roman; mais elle continue le premier, et ajoute633: «Disons deux mots du Danemark. La princesse est au siége de Wismar, avec le roi et la reine; les deux amants font des choses romanesques. Le favori a traité un mariage pour le prince, et a laissé le soin à la renommée d'apprendre cette nouvelle à la jolie princesse: il fut même deux jours sans la voir. Cela n'est pas le procédé d'un sot. Pour moi, je crois qu'il se trouvera à la fin qu'il est le fils de quelque roi des Wisigoths.»

Non, ce fut toujours Schuhmacher (Cordonnier), Allemand d'origine, fils d'un marchand de vin à Copenhague, créé comte de Griffenfeld et grand chancelier. La reine elle-même, cédant à son influence, voulut le marier avec la fille du duc de Holstein-Augustenbourg, de la branche cadette de la maison royale, et la princesse s'était déjà mise en route pour Copenhague; mais Griffenfeld mit lui-même obstacle à ce mariage. Ce grand homme d'État, ce Richelieu du Nord, ce législateur du Danemark, qu'il gouverna longtemps admirablement, se laissa détourner des larges voies de sa noble ambition par l'espoir d'épouser cette fille de la princesse de Tarente, la charmante Charlotte-Amélie de la Trémouille. L'esprit, les grâces, la beauté de cette princesse l'avaient séduit. Rebuté par elle, il abusa de son autorité pour écarter le prince son rival, et chercha à se ménager l'appui tout-puissant de Louis XIV; il lia avec ce monarque une correspondance coupable, en reçut de l'argent, négligea les affaires du royaume pour suivre celles qui intéressaient sa funeste passion, fut dénoncé, arrêté, mis en jugement et condamné à perdre ses biens, ses emplois et à avoir la tête tranchée. Le jour fixé pour l'exécution, il monta avec une contenance assurée sur l'échafaud; mais au moment où l'exécuteur levait le glaive, un aide de camp du roi accourt, et crie: «Grâce, de la part de Sa Majesté, pour Schuhmacher!» Et l'aide de camp remet un papier à Schuhmacher, qui le reçut sans émotion. Il apprit, en le lisant, que sa peine était commuée en une prison perpétuelle. Schuhmacher dit froidement: «Cette grâce est plus douloureuse que la mort même.» Il redescendit lentement, et comme à regret, les degrés de l'échafaud. Il fit solliciter le roi de lui permettre de le servir comme soldat: cette faveur lui fut refusée. Détenu étroitement à Copenhague pendant quatre ans, il fut ensuite transféré au château fort de Muncholm, près de Drontheim, en Norwége; il y resta vingt-trois ans, regretté de son souverain, qui désirait et n'osait pas l'employer. En 1698, sa captivité cessa; mais il ne jouit pas longtemps de sa liberté, puisqu'il mourut le 11 mai 1699, âgé de soixante-quatre ans. Il avait été marié à une Catherine Nansen de Copenhague, et en eut une fille634.

Tel est le second tome du roman vrai et trop malheureusement historique que madame de Sévigné avait promis à sa fille, mais qu'elle n'aurait pu lui donner complet; car elle mourut deux ans avant ce favori tout-puissant, qu'elle appelle M. le comte de Kinghstoghmfelt635.

Le troisième et dernier tome doit nécessairement nous apprendre quel fut le sort de celle qui inspira une passion si funeste au principal personnage, et madame de Sévigné, qui nous a donné le premier, nous fournira encore celui-là. Elle nous apprend que, la princesse de la Trémouille n'ayant pu épouser le prince de Danemark, sa mère la princesse de Tarente ne trouvait personne d'assez noble. Elle était parente de la Dauphine et de deux électeurs palatins de Hesse, et elle ne voulait point déroger. Plusieurs partis se présentèrent, et furent

refusés; mais sa fille, qui ne pensait pas comme sa mère, fit un choix sans sa participation, qui mit en courroux la princesse de Tarente636. C'est dans sa lettre à madame de Grignan du 3 mai 1680, écrite dans l'agitation d'un départ, que madame de Sévigné nous instruit de ce mariage: «Encore, si j'avais à vous apprendre des nouvelles de Danemark, comme je faisais il y a quatre ou cinq ans, ce serait quelque chose; mais je suis dénuée de tout. A propos, la princesse de la Trémouille épouse un comte d'Ochtensilbourg637 (lisez comte d'Oldenbourg), qui est très-riche et le plus honnête homme du monde: vous connaissez ce nom-là. Sa naissance est un peu équivoque: toute l'Allemagne soupire de l'outrage fait à l'écusson de la bonne Tarente; mais le roi lui parla l'autre jour si agréablement sur cette affaire, et son neveu le roi de Danemark et même l'amour lui font de si pressantes sollicitations qu'elle s'est rendue. Elle vint me conter cela l'autre jour. Voilà une belle occasion de lui écrire, et de réparer vos fautes passées. N'êtes-vous pas bien aise de savoir ce détail638

Et dans sa lettre du 16 juillet, écrite des Rochers, madame de Sévigné continue de donner à sa fille des nouvelles de ce nouveau mariage: «J'ai vu ma voisine (la princesse de Tarente, qui était à Vitré). Elle me fit beaucoup d'amitié, et me montra d'abord votre lettre… Elle dit qu'elle est venue ici pour faire réponse. Sa fille est transportée de joie; elle est en Allemagne, ravie d'avoir quitté le Danemark, charmée de son mari et de ses richesses. Elle s'est un peu précipitée de se marier avant les signatures de sa famille: la mère en est en colère; mais je me moque d'elle639

591Conférez 1re part. de ces Mémoires, 2e édit., chap. XXXVIII, XXXIX, p. 513, 520, et la 2e partie, chap. I, II, III, IV et V, pag. 1 à 48.—SÉVIGNÉ, Lettres (datée des Rochers, le 1er octobre 1654), t. I, p. 34, édit. G.; t. I, p. 27, édit. M.
592Conférez 2e partie de ces Mémoires, ch. VII et VIII, p. 73.—4e partie, ch. VII, p. 194.—SÉVIGNÉ, Lettres (22 juillet 1672), t. III, p. 108, édit. G.—BUSSY, Mémoires, édit. Amst., 1721, t. II, p. 84.
593Conférez 2e partie de ces Mémoires, 2e édit., ch. VIII, p. 101.
594Voyez Poésies de SAINT-PAVIN et CHARLEVAL, 1759, in-12, p. 68 à 110.—Recueil des plus belles pièces de poésie française, 1692, t. IV, p. 325.
595MENAGII, Poemata, septima editio, 1680, p. 305.—Octava editio, 1687, p. 337.
596Fables choisies mises en vers par M. DE LA FONTAINE; Paris, Claude Barbin, 1668, p. 143, liv. IV, fable 1re; t. I, p. 177 de l'édit. in-8o, 1827.
597BENSERADE, Œuvres, 1697, in-12, t. II, p. 288.
598Ibid., t. II, p. 316; et dans la 2e partie de ces Mémoires, chapitres XXII et XXIII, p. 325 à 333.
599Voyez 3e partie de ces Mémoires, p. 80, ch. IV.—Sévigné n'avait que vingt et un ans lorsqu'il revint de son expédition de Candie (6 mars 1669), et vingt-trois lors de sa liaison avec Ninon.—Ibid., p. 124.
600Troisième partie de ces Mémoires, 2e édit., p. 127, et l'extrait des Mémoires d'OLIVIER D'ORMESSON, dans CHERUEL, De l'administration de Louis XIV, p. 322.
601Première partie de ces Mémoires, ch. II, p. 9 et 10. Mais il y a une erreur à l'égard de Philippe de la Tour de Coulanges, le premier tuteur de madame de Sévigné. Il était son aïeul, et non pas son oncle maternel, et il était le père et non le frère de Christophe de Coulanges, abbé de Livry, le second tuteur de madame de Sévigné.
602Mémoires d'OLIVIER D'ORMESSON, dans CHERUEL, De l'administration de Louis XIV, p. 213.
603Ibid., p. 214.
604PELLISSON, Histoire de l'Académie française, édit. 1729, in-4o, p. 193-198, et aussi 28, 80, 86.
605Traité de la politique de France, par monsieur P. H. (Paul HAY), marquis de C. (Chastellet); Cologne (Elzeviers), chez Pierre Marteau, 1669 (264 pages); 2e édit., 1670; 3e édit., 1677; 4e édit., 1680.—Barbier, dans son Dictionnaire des Anonymes, donne les titres des autres ouvrages de du Chastellet.
606Recueil manuscrit des états de Bretagne dans diverses villes de cette province, Bl.-Mant., 75, p. 419, 481 verso, 507, 523, 535, 549.—A toutes ces pages, dans les états tenus à Nantes, à Dinan, à Rennes, à Vannes, à Vitré, depuis 1681 jusqu'en 1699, on trouve le nom du marquis de Sévigné et celui de M. Paul Hay, marquis du Chastellet.
607Partie 1re de ces Mémoires, ch. II, 2e édit., p. 18.—Mémoires d'OLIVIER D'ORMESSON, dans CHERUEL, Administration de Louis XIV, p. 214.—Acte du mariage de Henri de Sévigné et de Marie de Rabutin-Chantal, dans MONMERQUÉ, Billet italien de madame de Sévigné; Paris, 1844, in-8o, p. 8 et 9, notes.
608Conférer la 1re partie de ces Mémoires, 2e édit., ch. III, p. 22.
609OLIVIER D'ORMESSON, Mémoires, dans CHERUEL, Administration de Louis XIV, p. 215.
610Première partie de ces Mémoires, 2e édit., t. I, p. 120. Mais il faut rectifier la date de la lettre de Bussy, et mettre: 15 mars 1648.
611OLIVIER D'ORMESSON, Mémoires, dans CHERUEL, p. 216.
612Sur le président de Novion, conférez MOTTEVILLE, Mémoires, t. XXXVIII, p. 129, et RETZ, Mémoires, t. XLVI, p. 13.
613Ballet en dix-neuf entrées. Conférez de BEAUCHAMPS, Recherches sur les théâtres de France, t. III, p. 121.
614D'ORMESSON, Mémoires, dans CHERUEL, p. 216.—DE BEAUCHAMPS, Recherches sur les théâtres de France, t. III, p. 127 (il cite la Gazette de 1647, no 27, p. 201).
615MOTTEVILLE, Mémoires, collection Petitot, t. XXXVII, p. 216.
616Voyez la première partie de ces Mémoires, 2e édit., p. 450, chap. XI.
617Mémoires d'OLIVIER D'ORMESSON, dans CHERUEL, p. 217.—Sur Boislesve et sa fille, voy. MOREAU, Bibliographie des Mazarinades, t. III, p. 199, et t. II, p. 241.
618SÉVIGNÉ, Lettre à Ménage (aux Rochers, 12 septembre 1656), publiée par M. Cousin dans le Journal des Savants, année 1852, p. 52.
619Mémoires d'OLIVIER D'ORMESSON, dans CHERUEL, p. 220.
620D'ORMESSON, Mémoires, dans CHERUEL, p. 221.
621Mémoires d'OLIVIER D'ORMESSON, dans CHERUEL, p. 221.—3e part. de ces Mémoires, 2e édit., p. 49, chap. III.
622De l'administration de Louis XIV, par CHERUEL; Rouen, 1849, in-8o, p. 222, dans l'appendice.
623MACKENSIE, Histoire de la santé, cité par Rochoux dans l'article du Dictionnaire de médecine de PANCKOUCKE.
624FURETIÈRE, Le grand Dictionnaire des arts et des sciences de l'Académie française, Paris, 1696, t. IV, p. 300, au mot Transfusion.
625ROCHOUX, dans le Dictionnaire de médecine de PANCKOUCKE, article Transfusion.
626De la transfusion du sang à propos d'un nouveau cas suivi de guérison, par MM. DESRAY et DESGRANGES, dans les comptes rendus hebbomadaires de l'Académie des sciences, t. XXXIII, p. 657 (séance du 8 décembre 1851).
627Journal de D'ORMESSON, du dimanche 14 octobre 1668, dans CHERUEL, p. 222.
628SÉVIGNÉ, Lettres (11 décembre 1678), t. IV, p. 243, édit G.; t. IV, p. 120, édit. M.
629SÉVIGNÉ, Lettres (16 octobre 1675), t. IV, p. 155, édit. G.; t. IV, p. 44, édit. M.
630SÉVIGNÉ, Lettres (2 octobre 1675), t. IV, p. 124 et 128, édit. G.; t. IV, p. 14 et 18, édit. M.—(11 décembre 1675), t. IV, p. 243, édit. G.; t. IV, p. 120, édit. M.—(25 février 1685), t. VIII, p. 20, édit. G.; t. VII, p. 244, édit. M.—Conférez Portrait de la princesse de Tarente, fait par elle-même à la Haye en 1656, dans Petitot, collection des Mémoires sur l'histoire de France, t. XLIII, p. 507-512, à la suite des Mémoires de MONTPENSIER.—Il est parlé de ce portrait dans les Mémoires de MONTPENSIER (année 1677), t. XLII, p. 360.—Le portrait de mademoiselle de la Trémouille est celui de la belle-sœur de la princesse de Tarente, 1657.
631SÉVIGNÉ, Lettres (2 octobre 1675), t. IV, p. 124 et 125, édit. G.; t. IV, p. 14 et 15, édit. M.
632SÉVIGNÉ, Lettres (3 et 31 mai et 2 juin 1680), t. VI, p. 459, édit. M.; t. VII, p. 13, édit. G.—Ibid., t. VI, p. 299, édit. M.
633SÉVIGNÉ, Lettres (22 décembre 1675), t. IV, p. 268, édit. G.; t. IV, p. 141, édit. M.
634CATTEAU-CALLEVILLE, Biographie universelle, t. XVIII, p. 477, article GRIFFENFELD.
635SÉVIGNÉ, Lettres (2 octobre 1675), t. IV, p. 125, édit. G.
636SÉVIGNÉ, Lettres (25 mai 1680), t. VI, p. 511, édit. G.
637SÉVIGNÉ, Lettres (31 mai, 2 juin), t. VI, p. 299, édit. M.
638SÉVIGNÉ, Lettres (3 mai 1680), t. VI, p. 469, édit. G.; t. VI, p. 251, édit. M.—Ibid. (11 juin 1680), t. VI, p. 333, édit. M.
639SÉVIGNÉ, Lettres (7 juillet 1680), t. VI, p. 362, édit. M.; t. VII, p. 91 et 92, édit. G.