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Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 5

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CHAPITRE XII.
1675-1676

Turenne est tué.—Effet que produit cette nouvelle.—Lettres écrites par madame de Sévigné à ce sujet.—La guerre se rallume.—On crée de nouveaux maréchaux.—Le marquis de Rochefort est nommé, par l'influence de sa femme, maréchal de France, avec sept autres lieutenants généraux.—Il meurt.—Détails sur la maréchale de Rochefort.—Elle devient la maîtresse de Louvois.—Son crédit à la cour.—La révolte continue à Rennes.—Madame de Sévigné se décide à partir.—Motifs des regrets qu'elle a de quitter Paris.—Dérangement de sa santé.—Elle consulte Bourdelot.—Elle va revoir Livry.—Elle recommence ses lamentations sur la mort de Turenne.—Elle se rend à Orléans.—S'embarque sur la Loire.—Entrevue au château de l'abbé d'Effiat.—Elle arrive à Nantes.—Souvenirs que ce voyage lui rappelle.—Elle avait mis sa fille au couvent à Nantes.—Souvenirs devant Blois.—Elle arrive à la Seilleraye.—Récit rétrospectif.—Faits importants relatifs à la jeunesse de madame de Sévigné rectifiés à propos de ces souvenirs.—Date de la naissance et de la mort de Sévigné le fils.—Date de la naissance de madame de Grignan.—Celle-ci est née avant son frère.—Date du premier voyage de madame de Sévigné à Nantes.—Age qu'avait mademoiselle de Sévigné quand elle parut dans le ballet des Arts et quand elle épousa le comte de Grignan.—Duel de Sévigné avec du Chastellet.—Célébration du mariage de Sévigné avec Marie de Rabutin-Chantal.—Liaison de la famille d'Ormesson et de celle de madame de Sévigné.—Madame de Sévigné va aux Rochers et revient à Paris.—S'occupe d'un procès,—de ses plaisirs,—de l'Opéra,—et est lancée dans les intrigues de la Fronde.—Détails fournis par les Mémoires d'Ormesson sur cette époque de la vie de madame de Sévigné et sur les événements.—Récit sur un des domestiques de madame de Sévigné qui devint fou furieux, et sur lequel on opéra la transfusion du sang.

Le vif intérêt qu'excitait dans le grand monde la nouvelle de la dissension des deux femmes qui approchaient le plus souvent le roi fut tout à coup absorbé par une autre nouvelle, désastreuse, terrible, qui frappa de stupeur la France entière et retentit aussitôt dans toute l'Europe533. Ce fut celle de ce boulet qui, tiré au hasard près du village de Sasbach, dans l'État de Bade, le 27 juillet 1675, frappa Turenne et le tua534.

Ce ne fut pas à sa fille, ce ne fut pas à une femme, mais à des hommes, à des militaires, à Bussy, au comte de Grignan que madame de Sévigné adressa ces admirables lettres où elle peint sa douleur, celle du roi, les larmes de toute la cour, la tristesse de Bossuet, l'abasourdissement des habitants de Paris, s'attroupant à l'entour de l'hôtel du héros535; la consternation et la fureur de sa brave armée; la terreur des campagnes des bords du Rhin, tranquilles et rassurées par Turenne contre les invasions de l'ennemi, désormais exposées à ses féroces représailles; l'effroi de la France entière, et cette vive, cette universelle émotion causée par la perte d'un seul homme. «Mais cet homme, disait madame de Sévigné, était le plus grand capitaine et le plus honnête homme du monde536

«Dès le lendemain de cette nouvelle, dit encore madame de Sévigné, M. de Louvois proposa au roi de réparer cette perte en faisant huit généraux au lieu d'un: c'est y gagner. En même temps on fit huit maréchaux de France, savoir: M. de Rochefort, à qui les autres doivent un remercîment; MM. de Luxembourg, Duras, la Feuillade, d'Estrades, Navailles, Schomberg et Vivonne: en voilà huit bien comptés. Je vous laisse à méditer sur cet endroit537.» Ainsi madame de Sévigné insinue à sa fille que ces huit maréchaux, que madame de Cornuel appelait spirituellement la monnaie de M. de Turenne, n'avaient été nommés que parce que la marquise de Rochefort (Madeleine de Laval, devenue de Bois-Dauphin), qui était aimée de Louvois, exigea que son mari fût fait maréchal de France, ce qui ne se pouvait qu'en proposant sept autres lieutenants généraux plus anciens que lui. Irrité de cette promotion, le comte de Gramont, son ennemi, lui envoya ce laconique et insolent billet que madame de Sévigné a rapporté. Rochefort ne jouit pas longtemps du grade éminent qu'il avait obtenu. Quoique homme d'esprit et de courage, il s'en montra peu digne en ne secourant538 pas à temps le brave du Fay, assiégé dans Philisbourg. Rochefort mourut moins d'un an après sa nomination, le 22 mai 1676539, âgé seulement de quarante ans: sa haute dignité ne profita qu'à sa veuve, qui acquit ainsi à la cour un rang favorable à l'influence qu'elle ambitionnait d'exercer. C'était une beauté piquante, née pour le grand monde, l'intrigue et la galanterie. Elle était liée avec madame de Grignan, dont l'âge se rapprochait du sien et qui avait alors trente ans. Elle se donna à Louvois, et remplaça dans l'existence de ce ministre, jusqu'à sa mort, madame Dufrénoy. La Fare s'en était cru amoureux avant de se persuader qu'il l'était de madame de la Sablière540; mais l'adroite coquette ne parut vouloir écouter la Fare que pour mieux captiver Louvois, ce qui empêcha la Fare d'obtenir aucun avancement, et l'obligea de quitter le service541.

La maréchale de Rochefort, par l'art facile à certaines natures de se rendre utiles aux grands et aux puissants, sut, sans beaucoup d'esprit ni d'efforts, se maintenir toujours bien en cour. Elle fut l'amie, la confidente de toutes les femmes que Louis XIV s'attacha, de mademoiselle de la Vallière comme de madame de Montespan; et ce fut elle qui, d'accord avec Bontemps, servit admirablement les mystérieuses amours de Louis XIV et de la duchesse de Soubise, et en déroba longtemps la connaissance au duc son époux, et même, ce qui était plus difficile, à madame de Montespan. La maréchale de Rochefort se maintint dans une convenable intimité avec madame de Maintenon; elle fut goûtée de son élève, la duchesse de Bourgogne, comme elle l'avait été de la seconde Dauphine542. Par une conduite habile, elle contribua pendant longtemps à donner de la force au parti de Louvois, qui, dans les conseils et à la cour, disputait au parti de Colbert l'influence sur l'esprit et les résolutions du monarque; et elle parvint à conserver tout son crédit lorsque la mort lui eut enlevé l'appui du grand ministre.

 

Quand, le lundi, la nouvelle de la mort de Turenne arriva à Versailles, «on allait, dit madame de Sévigné, à Fontainebleau s'abîmer dans la joie543;» mais cet événement changea les dispositions de tout le monde, et fit hésiter madame de Sévigné elle-même sur son voyage de Bretagne, qui devenait plus dangereux. Ainsi la mort d'un seul homme ébranlait l'État, et dérangeait tous les projets de plaisirs ou d'occupations sérieuses. La guerre, qu'on croyait devoir être bientôt terminée, se ralluma avec une nouvelle ardeur; il n'y avait plus d'espoir pour madame de Sévigné d'avoir de longtemps son fils avec elle, et sa fille l'invitait fortement à profiter de l'intervalle de la suspension forcée de toutes choses pour faire le voyage de Provence. Elle en fut très-tentée; mais ses propres affaires l'appelaient en Bretagne544 et elles étaient d'une telle gravité qu'elle se vit forcée de céder aux conseils de son tuteur, l'abbé de Coulanges. Après deux mois d'hésitation, elle partit. Ce n'est qu'alors qu'elle cessa de s'entretenir, dans ses lettres, de M. de Turenne, de revenir sans cesse sur ses admirables qualités, de varier l'expression de ses regrets, de prévoir les tristes conséquences de sa mort. Le dîner qu'elle fit chez le cardinal de Bouillon avec madame d'Elbeuf545 et madame de la Fayette, pour pleurer ensemble le héros, fut pour elle cependant une nouvelle occasion de recommencer ses lamentations sur ce triste sujet; et elle ne cessa d'en parler que quand elle eut fait connaître la douleur de tous les amis du héros, la profonde affliction de Pertuis, son capitaine des gardes, qui voulut se démettre de sa place de gouverneur de Courtray; et enfin quand elle eut décrit la cérémonie des funérailles à Saint-Denis, où elle assista546.

Effrayée par les nouvelles qu'elle recevait, madame de Sévigné différa donc son départ; elle aurait bien voulu le différer plus longtemps, et profiter de cet empêchement pour faire le voyage de Provence; mais quand on sut qu'on s'était décidé à envoyer des troupes contre les révoltés et que la lettre de Louis XIV pour la tenue des états de Bretagne allait être transmise au duc de Chaulnes547, on crut la tranquillité publique assurée. L'abbé de Coulanges, qui ne s'épouvantait de rien lorsque la nécessité des affaires réclamait sa présence, détermina enfin madame de Sévigné à partir: cependant elle n'y consentit que quand le bon abbé lui eut promis de ne pas vouloir passer l'hiver aux Rochers. «Au reste, ma fille, l'abbé croit mon voyage si nécessaire que je ne puis m'y opposer. Je ne l'aurai pas toujours ainsi; je dois profiter de sa bonne volonté. C'est une course de deux mois; car le bon abbé ne se porte pas assez bien pour aimer à passer là l'hiver. Il m'en parle d'un air sincère, dont je fais vœu d'être toujours la dupe: tant pis pour ceux qui me trompent548

Elle-même avoue qu'elle avait tant de raisons pour aller en Bretagne qu'elle ne pouvait y mettre la moindre incertitude, «et qu'elle y avait mille affaires549.» Cependant, cette fois, ce voyage ressemblait peu à ceux qu'elle faisait depuis longtemps, presque chaque année, pour aller se délasser des fatigues du grand monde dans sa terre des Rochers, y faire des embellissements, et jouir de ses livres et d'elle-même, en la société de son fils, de sa fille et du petit nombre d'amis qui venaient la voir. Elle ne pouvait non plus se promettre aucun plaisir de la réunion des états, qui, lorsqu'elle avait lieu à Vitré, lui attirait les hommages de toutes les personnes les plus aimables et les plus considérables de la Bretagne, que lui conciliait la réputation qu'elle s'était acquise à la cour par son esprit, ses attraits personnels, les agréments de son commerce, et surtout par les égards, l'amitié, les déférences que lui témoignaient les la Trémouille, les Rohan, les Chaulnes, les Lavardin. Les chefs de ces deux dernières familles étaient investis de toute l'autorité du gouvernement; les la Trémouille et les Rohan étaient en possession de présider presque alternativement les assises des états de Bretagne, Rohan à titre de baron de Léon, la Trémouille comme baron de Vitré. Cette fois les états ne tenaient pas leurs assises à Vitré, mais à Dinan, ce qui éloignait de madame de Sévigné tous les membres de cette assemblée, et donnait de l'importance à l'évêque de Saint-Malo, qu'elle n'aimait pas. Accoutumée dès sa jeunesse à scruter les actes du pouvoir, elle n'avait jamais vu qu'avec déplaisir et avec les sentiments d'une ancienne frondeuse l'obséquiosité des états en Bourgogne et en Bretagne et leur déplorable facilité à voter l'argent des contribuables. Ce secret penchant au blâme et à la résistance s'était encore accru par les derniers événements. La manière dont madame de Sévigné mande à sa fille qu'à Rennes on a jeté des pierres au duc de Chaulnes, lorsqu'il voulut haranguer le peuple pour apaiser l'émeute, prouve qu'elle n'était nullement contristée de l'avanie qu'avait éprouvée le gouverneur: «Il y a eu même à Rennes une colique pierreuse. M. de Chaulnes voulut, par sa présence, dissiper le peuple; il fut repoussé chez lui à coups de pierres. Il faut avouer que cela est bien insolent550

Cette fois ce n'était pas même sur la route facile de Rennes, de Vitré et des Rochers qu'elle devait voyager; c'était vers Nantes et au delà de la Loire que l'urgence de ses affaires l'appelait. Enfin sa vigueur commençait à s'altérer par l'annonce des infirmités qui assiégent souvent les femmes de son âge; elle avait quarante-neuf ans551. Elle déguise autant qu'elle peut à sa fille ces perturbations de son tempérament; mais à Bussy elle dit: «J'ai bien eu des vapeurs, et cette belle santé, que vous avez vue si triomphante, a reçu quelques attaques, dont j'ai été humiliée comme si j'avais reçu un affront552.» Elle fut obligée d'avoir recours à la science du docteur Bourdelot (Pierre Michon), ce célèbre médecin des Condé et de la reine Christine. Madame de Sévigné aimait les soins qu'il prenait d'elle; mais il l'ennuyait par les vers détestables qu'il composait à sa louange et à celle de madame de Grignan553.

 

Depuis la mort de Turenne, madame de Sévigné avait des craintes qu'elle tâchait sagement de réprimer, mais qui lui faisaient redouter l'isolement et la solitude des Rochers: «J'emporte, dit-elle à madame de Grignan, du chagrin de mon fils; on ne quitte qu'avec peine, les nouvelles de l'armée. Je lui mandais comme à vous, l'autre jour, qu'il me semblait que j'allais mettre ma tête dans un sac, où je ne verrais ni n'entendrais rien de tout ce qui va se passer sur la terre554

Ce qui ajouterait encore à toutes les contrariétés qu'éprouvait madame de Sévigné en faisant ce voyage de Bretagne, c'est qu'elle l'avait tant différé que sa femme de chambre Hélène, qui était enceinte, avait atteint son neuvième mois et ne pouvait la suivre; elle prit le parti, pour la désennuyer pendant son absence, de lui laisser le soin de Marphise, sa chienne favorite, et se contenta, pour son service, d'une jeune fille nommée Marie, qui jetait sa gourme, et fit cependant aussi bien qu'Hélène555. Tous ces contre-temps la rendaient si triste qu'elle refusa, trois jours avant son départ, une invitation qui lui fut faite par les Condé d'aller passer quelques jours à Chantilly: elle préféra au palais, aux jardins enchanteurs, à la princière société de cette splendide résidence la solitude sauvage de Livry, remplie des souvenirs de sa fille et du bonheur dont elle avait joui en la possédant. «Je fus avant-hier, toute seule (dit-elle), à Livry, me promener délicieusement avec la lune; il n'y avait aucun serein; j'y fus depuis six heures du soir jusqu'à minuit, et je me suis fort bien trouvée de cette petite équipée. Je devais bien cette honnêteté à la belle Diane et à l'aimable abbaye. Il n'a tenu qu'à moi d'aller à Chantilly en très-bonne compagnie; mais je ne me suis pas trouvée assez libre pour faire un si délicieux voyage: ce sera pour le printemps qui vient556

Après avoir vu, dans la matinée, du Lude, grand maître de l'artillerie, depuis peu fait duc, et madame de la Fayette; après s'être laissé conduire à la messe par la bonne madame de la Troche, madame de Sévigné partit le lundi 9 septembre, sans autre compagnie que l'abbé de Coulanges et cette fille Marie dont nous venons de parler557. La Mousse était à Autry, chez madame de Sanzei, et Coulanges s'en alla à Lyon. Madame de Sévigné se dirigea d'abord sur Orléans; son carrosse était attelé de quatre chevaux. Elle n'oublia pas d'emporter avec elle son petit ami, c'est-à-dire le portrait de sa fille558. Avant de monter en voiture, elle écrit à celle-ci une longue lettre pleine de nouvelles et de faits intéressants. Elle parodie plaisamment trois vers de l'opéra de Cadmus:

 
«Je vais partir, belle Hermione;
Je vais exécuter ce que l'abbé m'ordonne,
Malgré le péril qui m'attend.
 

C'est pour dire une folie, car notre province est plus calme que la Saône559.» Cela n'était pas exact; elle le savait, mais elle voulait rassurer sa fille.

Puis elle revient aussitôt aux pensées sérieuses que lui inspire le service de Turenne, que l'on exécutait en grande pompe dans le moment où elle écrivait: «Le cardinal de Bouillon et madame d'Elbeuf vinrent hier me le proposer; mais je me contente de celui de Saint-Denis: je n'en ai jamais vu de si bon. N'admirez-vous pas ce que fait la mort de ce héros et la face que prennent les affaires depuis que nous ne l'avons plus? Ah! ma chère enfant, qu'il y a longtemps que je suis de votre avis! rien n'est bon que d'avoir une belle âme: on la voit en toute chose, comme au travers d'un cœur de cristal. On ne se cache point: vous n'avez point vu de dupes là-dessus. On n'a jamais pris l'ombre pour le corps. Il faut être si l'on veut paraître. Le monde n'a point de longues injustices. Vous devez être de cet avis pour vos propres intérêts.»

Elle se délassait dans sa voiture, pendant tout le cours de son voyage, de la société un peu ennuyeuse du bon abbé en lisant la Vie du cardinal Commendon, que Fléchier avait récemment traduite du latin560, et aussi les lettres qu'elle recevait de sa fille sur l'Histoire des croisades, «qui est très-belle pour ceux qui ont lu le Tasse,» et la Vie d'Origène, par un auteur janséniste (Pierre-Thomas des Fossés), et qu'elle trouvait divine561. Mais, par des motifs moins exempts de blâme, le ridicule que madame de Grignan versait sur madame de la Charce et sur Philis, sa fille aînée, la faisait rire aux larmes562.

Madame de Sévigné coucha à Orléans; et le lendemain (10 septembre) elle s'embarqua sur la Loire, munie d'une lettre de sa fille, qu'elle reçut au moment de se mettre en bateau, et remplie d'admiration en voyant les rives de ce fleuve, «si belles, si agréables, si magnifiques.»

Cette navigation était pour elle toute volontaire. «Le temps et les chemins, dit-elle, sont admirables: ce sont de ces jours de cristal où l'on ne sent ni chaud ni froid. Notre équipage nous amènerait fort bien par terre; c'est pour nous divertir que nous allons sur l'eau563

Le détail de son embarquement, qu'elle donne à son cousin de Coulanges, nous prouve que cette manière de se rendre d'Orléans à Nantes était plus commune dans ce siècle qu'elle ne l'a été dans le nôtre, où la voie de transport de terre est préférée.

«A peine sommes-nous descendus ici (Orléans) que voilà vingt bateliers autour de nous, chacun faisant valoir la qualité des personnes qu'il a menées et la bonté de son bateau. Jamais les couteaux de Nogent ni les chapelets de Chartres n'ont fait plus de bruit. Nous avons été longtemps à choisir: l'un nous paraissait trop jeune, l'autre trop vieux; l'un avait trop d'envie de nous avoir, cela nous paraissait d'un gueux dont le bateau était pourri; l'autre était glorieux d'avoir mené M. de Chaulnes. Enfin la prédestination a paru visible sur un grand garçon fort bien fait, dont la moustache et le procédé nous ont décidés564

Elle débarqua à deux lieues de Tours, à Mont-Louis; et de là, traversant par terre l'espace de quatre kilomètres qui sépare la Loire et le Cher, elle alla coucher (le 13 septembre) à Veretz565, dans le château originairement bâti par Jean de la Barre, comte d'Étampes, et qui appartenait alors à l'abbé d'Effiat566, connu de nos lecteurs par l'impôt qu'il préleva sur la marquise de Courcelles567.

«J'ai couché cette nuit à Veretz. M. d'Effiat savait ma marche; il me vint prendre sur le bord de l'eau, avec l'abbé (de Coulanges). Sa maison passe tout ce que vous avez jamais vu de beau, d'agréable, de magnifique, et le pays est le plus charmant qu'aucun autre qui soit sur la terre habitable: je ne finirais pas. M. et madame de Dangeau y sont venus dîner avec moi, et s'en vont à Valence. M. d'Effiat vient de nous ramener ici (c'est à Tours, d'où la lettre est datée); il n'y a qu'une lieue et demie d'un chemin semé de fleurs… Nous reprenons demain notre bateau, et nous allons à Saumur568 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

«Je vous ai mandé comme j'avais vu l'abbé d'Effiat dans sa belle maison; je vous écrivis de Tours. Je vins à Saumur, où nous vîmes Vineuil; nous repleurâmes M. de Turenne..... Il y a trente lieues de Saumur à Nantes569. Dans ce dessein, nous allâmes hier deux heures de nuit; nous nous engravâmes, et nous demeurâmes à deux cents pas de notre hôtellerie, sans pouvoir aborder. Nous revînmes au bruit d'un chien, et nous arrivâmes à minuit dans un tugurio (une cabane) plus pauvre, plus misérable qu'on ne peut vous le représenter; nous n'y avons trouvé que deux ou trois vieilles femmes qui filaient, et de la paille fraîche sur quoi nous avons tous couché sans nous déshabiller; j'aurais bien ri sans l'abbé, que je meurs de honte d'exposer ainsi à la fatigue d'un voyage. Nous nous sommes rembarqués à la pointe du jour, et nous étions si parfaitement bien établis dans notre gravier que nous avons été près d'une heure avant de prendre le fil de notre discours. Nous voulons, contre vent et marée, arriver à Nantes; nous ramons tous.»

En passant, à la poste d'Ingrande, madame de Sévigné met la lettre qu'elle vient d'écrire, et deux jours après elle est à Nantes. Là elle se hâte d'annoncer son arrivée à sa fille570: «Je vous ai écrit sur la route et même du bateau, autant que je l'ai pu. J'arrivai ici à neuf heures du soir, au pied de ce grand château que vous connaissez, au même endroit où se sauva notre cardinal (de Retz). On entend une petite barque; on demande: Qui va là? J'avais ma réponse toute prête; et en même temps je vois sortir par la petite porte M. de Lavardin, avec cinq ou six flambeaux de poing devant lui, accompagné de plusieurs nobles, qui vient me donner la main et me reçoit parfaitement bien. Je suis assurée que, du milieu de la rivière, cette scène était admirable; elle donna une grande idée de moi à mes bateliers. Je soupai fort bien; je n'avais ni dormi ni mangé depuis vingt-quatre heures. J'allai coucher chez M. d'Harouis. Ce ne sont que festins au château et ici. M. de Lavardin ne me quitte pas; il est ravi de causer avec moi571

«. . . Nous allons à la Seilleraye572, M. de Lavardin m'y vient conduire; et de là aux Rochers, où je serai mardi.»

Elle resta sept jours à Nantes, et d'Harouis la conduisit lui-même après dîner à son beau château de la Seilleraye, à quatorze kilomètres à l'est de Nantes573, où elle resta deux jours; elle partit le 15 septembre. M. de Lavardin la mit en carrosse, et M. d'Harouis l'accabla de provisions. Elle arriva le jour suivant aux Rochers574. De la Seilleraye à Vitré, par la route directe de Châteaubriant et la Guerche, on mesure dix myriamètres, ou vingt-cinq lieues de poste; et madame de Sévigné, pour franchir cet espace en un jour, a dû d'avance envoyer des chevaux de relais sur la route, ce qui lui était facile, puisqu'elle avait amené avec elle six chevaux et deux hommes; et au besoin, si ses équipages n'eussent pas suffi, elle eût eu recours à ceux du lieutenant général et du trésorier de Bretagne.

Voilà les seuls détails que nous avons pu recueillir sur ce voyage de madame de Sévigné, qui, avec juste raison, inquiéta si fort ses amis. «Ils ont fait, écrit-elle, l'honneur à la Loire de croire qu'elle m'avait abîmée: hélas! la pauvre créature! je serais la première à qui elle eût fait ce mauvais tour. Je n'ai eu d'incommodité que parce qu'il n'y avait pas assez d'eau dans cette rivière.» Et, en effet, bien loin de s'en trouver plus mal, le violent exercice qu'elle se donna lui rendit la santé, que les remèdes des médecins de Lorme et Bourdelot575 avaient peut-être contribué à détruire. «Ma santé, dit-elle, est comme il y a six ans; je ne sais d'où me revient cette fontaine de Jouvence576.» Ces paroles prouvent que ce n'était pas par raison de santé que madame de Sévigné préféra les tracas, les fatigues, les dangers d'une aventureuse navigation aux douceurs d'une pérégrination faite en calèche richement attelée, roulant sur une belle route par un temps chaud, pur et serein et avec l'escorte de deux serviteurs à cheval.

Ses lettres nous révèlent les véritables motifs de cette équipée et ce qui se passait dans son âme. Elle était contrariée de la nécessité d'être obligée de quitter Paris, de la pauvreté provinciale577 où allait être réduite sa correspondance avec sa fille, de l'inquiétude que lui causaient pour son fils les nouvelles de l'armée578. Elle était triste, vaporeuse579. De tous les maux qui assiégent la vie, l'ennui est celui auquel les femmes du grand monde sont le plus exposées, qu'elles redoutent le plus et qu'elles savent le moins supporter; pour y échapper elles ne reculent devant aucune extravagance. Madame de Sévigné craignait surtout l'atteinte de ce mal durant un trajet lent et long, seule avec le bon et vieil abbé, sans son fils, sans la Mousse, sans Corbinelli, sans même son Hélène, enfin sans aucun des êtres qui avaient coutume de causer avec elle, de l'intéresser, de la distraire. Elle avait autrefois navigué sur la Loire; elle avait conduit sa fille au couvent des Filles-Sainte-Marie, à Nantes. Dès cette époque, elle adorait cette enfant belle et gracieuse, âgée de dix ans, et elle l'avait mise en pension chez les pieuses filles de l'ordre fondé par son aïeule, afin qu'elle y reçût les instructions chrétiennes pour sa première communion. C'était le beau temps de la jeunesse de madame de Sévigné, et elle eut un désir extrême de contempler de nouveau les rives qui devaient lui retracer avec vivacité de si agréables et de si touchants souvenirs. Aussi, sans se déguiser ce que sa résolution présentait de difficultés et d'inconvénients et ce qu'elle avait de téméraire, au moment de quitter le rivage elle fut saisie d'une sorte d'ivresse joyeuse, bientôt suivie d'un léger repentir; ce qui ne l'empêcha pas d'exécuter son projet avec courage et gaieté.

«C'est une folie, dit-elle, de s'embarquer quand on est à Orléans, peut-être même à Paris; il est vrai cependant qu'on se croit obligé de prendre des bateliers à Orléans, comme à Chartres d'acheter des chapelets…»

«Je suis dans un bateau, dans le courant de l'eau, fort loin de mon château; je pense que je puis achever, Ah! quelle folie! car les eaux sont si basses et je suis si souvent engravée que je regrette mon équipage, qui ne s'arrête pas et qui va toujours. On s'ennuie sur l'eau quand on y est seule; il faut un petit comte des Chapelles et une mademoiselle de Sévigné.» Et à son cousin de Coulanges elle dit: «Nous allons voguer sur la belle Loire; elle est un peu sujette à déborder, mais elle en est plus douce580

Immédiatement avant d'entrer en bateau elle avait écrit à madame de Grignan: «Enfin, ma fille, me voilà prête à m'embarquer sur notre Loire! Vous souvient-il du joli voyage que nous y fîmes581

Pour elle, ce souvenir ne la quitte pas; et toujours il lui faut parler de ce voyage quand elle passe devant le lieu qui lui en rappelle quelques circonstances:

«Je me ressouvins, dit-elle, l'autre jour, à Blois, d'un endroit si beau, où nous nous promenions avec le petit comte des Chapelles, qui voulait retourner le sonnet d'Uranie:

 
Je veux finir mes jours dans l'amour de MARIE.»
 

Et de Nantes elle écrit à sa fille: «J'ai vu nos sœurs de Sainte-Marie, qui vous adorent encore, et se souviennent de toutes les paroles que vous prononçâtes chez elles582

«Des sept jours que j'ai été à Nantes, j'ai passé trois jours après-dîner chez nos sœurs de Sainte-Marie. Elles ont de l'esprit, elles vous adorent et sont charmées du petit ami583, que je porte toujours avec moi.»

Et quand elle est à la Seilleraye, elle écrit: «Me voici, ma fille, dans ce lieu où vous avez été un jour avec moi; mais il n'est pas reconnaissable: il n'y a pas pierre sur pierre de ce qu'il était en ce temps-là584

Les émotions produites par la vue des lieux où madame de Grignan avait passé son enfance s'accrurent dans le cœur de sa mère à la vue des Rochers. «J'ai trouvé ces bois, dit-elle, d'une beauté et d'une tristesse extraordinaires: tous les arbres que vous avez vus petits sont devenus grands et droits, et beaux en perfection. Ils sont élagués, et font une ombre agréable; ils ont quarante ou cinquante pieds de hauteur. Il y a un petit air d'amour maternel dans ce détail: songez que je les ai tous plantés, et que je les ai vus, comme disait M. de Montbazon, pas plus grands que cela. (M. de Montbazon avait l'habitude de dire cela de ses propres enfants.) C'est ici une solitude faite exprès pour y bien rêver: j'y pense à vous à tout moment; je vous regrette, je vous souhaite. Votre santé, vos affaires, votre éloignement, que pensez-vous que tout cela fasse entre chien et loup? J'ai ces vers dans la tête:

 
Sous quel astre cruel l'avez-vous mis au jour
L'objet infortuné d'une si tendre amour?
 

«Il faut regarder la volonté de Dieu bien fixement pour envisager sans désespoir tout ce que je vois, dont assurément je ne vous entretiendrai pas..... Je trouvai l'autre jour une lettre de vous où vous m'appelez ma bonne maman; vous aviez dix ans, vous étiez à Sainte Marie, et vous me contiez la culbute de madame Amelot, qui de la salle se trouva dans une cave. Il y a déjà du bon style à cette lettre. J'en ai trouvé mille autres, qu'on écrivait autrefois à mademoiselle de Sévigné. Toutes ces circonstances sont bien heureuses pour me faire souvenir de vous; car sans cela où pourrais-je prendre cette idée585

Ce singulier voyage de madame de Sévigné à Nantes, ses souvenirs, ses regrets donnent le désir de connaître à quelle époque elle fit celui qui n'a point été raconté dans ces Mémoires, et dans quelles circonstances elle mit sa fille au couvent. Puisque des documents nouveaux jettent un jour inattendu sur les premières années de cette tendre mère, imitons-la, complétons ses souvenirs, et rétrogradons jusqu'au temps où elle devint enceinte de cette fille bien-aimée.

Une lettre de madame de Sévigné annonçant à Bussy la naissance de Sévigné fils et la réponse de Bussy, mal datées, placées par le P. Bouhours et par la comtesse Dalet (ou par Bussy lui-même, car la partie inédite de ses Mémoires, écrite de sa main, offre un exemple d'une aussi forte distraction et d'une si étrange erreur), ont produit la confusion qui a existé pendant longtemps sur les dates de la naissance du frère et de la sœur586.

Le fils de madame de Sévigné est mort le 26 mars 1713, et les témoins les plus capables d'être bien informés (Simiane de Mauron, d'Harouis, l'abbé de la Fayette587) attestent qu'il avait alors soixante-cinq ans; il était donc né en mars 1648, époque que l'on croyait être celle de la naissance de sa sœur. Des fragments des Mémoires autographes d'Ormesson, récemment publiés, constatent que madame de Sévigné accoucha, à Paris, de sa fille le 10 octobre 1646588. Ainsi il est certain que madame de Grignan était l'aînée et âgée d'un an et demi de plus que son frère. Il résulte de ce fait qu'en l'année 1675, dont nous nous occupons, madame de Grignan avait près de vingt-neuf ans, et Sévigné au plus vingt-sept; et aussi que lorsque l'abbé Arnauld vit madame de Sévigné avec ses deux enfants, et qu'il fut frappé de la beauté de la mère, de la fille et du fils, mademoiselle de Sévigné avait onze ans et demi, et Sévigné seulement neuf ans589. Ces dates ne peuvent être regardées comme indifférentes lorsque l'on considère que l'esprit et le cœur échappent bien plus vite aux langes de l'enfance chez le sexe le plus faible et le plus délicatement organisé; et ainsi s'explique comment, dès son plus jeune âge, Sévigné s'habitua à reconnaître la supériorité de sa sœur en toutes choses, et eut pour elle en toute occasion cette déférence, je dirai presque cette vénération, qu'il manifeste admirablement dans la lettre où il lui exprime ses dernières volontés590. Les premières opinions, les premiers jugements formés par la raison ont sur certaines natures une influence indélébile.

533L'annonce dans la Gazette est du 9 août 1675, no 78, p. 582. Il est dit que le roi en avait reçu la nouvelle le 29 juillet, à Versailles.
534S.-H*** (SAINT-HILAIRE), Mémoires, 1756, in-12, t. I, p. 104.—Recueil de lettres pour servir d'éclaircissements à l'histoire militaire du règne de Louis XIV, 1761, in-12, t. III, p. 216.—RAMSAY, Histoire du vicomte de Turenne, 1773, in-12, liv. VI, t. II, p. 342; id., 1735, in-4o, t. I, p. 581.—RAGUENET, Histoire de Turenne, 1732, in-12, t. II, p. 105.
535Cet hôtel, construit sur le plan de Gomboust et indiqué comme appartenant en 1652 à un M. de Levassier, était rue Saint-Louis, au Marais, au coin de la rue Saint-Claude. (Voy. Jaillot, Recherches sur Paris, quartier du Temple, p. 18.)
536SÉVIGNÉ, Lettres (31 juillet 1675), t. III, p. 477 et 478, édit. G.; idem, t. III, p. 348 et 349, édit. M.—LOUIS XIV, Œuvres, t. V, p. 451.
537SÉVIGNÉ, Lettres (31 juillet 1675), t. III, p. 350, édit. M.; t. III, p. 478, édit. G.
538PELLISSON, Lettres historiques (24 septembre 1676), t. III, p. 154.—LA FARE, Mémoires, collect. Petitot, t. LXV, p. 223-225.—Œuvres diverses du marquis DE LA FARE, 1750, p. 145.
539SÉVIGNÉ, Lettres (1er juin 1676), t. IV, p. 466, 467, édit. G.; t. III, p. 321, édit. M.
540SÉVIGNÉ, Lettres (19 février 1672), t. II, p. 396.—Conférez la 4e partie de ces Mémoires, chap. X, p. 287, et la note p. 366.
541Œuvres diverses du marquis DE LA FARE; Amsterdam, 1650, in-12.—LA FARE, Mémoires (1675), collect. Petitot, t. LXV, p. 223.
542SAINT-SIMON, Mémoires complets et authentiques, t. I, 29 et 389; II, 171.—LA FARE, Mémoires, collect. Petitot, p. 223 (année 1676).—Ibid., Œuvres diverses, Amsterdam, 1750, p. 141 et 142.—SÉVIGNÉ, Lettres (19 mai 1673), t. II, p. 196; t. III, p. 153, édit. G.—Ibid. (1er janvier 1674), t. III, p. 188, édit. G.—Ibid. (11 septembre 1674), t. IV, p. 467; t. V, p. 117, édit. G.—Ibid. (25 décembre 1679), t. VI, p. 265, édit. G.; t. III, p. 81, 194, édit. M.; t. IV, 341, 449 et 460, édit. G.; t. IV, 73, édit. M.
543SÉVIGNÉ, Lettres (30 et 31 juillet, 2, 6, 7, 9, 11, 12, 16, 19, 21, 22, 26, 27 et 28 août, 1er et 9 septembre), t. III, p. 471, 475, 480, 483, 489, 499, 504; t. IV, p. 3, 5, 7, 10, 13, 16, 19, 20, 21, 27, 41, 47, 54, 59, 65, 73, 76, 79, 87, 92, 135, 186, du ms. de l'Institut.—Dans la Suite des Mémoires DE BUSSY, et dans l'édit. Monmerqué, 1820, in-8o, t. III, p. 346, 347, 353, 369, 372, 375, 377, 387, 388, 390, 397, 404, 416, 427, 430, 437 (1er septembre), 438, 448, 453, 457.
544SÉVIGNÉ, Lettres (7 et 25 août 1675), t. III, p. 504; t. IV, p. 55; édit. G.—Ibid. (26 janvier 1689), t. IX, p. 122.—Conférez la 4e partie de ces Mémoires, p. 333.
545SÉVIGNÉ, Lettres (28 août et 4 septembre 1675), t. IV, p. 65, 76 et 92, édit. G.
546Lettres de Louis XIV aux abbés et religieux de Saint-Denis, RAMSAY, Vie de Turenne, t. IV, p. 372, in-12.
547Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, 1850, in-4o, Lettres, t. I, p. 551. Lettre de l'évêque de Saint-Malo à Colbert, en date du 28 août 1575.
548SÉVIGNÉ, Lettres (28 août 1675), t. IV, p. 70, édit. G.
549SÉVIGNÉ, Lettres (7 et 26 août 1675), t. III, p. 504; t. IV, p. 55.—Ibid. (26 janvier 1689), t. IX, p. 122.—Conférez la 4e partie de ces Mémoires, p. 333. Les lettres de convocation pour la tenue des états de Bretagne sont datées du 16 septembre 1675. (Recueil ms., etc., de la Bibl. nat., p. 371.) Madame de Sévigné partit le 9 du même mois.—SÉVIGNÉ, Lettres (26 juin 1675), t. III, p. 434, édit. G; t. III, p. 309, édit. M.—Ibid. (6 août 1675), t. III, p. 487, édit. G.
550SÉVIGNÉ, Lettres (19 juin 1675), t. III, p. 424, édit. G.; t. III, p. 300, édit. M.
551SÉVIGNÉ, Lettres (24 juillet 1675?), t. III, p. 448, 467, édit G.; t. III, p. 339, édit. M.—Ibid. (10 juillet 1675), t. III, p. 448, édit. G.; t. III, p. 323 et 324, édit. M.—Ibid. (19 août 1675), t. IV, p. 35, édit. G.; t. III, p. 411, édit. M.
552SÉVIGNÉ, Lettres (6 août 1675), t. III, p. 487, édit. G.; t. III, p. 371, édit. M.—Ibid. (5, 10 et 24 juillet 1675), t. III, p. 435, 448 et 467, édit. G.; t. III, p. 439, édit. M.
553SÉVIGNÉ, Lettres (4 et 22 décembre 1675), t. IV, p. 233 et 267, édit. G.; t. IV, p. 111 et 141, édit. M.
554SÉVIGNÉ, Lettres (11 et 14 septembre 1675), t. IV, p. 93 et 101, édit. G.; t. III, p. 463 et 469, édit. M.
555SÉVIGNÉ, Lettres (11 et 29 septembre 1675), t. IV, p. 97-117, édit. G.; t. IV, p. 10, édit. M.
556SÉVIGNÉ, Lettres (6 septembre 1675), t. IV, p. 85, édit. G.; t. III, p. 455, édit M.
557SÉVIGNÉ, Lettres (24 septembre 1675), t. IV, p. 117, édit. G.; t. IV, p. 7, édit. M.
558SÉVIGNÉ, Lettres (9 et 11 septembre 1675), t. IV, p. 87, 94, édit. G.; t. III, p. 463, édit. M.—Ibid. (20 septembre 1675), t. IV, p. 107 et 109, édit. G.; t. IV, p. 475, édit. M.
559SÉVIGNÉ, Lettres (9 septembre 1675), t. IV, p. 92, édit. G.; t. III, p. 461, édit. M.—Cadmus et Hermione, tragédie, acte II, scène IV.—Le Théâtre de M. QUINAULT (1735), t. IV, p. 95.—Madame de Sévigné a pu assister à la représentation de cet opéra, dont la musique était de Lulli. Il fut joué sur le théâtre du Bel-Air en 1672, et le 17 avril 1673 sur le théâtre du Palais-Royal, après la mort de Molière. Voyez la Vie de Quinault, t. I, p. 35 des Œuvres.
560SÉVIGNÉ, Lettres (11 septembre 1675), t. IV, p. 96, édit. G.
561SÉVIGNÉ, Lettres (17 septembre 1675), l. IV, p. 105, édit. G.
562SÉVIGNÉ, Lettres (9 et 11 sept. 1675), t. IV, p. 91, 93, édit. G.
563SÉVIGNÉ, Lettres (11 et 14 septembre 1675), t. IV, p. 97, 98 et 100, éd. G.
564SÉVIGNÉ, Lettres (11 septembre 1675), t. IV, p. 98, 99, édit. G.
565SÉVIGNÉ, Lettres (14 septembre 1675), t. IV, p. 100, édit. G.; t. III, p. 467, édit. M.
566SÉVIGNÉ, Lettres (14 et 17 septembre), t. IV, p. 100-103, édit. G.; t. III, p. 469, édit. M.
567Mémoires sur madame de Sévigné, 4e partie, p. 160.
568SÉVIGNÉ, Lettres (14 septembre 1675), t. IV, p. 100 et 101, édit. G.; t. III, p. 469, édit. M.
569SÉVIGNÉ, Lettres (17 septembre 1675), t. IV, p. 103 et 104, édit. G.; t. III, p. 472, édit. M.
570SÉVIGNÉ, Lettres (20 septembre 1675), t. IV, p. 106, édit. G.; t. III, p. 473, édit. M.
571SÉVIGNÉ, Lettres (1er octobre 1654), t. I, p. 34, édit. G.; t. I, p. 27, édit. M.; et 2e partie de ces Mémoires, 2e édit., p. 9 et 10.
572SÉVIGNÉ, Lettres (20 et 24 septembre 1675), t. IV, p. 109 et 114, édit. G.; t. III, p. 475, édit. M.
573SÉVIGNÉ, Lettres (24 septembre 1675), t. IV, p. 111 et 112, édit. G.; t. IV, p. 1. édit. M.
574SÉVIGNÉ, Lettres (29 septembre 1675), t. IV, p. 115 et 117, édit. G.; t. IV, p. 10, édit. M.
575SÉVIGNÉ, Lettres (7 août 1675), t. III, p. 503, édit. G.; t. III, p. 363, édit. M.
576SÉVIGNÉ, Lettres (29 septembre 1675), t. IV, p. 117, édit. G.; t. IV, p. 10, édit. M.
577SÉVIGNÉ, Lettres (20 septembre 1675), t. IV, p. 107, édit. G.; t. III, p. 470, édit. M.
578SÉVIGNÉ, Lettres (11 et 14 sept. 1675), t. IV, p. 93, 100 et 102.
579SÉVIGNÉ, Lettres (6 août 1675), t. III, p. 487, édit. G.; t. III, p. 371, édit. M.
580SÉVIGNÉ, Lettres (17 septembre 1675), t. IV, p. 103 (11 septembre), t. IV, p. 99, édit. G.
581SÉVIGNÉ, Lettres (11 septembre 1675), t. IV, p. 99, édit. G.
582SÉVIGNÉ, Lettres (20 et 24 septembre 1675), t. IV, p. 107 et 114, édit G.; t. III, p. 474, et t. IV, p. 7, édit. M.—Les sœurs de Sainte-Marie logeaient à Nantes, près de la cour de Saint-Pierre.
583Le portrait de madame de Grignan. Voyez ci-dessus, p. .
584SÉVIGNÉ, Lettres (24 septembre 1675), t. IV, p. 111, édit. G.; t. IV, p. 1, édit. M.
585SÉVIGNÉ, Lettres (29 septembre 1675), t. IV, p. 116-118, édit. G.; t. IV, p. 9-10, édit. M.—Ibid. (2 octobre 1675), t. IV, p. 124, édit. G.; t. IV, p. 14, édit. M.
586Voyez la 1re partie de ces Mémoires, 2e édit., p. 120 et 121, et la note 2.—Les deux lettres doivent être datées du 15 mars et du 12 avril 1648, et non 1647.
587Lettre inédite de SÉVIGNÉ, publiée par M. Monmerqué, p. 23.
588Journal D'ORMESSON, dans CHERUEL, p. 215.
589Deuxième partie de ces Mémoires, 2e édit., p. 101.
590Lettre inédite du marquis DE SÉVIGNÉ à la comtesse de Grignan sa sœur, publiée par M. Monmerqué; Paris, 1847, in-8o.