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Dictionnaire érotique moderne

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… Ce que l’amant est au mari.
 
Gavarni.

Amour. Sentiment de création moderne. Les anciens ne connaissaient que la fouterie, – ce que Théophile Gautier, un poète, a si fort à tort appelé un «sentiment ridicule accompagné de mouvements malpropres,» – et il était donné à notre génération, épuisée par tant de masturbations intellectuelles, d’inventer cette sinistre plaisanterie qui dépeuplerait promptement la terre, si les Auvergnats n’étaient pas là.

 
L’amour est une affection
Qui, par les yeux, dans le cœur entre,
Et par forme de fluxion
S’écoule par le bas du ventre.
 
Régnier.

Amour, substantif des deux genres: échange de deux fantaisies; privilége pour toutes les folies que l’on peut faire; pour toutes les sottises que l’on peut dire. – On a de l’amour pour les fleurs, pour les oiseaux, pour la danse, pour son amant, quelquefois même pour son mari: jadis on languissait, on brûlait, on mourait d’amour; aujourd’hui, on en parle, on en jase, on le fait, et le plus souvent on l’achète.

E. Jouy.
 
De son vit couturé de chancreuses ornières,
Pénétrer, chancelant, au fond d’un con baveux.
Mettre en contact puant les canaux urinaires,
De scrofules pourris, nous créer des neveux.
De spermes combinés faire un hideux fromage;
Au fond de la cuvette, humide carrefour,
En atomes gluants voir le foutre qui nage…
Voilà l’amour!
 
Paul Saunière.

Amoureuse entreprise (L’). L’acte vénérien.

Amoureux des onze mille vierges. Jeune homme timide qui toutes les nuits couche, en imagination, avec toutes les femmes qu’il a rencontrées dans la journée, et, en réalité, avec la veuve Poignet, – qu’il a toujours sous la main.

Je n’ai jamais sérieusement aimé qu’une femme, la mienne; et cependant, comme tous les jeunes gens, j’ai été amoureux des onze mille vierges.

A. François.

Amoureux larcin. La petite oie de la fouterie, la monnaie de la jouissance, – baisers dérobés, fesses pincées, etc.

 
Dans ses amoureux larcins,
Le papelard se rengorge;
Quand sa main flân’ sur ma gorge,
Il dit qu’il ador’ les saints.
 
Jules Poincloud.

Amoureux transi. Baiseur plus chaud en paroles qu’en action, et qu’à cause de cela les femmes tiennent en maigre estime.

Il arrive de là que ceux qui aiment le plus, comme ces amoureux transis, sont ceux qui chevauchent le moins.

Mililot.

Amour physique (L’). Le seul amour, le véritable amour, celui des gens bien portants d’esprit et de corps, – enfin celui que prisent sérieusement toutes les femmes, même celles qui lisent le plus de romans.

 
En style énergique
Mon amour physique
S’explique.
 
Collé.

Amour platonique. L’amour ridicule par excellence, l’amour des poètes, des gens qui ont plus de cervelle que de queue, et qui aiment la femme à distance respectueuse parce que leurs moyens ne leur permettent pas de l’aimer plus près.

 
Je fais grand cas
De l’amour pur et platonique,
Mais je n’en use pas.
 
Collé.

Amour socratique. La pédérastie, que Socrate pratiquait si volontiers à l’endroit – je veux dire à l’envers d’Alcibiade.

Amuser un homme. Le faire jouir par tous les moyens connus et inconnus.

 
Dans mon bordel il vient souvent beaucoup de vieux,
Ce sont ceux-là, d’ailleurs, qui nous payent le mieux:
Sais-tu par quels moyens, petite, on les amuse,
Et de quelle façon à leur égard on use?
 
Louis Protat.

Amuser (S’). Se branler.

Amusette (Faire l’). Se peloter mutuellement en attendant le moment de baiser, ou après avoir baisé; plus spécialement, se branler avec l’extrémité d’un membre viril, quand on est femme.

Lorsque nous avions couru quelques postes et que j’avais quelque peine à remonter sur ma bête, elle, qui n’était ni fatiguée ni rassasiée, s’emparait avec autorité de ma lavette et faisait l’amusette.

A. François.

Anandryne. Femme qui n’aime pas les hommes, ou au moins leur préfère les femmes pour se livrer au libertinage et à la fouterie. Sapho était anandryne; elle avait un long clitoris et s’en servait comme un homme de son vit avec les femmes. Horace appelait Sapho mascula, femme mâle, femme hommesse, comme le dit Mirabeau dans son Erotika Biblion. Les Vestales à Rome, les Gymnopédistes à Sparte, instituées par Lycurgue, étaient anandrynes.

Anchois. La verge d’un petit garçon, et même la queue d’un homme lorsqu’elle a des dimensions trop grêles, – par allusion à la gracilité de ce poisson.

Approche ton anchois, ton mignon… là… bien… tu y es… Le sens-tu frétiller?

Léon Sermet.

Andouille. Le membre viril, dont les femmes sont si friandes, – elles qui aiment tant les cochonneries!

 
De tout le gibier, Fanchon,
N’aime rien que le cochon:
Surtout devant une andouille,
Qu’aux carmes l’on choisira,
Elle s’agenouille, nouille,
Elle s’agenouillera.
 
Collé.

Andouille des carmes (L’). Le membre viril.

Andrins. Culistes, hommes qui ne font aucun cas des charmes féminins et ne fêtent que des Ganymèdes.

Les andrins sont les jacobins de la galanterie; les janicoles en sont les monarchiens démocrates, et les francs sectateurs du beau sexe sont les royalistes de Cythère.

(Diable au corps.)

Androgyne. Pédéraste, qui réunit en lui les deux sexes puisqu’il sert de maîtresse aux hommes et d’amant aux femmes, – comme ce grand libertin de Jules-César, qui était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris.

Androgyne (Faire l’). Baiser une femme, ce qui est proprement réunir les deux sexes en un seul.

Anglais. Noble étranger, fils de la perfide Albion ou de la rêveuse Allemagne, qui consent à protéger de ses guinées une femme faible – de vertu – pendant toute la durée de son séjour à Paris.

Amélie ne te recevra pas, Polyte: elle est avec son Anglais.

Watripon.

Anglais (Avoir ses). Avoir ses menstrues, à cause de la couleur rouge de cet écoulement, qui est aussi la couleur de l’uniforme anglais.

 
Puis de son corps couvrant ma mère,
Dans le sang des Anglais baigné,
Que de coups a tirés mon père
Dans la montagne où je suis né.
 
(Chanson anonyme moderne.)

Anglais ont débarqué (Les). Les menstrues ont fait leur apparition.

Il n’y a pas moyen ce soir, mon chéri: les Anglais ont débarqué.

Lynol.

Angora. Petit nom d’amitié que les filles donnent à leur con, à cause de son épaisse fourrure.

Flatte mon angora, cher ange, baise-le de tes lèvres: nous allons jouir.

J. Le Vallois.

Anneau d’Hans Carvel (L’). Le con de la femme – dans lequel tout honnête homme doit mettre le doigt quand il n’y peut plus mettre la pine.

Une femme aimable est un anneau qui circule dans la société, et que chacun peut mettre à son doigt.

Sophie Arnould.
 
Chantons l’anneau du mariage,
Bijou charmant, bijou béni;
C’est un meuble utile au ménage,
Par lui seul un couple est uni.
Avant quinze ans, jeune fillette
Veut que l’on pense à son trousseau,
Et qu’on lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.
 
Béranger.

Anus (L’). Le trou du cul.

 
Déferle ton entrecuisse,
Que j’ contemple
Le saint temple
De Vénus,
Et ton anus.
 
G. de la Landelle.

Aphrodisiaques. Remèdes propres à tonifier, à roidir – momentanément – le membre qui a cessé d’être viril, par suite de maladies ou d’excès vénériens. Les stimulants les plus généralement employés sont les truffes, le musc, le phosphore, le safran et les cantharides.

 
Puis, ce sont encor des parfums
Aphrodisiaques en diable.
 
Alfred Delvau.

Apothicaire. Pédéraste, ou sodomite; homme qui se trompe volontairement de côté quand il est au lit avec une femme et qui l’encule au lieu de la baiser.

 
 
Jean, ce frotteur invaincu,
Au soir, dans une taverne,
Frottait Lise à la moderne,
C’est-à-dire par le cul.
Elle, qui veut qu’on l’enfile,
Selon sa nécessité,
Disait d’un cœur irrité
Qu’un clystère est inutile
A qui crève de santé.
 
(Le Cabinet satyrique.)

Apôtre de l’anus. Pédéraste, ou seulement sodomite, – homme qui se plaît à envoyer (ἀποστελλω) son sperme dans le vagin breneux d’un autre homme, de préférence au vagin naturel de la femme.

 
Ah! dans toute la chrétienté,
Il faut que la société
Envoie des missionnaires,
De saints apôtres de l’anus,
Qui, tirant les vits des ornières,
Prêchent l’Évangile des culs.
 
Collé.

Appas. Les beautés d’une femme qui excitent le désir de l’homme, – mais principalement ses tétons.

 
Ah! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n’y survivrai pas.
 
Béranger.

Appétit (Avoir.) Se sentir des démangeaisons amoureuses, être en disposition de baiser.

Te sens-tu en appétit ce soir? – Un appétit énorme! – Alors, allons à la Patte de chat.

Lemercier.

Appliquer la peau d’un garçon (S’). S’introduire le membre viril dans le vagin.

C’est un grand soulagement d’être aimée, et je trouve, pour moi, que je m’en trouve mieux de la moitié depuis que je me suis appliqué la peau d’un garçon dessus.

Mililot.

Appliquer un homme sur l’estomac (S’). Se laisser enfiler comme une perle par lui, la perle sur le dos, et l’homme sur la perle.

Et fût-il coiffeur ou laquais, d’aussi huppées que vous se l’appliqueront sur l’estomac sans lui demander ses preuves.

A. de Nerciat.

Apprivoiser une fille. La dépuceler, – ce qui la rend naturellement moins sauvage.

 
Malgré les grands parents, malgré les fortes grilles,
Mon cher, je connais l’art d’apprivoiser les filles.
 
Léon Sermet.

Après la panse, vient la danse. Vieux proverbe: Après la mangeaille, la fouterie.

 
Pour se mettre en humeur, il faut emplir la panse;
Sans Cérès et Bacchus, Vénus est sans pouvoir;
Un ventre bien guédé est plus prompt au devoir:
Après la panse, aussi, ce dit-on, vient la danse.
 
(Proverbes d’amour.)

Araignée. Faire patte d’araignée. Action de prendre les couilles et le vit de l’homme de manière à chatouiller le tout à la fois en allant de la tête du vit au périnée et au trou du cul, de haut en bas, à droite et à gauche et retour, en y joignant des coups de langue au filet du vit décalotté, le tout jusqu’à jouissance complète. —Voir Patte d’araignée.

Arbalète. Le membre viril, probablement par jeu de mots, parce qu’on bande, – à moins qu’on ne dise bander que parce qu’on appelle la pine une arbalète destinée à blesser la femme au ventre.

Bandez votre arbalète, mon doux ami, et visez-moi dans le noir.

E. Durand.

Ardillon. Le membre viril, soit parce qu’il pique, soit parce qu’il brûle.

Au lieu de sentir lever son ardillon, il se sentait plus froid qu’à l’ordinaire.

D’Ouville.

Je sens ton ardillon… Ah! je le sens… Chien! chien! tu me brûles…

Baron Wodel.

Argument. Pousser un argument naturel et irrésistible; c’est-à-dire une déclaration d’amour, sous la forme d’un bon vit – dans un bon con, qui ne trouve rien à redire à cela.

 
Sans brusquer une fillette,
Moi j’attends patiemment
Qu’elle soit bien en goguette
Pour pousser mon argument.
 
E. C. Piton.

Aristoffe (L’). Maladie honteuse, dans l’argot des filles et de leurs souteneurs. – Le mot viendrait-il de l’italien arista, épine? ou du grec ἄρίστος, la meilleure – des maladies – ou la maladie des aristos?

J’en ai eu quatorze depuis celle-là, et de toutes couleurs, car quoi qu’en disent les malins, les aristoffes se suivent et ne se ressemblent pas.

Lemercier de Neuville.

Arme de l’homme (L’). Son outil à génération, avec lequel il blesse souvent les femmes, – heureuses d’être ainsi blessées.

 
A ces mots me relevant,
Plus dispos qu’auparavant,
Je me saisis de mon arme.
 
(La France galante.)

Elle me rappelait le tambour de ma compagnie à astiquer et fourbir ainsi mon arme.

Lemercier.

Arracher son copeau. C’est le to leacher des Anglais, qu’il ne faudrait pas croire spécial aux menuisiers, – parce qu’il n’y a pas que les menuisiers qui sachent se servir du rabot que la nature a placé au ventre de tous les hommes.

Arracher son pavé. Faire l’acte vénérien, – à cause de l’effort que cela exige sans doute.

Oui, c’est ainsi toutes les fois que j’arrache mon pavé avec une demoiselle.

Lemercier de Neuville.

Arrangée (Être). Être baisée.

 
Ah! monsieur, je suis saccagée!
Vous n’en viendrez jamais à bout!
La comtesse était arrangée,
Et criait encor d’un ton doux:
Arrangez-vous.
 
Collé.

Arranger une femme, ou un homme. La bien baiser, ou le bien branler.

Tu dois bien arranger une femme, hein?

Lemercier de Neuville.
 
Qu’il soit vioc ou non,
Arrange-le tout d’ même.
 
Dumoulin.

Arrière-boutique. Le cul, qui est situé sur le derrière, et dans lequel le membre aime à se réfugier quand il est resté quelque temps dans la boutique, qui est sur le devant.

A l’instant cette demoiselle, ouvrant son arrière-boutique, laissa aller un vent.

D’Ouville.

Arriver à ses fins. Finir par baiser une femme pour laquelle on bandait, – ce qui est la fin de tout roman d’amour.

Là! tu en es arrivé à tes fins, petit cochon!

Watripon.

Arroser. Éjaculer dans la nature de la femme – un charmant petit jardin dont nous sommes les heureux jardiniers. Pluie ou sperme, quand cela tombe à propos, cela féconde.

Pourquoi ne voudraient-elles pas être arrosées?

Cyrano de Bergerac.

Arroser le bouton. Décharger son sperme dans le vagin d’une femme, sur le bouton de son clitoris.

 
Son directeur, dit-on,
Craignant qu’on lui ravisse
Sa Rose, sa Clarisse,
Lui arros’ le bouton.
 
Joachim Duflot.

Arthur. Nom poli qu’on donne à l’amant de cœur d’une femme galante. C’est le chevalier à la mode de Dancourt.

Toute lorette, inévitablement, a son Arthur, comme toute fille publique son maquereau, comme toute pomme pourrie son ver.

Baron Wodel.

Article (Faire l’). Se dit des maquerelles plantées le soir sur le seuil des bordels, qui essaient d’y faire entrer les passants en leur dépeignant rapidement, avec des couleurs un peu fortes mais saisissantes, les beautés diverses et les talents particuliers de leurs pensionnaires.

Tu resteras sur le seuil du bazar et tu feras l’article pour nos demoiselles.

Lemercier.

Article (Être fort sur l’). Être toujours prêt à foutre, – porté sur sa pine comme un gourmand l’est sur sa bouche.

 
Et sur l’article, ah! que j’étais solide;
Dis-moi, Marton, dis-moi, t’en souviens-tu?
 
(Chanson anonyme moderne.)

La marquise est froide sur l’article.

Louvet.

Artillerie de Cupidon ou de Vénus. Les parfums, les aphrodisiaques en général – et surtout en particulier.

Asperge. Le membre viril – dont les femmes sont si friandes, et qu’elles sucent volontiers, avec la sauce blanche qui les accommode ordinairement.

Aspergès. Le membre viril avec lequel, en effet, nous aspergeons de foutre le con des femmes. – On dit mieux: Goupillon.

 
C’est bien dit; car, comme j’estime,
L’aspergès d’un moine sans doute
Est si bon, qu’il n’en jette goutte
Qu’elle ne soit bénie deux fois.
 
(Ancien Théâtre français.)

Assaillir une femme. La baiser; monter, la queue en main, à l’assaut de son vagin.

 
Jean, cette nuit, comme m’a dit ma mère,
Doit m’assaillir.
 
Gautier-Garguille.

Après que ce premier assaut fut donné, la belle recouvra la parole.

Ch. Sorel.
 
Mais Trichet du premier assaut
Se contenta. Chétive était la dose
Au gré d’Alix.
 
Vadé.

Asseoir sur le bouchon (S’). S’asseoir sur une pine, de façon à être baisée, soit en grenouille par devant, soit en levrette par derrière.

Viens t’asseoir sur le bouchon, garce, et si tu ne jouis pas, c’est que tu ne le voudras pas.

V. Caillaud.

Asticot. Le membre viril, qui grouille dans la nature de la femme comme un ver blanc dans la viande.

Tu écorches mon asticot, salope!

Lemercier.

Astiquer. Faire l’amour, – dans l’argot des filles et des maquereaux, l’astic pour eux étant une épée, et l’épée piquant.

Astiquer (S’). Se masturber, soit seul, soit à deux.

 
Deux gendarmes, un beau dimanche,
S’astiquaient le long d’un sentier;
L’un branlait une pine blanche
Et l’autre un vit de cordelier.
 
(Parnasse satyrique XIXe siècle.)

Astiquer la baguette. Branler un homme, – le ventre de la femme servant de tambour à cette baguette-là, que nous savons tous manier aussi bien que les tapins de profession.

Celle-ci, d’un tambour astiquait la baguette.

Louis Protat.

Atelier. La nature de la femme, – où se fabrique l’Humanité.

Quand on entre à l’atelier, il faut avoir son outil en bon état afin de besogner convenablement, et toi, tu ne bandes seulement pas!

A. Manvoy.
 
Quoi, c’est là tout le stratagème?
Dit un valet, voyant le drôle à l’atelier.
 
Piron.

Attraper quelque chose. Gagner la chaude-pisse ou la vérole dans un coït malsain, avec une coureuse ou avec une honnête femme.

Que ces drôlesses-là sont souvent de bons greniers à chaudes-pisses! ce qu’on appelle de véritables attrape-michés.

 
Comte de Caylus.

Si j’attrape quéque chose, au moins j’ l’aurai pas volé.

Lemercier de Neuville.

Aumône amoureuse. L’acte vénérien, – la femme étant censée donner et l’homme recevoir, quoique, en réalité, l’un donne autant que l’autre.

Belle dame, faites-moi l’aumône amoureuse, je vous en supplie, je bande trop! – J’en suis fâchée, mon cher, mais j’ai mes pauvres.

Seigneurgens.

Autel. La nature de la femme, où nous venons, prêtres fervents, officier chaque jour, culotte bas et pine en main.

 
Et dévotement sur l’autel,
Je pose mes lèvres tremblantes:
De ma langue, en flammes ardentes,
S’élancent…
 
A. François.
 
A l’autel de la volupté
Soudain s’approche une inconnue
Du morpion silencieux.
 
B. de Maurice.

Si tous les autels de Venus étaient aussi dégoûtants.

(Les Maris à la mode.)

Autel de plume (L’). Le lit, sur lequel l’homme et la femme officient avec une ferveur dont le Dieu – de Lampsaque – doit être content.

 
Avez-vous pu l’en croire à son serment?
Ceux que l’on fait sur un autel de plume
Sont aussitôt emportés par le vent.
 
Collé.

Auvergnate. Qui appartient au troisième sexe – puisqu’elle n’est pas homme et ne veut pas être femme.

Consommateurs des deux sexes, hommes et femmes, pas d’Auvergnats, tout au plus quelques Auvergnates très élégantes, fleurs du mal qui se respirent entre elles.

Alfred Delvau.

Avaler la pilule. Avaler le sperme qui s’échappe du membre de l’homme que l’on suce.

Avaler le poisson sans sauce. Être baisée par un homme qui ne décharge point, ou que l’on empêche de décharger.

 
Ah! combien l’apparence est fausse!
Au chaponneau point de cresson,
Et mon amphitryon sans sauce
Me fit avaler le poisson.
 
Marcillac.

Avaler les enfants des autres. Gamahucher (V. ce mot) une femme qui vient d’être baisée par un autre homme et qui n’a pas eu le temps de se laver.

Au lavabo, tout de suite! je ne tiens pas à avaler les enfants des autres.

J. Le Vallois.

Avances. Privautés que laisse prendre à un homme, et que parfois même prend, avec lui, la femme à qui le cul démange.

J’ai un caprice, il ne sait le deviner; je le lui explique aux trois quarts; il ne comprend rien, et mon butor me quitte après mes avances humiliantes.

A. de Nerciat.
 
Un monsieur qu’était dans l’aisance,
Désirant lui faire quelqu’avance,
S’approch’ d’elle une bourse en main.
 
Perchelot.

Avantages. Gorge plantureuse, poitrine à la mode de Caen.

C’est trop petit ici: la société y sera comme les avantages de madame dans son corset.

Auguste Villemot.

Avant-scène. La gorge des femmes, parce qu’elle avance plus que le reste du corps en dehors de la perpendiculaire, et que c’est la première chose que l’on remarque.

Ce ne sont pas les avant-scène qui lui manquent, mâtin!

Barthet.

Avec (L’). La nature de la femme, avec laquelle (cum, con) l’homme jouit quand il a répudié la veuve Poignet.

Allons, cher ange, montre-moi ton avec, je te montrerai le mien et nous les marierons ensemble.

A. François.

Aventures (Avoir eu des). Avoir eu des amants si l’on est femme, ou des maîtresses si l’on est homme.

Cette femme avait eu déjà bien des aventures.

Champfleury.
 
Il vint, et les tendres ébats
Agitant draps et couverture,
Le psautier descendant plus bas,
Se trouve au fort de l’aventure.
 
Piron.

Aventurière. Gil-Blas femelle, fille ou femme qui a eu une foultritude d’aventures amoureuses – ou plutôt galantes.

Avitaillé. Mot grossier hors d’usage signifiant un homme pourvu de membre viril.

Duvigny était bien avitaillé et grand abasteur de bois.

Tallemant des Réaux.

Avoir. Avoir eu, foutre ou avoir foutu avec une femme ou une fille que l’on désirait.

Eh bien! ma mie, tu vois comme je t’aime, je laisse ma prébende pour t’avoir.

(Moyen de parvenir.)

Fais donc que j’aie cette fille, et je te rendrai riche.

P. de Larivey.

Avoir à sa bonne. Avoir de l’amour pour…

 
Surtout, p’tit cochon,
N’ fais pas l’ paillasson:
Je sais qu’ t’as Clarisse à la bonne;
Mais dis-lui d’ ma part
Qu’ell’ craign’ le pétard…
 
A. Dumoulin.

Avoir commerce. Faire l’acte vénérien.

 
Jean, tu m’accusais l’autre jour
D’avoir dit à certaine dame
Qu’Anne, avant que d’être ta femme,
Avait eu commerce d’amour.
 
La Monnoye.

A-t-elle eu commerce avec le chevalier de Lorraine? qu’on la brûle.

(La France galante.)

Avoir compagnie d’homme. Faire l’amour avec un homme.

 
A moins enfin qu’elle n’ait à souhait
Compagnie d’homme.
 
La Fontaine.

Avoir de l’agrément. Jouir avec une femme, soit en la baisant, soit en se faisant branler par elle.

Tu vas avoir de l’agrément, mon chéri, je t’en réponds!

Lemercier de Neuville.

Avoir des bontés. Employé dans un sens obscène pour accorder ses faveurs à un homme.

Tu as eu des bontés pour lui, ça prouve ton bon cœur.

Voisenon.

Une femme sensible se décide difficilement à laisser pendre un homme pour qui elle a eu des bontés.

Pigault-Lebrun.

Ayez des bontés pour moi, et mademoiselle Hortense est mariée.

H. de Balzac.

Avoir des sens. Être ardent en amour; jouir sous l’homme quand on est femme, jouir avec la femme lorsqu’on est homme.

 
Et d’ailleurs, Marotte a des sens
Récompensants
Les insolents
Qui montrent des talents.
 
Collé.

Avoir du chien. Se dit d’une femme qui a des grâces provoquantes, qui ne baise pas comme la première venue.

Il faut être sincère, même avec des drôlesses de cette espèce: Julia a du chien, beaucoup de chien.

Lynol.

Avoir du mal. Baiser beaucoup, – dans l’argot des filles de bordel.

Ce qu’ nous avons d’ bon ici, c’est d’êt’ ben nourries. Si on a du mal, on n’ meurt pas d’ faim, comme dans des maisons où j’ai été.

Henry Monnier.

Avoir encore (L’). Sous entendu: Son pucelage.

Ça me rappellera… le temps où je l’avais encore.

Lemercier de Neuville.

Avoir eu quelque chose avec une femme. Avoir couché avec elle, une ou plusieurs fois; avoir été son amant.

Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette?

Gavarni.

Avoir la courte haleine. Être petit baiseur, se contenter de tirer un coup ou deux et dormir après.

 
Vous avez la courte haleine;
Parler d’amour une fois,
C’est me donner la migraine.
 
Collé.

Avoir la main occupée. Se branler d’une main en lisant de l’autre un roman libertin; ou pincer le cul à sa voisine en trinquant avec son voisin.

 
Souvent entre deux draps
Rêvant à ses appas,
Et d’une voix entrecoupée,
Je me dis, la main occupée,
Ah! comme on tirait
Chez ell’ du vin clairet!
 
E. de Pradel.

Avoir la queue verte. Être frais et dispos pour le combat amoureux, être vaillant au lit.

Avoir la vache et le veau. Épouser une fille enceinte des œuvres d’un autre.

Avoir l’eau à la bouche. Avoir appétit de femme lorsqu’on est un homme, ou d’homme lorsqu’on est femme, soit en voyant baiser les autres, soit en lisant des livres de fouterie.

Avoir les talons courts. Se laisser volontiers renverser sur le dos par un homme; bander facilement pour les porte-queue.

Elle a les talons si courts, qu’il ne faut la pousser guère fort pour la faire cheoir.

(Les Caquets de l’accouchée.)

Avoir le ventre plein. Être enceinte.

Je crois, ma chère, que j’ai le ventre plein: cet imbécile d’Hippolyte n’aura pas mouché la chandelle.

E. Jullien.

Avoir mal aux cuisses. Façon chaste de dire qu’on a beaucoup besogné avec sa voisine, ou avec toute autre femme, car c’est surtout à cet endroit du corps que se fait sentir la fatigue vénérienne. – On dit aussi, dans le même sens: avoir les cuisses coupées, ou encore, avoir les jambes brisées.

Avoir perdu sa fleur. Se dit d’une jeune fille qui a eu un fruit.

Avoir quelque chose avec une femme ou avec un homme. Être son amant ou sa maîtresse; ou s’être donné rendez-vous pour coucher ensemble.

Avoir quelqu’un. Avoir un entreteneur, un miché, quand on est fille; avoir une maîtresse, être le maquereau d’une fille, quand on est homme – sans préjugés.

J’ai pas d’amant… veux-tu me l’êt’?.. – Non. – T’as quéqu’un!.. – Oui?.. – N’en parlons plus.

Henry Monnier.

Voilà ce qu’une femme qui se sent poursuivie devrait se dire à elle-même, à tous les moments du jour: Un tel me suit, il me cherche, je le trouve partout; donc il veut m’avoir et me mettre sur sa liste.

La Popelinière.
 
Une duchesse à l’œil noir
L’an passé voulut m’avoir.
 
Béranger.

Avoir rôti le balai. Avoir eu de nombreux amants, savoir ce que la pine en vaut l’aune, avoir fait une vie de chienne, – par allusion aux sorcières qui chevauchaient le balai pour aller au sabbat et qui le rôtissaient à la chaleur de leur cul.

C’est une fille qui a rôti le balai.

Lemercier.

Avoir sept pouces moins la tête (En). Posséder un membre d’une longueur plus qu’estimable, et bien fait pour plaire aux femmes, – le sexe le plus goulu.

 
… La belle Urinette
Au corps content, mais pas de peu,
Car il lui faut sept pouces, moins la tête,
Pour qu’elle ait un beau jeu.
 
Lemercier de Neuville.

Avoir son plaisir. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien:

 
Et sachez bien que je mourusse
Si mon plaisir de lui n’eusse
 
(Anciens Fabliaux.)
 
Mais Marguerite eut de moi son plaisir.
 
Maroy.

Polyxène, sans être vue de personne, tira le prêtre en sa maison pour en avoir son plaisir.

P. de Larivey.

Avoir toujours l’anneau ou la bague au doigt. Passer sa vie à branler les femmes, le con étant pris pour un anneau – depuis celui de la femme d’Hans Carvel.

Avoir un arlequin dans la soupente. C’est-à-dire, dans le ventre. Être enceinte d’on ne sait qui, – de plusieurs amants, – de toutes les couleurs.

Avoir un bon doigté. Savoir peloter habilement les couilles d’un homme; faire à merveille la patte d’araignée.

Avoir un cheveu. Avoir un caprice pour une femme, ou pour un homme.

Elle a un cheveu pour lui.

Charles Monselet.

Avoir une crane giberne. Se dit d’une femme qui a de belles fesses, une Parisienne callipyge, – naturellement ou artificiellement.

Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice: tout est-il à elle, dis?

Charles Monselet.

Avoir un fruit. Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir – neuf mois après.

Avoir un polichinelle dans le tiroir. Se dit d’une femme enceinte.

Avoir vu le loup. Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme – d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé.

Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout à coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et – qu’elle vit le loup.

Alfred Delvau.

Aze (L’) te foute. Vieux dicton qui signifie: Va te faire foutre – par un âne.

 
Ainsi les dieux ont esleu
Tels oiseaux qui leur ont pleu.
Priape, qui ne voit goutte,
Haussant son rouge museau,
A taston, pour son oiseau
Print un aze qui vous foute.
 
Motin.
 
Lors, dit Catin: N’entends-tu pas?
Quoi? répond l’autre. – L’aze, écoute…
– Si l’aze pète: dit Colas,
Parsanguié! que l’aze te foute!
 
Piron.

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