Contes ossètes en français

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A propos de l'auteur

Alexander Kozhiev Yurievič est un étudiant de troisième cycle du MEPhI, professeur d'arabe au Centre d'apprentissage des langues étrangères (FLLC) de l'Académie diplomatique du ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie. Diplômé de:

– Académie Diplomatique du Ministère des Affaires Étrangères de la Fédération de Russie, au cours de ses études, il a maîtrisé les langues arabe et française;

– MEPhI, connaissance confirmée de l'espagnol;

– MGIMO du ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie (programme de master à double diplôme avec l'université italienne de Cagliari), connaissance confirmée de l'italien et de l'allemand.

Après des études en économie et en politique, je me penche toujours sur l'art populaire ossète. Ce sont les contes de fées et les récits ossètes qui m'ont le plus marqué. Ces œuvres ne doivent pas être interprétées de manière littérale, mais allégorique, car une grande partie de la sagesse se cache même là où elle semble ne pas trouver grand-chose. Toutes les œuvres de la littérature ossète sont écrites de manière allégorique, et le lecteur doit le deviner par lui-même.

J'ai décidé d'écrire des contes de fées ossètes en français pour mieux populariser la littérature ossète à l'échelle mondiale. Cela permettra non seulement de préserver le patrimoine culturel, mais aussi d'apporter la sagesse des œuvres du folklore ossète à un public plus large, ouvrant ainsi de nouveaux horizons pour la compréhension et la perception de la culture ossète. Le livre “Contes Ossètes” a déjà été publié en anglais. Une traduction dans d'autres langues sera fournie à l'avenir (Arabe, Persan, Espagnol, Portugais, Allemand, Suédois et Hongrois).

Kozhiev George Yurieviç fourni une aide précieuse dans la collecte des contes de fées ossètes, leur enregistrement, ainsi que dans le travail éditorial, grâce auquel nous pouvons apprécier la narration à partir des paroles de personnes âgées qui ont parlé de contes de fées non écrits auparavant.

Introduction

Les contes ossètes sont un monde merveilleux où l'histoire, la culture et la philosophie du peuple sont intimement liées. Ils font partie intégrante de la spiritualité ossète et sont transmis de génération en génération, conservant leur pertinence et leur signification.

La saga Nart est le joyau de la couronne de la tradition folklorique orale ossète. Ces poèmes épiques racontent les exploits des Narts, personnages héroïques dotés de pouvoirs surnaturels. Les Arts symbolisent la force, la sagesse et la justice, et leurs histoires inspirent et enseignent.

Parmi les personnages, Soslan (un guerrier intrépide connu pour sa force et son habileté), Batraz (un homme sage et conseiller dont les mots sont toujours pleins de sens profond) et Satana (une guerrière symbolisant une mère et une protectrice) sont particulièrement importants.

La saga Nart n'apparaîtra pas dans cette édition, car elle nécessite un examen plus approfondi. Dans cette collection de contes ossètes, vous découvrirez la vision du monde ossète et des histoires utiles pour les enfants et les adultes.

Les contes de fées ossètes ont une signification philosophique profonde. Ils enseignent le respect des aînés, l'amour de la patrie, la valeur de l'amitié et de la fraternité. Chaque conte de fées n'est pas seulement une histoire, mais une leçon de vie qui aide à façonner les valeurs morales et l'identité du peuple.

Ces contes ne sont pas seulement un héritage littéraire, ils sont une source vivante de sagesse qui continue d'influencer la culture et l'art ossètes. Leur importance ne peut être surestimée, car ils contribuent à préserver le caractère unique et l'identité du peuple ossète.

Il est également important de noter que les contes de fées ossètes ne sont pas seulement un trésor national, mais aussi une partie importante du patrimoine culturel mondial. Ils nous ramènent à une époque ancienne où la sagesse était transmise par des histoires orales, et chaque mot avait du poids.

La signification internationale des contes de fées ossètes réside dans leur universalité et leur intemporalité. Ils abordent des thèmes pertinents pour les personnes de toutes les cultures:

– La lutte entre le bien et le mal – un thème éternel qui ne perd jamais de sa pertinence.

– Force de caractère et courage – des qualités valorisées dans toute société.

– Respect de la nature et des ancêtres – un rappel que nous devons protéger le monde qui nous entoure et nous souvenir de nos racines.

Le sens caché des contes ossètes suggère que la sagesse n'a pas de frontières. Il pénètre à travers les siècles et les peuples, enrichissant l'expérience humaine. Ces contes nous apprennent à apprécier le monde dans lequel nous vivons et les gens avec qui nous le partageons.

Les contes de fées ossètes sont un symbole de la façon dont la culture peut être un pont reliant différentes époques et peuples. Ils montrent que la sagesse et la connaissance sont ce qui nous rend vraiment humains, et qu'elles doivent être préservées et transmises aux générations futures.

Les contes ossètes et les contes de fées sont riches en une variété de personnages, chacun avec un rôle et une signification uniques. Les personnages principaux sont des aldars (sages aînés ou ancêtres qui agissent souvent comme mentors et conseillers. Ils symbolisent un lien avec le passé et la transmission du savoir), des animaux (dans les contes ossètes, les animaux ont souvent des traits humains et de la sagesse. Ils peuvent être des aides des héros ou même des porteurs de messages importants), des sorciers (les personnages représentent la connaissance des sciences secrètes et de la magie. Ils peuvent à la fois aider les héros et devenir une source d'épreuves), héros guerriers (personnages courageux et forts qui protègent leur peuple et font preuve de bravoure et d'honneur), nymphes et esprits de la nature (êtres mystiques qui représentent les forces de la nature et peuvent à la fois aider et entraver les héros), géants et monstres (épreuves pour les héros, symbolisant le dépassement des difficultés et des peurs intérieures), et les gens ordinaires (paysans, artisans, qui représentent la vie quotidienne et deviennent souvent des héros inattendus de contes de fées). Chaque personnage contribue au développement de l'intrigue et à l'éducation de l'auditeur ou du lecteur, car ils aident à transmettre le sens profond des contes, ce qui en fait une source précieuse de connaissances et de leçons de vie.

Les contes et mythes ossètes ont beaucoup en commun avec les traditions iraniennes, indiennes et européennes, reflétant des archétypes et des motifs communs à de nombreuses cultures. Présentons quelques-unes de ces similitudes:

Figures héroïques: Toutes ces traditions ont des héros qui accomplissent des exploits et protègent leur peuple, rappelant Rustam de l'épopée iranienne “Shahnameh” ou des bogatyrs de la mythologie slave.

Sages aînés: Des personnages comme les aldars dans les contes ossètes sont similaires aux sages et mentors d'autres cultures, comme Vasishtha dans les épopées indiennes ou Merlin dans les légendes anglaises.

Créatures mystiques: Les nymphes et les esprits de la nature ressemblent à des personnages de la mythologie grecque et des contes de fées européens, ainsi qu'à des Apsaras de la mythologie indienne.

Des méchants et des monstres: Les géants et les monstres qui apparaissent dans les contes ossètes ont des analogues dans les mythes des Cyclopes, des démons Rakshasas et de divers dragons et trolls européens.

Ces similitudes pointent vers des thèmes humains communs et des histoires universelles qui résonnent à travers les cultures malgré les barrières géographiques et linguistiques. Les personnages et les intrigues reflètent des valeurs universelles, des peurs, des espoirs et des rêves qui font partie de l'expérience humaine dans le monde entier.

Familiarisons-nous rapidement avec nos contes de fées!

Comment un souriceau s'est mariée

Il était une fois un souriceau. Il eut l'idée de se marier. Comme il était très fièr, toutes les filles souris lui paraissaient indignes. Il cherchait la fille de quelqu'un de plus fort qu'il.

Il se rendit donc chez la Lune, dont on disait qu'il n'y avait personne de plus fort qu'elle au monde.

– “La lune!”, – lui dit-elle. “Je cherche la fille de l'homme le plus fort du monde. On dit dans notre pays qu'il n'y a personne de plus fort que toi, et j'aimerais être de ta famille.”

– “Oui”, – lui répondit la Lune. “Je suis forte au-delà des mots, et il n'y a pas de lieu ou de recoin sur terre où ma lumière ne pénètre pas lorsque je traverse le ciel la nuit. Mais lorsque le Soleil se lève le matin, ma lumière s'affaiblit progressivement et finit par disparaître. Ce n'est que le soir, lorsque le Soleil se couche et que sa lumière cesse de briller sur la terre, que mon pouvoir me revient et que j'illumine à nouveau la vaste terre. Non, souris, le Soleil sera plus fort que moi: va vers lui!”

Le souriceau s'est donc rendue au soleil.

– “Soleil”, lui dit-il, “Je cherche à épouser la fille de l'homme le plus fort du monde. Je cherche à épouser la fille de l'homme le plus fort du monde. Et la rumeur dit que tu es le plus fort du monde. Veux-tu donner ta fille pour moi?”

– “Il est vrai que je suis fort et puissant”, – a répondu le Soleil. “Et lorsque je me lève le matin, les ténèbres de la nuit se dissipent sans laisser de traces. Les étoiles et la Lune elle-même n'osent pas briller en ma présence, leur lumière sur terre s'estompe devant ma lumière, et on ne peut pas les voir à ce moment-là depuis la terre. Mais il y a quelqu'un de plus fort que moi. C'est le nuage qui obscurcit ma lumière, qui empêche la terre de me voir. Va donc vers le nuage.”

 

Le souriceau alla donc voir le nuage et lui fit sa proposition. Le nuage réfléchit et dit:

– “Le soleil a dit en vérité: sa lumière est puissante, et les étoiles et la lune pâlissent devant lui, mais elle ne peut briller sur la terre quand je couvre le ciel d'un grand tapis, et on ne peut alors la voir. Mais je ne peux pas non plus résister au vent. Quand il souffle, il me déchire en lambeaux et me disperse dans le ciel… Non, le vent est plus fort que moi!”

Le souriceau s'adressa donc au vent. Mais même le vent ne se reconnut pas comme le plus fort.

– “C'est vrai”, – il a dit. “Je suis fort et je peux détruire un nuage d'un seul coup. Mais il y a plus fort que moi. Il y a des taureaux dans le champ: même s'ils ne sont que deux, je ne peux rien leur faire. Calmement, paisiblement, ils marchent dans l'allée comme s'ils ne me sentaient pas. Ils seront plus forts que moi.”

Le souriceau se tourna vers les taureaux. Les taureaux lui dirent:

– “Nous sommes forts, mais il arrive que la charrue nous dépasse lorsqu'elle s'accroche à quelque chose dans le sol. Et même lorsque le maître nous attelle quatre paires supplémentaires, nous ne pouvons rien faire. La charrue est plus forte que nous.”

Le souriceau alla vers la charrue. La charrue lui dit:

– “Il est vrai que je suis fort et que je coupe la terre humide sans difficulté. Mais il y a une racine qui m'arrête souvent, et je ne peux pas la couper. Va donc, souriceau, vers lui, il est beaucoup plus fort que moi.”

Le souriceau a dû se tourner vers la racine.

– “Oui, je suis forte”, – la racine a répondu. “Et la charrue ne peut pas me couper une autre fois. Mais une souris, même la plus petite, peut me ronger très facilement. Les souris seront donc plus fortes que moi.”

– “Aha!” s'exclama la souris. “Il n'y a donc personne de plus fort que nous, les souris!”

Il a donc épousé une simple souris.

La chèvre et le lièvre

Il était une fois un vieil homme et une vieille femme. Ils avaient une fille. Ils n'avaient qu'une seule chèvre dans leur cheptel.

Un jour, le vieil homme quitta la maison et demanda à sa fille d'emmener la chèvre dans la steppe et de la faire paître au maximum.

La fille conduisit la chèvre dans la steppe, la fit paître et la ramena à la maison. Le soir, le vieil homme demanda à la chèvre comment elle avait brouté. La chèvre répondit que c'était mauvais. Le vieil homme renvoya alors sa fille de la maison.

Le lendemain, le vieil homme confia à sa femme la tâche de faire paître la chèvre. Elle conduisit la chèvre, la fit paître et la ramena à la maison le soir. Le vieil homme demanda à la chèvre comment on l'avait fait paître. Elle lui répondit que la vieille femme l'avait aussi fait paître d'une mauvaise manière. Le vieil homme chassa sa femme de la maison.

Le troisième jour, le vieil homme changea de vêtements et envoya la chèvre paître. Il la fit bien paître et la chèvre mangea suffisamment d'herbe. Le soir, il ramena la chèvre à la maison, vêtue de ses vieux habits, et lui demanda comment le vieil homme l'avait fait paître. La chèvre répondit que le vieil homme l'avait mal fait paître et qu'elle n'avait pas mangé assez d'herbe.

Le vieil homme attacha donc la chèvre avec des cordes et sortit pour aiguiser son couteau afin de l'abattre. Pendant qu'il aiguisait son couteau, la chèvre rompit les cordes et s'enfuit dans la forêt. Dans la forêt, la chèvre entra dans la maison du lièvre et grimpa sur le poêle. Le soir, le lièvre rentra chez lui, vit la chèvre et eut peur d'entrer dans la maison. Il s'assit sur le seuil et se mit à pleurer.

Un ours passa par là et lui demanda:

– “Pourquoi pleures-tu?”

Le lièvre lui raconta son chagrin et l'ours s'assit à côté de lui. Un loup apparut et demanda au lièvre:

– “Que t'est-il arrivé, pourquoi pleures-tu?”

Le lièvre lui fait part de son chagrin. Le loup compatissait et s'asseyait à côté de lui – il ne pouvait pas l'aider autrement. Le renard arriva, et le lièvre lui raconta aussi son chagrin. Enfin, le coq arriva et demanda au lièvre:

– “Que t'est-il arrivé, pourquoi pleures-tu?”

Lorsque le lièvre lui fit part de son chagrin, il se tint à la porte et cria trois fois à tue-tête:

– “cocorico!”

La chèvre, effrayée, s'envola du fourneau, ses pattes se brisèrent et elle rendit l'âme.

Le lièvre et ses amis firent un grand festin. Ils mangèrent la viande grasse de la chèvre, laissant les pattes et les cornes à la vieille femme.

Le roi des djinns et le pauvre homme

Il était une fois un vieil homme et une vieille femme. Ils vivaient dans la pauvreté. Le vieil homme allait à la chasse, et si la chasse était fructueuse, ils étaient nourris, mais si la chasse n'était pas fructueuse, ils restaient assis dans leur pauvre cabane, affamés.

Un jour, le vieil homme chassa toute la journée et ne rencontra personne. Sa femme espérait qu'il apporterait quelque chose et qu'ils mangeraient.

Le vieil homme était fatigué et avait soif. Il vit un lac et s'y rendit pour boire de l'eau. Mais lorsqu'il atteignit l'eau, quelqu'un l'attrapa par la barbe et commença à tirer vers lui.

Le vieil homme se mit à supplier:

– “Je suis un vieil homme, laisse-moi partir, ne me tire pas vers toi!”

Mais celui qui le tirait a répondu:

– “Je ferai de toi un jeune homme, si seulement tu peux être utile!”

Et entraîna le vieil homme à sa suite. Du lac, une porte s'ouvrait sur la mer. Ils passèrent ces portes et continuèrent. De la mer s'ouvrit une porte vers la terre, et ils s'engagèrent sur la terre ferme.

Le roi des djinns vivait là. Il accueillit le vieil homme avec joie et lui dit:

– “Bonjour, invité! Il manque une tête aux piquets de ma caroncule, et je vais planter ta tête si tu ne réponds pas à ma demande. Si tu le fais, je te donnerai ma fille.”

Le pauvre homme regarda autour de lui, et lorsqu'il vit les têtes humaines sur les piquets du bois, son cœur tomba: “Et on me coupera la tête!”

Le roi des djinns donna trois missions et promit de marier sa fille à celui qui les accomplirait toutes les trois. Indiquant un champ bordé de piles de blé, il donna la première tâche au pauvre homme:

– “Met les grains de blé dans les granges avant le matin, mais veille à ce que les piles ne soient pas déplacées.”

Le pauvre homme a hésité et s'est attristé:

– “Il me fait faire l'impossible! Il aura ma tête sur le piquet de la caroncule!”

Il n'était plus un vieillard; celui qui lui avait arraché la barbe en avait fait un jeune homme, et quand la fille du roi des djinns le vit, elle l'aima bien. Elle vit qu'il était assis, triste, et demanda:

– “Qu'est-ce qui ne va pas? Pourquoi es-tu assis, triste?”

– “Ce qui me rend triste?” il a répondu. “Ton père m'a confié une tâche impossible à accomplir. J'échouerai et j'aurai la tête tranchée.”

– “Ne laisse pas cela te rendre triste”, – a dit la fille du roi des djinns. “Nous ferons tout! Le soir, j'appellerai toutes les souris que j'ai, et elles verseront tous les grains de blé dans les granges.”

Le soir, la fille du roi des djinns a appelé les souris en criant:

– “Souris, où que vous soyez, venez ici et versez dans les granges jusqu'au matin tous les grains qui se trouvent dans les meules de foin, afin que pas un seul grain ne soit perdu et que les meules de foin ne soient pas déplacées de leur place.”

Toutes les souris rassemblées, qui n'existaient que dans le monde, et qui ne laissaient pas un seul grain dans les meules de foin, les versaient dans les granges, et les meules de foin n'étaient même pas déplacées.

Le roi des djinns se leva le matin et demanda au jeune homme:

– “Eh bien, as-tu fait quelque chose?” Et la fille du roi l'avertit:

– “Ton père te le demandera avec insistance, mais n'aie pas peur, fais ton travail, et qu'il plaise à Dieu.”

Le roi des djinns, sans rien dire, lui confie une deuxième tâche:

– “Une église doit apparaître dans ma cour pendant la nuit, mais elle doit être faite de cire et de rien d'autre.”

Le jeune homme, le pauvre homme, devint inquiet et pensa: “Dieu m'a maudit.” Il s'assit de nouveau, triste, et la fille du roi lui dit:

– “Ne te décourage pas, c'est facile à faire. Aujourd'hui, je vais rassembler toutes les abeilles que j'ai, et demain matin, l'église sera prête.”

Elle appela les abeilles et leur dit:

– “Construisez une église en cire pure pendant la nuit!”

Le soir venu, les abeilles se sont mises à l'œuvre. Les abeilles les abeilles se sont mises à l'œuvre si dur qu'au matin, l'église était prête.

Le matin, le roi des djinns se leva, sortit, regarda dans la cour et vit l'église de cire pure.

La fille du roi avertit le jeune homme à l'avance:

– “N'attends pas la troisième tâche, c'est impossible, et je ne peux pas t’aider. Nous devons tous les deux nous enfuir d'ici!”

Le jeune homme monta dans le bateau avec la jeune fille et ils commencèrent à s'enfuir; le roi des djinns s'en aperçut alors qu'ils étaient déjà loin et les poursuivit en grand nombre.

Pendant ce temps, les fugitifs arrivèrent au bord du lac, et la fille du roi des djinns, qui avait un don magique, fit en sorte qu'ils se transforment en deux canards, un mâle et une femelle, et ils commencèrent à s'ébattre dans le lac.

Les chasseurs se rendirent également sur les rives du lac, mais il n'y avait personne. Ils cherchèrent partout, mais ne trouvèrent rien, et ils ne firent pas attention aux canards.

Les chasseurs revinrent vers le roi des djinns. Il leur demanda:

– “Qu'est-ce que tu as ramené? Vous ne les avez pas rattrapés?”

– “Nous n'avons rien vu nulle part!” – Ils ont répondu. “Nous avons seulement remarqué deux canards, un mâle et une femelle, dans un lac.”

Le roi des djinns est attristé:

– “J'ai oublié de vous prévenir, donc vous ne les avez pas reconnus. C'était eux. Poursuivez-les, attrapez-les et amenez-les ici.”

La fille du roi des djinns avait le don de prophétie. Elle a dit au jeune homme:

– “Le père nous a reconnus! Il y a une nouvelle poursuite après nous, courons!”

Ils coururent, regardèrent en arrière et virent au loin une poursuite derrière eux. La jeune fille a dit au jeune homme:

– “Nous ne pouvons pas courir plus loin. Je ferai apparaître une église ici; l'un de nous deviendra prêtre et l'autre diacre, et nous ne serons pas reconnus.”

Une église apparut et ils devinrent diacre et prêtre.

Les poursuivants virent l'église et pensèrent que les fugitifs pouvaient s'y cacher. Mais ne voyant là que le prêtre et le diacre qui accomplissaient le service divin, ils eurent honte de les interrompre et retournèrent sur leurs pas. Sur le chemin du retour, ils cherchèrent partout les fugitifs, mais ne les trouvèrent nulle part; ils rentrèrent donc chez eux.

Le roi des djinns demanda:

– “Les avez-vous trouvés?”

Ils répondirent à nouveau:

– “Nous n'avons même pas rencontré de gens du pays en chemin. À un endroit seulement, un prêtre et un diacre célébraient le service divin dans une église, et nous n'avons vu personne d'autre.”

Le roi des djinns a dit:

– “C'était eux, mais vous ne les avez pas reconnus. Maintenant, vous ne pourrez plus les trouver! Ma fille ne s'est pas reconnue! C'était une coquine et elle s'est enfuie comme une coquine! On ne peut plus rien faire pour elle, laissons-les.”

La fille du roi des djinns s'aperçut que la poursuite avait fait demi-tour et a dit à son mari:

– “Maintenant, allons-y sans crainte!”

Ils arrivèrent à sa maison. La vieille femme était déjà morte, mais sa maison au toit de chaume était toujours là.

– “Voici notre maison pour toi!” – a dit le jeune homme à sa femme. “C'est ainsi que j'ai vécu pauvrement!”

Et sa femme a répondu:

– “La propriété est une question de temps. Ne t’inquiéte pas pour cela.”

Elle a fait une demande à Dieu:

– “Qu'il y ait de grandes maisons à cet endroit avant le matin!”

Au matin, ils se réveillèrent et virent de grandes maisons. La fille du roi des djinns reprit la parole:

– “Que ces maisons soient remplies d'ornements en or, selon les besoins! Qu'il y ait pour mon mari des vêtements d'étoffes coûteuses pour s'habiller de la tête aux pieds! Et qu'il y ait pour moi les plus beaux vêtements de femme, avec deux équipes! Et elle demanda aussi: “Dieu, qu'il y ait une table sur toute la longueur de notre maison, remplie de nourriture et de boisson en abondance!”

 

Le mari et la femme s'asseyaient à table, mangeaient et discutaient sincèrement de leur amour. Et ils ne s'admirent pas l'un l'autre. Puis elle a répété:

– “Qu'un garde se tienne à nos portes, afin que nous soyons débarrassés des visiteurs indolents.”

Ils ont donc vécu et vivent encore aujourd'hui.

Comme vous ne les avez pas vus, puissiez-vous ne pas voir d'autres malheurs, d'autres maladies, et que Dieu nous délivre de ce lieu en toute sécurité.

Le pauvre et le riche khan

Dans les temps anciens, un homme appela son fils et lui donna trois instructions: ne jamais accueillir d'orphelins dans sa maison, mais les soutenir en dehors de sa famille; ne jamais prêter d'argent à quelqu'un de plus riche que soi; ne jamais révéler ses pensées les plus intimes à sa femme.

Lorsqu'il a donné ces instructions à son fils, il lui a demandé de les respecter de manière sacrée, de ne les enfreindre en aucune façon, car leur violation mettrait le fils dans une situation difficile.

Le père mourut bientôt et le fils voulut expérimenter dans sa vie la vérité des instructions de son père. Il prit des orphelins dans sa maison pour les élever. Puis il prêta de l'argent au khan, qui était plus riche que lui. Il garda bien les orphelins et ne les maltraita en rien.

À l'expiration du délai convenu, il demanda au khan de payer sa dette. Le khan se mit en colère, ordonna à ses serviteurs de le battre et le menaça:

– “De quel argent parles-tu? Si tu me rappelles encore une fois ta dette, un grand malheur s'abattra sur ta tête!”

En représailles, le pauvre homme en colère vola un troupeau de chevaux du khan et y plaça son tamga. Mais il ne se contenta pas de cela. Pensant que cette vengeance n'était pas suffisante pour le khan, il décida de lui enlever également son fils. C'est ce qu'il fit: il enleva son fils unique au khan et l'envoya étudier à l'école.

Le khan se mit à la recherche de son fils et de ses chevaux. Ses recherches furent vaines et il se tourna alors vers une sorcière pour lui demander de l'aide et des conseils:

– “Je n'arrive pas à retrouver mon fils et les chevaux qu'on m'a volés!” – lui a-t-il dit. “Un tel cas ne s'est jamais produit! Aide-moi!”

La sorcière lui dit:

– “Ne les cherche pas en vain et ne les exige de personne, sauf de celui à qui tu as emprunté de l'argent et que tu n'as pas remboursé.”

Le khan devait s'en assurer et demanda à la sorcière de demander à la femme du pauvre si son mari avait vraiment volé son fils et ses chevaux.

La sorcière se rendit à la maison de la femme du pauvre et, comme si elle sympathisait avec elle, lui a dit:

– “Ton mari a souffert innocemment, il a demandé le paiement de la dette, et le riche khan a ordonné qu'il soit battu.”

La femme du pauvre homme a répondu à la sorcière:

– “Je ne sais rien à ce sujet, mon mari ne m'a rien dit.”

– “Quel genre d'épouse es-tu dans ce cas, si ton mari ne te parle pas de ses affaires?!” – lui a dit la sorcière.

Elle a partit donc cette fois sans rien savoir. Le soir, la femme du pauvre homme raconta à son mari la visite de la sorcière. Il ne lui répondit que ceci:

– “A qui appartient ce qu'il a obtenu, c'est ce qui lui appartient.”

Le lendemain, la sorcière revint voir la femme du pauvre homme et lui demanda:

– “Une fois de plus, tu n'as rien appris?”

– “Il ne m'a dit que ceci,” a-t-elle répondu: “Quiconque reçoit quoi, que ce soit bon pour lui!”

La sorcière, ravie, se rendit en hâte auprès du khan et lui dit:

– “Ne t'ai-je pas dit que les chevaux et ton fils sont chez celui à qui tu as emprunté de l'argent et que tu n'as pas remboursé!”

Le khan appelle alors le pauvre homme auprès de lui et lui demande:

– “As-tu mon fils et mes chevaux?”

– “J'en ai!” – a répondu le pauvre homme.

– “Dans ce cas, je te cède mon khanat, c'est toi qui dois être le khan, pas moi.”

Pendant ce temps, les orphelins, que le pauvre avait accueillis dans sa famille et auxquels il n'avait jamais fait de mal, se retournaient contre lui, cherchant une occasion de le tuer. Le pauvre a dit:

– “Comme mon père avait raison! J'ai été convaincu par ma propre expérience de la véracité de ses instructions.”

Le loup et les sept chèvres de Gazza

Il était une fois un pauvre homme. Il s'appelait Gazza. Il n'avait que sept chèvres, il n'y avait rien d'autre dans sa maison. La première chèvre avait un ventre, la deuxième – deux, la troisième – trois, la quatrième – quatre, la cinquième – cinq, la sixième – six et la septième avait sept ventres.

Ce n'est que vers midi que le pauvre homme laissa les sept chèvres aller paître.

Un jour, alors qu'elles broutaient, la chèvre à un ventre dit à la chèvre à deux ventres:

– “J'en ai assez, mon ventre est plein. Si tu es rassasié, rentrons à la maison.”

La chèvre à un ventre répondit:

– “Mon ventre est encore vide, attends-moi.”

– “Non, je rentre chez moi”, – a dit la chèvre à un ventre. Elle marchait sur la route, et un loup l’a rencontré.

– “À qui appartiens-tu?” – a-t-il demandé.

– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.

– “Qu'est-ce que tu as sur la tête et à quoi cela sert-il?” – Le loup montre ses cornes.

– “Voici les conseils pour la fourche de Gazza, au cas où il en aurait besoin.”

– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?” Le loup montre ses mamelles.

– “Et voilà une mamelle douce et pleine de lait pour mon bébé chèvre.”

Le loup saisit la chèvre et la mangea. Puis il alla plus loin sur la route, s'y étendit et observa, regardant autour de lui.

La chèvre à deux ventres a rempli ses deux ventres, elle est rassasiée et s’est tournè vers la chèvre à trois ventres:

– “Rentrons à la maison!”

– “Attends un peu”, – a répondu à celle. “Mon ventre est encore vide.”

– “Je ne t'attendrai pas”, – a répondu la chèvre à deux ventres. “Je rentre à la maison.”

Elle suivit la route et rencontra un loup qui gardait l'endroit.

– “À qui appartient cette chèvre?” – a demandé le loup.

– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.

– “Qu'est-ce que tu as sur la tête?”

– “Les conseils de Gazza sur la fourche.”

– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?”

– “Et voilà une mamelle douce et pleine de lait pour mon bébé chèvre.”

– “Je dois la manger aussi!” – se réjouit le loup. Il sauta sur la chèvre, l'attrapa et la mangea.

Entre-temps, la chèvre à trois ventres en a eu assez et a dit à la chèvre à quatre ventres:

– “Rentrons à la maison!”

– “Attends un peu”, – a répondu la chèvre à trois ventres. “Mon ventre n'est pas encore tout à fait plein.”

– “Alors, rests en bonne santé”, – a dit la chèvre à trois ventres. “Et moi, je pars.”

Elle s'en alla tranquillement le long de la route. Le loup, déjà rassasié, resta couché et écouta afin d'apercevoir toute autre personne qui se présenterait. Il leva la tête et vit une chèvre qui marchait sur la route.

– “Il y a une autre chèvre”, – s'est dit le loup. “Aujourd'hui a été une bonne journée avec l'aide de Dieu.”

La chèvre à trois ventres s'approcha, et le loup lui demanda:

– “À qui appartient cette chèvre?”

– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.

– “Et qu'est-ce que tu as sur la tête?” – lui a-t-il demandé.

– “Et voici les conseils pour les fourches de Gazza,” elle a répondu comme les autres chèvres.

– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?”

– “Et ça, c'est pour ma petite chèvre aux mamelles douces et pleines de lait.”

Le loup saisit la chèvre, la souleva et se dit:

– “J'ai de la chance aujourd'hui! Et cette chèvre a bon goût.”

Les trois chèvres ont fait gonfler le loup. Il se mit alors à se rouler par terre et se sentit mieux.

Entre-temps, la chèvre à quatre ventres en a assez et s’est tournè vers la chèvre à cinq ventres:

– “Rentrons à la maison, chèvre à cinq ventres, nos amis se reposent probablement à la maison.”

La chèvre à cinq ventres a répondu:

– “Mon seul ventre n'est pas encore plein, attends-moi, et nous rentrerons ensemble à la maison.”

– “Non, je pars”, – a répondu la chèvre à quatre ventres.

Elle descendit le chemin, et le loup bien nourri dormait là. Lorsqu'il entendit les pas, il se réveilla, leva la tête, vit la chèvre et se réjouit.

– “Dieu m'a redonné une chèvre”, – s'est-il dit. “Elle est venue à moi toute seule!”

– “À qui appartient cette chèvre?” – a demandé le loup.

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